André de Rivaudeau/Contexte et biographie connue de Rivaudeau
Avertissement du rédacteur : Les points biographiques rapportés ci-dessous sont soumis à une prudence critique nécessaire. En effet, nous n’avons pas d’archives concrètes concernant cet auteur, sinon une relevant du testamentaire, conservée à La Roche-sur-Yon (85). Nous établissons les faits rapportés à partir des propos des érudits locaux, tel Fillon ou les Antiquaires de l’Ouest par exemple.
A sa naissance, à la date présumée de 1540, André voit le jour à Fontenay-le-Comte, déclarée en 1242, par Alphonse, frère de Louis XI, "Capitale du Bas Poitou". La cité doit son importance aux échanges économiques notamment, ainsi qu’à la constitution d’un pôle politique, judiciaire et administratif, qui restera stable jusqu’aux guerres de religion. Rajoutons à ce portrait rapide, l’installation de nombreuses ordres monastiques. Son père, Robert, est amené à fréquenter "le cercle humaniste" de cette ville, où nous trouvons André Tiraqueau, juriste fameux et son sénéchal en titre, qui deviendra par la suite Conseiller au Parlement de Paris. Nous croisons en outre François Viète, lui aussi juriste, qui introduira l’algèbre moderne en France. Nous n’oublions pas Nicolas Rapin, poète et auteur humaniste… Robert épouse Marie, fille de Tiraqueau. Ils deviendront parents de sept enfants. Au moment où Henri II accède au trône de France, en 1547, il est appelé à la cour. On dit qu’il aurait été un des favoris du souverain, jusqu’à porter la charge honorifique de "valet de chambre". La relecture de La Princesse de Clèves (1678), écrit par Madame de La Fayette, nous donne un témoignage des goûts, des intrigues en jeu autour de la personne royale, très entourée par les ducs de Guise.La cour ayant conservé, par ailleurs, l’intérêt humaniste pour les arts et les lettres, hérité de Charles VIII et de François Ier, Robert s’adonne aux plaisirs des Lettres. Le décès d’Henri II met fin à cette heureuse parenthèse. La famille Rivaudeau revient à Fontenay, "fontaine des beaux esprits" comme l’avait scandé François Ier en visite dans cette cité. Cela nous invite à penser que la jeunesse d’André à Paris n’a pas été inactive.Il fut sans doute initié aux rudiments du grec et du latin, ainsi qu’aux arts libéraux, comprenant langage, sciences variées, musique.Son poste d’observation, en outre, auprès de son paternel lui permet, en conséquence, d’observer ou d’entendre parler des intrigues de cour. De même qu’il peut entrevoir des spectacles. A-t-il assisté au triomphe de Jodelle, et de sa tragédie Cléopâtre captive(1552-1553)ou de Didon(1555) ? Cela a-t-il décidé de son avenir dans cet art ? Quoi qu'il en soit il écrit et fait jouer son oeuvre-phare, Aman, en 1560-1561. Robert devient maire de Fontenay en 1567. L’embrasement du royaume avait débuté cinq ans plus tôt, la cité est un champ de bataille et de pillages. C’est peut-être cela qui éloigne André du chemin politique, et ce d’autant plus qu’il embrasse la foi protestante. Les témoignages à cet égard montre un lettré capable de prendre l’épée, mais aussi se renfermant sur lui-même, malgré un mariage donnant naissance à deux enfants (André et Débora). En guise de synthèse, nous proposons de conserver l’image d’un homme tiraillé entre les Lettres en plein développement humaniste et les rigueurs calvinistes. Lecteur des oeuvres antiques et fin connaisseur de La Bible, il disparaît en 1580.