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Rêve lucide
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Chapitre no 24
Leçon : DMS 2
Chap. préc. :Analytique (3)
Chap. suiv. :Ataraxie
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DMS 2/Rêve lucide
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MONOGRAPHIE n°50 Le rêve lucide

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    Personnellement, depuis mon enfance je m'endors en méditant, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, parfois plusieurs heures. C'est quelque chose auquel je tiens, avec laquelle j'ai commencé mes recherches, donc il est exclu que pour pratiquer le rêve lucide j'utilise la technique qui consiste à s'endormir consciemment. Accidentellement cela m'est arrivé une ou deux fois avec l'impression de glisser dans une sorte de puits, non en rêve lucide mais en sommeil lucide, ma fonction motrice se détachant de mon corps, ce qui est autre chose.
    Par contre au réveil je vis toujours une période intermédiaire dans laquelle la dominance est plus ou moins partagée entre l'analytique et la volontaire, et où je prends peu à peu conscience que je rêve encore et vais bientôt quitter le rêve pour m'éveiller. Cette période peut être exploitée par la volontaire pour stopper l'éveil et replonger d'abord dans le souvenir du rêve, puis à partir de ce souvenir de recoller au rêve et glisser dans un rêve dirigé. C'est cette méthode que j'ai utilisée pour étudier le métacontexte du rêve (lire la monographie : Les synergies mentales). L'intérêt de cette technique c'est de commencer par revivre un rêve qui en lui-même peut être très riche, surtout si c'est un rêve en hyper définition ou un rêve conceptuel, puis en revivre des variantes et demander à l'analytique d'analyser ce qui se passe, de voir ce qu'il peut faire. C'est un peu comme de visiter pour la seconde fois une île magique des mers du sud et d'y découvrir d'autres choses.
    Dans un rêve lucide la fonction volontaire est avant tout observatrice, elle ne dirige le rêve c'est-à-dire l'analytique qui le produit que par petites touches, elle sait naturellement trouver l'équilibre qui maintient cet état, puis il arrive un moment où son désir de remonter à la surface son trésor pour noter ce qu'elle a découvert, devient le plus fort, et alors elle ne peut s'empêcher de déclencher le réveil. Ce qu'il faut savoir c'est que la présence de la volontaire en dominance partagée au sein d'un rêve fait que cette expérience sera rattachée au métacontexte de veille et donc aux souvenirs accessibles en état de veille. Il est important, une fois réveillé d'analyser le rêve dans le métacontexte de veille, c'est-à-dire ce qui c'est passé dans le métacontexte du rêve lucide surtout si c'est un rêve conceptuel. Je m'aperçois souvent que ce qui était alors évident et limpide est ici complètement irrationnel, c'est que les principes qui gouvernent les deux contextes ne sont pas les mêmes.
    Pour bien réussir ces rêves lucides il faut s'y préparer à l'avance, savoir exactement ce que nous voulons faire et trouver, l'inscrire consciemment dans les objectifs prioritaires du tableau de bord de la fonction volontaire, se programmer en se donnant une période d'étude de dix jours par exemple en sachant que cela ne marche pas à tous les coups, même si nous en avons l'envie, il faut que la décision de la volontaire de stopper le réveil devienne automatique en quelque sorte, puis il y aura inévitablement  une expérience extraordinaire qui installera le programme et qui fera que par la suite ce sera plus facile. Ces expériences permettent aussi de mieux comprendre les rôles et les pouvoirs des deux fonctions analytique et volontaire.

Note : A la troisième ligne de ce texte je n'ai pas accordé "(auquel) je tiens" pour signaler que le sens non verbal auquel il se rapporte (que désigne : c'est une chose) avec lequel je pense n'a pas de genre. Le sens non verbal se construit à partir du souvenir de nos actes mentaux.

Opératif de rêve lucide dirigé

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    Quand, à l'approche du réveil complet de la fonction volontaire (c'est-à-dire avant l'installation du métacontexte de veille), nous redescendons avec le désir du rêve, la volontaire est naturellement animée d'une forte exigence de remémoration. Plus nous redescendons tôt dans le processus du réveil, meilleur sera le résultat, cependant la volontaire installe alors non un rêve lucide, mais une synergie de remémoration du rêve précédent. Cette expérience peut être intéressante pour remonter du contenu surtout si elle concerne un rêve en hyper définition ou un rêve conceptuel innovant, mais le rêve peut être basique et médiocre ou son contenu conceptuel surconnu.
    Pour aboutir à la synergie du rêve lucide, la volontaire doit rester évasive dans sa descente, ce que Lao-Tseu appelle le faire sans désir faire, quitte à perdre du contenu. L'analytique alors libéré pourra plus naturellement déclencher en dominance partagée un rêve lucide à proximité ou à partir du rêve précédent. Tel que, ce rêve lucide n'est pas dirigé, il peut être excellent si nous avons de la chance, mais aussi médiocre et surconnu.
    Pour obtenir ce que nous souhaitons, c'est-à-dire un rêve lucide dirigé que nous maîtrisons en orientant  son contenu vers une richesse innovante quel que soit son origine, la volontaire doit pratiquer dès l'entrée en rêve lucide ce que Lao-Tseu n'a pas appelé le faire avec un faible désir faire. C'est une question de doigté, de souplesse de toucher de la volontaire. Sans désir faire, nous ne maîtrisons rien. Trop de désir faire, c'est prendre le risque de rompre le métacontexte du rêve lucide et basculer dans le réveil ou la remémoration pure d'un rêve. Comme déjà dit, il faut opérer par petites  touches, quand quelque chose d’intéressant survient ne plus rien faire et observer, si nous voulons partir ailleurs une petite touche de ce désir d’ailleurs pour entraîner le rêve dans une autre dynamique.
    Il faut savoir que l’analytique qui construit le rêve est très performant, au-delà même de ce qu’il sait savoir faire, qu’il met ses capacités au service du vivant, que sa mission est de proposer et de communiquer des informations et des solutions, mais qu’il est un peu borné et ne fait strictement que ce que la volontaire (et les autres fonctions) lui demande. Donc il faut que celle-ci respecte certaines procédures formelles et affine sa demande afin qu’elle soit appropriée à obtenir ce qu’elle veut.
    Enfin, j’ai constaté qu’au cours de cette série d’expériences, une autre technique s’était installée à mon insu, que j’appelle : la plongée express. Cela se produit quand parfois je m’endors avec la pensée d’un problème non résolu, sans aucune piste évidente. A un moment précis du processus de réveil, la volontaire plonge instinctivement vers l’analytique, comme si tous deux étaient mus de la même aspiration de se rencontrer, l’un pour donner et l’autre pour saisir. Il y a un bref instant de transmission très précise de sens, qui peut être accompagné d’images et même de signes, suivi d’une remontée tout  aussi rapide avec la remémoration du message. Il ne faut pas y voir l’intervention d’un inconscient, mais simplement la validation d’une technique performante par la volontaire, qui dès lors devient aussi instinctive que de tendre la main pour saisir un objet, ici purement mental. 

Messages de l’analytique en métacontexte intermédiaire

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    Suite à mes expériences concernant le rêve lucide, j'ai constaté la mise en place d'une nouvelle technique par le couple 7-2 (volontaire-analytique) qui montre que l'analytique élabore au sein de ses activités automatiques inaccessibles des procédés innovants répondant au vouloir approprié de la volontaire, qui deviennent opérationnels sans qu'il soit nécessaire que celle-ci les mette en place pas à pas. Il ne s'agit que d'une version avancée de la modalité 2PROP de l'analytique, rendue possible par la justesse du sens non verbal et de l’extension de ses capacités en domination partagée dans le métacontexte intermédiaire entre rêve et éveil.
    Pouvons-nous encore parler de rêve lucide quand ce sont de véritables messages conceptuels intelligibles (du sens non verbal) que l'analytique transmet à la volontaire dans un dialogue intime entre les deux fonctions, concernant leurs propres techniques opératives, sans passer par la case toujours un peu délicate à opérer du rêve lucide dirigé proprement dit.
    En effet dans ce cas, le processus commence par un rêve conceptuel ordinaire, la volontaire restant effacée (D2E7), dont le contenu se révèle être visiblement un message destiné à la volontaire. L'expérience se poursuit par le déclenchement de la lucidité (dominance partagée D2D7, ou plutôt OD(27)) alors que le réveil est à peine entamé et ne nécessite pas de plongée de la volontaire vers le rêve, ne se limite pas à une plongée express mais peut se poursuivre comme dans un PROG.
    Par ce comportement, l'analytique informe la volontaire de la mise en place d'une nouvelle technique et de ses modalités, qui ne réclame plus que son adhésion consciente pour sa validation définitive. De ce fait sa remémoration détaillée est secondaire puisque sa réalité opérationnelle est accomplie. C'est un vecteur de structures intimes, de développement de sens, d'accessibilité.