COBOL/Conditions
Les conditions permettent d'exécuter certaines instructions en fonction de l'état de l'environnement (état des variables définies dans l'environnement du programme).
Structure conditionnelle
modifierUne condition se présente comme ceci :
X [IS] | [NOT] < | Y | > | | = | | >= | | <= |
Où X (respectivement Y) peut être un identificateur, un littéral ou une expression arithmétique. IS
est facultatif et ne fait qu'ajouter de la lisibilité à la condition. NOT
est également facultatif mais permet de nier la condition.
Une condition est utilisée au sein d'une structure en IF / ELSE
, dite structure conditionnelle. Une telle structure se présente sous cette forme :
Si la condition suivant le IF
est vérifiée, alors les instructions suivant le THEN
sont exécutées, celles suivant éventuellement le ELSE
sont ignorées. Sinon, si la condition n’est pas vérifiée, alors les instructions suivant le THEN
sont ignorées et celles suivant le ELSE
sont exécutées. Voici un exemple simple de condition :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-condition.
000003
000004 PROCEDURE DIVISION.
000005 main.
000006 IF 2 < 4
000007 THEN DISPLAY "2 < 4"
000008 ELSE DISPLAY "2 >= 4"
000009 END-IF.
000010 STOP RUN.
000011 END PROGRAM ex-condition.
Bien sûr, dans ce cas la condition est triviale : 2 est toujours strictement inférieur à 4 et donc l'exécution du programme provoque toujours le même résultat. Pour en modifier l'issue, vous pouvez donc déclarer une variable, y stocker une valeur saisie au clavier et tester différentes possibilités.
Conditions complexes
modifierIl est également possible d'imbriquer les conditions : placer des structures en IF / ELSE
après des THEN
ou des ELSE
. Voici à quoi cela pourrait ressembler :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-condition.
000003
000004 DATA DIVISION.
000005 WORKING-STORAGE SECTION.
000006 77 n PIC 9.
000007
000008 PROCEDURE DIVISION.
000009 main.
000010 ACCEPT n.
000011 IF n >= 1
000012 THEN
000013 IF n >= 2
000014 THEN DISPLAY n " >= 2"
000015 ELSE DISPLAY "2 > " n " >= 1"
000016 END-IF
000017 ELSE DISPLAY n " < 1"
000018 END-IF.
000019 STOP RUN.
000020 END PROGRAM ex-condition.
Dans cet exemple, nous saisissons une variable n au clavier, si cette valeur est supérieure ou égale à 1, on teste si elle est supérieure ou égale à 2, si c’est le cas, on affiche n >= 2, sinon on affiche 2 > n >= 1 ; si elle n’est pas supérieure ou égale à 1, on affiche n < 1.
Pour simplifier ce genre de conditions, il est possible d’utiliser les mots-clés AND
et OR
qui vont combiner plusieurs conditions en une seule. Voici comment cela fonctionne : une condition formée de deux sous-conditions jointes par un AND
est vérifiée si les 2 sous-conditions sont vérifiées. Une condition formée de deux sous-conditions liées par un OR est vérifiée si au moins une des 2 sous-conditions est vérifiée. Il est possible de placer des conditions entre parenthèses pour les évaluer en priorité (comme pour les calculs).
Voici un autre exemple, utilisant la conjonction de conditions, dans lequel on teste si un entier est supérieur ou égal à 4 ET inférieur ou égal à 7 :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-condition.
000003
000004 DATA DIVISION.
000005 WORKING-STORAGE SECTION.
000006 77 n PIC 9.
000007
000008 PROCEDURE DIVISION.
000009 main.
000010 ACCEPT n.
000011 IF n >= 4 AND <= 7
000012 THEN DISPLAY "4 <= " n " <= 7"
000013 ELSE DISPLAY n " < 4 OU 7 < " n
000014 END-IF.
000015 STOP RUN.
000016 END PROGRAM ex-condition.
Structure alternative généralisée
modifierLe langage nous offre une autre instruction, plus générale, pour tester des conditions : l'instruction EVALUATE
.
EVALUATE Z|condition|TRUE|FALSE
WHEN condition|TRUE|FALSE|{[NOT] X [THRU Y]}
instructions
...
WHEN OTHER instructions
END-EVALUATE.
Cette forme est très générale, on peut en distinguer 2 formes particulières. Voici la première :
Dans cette forme, Z, X et Y peuvent être des identificateurs, des expressions ou des valeurs littérales. THRU
(équivalent à THROUGH
) sert à spécifier un ensemble de valeurs (bornes incluses). Nous pouvons donc tester l'égalité de deux valeurs (WHEN [NOT] X
) ou l'appartenance d'une valeur à un ensemble de valeurs (WHEN [NOT] X THRU Y
). Si un des cas satisfait une égalité ou une appartenance, les instructions qui le suivent seront exécutées, et l'évaluation prend fin. Si aucun cas n'est satisfaisant, les instructions suivant éventuellement le WHEN OTHER
seront exécutées.
Voici un exemple présentant ces deux possibilités :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-evaluate.
000003
000004 DATA DIVISION.
000005 WORKING-STORAGE SECTION.
000006 77 n PIC 9.
000007
000008 PROCEDURE DIVISION.
000009 main.
000010 ACCEPT n.
000011 EVALUATE n
000012 WHEN 0 DISPLAY "nul"
000013 WHEN 1 THRU 4 DISPLAY "entre 1 et 4"
000014 WHEN OTHER DISPLAY "> 4"
000015 END-EVALUATE.
000016 STOP RUN.
000017 END PROGRAM ex-evaluate.
Voici la deuxième manière d’utiliser l'instruction EVALUATE
:
EVALUATE condition|TRUE|FALSE
WHEN condition|TRUE|FALSE
instructions
...
WHEN OTHER instructions
END-EVALUATE.
Dans cette deuxième forme, on teste l'égalité de conditions / valeurs booléennes TRUE
ou FALSE
(respectivement "la condition est vérifiée" ou "ne l'est pas"). Le premier cas pour lequel la valeur booléenne associée est équivalente à la valeur booléenne à évaluer sera sélectionné, et les instructions qui le suivent seront exécutées. Si aucun cas n'est sélectionné, les instructions suivant éventuellement le WHEN OTHER
seront exécutées.
Voici un autre exemple, pour illustrer cette possibilité :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-evaluate.
000003
000004 DATA DIVISION.
000005 WORKING-STORAGE SECTION.
000006 77 n PIC 9.
000007 77 m PIC 9.
000008
000009 PROCEDURE DIVISION.
000010 main.
000011 ACCEPT n.
000012 ACCEPT m.
000013 EVALUATE n = m
000014 WHEN TRUE DISPLAY n " = " m
000015 WHEN FALSE DISPLAY n " <> " m
000016 END-EVALUATE.
000017 STOP RUN.
000018 END PROGRAM ex-evaluate.
Dans cet exemple, si n = m, on exécute les instructions du TRUE
, sinon on exécute les instructions du FALSE
(dans ce cas, le WHEN OTHER
serait équivalent au WHEN FALSE
).
Variables conditionnelles
modifierIl est possible de créer des variables conditionnelles, elles sont définies dans la DATA DIVISION
et ont pour niveau 88. Elles doivent être rattachées à d'autres variables de niveau inférieur.
Le booléen TRUE
est assigné à la variable conditionnelle dont la valeur correspond à la valeur de la variable dont les variables conditionnelles dépendent (ici x), le booléen FALSE
est assigné à toutes les autres variables conditionnelles. Les valeurs des variables conditionnelles doivent correspondre à l'image de la variable dont elles dépendent. Elles peuvent être une valeur littérale, une liste de valeurs ou un ensemble de valeurs. Le format général de la déclaration d'une variable conditionnelle est donc :
Il est possible de mettre explicitement une variable conditionnelle à TRUE
, toutes les autres variables conditionnelles qui lui sont apparentées seront automatiquement mises à FALSE
. L'instruction qui permet cela est SET
.
Précisons que l'instruction SET ... TO FALSE
n'existe pas !
Exemple : saisie d'un choix
modifierVoici un exemple dans lequel vous voyez les possibilités de définitions des variables conditionnelles et leur évaluation via une structure EVALUATE
(vous pouvez faire de même avec une structure en IF / ELSE
) :
000001 IDENTIFICATION DIVISION.
000002 PROGRAM-ID. ex-condition.
000003
000004 DATA DIVISION.
000005 WORKING-STORAGE SECTION.
000006 77 choix PIC X.
000007 88 oui VALUE "O", "o".
000008 88 non VALUE "N", "n".
000009 88 entier VALUE 0 THRU 9.
000010
000011 PROCEDURE DIVISION.
000012 main.
000013 ACCEPT choix.
000014 EVALUATE TRUE
000015 WHEN oui DISPLAY "oui"
000016 WHEN non DISPLAY "non"
000017 WHEN entier DISPLAY "entier"
000018 WHEN OTHER DISPLAY "choix incorrect"
000019 END-EVALUATE.
000020 STOP RUN.
000021 END PROGRAM ex-condition.