DMS 1/Remémoration 1
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MONOGRAPHIE n°19 La mémoire n’est pas une fonction mentale
modifierLe flux de produits qui s'échappe de ma conscience déborde dans ma mémoire. Comme la conscience, la mémoire est un contenant, mais à la différence de la conscience, ce contenant est immense, indéfini, il ne présente pas de limite apparente de volume relativement à la taille, la nature et le nombre des produits qu'il est capable de contenir. La mémoire partage le même présent que la conscience, mais différence essentielle est inconsciente. La mémoire ressemble donc beaucoup à la conscience, ce sont deux contenants qui partagent le même présent, ils sont complémentaires, l'un est conscient et l'autre pas, l'un est limité et l'autre pas, ils sont proches, l'un déborde dans l'autre et j'ai vu que l'autre diffuse faiblement dans le premier, ils ont donc une frontière commune, cette frontière c'est la limite de la première, en fait ils s'encastrent exactement l'un dans l'autre. Je peux donc considérer ma mémoire comme une extension du contenant de ma conscience hors des limites de sa conscience, ou encore comme la conséquence d'une rétractation de la conscience d'un contenant plus vaste à un contenant central limité, libérant par là-même un vaste réservoir non conscient. Je ne peux donc pas considérer la mémoire comme une fonction à part mais comme un sous-produit ou une sous-fonction de la conscience résultant de la nature même de sa fonction. Je ne peux pas non plus considérer la mémoire comme une fonction, car elle n'a pas d'activité créatrice propre, la non conscience n'étant pas une activité mais seulement l'absence de conscience.
Analysez votre fonction remémoration 1
modifierÉvidemment, la mémoire étant non consciente ce n'est pas par elle-même que je peux la connaître, il existe bien une fonction mentale associée à la mémoire qui me permet de l'explorer, cette fonction c'est la remémoration. Cette fonction a le pouvoir d'extraire des éléments de ma mémoire et les restituer à ma conscience, elle est toujours en servitude obéissant aux sollicitations de la fonction volontaire, c'est cette dernière qui choisit entre une réponse structurée de l'analytique et une simple parcelle de mémoire brute, mais compte tenu de l'étendue de la mémoire, encore faut-il trouver cette parcelle, ce choix doit être ciblé, d'où le recours à la concentration, puis désigné à la remémoration par l'analytique, le véritable souverain de la mémoire, qui lui sait retrouver ses choses. La remémoration n'a pas l'intelligence de la mémoire, elle ne possède pas les grilles de l'analytique qui lui permettraient de trouver ce qu'elle doit restituer, elle ne possède que le pouvoir d'extraire et de restituer, encore que cette restitution ne soit que le propre de l'émergence d'une fonction mentale, elle a donc besoin de son aide pour mener sa tâche à bien. La remémoration peut apparaître comme une sous-fonction de l'analytique, qui aurait perdu ses grilles et son pouvoir de structurer pour devenir autonome, dotée d'une capacité très limitée et dont la limitation lui permettrait justement de ne restituer que de la mémoire brute, ce que l'analytique ne fait pas. Ces deux fonctions sont nécessairement séparées car si l'analytique livrait en même temps à ma conscience toute la mémoire qu'il a brassée pour construire ses analyses, ma conscience serait submergée par cette mémoire et l'opération manquerait son but. Je le vois en particulier quand l'analytique m'informe, et il peut m'informer à chaque instant que telle expérience est nouvelle ou qu'elle contient un élément nouveau clairement identifié, mais il ne me livre que cette information qui exige de lui une grande maîtrise de ma mémoire tout en me protégeant d'elle. Dans cette chaîne de fonctions qui aboutit à la remémoration, le point faible, c'est la concentration, car elle est très sensible et vulnérable au stress. Quand elle perd ses moyens du fait de la maladie, de la souffrance, de la fatigue, ou d'une simple émotion, la remémoration fonctionne mal, et les efforts de ma volonté pour améliorer la situation ne servent pas à grand chose même si je dispose de moyens mnémotechniques. Dans le cas contraire, la concentration m'est d'une grande utilité pour voyager dans ma mémoire en se déplaçant de l'image d'un souvenir ou d'une structure cognitive à un détail de cette image, en ciblant ainsi d'autres images pour les faire apparaître.
Tableau Général du Monde (TGM)
modifierLe tableau général du monde est l’un des principaux tableaux généraux de notre mémoire. Il permet d’accéder aux catégories particulières de notre interaction avec le monde physique extérieur. Seules quatre fonctions mentales interagissent directement au monde ou aux images mentales représentatives du monde : l’analytique 2 qui fournit des perceptions et des représentations, la motrice 4 des comportements qui manipulent des outils, la pathologique 3 qui éprouve des satisfactions et déclenche des émotions, et la volontaire 7dj avec ses objectifs, ses jugements et ses décisions. Parmi ces quatre deux sont relativement passives, elles fournissent des moyens mais ne décident pas. Seule 3, l’ancienne fonction dominante et 7dj la fonction directrice sont réellement actives au monde extérieur. 7 et 3 ont des centres d’intérêts communs dans le monde : la défense pour la survie, l’alimentation, l’acquisition de biens par la chasse, la sexualité et la protection des descendants, et des préoccupations sociales. L’analytique doit donc faire figurer tous ces éléments dans son tableau général du monde, ce n’est pas une représentation du monde, mais une représentation de l’interaction du vivant au monde. A chaque case de ce tableau se rattachent des grilles, des tableaux, des architectures en « sapin de noël », plus détaillés dont les contenus sont propres à chaque personne. Il n’y a pas de case (souvenirs) car ceux-ci sont présents dans la partie inférieure de ces architectures. Les cases VIII/I et VIII/VI sont particulièrement riches en souvenirs d’enfance et d’adolescence que 2 peut retrouver en y fouinant très rapidement à la demande de 7d et au service de 1. Certaines cases s’imposent d’elles-mêmes, d’autres sont plus discutables. L’ensemble du TGM résulte des propositions de l’analytique à la demande de la fonction volontaire et surtout, des choix et des arbitrages de 7dj. Mais si 2 révèle le contenu de ces cases, il ne se révèle pas à lui-même l’intimité de son organisation architecturale qui reste non consciente, en particulier la taille réelle de ses tableaux et la localisation exacte des cases dans ses tableaux. Dans la pratique la position des cases n’a pas beaucoup d’importance quand leur contenu est pleinement conscient et facilement accessible. C’est un tableau à effet « boule de neige » d’une bonne qualité mnémotechnique grâce auquel, avec un peu de concentration, je peux retrouver toute mon expérience du monde, pas seulement mes souvenirs mais ma relation au monde extérieur, ce qui était le but fixé. C’est un très bon outil de voyage dans la partie post-consciente de ma mémoire concernant le monde.
Exercice
modifierVous pouvez commencer cet exercice sans précaution particulière car ce n’est pas très difficile, mais vous obtiendrez de meilleurs résultats en méditation. Cet exercice va vous révéler l’énorme contenu de votre mémoire sémantique. Vous pouvez commencer avec n’importe quelle case qui ne contient que quelque termes suggestifs (mais cela devrait suffire) pour partir voyager dans vos souvenirs et votre champ sémantique (un descriptif plus détaillé de ces cases figure aux pages 57, 58 et 59 du livre Sémantique et Fonctions Mentales). Ce tableau général est un portail de portails déjà évoqué dans la monographie n°6, constatez que vous utilisez la concentration 6 pour déplacer votre attention d’un détail à un autre et faire surgir d’autres fenêtres de souvenirs. Vous pouvez également prendre les cases deux par deux comme l’histoire de votre famille, le bonheur de mon métier, ou les outils de l’état, etc. Ces petits exercices mentaux doivent être faits sérieusement et être répétés car ils constituent un entraînement indispensable pour progresser.