Filtrage des informations/Filtrage dans l'enseignement
Introduction
modifierL’accès à Internet dans les établissements scolaires est souvent jugé très lent par les étudiants. Après analyse du trafic réseau, il apparait que l’utilisation abondante des sites comme YouTube ou Dailymotion est la cause du ralentissement. Cependant, les étudiants ont besoin d’internet pour effectuer des recherches, il est donc difficile de couper internet totalement. Les établissements bloquent la plupart du temps les plateformes qui permettent de regarder des vidéos. Leur dilemme est que ces sites recèlent également de vidéos très intéressantes dont les enseignants se servent pour illustrer leurs cours. Internet et cadre pédagogique est donc difficile à allier. Il faut réussir à avoir des conditions optimales d'écoute de la part des élèves et les protéger d'éventuels dangers en leur laissant tout de même accès à internet. Ainsi les enseignants doivent assurer la protection des élèves vis-à-vis des contenus choquants ou inappropriés, ou encore en leur fournissant la culture nécessaire à la protection de leurs données personnelles. Des mesures ont donc été mises en œuvre dans les établissements scolaires pour former et informer les usagers et pour mettre en place des dispositifs de filtrages :
- Former ou informer les usagers : chaque école ou établissement scolaire doit élaborer une chartre d’usage du numérique et d’internet. Cette chartre est annexée au règlement intérieur et signée par les élèves et leurs parents.
- Mettre en place des dispositifs techniques de filtrage : chaque école et chaque établissement doit être équipé d’un dispositif de filtrage des sites consultés sur internet pour permettre aux équipes pédagogiques de travailler sereinement et assurer une protection des élèves vis-à-vis des contenus inappropriés.
Les différents acteurs
modifierLe filtrage des données dans les établissements scolaires est souvent en lien avec la sécurité et la protection des mineurs. Pour cela, le S2i2e (cadre de référence des Services Intranet/Internet d’Établissements scolaires et d’Écoles) définit la mise en place d’un système de sécurisation des accès au réseau dans les établissements et cela principalement à l'aide du filtrage des sites web. Ainsi le filtrage se lie à la politique de sécurité qui va être pilotée globalement au niveau académique.
Les différents acteurs à connaitre rentrant dans la chaine de sécurité sont les suivants :
- l’AQSSI (Autorité Qualifiée de la Sécurité des Systèmes d’Information) ; c’est principalement le chef d’établissement. En effet c'est lui qui est le responsable juridique et qui est responsable de ce qui se passe dans son établissement.
- le CTICE: Conseiller Technique aux Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement.
- le RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information) ; Il est présent dans chaque académie, c'est elle qu'il faut contacter pour avoir des conseils techniques ou juridiques autour de la sécurité des systèmes informatiques. Concernant les usages pédagogiques, il travaille directement avec le CTICE et mettent en œuvre ensemble les dispositifs techniques dans les établissements ;
- les équipes mobiles d’assistance du rectorat ou des collectivités qui interviennent dans les établissements. Ce sont le plus souvent eux qui sont les acteurs principaux concernant la mise en œuvre des solutions techniques.
Les aspects organisationnels à prévoir
modifierPour que filtrage soit bien mis en place, il faut que les personnes concernées dialoguent entre elles. C'est-à-dire les enseignants et les élèves pour ainsi discuter sur les solutions techniques mises en œuvre afin de bien évaluer les éventuelles limitations des usages qui peuvent en découler.
Le rectorat peut décider d'administrer le filtrage si le dispositif le permet, si non c'est l'établissement qui s'en charge. Dans tous les cas, c'est le chef d’établissement qui choisit et qui est responsable des modes de délégation des différentes opérations liées à la gestion fonctionnelle du filtrage. La richesse des fonctions de gestion offertes par le système de filtrage et les possibilités de délégation sont des critères de choix déterminants.
La charte d’usage du système d’information de l’établissement doit être signée par tous les élèves en début d’année scolaire. Elle rappelle les grands principes associés à la mise en place du service de filtrage. Le guide utilisateur informe, lui, chaque utilisateur des conditions précises de fonctionnement et des moyens organisationnels qui sont mis en place pour pouvoir agir en cas de filtrage excessif ou défaillant.
La méthode de filtrage choisie dans l'enseignement
modifierPour que le travail en autonomie soit possible il faut mettre en place un contrôle automatique des pages consultées. Deux stratégies peuvent être mise en œuvre à cet effet: un contrôle a priori des sites, c'est-à-dire que l'on va interdire l’accès à des sites inappropriés; et un contrôle a posteriori qui, lui, fait une analyse de la liste des sites consultés. Afin de restreindre les accès à Internet en fonction du profil de l'utilisateur connecté il existe différents dispositifs techniques:
Le Filtrage PICS sur les navigateurs
modifierLe principe du filtrage permet de présenter les documents adaptés au profil de l’utilisateur. Au niveau du poste de l'utilisateur, les principaux navigateurs proposent une fonction de filtrage pour filtrer les contenus d'Internet. C'est-à-dire que c’est le navigateur lui même qui va prendre la décision d’afficher ou non une page à l’écran. Cette fonctionnalité repose sur un système d’évaluation des sites des pages web visitées. Cela consiste en une série de catégories et de niveaux dans chaque catégorie afin de classifier le contenu de la page. Cependant cette évaluation est tronquée puisque ce sont les sites eux mêmes qui la réalisent. Il s’agit donc d’une auto-évaluation, qui, de plus, n’est pas contrôlée par des organismes extérieurs. Cette classification n’est également applicable qu’au contenu d’une page web, et n’est donc pas adaptée ni adaptable aux services de messageries, de transfert de fichiers, de bavardage en ligne… Le PICS dépend donc de l'adhésion des concepteurs de sites ou des organismes externes d'évaluation ce qui le rend peu efficace.
Liste noire et liste blanche
modifierUne liste noire est un ensemble de sites interdits. Cette liste peut contenir un ensemble de sites, motifs génériques (par exemple toutes les adresses contenant le mot « nue ») ou domaines à exclure de la navigation. A contrario, une liste blanche contient une liste de sites autorisés. C'est-à-dire les sites sur lesquels nous pouvons naviguer.
Filtrer au niveau du serveur mandataire
modifierL'ensemble des accès aux ressources web de l'Internet en provenance des postes clients est centralisé par le serveur mandataire (serveur proxy). Ce sont les postes clients qui vont s’adresser au serveur mandataire afin d’accéder à l’Internet et ils ne peuvent accéder au contenu que par son intermédiaire. Donc l'accès aux ressources d'Internet par d'autres moyens est interdit pour garantir un niveau de sécurité optimal.
Un dispositif de régulation
modifierSi le site ne figure pas sur la liste, il sera possible pour les enseignants de demander son introduction. La procédure sera la suivante :
* Etape 1 : La soumission d’inscription d’une page
L’enseignant désireux l’inscription d’une adresse ou d’un domaine dans la liste se connectera à une application web (messagerie académique). Il pourra soumettre l’adresse à laquelle il souhaite autoriser la connexion, et donnera une description brève de la ressource web qu’il propose. Les suggestions seront ensuite transmises aux modérateurs (une par Inspection Académique). Il suffit que cette suggestion soit validée par une seule de ces personnes pour que l’adresse ou le domaine considéré figure dans la liste blanche pour l’ensemble de l’Académie.
* Etape 2 : Le rejet ou l’acceptation
- Si la suggestion est rejetée, ce rejet est motivé et ses motifs seront ensuite notifiés à la personne ayant demandé l’inscription sur la liste blanche.
- Les suggestions retenues seront introduites avec leur descriptif dans la liste des sites autorisés et seront disponibles : la personne ayant demandé cette inscription sera informée de cette inscription en cas d’acceptation.
La forte variation dans le temps des contenus des pages oblige donc une vérification aléatoire des pages déjà autorisées. Si malgré la vigilance des modérateurs, l'adresse d'une page ou d'un domaine donnait accès à des contenus inadaptés à des mineurs, elle devrait être impérativement signalée.
NB : Il faut savoir que l’inscription d’une adresse ou d’un domaine sur cette liste blanche ne préjuge en rien de la qualité pédagogique des pages autorisées, mais garantit qu’au moment de leur validation, leur contenu n’est pas contraire aux exigences de protection des mineurs et ne contient pas d’images ou de propos choquants.
Les logiciels de filtrage
modifierLe logiciel Squidguard : soutenu par l’éducation Nationale
Le logiciel Dansguardian : disponible grâce à une licence
Les logiciels commerciaux : CheckPoint, I-Gear, WebSense, Bess, Surfcontrol…
Un contexte éducatif
modifierMalgré ce système de filtrage mis en place, l’action de protection des élèves ne peut se limiter au bon fonctionnement de cette dernière.
C’est la raison pour laquelle la vigilance des enseignants reste de toute façon nécessaire pour qu’ils puissent intervenir quand un incident se produit de différentes façons :
- En sensibilisant les élèves aux risques qu’ils courent sur Internet ;
- En signalant les sites illégaux qu’il peut être amené à découvrir, en situation de classe ou non, sur le site internet-mineurs.gouv.fr :
http://www.internet-mineurs.gouv.fr/frameset/framset_signalementpro.html
- En mettant en œuvre les procédures prévues en cas d’incident, qui sont décrites dans la page : http://www.educnet.education.fr/aiedu/guide7.htm