Discussion:Régimes totalitaires/L'encadrement de la société civile
Petite modification du plan : Qu'en pensez vous ?
La coercition
modifierLe rôle de la coercition est de contraindre une partie de la population, ayant un comportement jugé déviant par la société, à rentrer dans le "moule" préétabli par cette dernière. La coercition repose sur 3 mécanismes que sont la menace, la punition et la peur. Les organes de répression utilises ces mécanismes afin de dissuader la population d’avoir un comportement non conforme. Aucun système politique ne peut faire l'économie de la coercition, d'organismes chargés de la répression.
Les organes de la répression
modifier- Cela repose sur des organisation policières classiques et la présence d'une police politique dans le cadre des régimes totalitaires.
- URSS : la Tchéka (1918 — 1922) puis la GPU (1922 — 1934) et enfin le NKVD (1934 — 1946).
- Italie : OVRA (1926).
- Allemagne :
Gestapo (1933) (Geheime Staatspolizei, Police secrète d'État)
SS (1925) (Schutzstaffel, échelon de protection) qui créé le SD (1931) (Sicherheitsdienst, Service de la sécurité) (service de renseignement)
Le RSHA (1939) (Reichssicherheitshauptamt, Office central de la sécurité du Reich) regroupe plusieurs organismes policiers et répressifs (Gestapo, SD, police criminelle, etc.).
- Pilier juridique
Il y une levée de l'Habeas Corpus (ou l'équivalent, qui empêchait les arrestations arbitraires) Il y a donc un arbitraire juridique : on peut arrêter quasiment sans justification, sur des présomptions.
- Allemagne : Schutzhaft, Ordonnance sur l'incendie du Reichstag en février 1933 : possibilité d'arrêter préventivement sans limite de temps ni contrôle.
- URSS : Article 10 du Code Pénal : 10 ans de prison pour critique de l'URSS.
D'ailleurs le terme de "critique de" est flou, ce qui montre l'ambiguité sur laquelle est fondée la dissuasion dans ces régimes totalitaires, et qui sera vu plus tard.
- 3e pilier : les camps d'internement
- Allemagne : 1933 : Dachau (1er camp de concentration).
- URSS : Goulag.
Il n'y a pas eu de camps d'internement en Italie, ni vraiment de levée de l'Habeas Corpus (ou l'équivalent). C'était un système policier plus classique avec prison ou exil en France
Les mécanismes de la coercition
modifierPunition
modifierLa première fonction des instruments coercitif est de punir les gens qui sortent du système, qui résistent.
La menace
modifierLa coercition c’est faire de la menace suffisante pour fabriquer du pouvoir.
En effet le pouvoir se délègue, il ne se prend pas. Le pouvoir est "fabriqué" par le dominé.
Dans les paraboles (de la Bible) concernant la relation maître-esclave on peut tirer le schéma suivant :
Quand deux hommes sans relations se rencontrent l'un deviendra maître et l'autre esclave.
Mais qui ?
En fait c’est l'esclave qui se fait esclave et donc "fabrique" le maître et le pouvoir.
De la même façon c’est le peuple qui se met sous le joug, s'asservit.
L'esclave qui refuserait des ordres serait, au bout du compte, tué.
Mais si la mort est le plus grand pouvoir, la destruction de l'esclave entraîne la destruction du pouvoir.
Celui qui a peur donne sa liberté en se faisant esclave, c’est le sacrifice de la liberté. Car on n'aime pas la responsabilité (répondre de ses acte) due à la liberté (on est toujours mieux quand les parents s'occupent de tout que lorsqu'on doit faire tout tout seul).
Conserver sa liberté c’est prendre le risque de mourir.
Donc, le pouvoir c’est la sécurité.
Pour entretenir le pouvoir, il faut fabriquer de la peur, de l'insécurité, les gens donneront alors leur liberté au pouvoir en place pour être en sécurité.
La coercition (la menace) permet donc de conserver le pouvoir.
La réussite du pouvoir c’est quand il ne se remarque pas, or l’existence des camps d'internement est déjà une preuve d'échec.
De plus l'inégalité des statuts juridiques (Allemagne) fabrique aussi du pouvoir.
La peur
modifierLa peur a pour fonction de dissoudre le lien social, elle fait des concitoyens des adversaires, des ennemis potentiels.
Comme il a été dit avant, chaque membre du parti surveille et peut dénonçer, donc tout le monde se surveille et peut dénonçer la moindre erreur car l'insertion et la mobilisation font que l'individu n'est jamais isolé, chaque citoyen est donc constamment surveillé par ses concitoyens.
Or la définition de concitoyen est qu’il n’est pas un adversaire.
On cherche donc à dissoudre le lien social pour provoquer un isolement et une meilleure insertion, alors que l'insertion repose justement le fait que l'individu ne doit pas être isolé. Comment ?
La peur provoque un premier isolement, le citoyen a peur des autres citoyens, ceux-ci le surveillent, peuvent le dénonçer, le citoyen va donc faire comme tout le monde pour éviter d’avoir des problème, et de ce fait un sentiment d'appartenance apparaît, or ce sentiment d'appartenance est une des clé de l'insertion.
On a donc un individu qui est à la fois isolé et membre d'un groupe.
Le rôle de la coercition : Dissuader
modifierFaire peur, menacer.
Cela joue un rôle dans le maintien de l’ordre (politique), par la menace.
Pour que cette menace soit efficace, il faut qu'elle soit ni trop présente, ni trop absente (voir schéma)
Explication du schéma :
En régime démocratique, la limite entre le légal (sécurité) et l'illégal (insécurité, menace) est clairement définie par une ligne rouge à ne pas franchir.
Tandis qu'en régime totalitaire, la limite n’est pas clairement définie, est floue, cela volontairement.
Exemple : Limitation de vitesse :
- En régime démocratique : le panneau de limitation indique clairement 100 km/h comme limitation, et les sanctions ne sont pas très importante pour de faibles dépassements (amende).
- En régime totalitaire : le même panneau de limitation indiquera une limite comprise entre 90 et 110 km/h et les sanctions en cas de dépassement sont lourdes (directement la prison, même pour quelques km/h).
Que faites-vous ? Vous éviter de dépasser les 90 km/h, car vous ne savez pas si le policier prendra 90, 95, 101, 110 km/h comme limite, et vu que la sanction est forte, vous préférez ne pas prendre de risque, et donc de rester dans le légal, dans la sécurité.
Comme la limite est floue, on se limite soit-même.
Mais on sait qu’il y a toujours de la sécurité ("ne pas tenter le diable").
Exemples :
- Critique en URSS : (article 10 du Code Pénal 10 ans de prison pour critique de l'URSS)
- si je ne critique pas > je suis en sécurité, je n'ai rien fait, on ne peut rien me reprocher.
- si je critique > je ne sais pas jusqu'à quel niveau va la critique, si c’est vraiment une critique qui peut être punie de la prison.
- Allemagne : Lois de Nuremberg (définissent entre autres des catégories de citoyens)
- Reichsbürgerschaft (Aryens) - Staatsbürgerschaft (Juifs) (Imposant des restrictions)
Mais on peut se voir retirer le statut de Reichsbürgerschaft.
La règle qui prévaut dans ce système est : "plus on fait bien les choses, plus on sera en sécurité" (Plus on respecte les règles et lois édictées par le parti, par l'État, plus on sera en sécurité).
--Amelliug 26 juillet 2007 à 15:37 (UTC)
Pour la punition, il faut changer la phrase :
L'un des premiers mécanismes de la coercition, le plus "réél" (faudrait trouver un mot pour dire que c est le plus "physique")) est de punir les gens qui sortent du système, qui résistent (prison, camp d internement).