Arpitan/Vocabulaire/Faire connaissance (patois vaudois)/Ils sont mariés ?

Début de la boite de navigation du chapitre
Ils sont mariés ?
Icône de la faculté
Chapitre no 2
Leçon : Faire connaissance (patois vaudois)
Chap. préc. :Vous êtes de Lausanne ?
Chap. suiv. :Autres verbes
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Faire connaissance (patois vaudois) : Ils sont mariés ?
Arpitan/Vocabulaire/Faire connaissance (patois vaudois)/Ils sont mariés ?
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.



Quelques formules de politesse

modifier

macî 'merci'

se vo pllié, s'o pllié 's'il vous plaît'

Comment ça va ?

Le genre des noms

modifier

En général, il y a deux modèles principaux du masculin, le modèle sans terminaison (terminé par le radical, éventuellement suffixé), ex. vesin 'voisin', et le modèle avec la terminaison -o, ex. velâdzo 'village'.

Les mots féminins reçoivent généralement la terminaison -a, ex. vela 'ville', sauf ceux dont le radical se termine par y/ï/i, dz, ts, id, it et ir, auquel cas, la terminaison est régulièrement -e, ex. infirmâire 'infirmière', ovrâire 'ouvrière'. Tout comme en français, certains féminins font exception à la règle, ex. 'nuit'.

Il existe également des noms à terminaison -e, assez souvent péjoratifs, qui désignent des personnes et acceptent indistinctement le genre masculin ou féminin, selon le sexe de la personne désignée, ex. tabenatse 'imbécile', batalyâre 'bagarreur, bagarreuse', pintolyâre 'buveur, buveuse', chenolye 'chenapan'.


Masculin et féminin des noms
patois vaudois français
(Gnèsse l’è) infimâire (Agnès est) infirmière
(Tyèno l'è asse) infimâi (Etienne est aussi) infirmier

La formation du féminin singulier des noms et adjectifs

modifier

La forme des adjectifs masculins est identique à celle des noms avec un modèle sans terminaison, ex. grand 'grand', nâi 'noir', et un modèle avec la terminaison -o, ex. rodzo 'rouge' (adj. masc.).

La formation du féminin singulier

modifier

On construit normalement la forme féminine d'un nom ou d'un adjectif à lʼaide de la terminaison -a (qui s'ajoute à un masculin sans terminaison ou se substitue à la terminaison -o), ex. tsaud 'chaud' > tsauda 'chaude', autro 'autre (masc.)' > autra 'autre (fém.)', ou -e (après y/ï/i, dz, ts, id, it, ir, iér), ex. nâir 'noir' > nâire 'noire', dèmariâ 'divorcé' > dèmariâïe 'divorcée'.

Pour les formes à terminaison -o, tout est assez simple. Cependant, tout comme pour le français, les formes masculines sans terminaison du patois vaudois ont souvent perdu au cours de l'histoire une partie consonantique finale, partie qui subsiste dans la forme féminine (et parfois en situation de liaison), ex. frâi > frâide à comparer avec la prononciation de froid [fʁwa] et froide [fʁwad]. On remarque que le français indique la formation du féminin par la consonne finale latente d de froid. L'orthographe française conserve presque systématiquement ces consonnes latentes (ex. blanc, qui laisse deviner blanche, et non *blan, gris, qui laisse deviner grise, et non *gri), alors que l'orthographe usuelle du patois vaudois semble plus hésitante : dans certains cas, la consonne finale latente est présente, ex. tsaud 'chaud' (voyelle latente d), mais une orthographe plus proche de la prononciation est souvent préférée, ex. frâi 'froid', blyan 'blanc'.

Si certaines finales sont assez prévisibles, notamment -u > -ûva, ex. cru > crûva 'froid', et -âo > -âosa (équivalent des suffixes français -eux,-euse et -eur,-euse), ex. dzoyâo / dzoyâosa 'joyeux, joyeuse', pour les autres, il convient dʼapprendre le doublet masculin / féminin (dont la mémorisation peut souvent sʼappuyer sur une forme similaire en français ou dans une autre langue romane), ex. frè / frètse 'frais, fraiche', / sûra 'sûr, sûre', mafî / mafîta 'fatigué, fatiguée'.

Enfin, quelques formes du féminin présentent une différence de voyelle dans le radical par rapport au masculin, ex. bon / bouna 'bon, bonne', vesin / vesena 'voisin, voisine' (à noter la dénasalisation au féminin).

Les articles et le pluriel

modifier
L'article défini
patois vaudois français
lo velâdzo le village
la vela la ville
lè velâdzo les villages

DEVANT VOYELLE


L'article indéfini
patois vaudois français
on ovrâi-re un ouvrier
onna ovrâire une ouvrière
dâi z'ovrâi, dâi z'ovrâire des ouvriers, des ouvrières

Le pluriel du masculin n'est normalement pas marqué par la terminaison des noms et adjectifs.

Sant bin dzoyâo 'Ils sont très joyeux'

No sein mafî 'Nous somme fatigués'

La terminaison du féminin pluriel est -e ou -è (règle à préciser un peu).

(exemples à vérifier par des patoisants)

Sant bin dzoyâose (dzoyâosè ?) 'Elles sont très joyeuses'

No sein mafîte (mafîtè ?) 'Nous somme fatiguées'

Sant mariâïe (mariâïè ?) 'Elles sont mariées'

No sein pas sûre (sûrè ?) 'Nous ne somme pas sûres'

Sant pas capote (capotè ?), sant bède (bèdè ?) 'Elles ne sont pas tristes, elles sont pensives'

No sein tote rodze (totè rodzè ?) 'Nous somme toutes rouges'

Dans les autres cas, l'article joue le rôle primordial dans le marquage du pluriel.

La liaison

modifier

Le patois vaudois connaît des phénomènes de liaison, mais comme cela a été évoqué, la consonne latente (celle qui est prononcée ou non selon le contexte) n'est pas toujours indiquée. On peut voir la différence entre vous êtes (le s latent final de vous est prononcé ou non selon le contexte) et vo zʼîte (l'orthographe de vo est conforme à sa prononciation dans tous les contextes, mais un élément vient marquer la liaison le cas échéant). Ce même élement vient peut également apparaître devant des noms et adjectifs pluriels commençant par une voyelle en contexte de liaison.


Le comparatif

modifier

Losena l'è pllie granta qu'Inverdon. 'Lausanne est plus grande qu'Yverdon'