Dispositifs cohérents/Architecture
Architecture
modifierÀ partir de ces présupposés, il s’agit d’élaborer une méthode pour parvenir à des rêves partagés. Il s’agit donc de formuler ce qui pourrait être une orientation. Toute notre expérience montre qu’elle est plus acceptée qu’on ne le croit. Seuls les instances en place ont intérêt à maintenir les formes de division qui alimentent leur pouvoir. La visée est de sortir de la parcellisation des savoirs, qui contribue fortement à ce qu’on aile droit dans le mur, de favoriser une perception commune du monde et des cultures, de créer une autre architecture des apprentissages, facilitant le tissage de liens entre eux.
Il s’agirait de promouvoir une école qui formerait un maximum de « citoyens- généralistes » plutôt qu’une machine à trier, à de responsabiliser et à rejeter les plus faibles. Des généralistes à même de participer aux débats sur les enjeux de proximité, nationaux et internationaux, d’apporter leur contribution et de trouver leur place.
Il y a trois registres fondamentaux à nourrir : celui du vivant et de sa fragilité, celui des singularités et donc de la capacité à intégrer le même et le différent, celui des communs c’est-à-dire pratiquement ce qui permet au vivant de s’épanouir et aux singularités de créer.
Pour cela il paraît essentiel de partir des ressentis pour pouvoir formuler les buts à réaliser. Ce que l’on pourrait résumer par la formule : Ressentir, penser, entreprendre de manière plus interdépendante.
En proposant une mise en perspective du passé, du présent et du futur, on pourrait envisager une réorganisation générale des disciplines.
• Activités concrètes ancrées sur le passé : physique, chimie, biologie. • Activité concrètes du présent : activités corporelles centrées sur la conscience de soi et la maîtrise du geste. • Activités concrètes pour le futur : apprentissage de la langue, des langues.
• Activités sensibles liées au passé : histoire des cultures, des civilisations,, les différentes formes d’art. Littérature. A travers les œuvres étudiées et créées dans ces différents domaines on développera la perception des inhibitions, des blocages, des peurs.
• Activités sensibles du présent : les formes d’expressions artistiques dans tous les domaines.
• Activités sensibles du futur : les différentes de formes de pouvoir et leurs conséquences en matière de type d’existences.
• Activités conceptuelles liées au passé : l’économie, l’informatique, les maths. • Activités conceptuelles du présent : conscience de ce qui est essentiel et futile, facile et difficile etc.. dans chaque discipline. • Activités conceptuelles du futur : intelligence du réaménagement des territoires, des espaces et de la redistribution du temps, pour permettre aux humains de vivre ensemble sereinement et en bonne entente.
Ce qui est spécifique à l’homme (la capacité à inventer de nouveaux possibles) devrait s’ancrer sur ce qui est commun au vivant, c’est-à-dire le caractère cyclique des choses.
Nous avons traduit cette caractéristique cyclique (alternance de phases visibles et invisibles et de moments croissants et décroissants) de façon analogique. Nous proposons ainsi 4 périodes avec des objectifs prioritaires - . • 6 à 9 ans, encourageant la bienveillance (soignant les maltraitances). • 9 à 12 ans, priorisant la lucidité (se protégeant des « désirs induits » et de son corollaire : la surconsommation) • 12 à 15 ans, entraînant au goût du risque (prenant en compte la complexité). • l5 à 18 ans, élaborant un bon rapport avec l’incertitude (incluant le goût de du silence).
A chaque phase, on veillera à offrir à chaque jeune la capacité d’exprimer ses besoins, ses désirs, ses rêves, ses peurs ses « haines. Cela suppose que chacun ait la possibilité d’être reconnu tout simplement. Pour ce faire, la pratique des groupes de parole sera encouragée. C’est cette capacité à créer un cadre pour un travail sur soi qui a permis à l’Islande de réduire de façon impressionnante la toxicomanie (nous avons développé un programme sur le sujet). C’est la prise en compte des rythmes des enfants, l’espace laissé à la créativité qui a hissé la Finlande au tout premier rang des nations en matière éducative.
On devrait mettre en place un collectif chargé de recueillir, dans tout le pays, les pratiques innovantes en matière d’éducation dans le public et le privé, incitant les régions à mettre en place les formations à ces pratiques.
Tout cela diminuerait les violences en tous genres, le mépris et amènerait à la « pacification » des esprits. On généraliserait la pratique des « Travaux Personnels Encadrés (dossiers, chefs-d’œuvre, réalisations de toutes sortes) autour de projets évalués par des jurys mixtes. On travaillerait par unités de valeur dans les grandes disciplines. A l’instar des pays anglo-saxons, pour mettre fin au système du redoublement, si mal vécu et si peu efficace On créerait un nouveau statut des professeurs (prof-prof, prof-tuteur, prof documentalistes, prof-chercheur…) sans forcer les anciens à le rejoindre.
Tout le dispositif, évalué régulièrement par des structures à inventer, devra • vérifier que chaque apprenant est inséré dans des réseaux appropriés • s’engager à intégrer chaque jeune dans la vie active (le cas des handicaps graves devra faire l’objet d’un traitement spécifique). • veiller à l’implication de tous les acteurs envisageables • Réinsérer les intervenants fatigués.