DMS 2/Synergies mentales

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Synergies mentales
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Chapitre no 3
Leçon : DMS 2
Chap. préc. :L'analytique n'est pas
Chap. suiv. :Naviguer dans le mental
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MONOGRAPHIE n°29 Les synergies mentales

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    Avec 9 fonctions mentales nous avons 81 interactions et 36 cordes (liens interactifs entre deux fonctions), par ailleurs leur état est variable selon deux couples de qualifications : dominante, en servitude et effacée, exaltée. Mais cela ne fonctionne pas comme le levier de vitesse d'une voiture, si elles peuvent passer brutalement d'un état à un autre (dans le déclenchement d'une EMI par exemple), elles varient le plus souvent d'une façon souple et continue, tous les états intermédiaires sont donc possibles. Enfin, la position dominante peut être partagée, projetée (par la fonction volontaire), tout cela fait un grand nombre de possibles. Donc, au delà de la synergie mentale nous devons parler de synergies mentales. 
    Toutes ces fonctions répondent à la nécessité de survie de l'être vivant, à ses besoins instantanés. Aussi c'est principalement la logique de cette nécessité et toutes ses conséquences, qui en définitive, vont déterminer une synergie particulière et ses variations. La fonction volontaire secondée par la concentration va aussi jouer un rôle dans l'affinement du détail de ces variations mais son pouvoir reste limité, elle ne peut pas faire n'importe quoi, ni n'importe comment, ni tout ce qu'elle voudrait et s'opposer aux mécanismes généraux de nos états de conscience.
    Les synergies des états de conscience ordinaires peuvent être rangés autour de trois pôles caractérisés par leur métacontexte mental : le métacontexte de veille, celui du rêve, et enfin celui qui correspond à l'état intermédiaire entre rêve et veille.
    Le métacontexte de veille est un métacontexte de survie assurée par la fonction volontaire alors dominante, la réalité du monde extérieur est toujours plus ou moins présente même si nous l'oublions, perdus dans nos pensées, absorbés par l'étude de la résolution d'un problème, même dans la méditation la plus profonde, jusqu'à ce que nous y échappions dans l'inconscience du sommeil, le rêve ou l'état intermédiaire. Dans cet état, la volontaire entraîne, dirige et organise les autres fonctions, engage ou non la motrice, l'analytique est en servitude. La volontaire manipule le contexte mental en exerçant ses objectifs, du plus trivial au plus noble. Quand c'est nécessaire elle fait appel à la foi.
    Dans le rêve le monde extérieur n'existe pas, pas du tout. Tout ce passe comme si l'esprit était non seulement totalement désincarné, mais aussi comme si le monde extérieur n'avait jamais existé et qu'il ne devait jamais devenir. Aussi quand nous sommes éveillés, il nous est difficile de comprendre la logique de ce métacontexte car l'analytique qui nous permettrait de le comprendre est à ce moment là asservi au métacontexte de veille. Dans cet état l'analytique est dominant, libre de toute contrainte, sinon les siennes propres, il sert les finalités internes, purement mentales de l'être vivant. L'analytique produit une grande variété de rêves, du plus banal au plus extraordinaire, il nous montre l'étendue de sa puissance tout en nous cachant ses procédés d'élaboration et la plus grande partie de son activité, car le rêve est au sommet d'un iceberg de gestion interne, parfois il nous et il se révèle quelques uns de ses petits secrets déconcertants. Le rêve se présente souvent sous forme d'images, d'une aventure, il peut être symbolique, mystique, mais aussi purement conceptuel ou un peu des trois, il peut poursuivre une réflexion menée la veille ou en initier une autre, inattendue. Dans le rêve toutes les autres fonctions, sauf la conscience, sont plus ou moins effacées, par l'intensité et parfois même l'exaltation de l'analytique, et ce plus ou moins va affecter le contenu du rêve. 
    Ce qui caractérise l'état intermédiaire, c'est que la fonction volontaire y est davantage présente comme observatrice mais aussi comme actrice, la domination de cet état est donc plus partagée entre les deux fonctions dans un métacontexte qui reste fondamentalement celui du rêve. Cela se produit en particulier au moment de l'éveil quand la volontaire, encore engourdie mais prenant conscience de son imminence, le refuse et choisit de replonger dans le rêve, d'abord dans le souvenir du rêve, comme dans les dédales se son enregistrement, puis dans un rêve dirigé. Cet état est le plus instable des trois.
    En dehors de ces états de conscience ordinaires nous pouvons rencontrer des synergies exceptionnelles, involontaires, mais comme dit Confucius dans les Entretiens : "il ne faut pas parler aux hommes des choses extraordinaires car cela les détournerait des efforts qu'ils doivent faire dans l'étude de la sagesse". Je m'incline devant la lucidité de Confucius. Il ne sert à rien de désirer ces états car ils sont non volontaires, non reproductibles et souvent accidentels, s'ils se présentent, vous pouvez vous y engager sans crainte, vous ne risquez rien, mais n'en abusez pas, cela ne vous rapporterait rien.  

Les cordes

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    Neuf fonctions mentales, huit simples et une double, cela fait trente-six liens interactifs ou cordes, et même quarante-cinq cordes si nous considérons comme il se doit les deux sous-fonctions de la volontaire : direction et jugement, à la fois distinctes et indépendantes l'une de l'autre.
    Les cordes ne constituent qu'une représentation imagée des interactions mentales complétant le schéma ennéanaire. Dans ce cadre nous pouvons considérer qu'elles vibrent, ce qui permet de comprendre que quand l'identification monopolaire domine, elles s'emmêlent, entraînant des contradictions et des amalgames dont il est difficile de sortir et donc, un handicap. Alors qu'au contraire, quand l'être vit et assume pleinement sa multipolarité, les cordes vibrent librement, peuvent donner leur pleine puissance sans se gêner. Les contradictions et de gros paquets de "choucroute" tombent alors d'eux-mêmes. Un nouvel équilibre peut s'installer.
    Dans cet ensemble, les six cordes qui relient l'analytique, la foi et les deux sous-fonctions volontaires sont particulièrement importantes. Elles forment un tétraèdre central où se décide l'équilibre de l'être vivant. Les autres fonctions étant soit très assujetties à l'une des précédentes (la concentration, la motrice, la remémoration), soit relativement indifférentes (la conscience et l'énergie), soit relativement extérieure et réagissant globalement à cet ensemble (la pathologique). 
    Quand les cordes sont libérées, elles sont indépendantes, ce qui veut dire que l'analytique envoie des messages spécifiques sur chacune des trois cordes qui le relient aux autres, au lieu de leur envoyer un message global, mais comme tout ce qui est conscient est partagé, toutes sont informées de ce qui se passe. Ainsi, si la direction volontaire "coordonne" plus qu'elle "gouverne" le tétraèdre dans la mesure des possibles de son pouvoir opératif, elle ne peut guère plus que constater ce qui ce passe ailleurs sur les autres cordes, à moins d'employer des moyens lourds (communion). Si fait que la foi peut affirmer ce dont elle s'empare dans l'intérêt du vivant, et le jugement arbitraire pleinement en douter tout en reconnaissant et en appréciant l'opportunité que cela représente pour l'être, sans poser le moindre problème. L'équilibre global loin de devenir paradoxal gagne en subtilité.
    La structure mentale n'étant pas géométrique mais qualitative, toute représentation géométrique analogiquement équivalente, même multidimensionnelle est formellement fausse, ce qui n'a aucune importance puisque dans leur aspatialité nos fonctions mentales sont présentes et qu'elles peuvent travailler ensemble hors de toute représentation. Par contre, notre analytique qui classe tout avec ses grilles, à besoin de les rattacher à un modèle ennéanaire qui exprime leur distinction et leur complémentarité, modèle qui montre à notre fonction volontaire qu'elle n'a aucun risque à craindre de perdre ses chers petits. Reste que certaines propriétés sont difficiles à comprendre et doivent être admises tel que, comme celle d'être distinctes et pourtant de tout partager comme si elles ne l'étaient pas.  

Blocages de l’analytique

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    Quand la volontaire sollicite l'analytique pour résoudre un  problème dans le métacontexte de veille, elle lui impose involontairement un cadre de concepts, mythes et représentations, qu'elle a elle-même validés dans le souci d'une cohérence globale. Évidemment le pauvre fait ce qu'il peut, et dans de nombreux domaines il ne peut pas grand chose car il est bloqué, alors il se tait ou il invente n'importe quoi. Ces blocages sont d’ordres sémantiques, culturels, idéologiques, religieux et scientifiques. Pour le comprendre, il suffit de se souvenir de la situation des hommes au Moyen Âge, avec la représentation dominante d'une terre plate et des océans qui débordaient, crée par une divinité depuis 6 000 ans, quelque part en dessous l'enfer, au dessus le ciel mythique, un corps où se baladaient des humeurs, un cœur siège des émotions et de l'âme, etc. Aujourd'hui, cela nous fait rire, mais de mon point de vue les choses n'ont pas autant changées que cela, avec la représentation monopolaire identifiée à un moi, des mots qui ont un sens, un inconscient volontaire qui se balade quelque part, des neurones qui décident de tout, etc. Je suis prêt à parier que dans mille ans on rira beaucoup de nous. Ce ne serait pas si grave, si comme par le passé tout ce qui fera rire dans le futur ne bloquait pas aujourd'hui notre analytique, le rendant incapable de proposer à la volontaire les solutions les plus saines, et lui éviter de commettre des erreurs sources de désordres et de souffrances, avec les graves conséquences sociales et politiques que l'on sait. 
    La multipolarité, c'est comme de passer de la représentation géocentrique à l'héliocentrique, mais cela ne règle pas tout, encore faut-il se débarrasser de toute la "choucroute" accumulée qui s'accroche à nos cordes, pour leur permettre de vibrer librement afin qu'elles puissent résoudre nos problèmes.
    Débarrasser l'universel qui est en nous de toute la boue qui le masque n'est pas une tâche si facile. Elle nécessite une multitude de restructurations conscientes, car ce qui a été validé avec la foi (la fonction 9) demande à être désinstallé avec la foi. Et d'abord comment distinguer le superficiel de l'universel, pour pouvoir ensuite reconstruire notre maison sur des fondations solides. Moi qui ai fait cela pendant des années d'une façon instinctive, je me suis rendu compte hier soir en m'endormant que je m'étais peut-être avancé un peu loin avec cette question et que je savais plus trop comment finir cet article. Et puis ce matin au réveil, j'ai constaté une plongée express en rêve lucide, qui m'a apporté  l’ébauche de la solution : Abandonner l'inutile et n'emporter que le nécessaire, comme ces capitaines explorateurs du dix-huitième siècle, ou aujourd'hui ces cosmonautes envoyés dans l'espace pour des missions lointaines dont ils ne sont pas sûrs de revenir, qui ne peuvent emporter un gros bagage du fait de l’exiguïté de leur habitacle. Les moines bouddhistes sont un bon exemple à suivre, quoiqu’ils s'encombrent encore de croyances que je trouve bizarres. Donc pour cela il est judicieux d'examiner en nous tout ce qui fait sens, traquant l'aliénation, le superflu et le mythe, le doigt de la volontaire caressant la touche du doute, prête à tirer plus vite que son ombre. C’est le secret des grands philomathes.
    Pendant des années, j'ai observé que ce nettoyage se réalisait dans le cadre d'une succession de cycles, en trois phases : Une première d'apaisement et de repos après l'exaltation du surgissement de la solution mentale précédente, la deuxième d'exploitation et de conquête qui s'achève dans la conscience de l'accumulation de nouvelles difficultés, la dernière qui commence par un rejet puis une errance qui s'accomplit dans l'émergence d'une nouvelle trouvaille restructurante. Ces cycles semblent disparaître dans l'ataraxie épicurienne (l'effacement de la pathologique) peut-être parce que cette grande épuration est alors suffisamment aboutie.