Antibioprophylaxie en chirurgie et médecine interventionnelle


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Contexte modifier

L’infection du site opératoire (ISO) est une infection survenant dans les 30 jours suivant une intervention, ou dans l’année s’il y a eu mise en place de matériel.

Les ISO sont au second rang des infections associées aux soins en termes d’incidence, générant des hospitalisations prolongées, des reprises chirurgicales, des surcoûts significatifs (de l’ordre de 60 millions d’euros par an en France) et potentiellement une augmentation de la morbi-mortalité.

Les facteurs de risque d’ISO sont bien identifiés comme la classe de contamination d’Altemeier de la procédure, la durée de l’intervention et le terrain du patient opéré, souvent représenté par la classe ASA. En l’absence de facteur de risque, l’incidence des ISO diminue à 0,72% (0,56 – 0,91). Toutefois, l’incidence des ISO est variable selon les types d’intervention. Ces incidences sont aussi modulées par certains facteurs organisationnels reflétant la qualité des soins.

Il est indispensable d’avoir une excellente connaissance de l’écologie des ISO. D’une part, cette connaissance permet de déterminer les antibiotiques à utiliser en prophylaxie chirurgicale et procédurale ; d’autre part elle permet de choisir au mieux un traitement curatif probabiliste en cas de survenue d’ISO. Le réseau de surveillance Européen a identifié les trois bactéries principalement impliquées dans les ISO toutes procédures confondues : Enterococcus sp. (17,6 %), Escherichia coli (17,2 %) et Staphylococcus aureus (15,2 %). En France, les données du réseau Surveillance et Prévention du risque Infectieux en Chirurgie et Médecine Interventionnelle (SPICMI) montrent en 2021 qu’une entérobactérie est retrouvée dans 31 % des ISO (dont Escherichia coli dans 14,3 % des cas) et un cocci à Gram positif dans 53 % (Staphylococcus aureus 21,9 %, Staphylococcus epidermidis 10,2 % et Enterococcus faecalis 9 %). Les entérobactéries et les entérocoques sont plus souvent responsables d’ISO après une intervention digestive, alors que les staphylocoques sont plus fréquents en orthopédie. A noter qu’environ 6 % des entérobactéries produisent des bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE) et qu’environ 13 % des souches de S. aureus sont résistantes à la méticilline, posant ainsi le défi de l’antibiorésistance, particulièrement dans la sous-population de patients fréquemment en contact avec le monde hospitalier.

La prévention des ISO repose sur de nombreux moyens - listés à 29 selon l’organisation mondiale de la santé - allant de l’optimisation de la nutrition préopératoire, au type de ventilation des salles d’intervention. L’antibioprophylaxie est un des éléments forts des politiques de prévention. Elle s’adresse aux patients indemnes d’infection en cours, pris en charge pour certaines chirurgies propres ou propres-contaminées, soit les classes 1 et 2 de la classification d’Altemeier.

Le principe général de l’antibioprophylaxie est d’administrer avant le début de la procédure chirurgicale ou interventionnelle, une dose d’un antibiotique ciblant les bactéries responsables des ISO du site opéré, avec pour objectif d’obtenir une concentration sanguine et tissulaire efficace pendant la procédure pour diminuer la contamination peropératoire et minimiser le risque d’infection postopératoire. [1][1]

  1. Charlotte Alter, « Antibioprophylaxie en chirurgie et médecine interventionnelle - La SFAR », sur Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, (consulté le 16 janvier 2024)