Breton/Grammaire/Présentation de la leçon

En linguistique, la grammaire est l’ensemble des règles propres à une langue qui en régissent la structure, permettant de produire tous les énoncés appartenant à ladite langue, et seulement eux.

Deux éléments principaux composent la grammaire :

  • la morphologie traite des variations de forme des mots dans une phrase, par exemple le féminin : (fr) boulanger > boulangère, (br) baraer > baraerez, et la conjugaison des verbes.
  • la syntaxe traite des relations entre les formes élémentaires du discours que sont les mots et les syntagmes ; plus généralement, elle traite de l'ordre des mots dans une phrase, par exemple : (fr) mon chien mange !mange mon chien !, (br) lenn al levr ("lire le livre") ≠ levr al lenn ("le livre du lac").

La grammaire bretonne est différente de celle du français à plusieurs égards, dont voici les principaux.

  • L'alphabet moderne se compose de 25 lettres ; on n'y trouve pas les lettres Q et X, et au lieu de C il comporte CH, qui se prononce [ ʃ ] / ch ou [ ʒ ] / j suivant le contexte grammatical, et C'H, qui se prononce en fin de mot comme la jota espagnole, le /x/ russe ou le /ch/ allemand, et comme un /h/ aspiré entre deux voyelles.
  • En morphologie, outre le pluriel et la conjugaisons des verbes, la principale différence réside dans les mutations consonantiques : la consonne initiale d'un mot peut changer ou disparaître en fonction du contexte grammatical, i.e. du sens de la phrase ; de plus, la plupart des prépositions se conjuguent également.
  • La syntaxe du breton est la principale difficulté des francophones ; en effet, à l'inverse du français, le breton place toujours en début le phrase son élément le plus important, qui n'est pas forcément le sujet du verbe. Par exemple, on entend quotidiennement des bretonnismes du genre « À Quimper vous allez ? » au lieu de « Vous allez à Quimper ? ». Une inversion de mots peut complètement changer le sens de la phrase bretonne, ou la rendre bancale.
  • La numération est très différente de celle du francais, c'est un mélange de base 10 et de base 20 et les objets comptés sont toujours au singulier, quel que soit leur nombre.