Fonctions mentales/Conscience

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Conscience
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Chapitre no 1
Leçon : Fonctions mentales
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La conscience modifier

    La conscience est ma fonction mentale essentielle, car sans elle je n'aurais pas de vie mentale. Je vivrais sans doute difficilement sans l'une ou l'autre des autres fonctions, mais sans cette conscience il n'y aurait rien, c'est d'ailleurs ce qui se passe dans le sommeil profond.
    La conscience n'est ni une grandeur physique, ni un concept mathématique, mais sans elle il n'y aurait ni physique ni mathématiques. La conscience n'appartient pas au monde concret qui m'entoure. Sa nature est autre, de ce fait à elle seule elle crée un monde, des mondes, des univers mentaux personnels. La conscience n'est pas mesurable, d'ailleurs personne n'a jamais essayé de construire un détecteur de conscience. La conscience ne m'apparaît que dans l'expérience mentale elle-même, et quand je suis conscient je peux la qualifier d'une certaine saveur, une saveur qui n'appartient qu'à elle-même, c'est la saveur de son monde. Par la méditation et la concentration cette saveur me paraît plus intense, mais cela ne m'apprend pas grand chose de plus.
    Bien qu'elle n'appartienne pas au monde étudié par les sciences, la conscience est considérée comme une réalité universelle. Aujourd'hui on admet par empathie, parce qu'ils nous ressemblent beaucoup, que les animaux supérieurs la possèdent, on admet qu'ils sont des êtres sensibles, mais nous doutons qu’ils soient eux-mêmes conscients de leur conscience. Devons-nous étendre cette capacité à tout le règne du vivant ? Les plantes, les bactéries ont-elles une conscience ? Comme nous n'avons aucun moyen de le vérifier, ni de l'infirmer, cela ne peut être qu'une croyance. Quand des médecins affirment qu'une personne dans le coma n'est plus consciente, ce qu'ils veulent dire, c'est que compte tenu de l'activité du cerveau, le coma est irréversible et que cette personne n'a aucune chance de revenir à la vie. La médecine moderne constate la mort par l'arrêt de l'activité du cerveau, mais de nombreuses religions affirment que la conscience survit à la mort, et cette foi se justifie pour apaiser l'angoisse que peut provoquer l'idée de la mort. De nombreuses personnes rapportent des expériences post-mortelles, prénatales, hors de leur corps, etc…, ce sont des expériences authentiques, mais on peut leur trouver des explications rationnelles. Même si l'on constate qu'ils agissent l'un sur l'autre, la corrélation de la conscience et du cerveau est difficile à établir car ce sont deux mondes différents, l'un biochimique et l'autre mental. Aussi même si la vie mentale a sa source dans le cerveau, celui-ci est hors du champ de cette étude qui se considère comme un champ d'étude autonome, et du point de vue mental le cerveau n'est qu'un intermédiaire extérieur à sa nature.
    Si le vivant a développé des fonctions mentales, c'est peut-être que le traitement biochimique de l'information de par sa nature trop mécanique ne lui suffirait pas pour résoudre efficacement ses problèmes et remplir au mieux sa mission de survie et que pour ce faire le traitement mental de l'information lui offrait de meilleures perspectives.
    La conscience m'apparaît comme la borne d'un éternel présent. En son absence, il y a une continuité temporelle mais il n'y a pas de présent. La conscience réalise une incarnation temporelle, dans une singularité qui reste soumise à la temporalité puisqu'elle subit son écoulement. C'est une fonction indépendante, elle n'est ni dominante, ni dominée, elle ne sollicite pas les autres fonctions, ni ne répond à leurs sollicitations. C'est une fonction monotone, toujours égale à elle-même, elle s'efface dans le sommeil, réapparaît dans le rêve, souvent elle me montre la transition du rêve à l'éveil sans être affectée par ce changement de programme et de synergie pour les autres fonctions. Elle joue le rôle d'un contenant révélateur, elle révèle l'émergence des fonctions et leur production dans sa propre émergence mais à chaque instant elle déborde, elle ne révèle ni l'intimité opérative de ces fonctions, ni ce que devient le flux de ces produits, et à chaque instant d'autres émergences succèdent aux émergences précédentes, les produits à d'autres produits, et comme ces produits ont des saveurs différentes, il en résulte le sentiment d'une fluidité continue et un peu confuse.
    La conscience se situe à la source mais ne va pas à l'amont de cette source, ni à l'aval. A l'amont il y a nécessairement au sein des opérations des fonctions mentales une partie qui reste inconsciente. A l'aval je sens que si une partie de cette production disparaît une autre perdure dans ma mémoire qui quoique inconsciente partage le même présent que ma conscience, condition pour qu'elle reste disponible à la remémoration qui possède la capacité d'en extraire les produits pour les restituer à ma conscience. Donc ma conscience ne recouvre pas l'ensemble de mon existence mentale. Son contenant est limité, son champ étroit, mais cette limitation fait partie de sa fonctionnalité. En effet si l'ensemble de ma mémoire envahissait ma conscience, ma vie mentale serait submergée par ces informations et ne pourrait rien exploiter. Cependant ma mémoire diffuse et en particulier mes expériences récentes, mais cette diffusion est relativement floue et suffisamment faible pour ne pas perturber ma vie mentale, il me semble même qu'elle joue un rôle en particulier en faveur de la concentration dont le pouvoir est de retenir des produits dans la durée au sein de ma conscience.
    En résumé, ma conscience en apparence ne fait rien, mais c'est en ne faisant rien qu'elle remplit au mieux son rôle, car elle ne pourrait faire et réfléchir, et peut se parer des couleurs et des saveurs éphémères des produits qui la traversent, en étant limitée qu'elle me protège.
    Il y a bien sûr des états de conscience altérés, certains rêves particuliers, les extases mystiques, les situations que connaissent certains autistes dans lesquelles la conscience semble pouvoir contenir beaucoup plus qu'à l'ordinaire, mais ces phénomènes me semblent dépendre davantage de l'exaltation ou de l'altération d'autres fonctions mentales que de la conscience elle-même.