France de la IIème République/La dérive de la République
Le 28 juillet 1848, le peuple est encadré. L'Abbé Lamennais, curé réactionnaire devenu socialiste, proclame l’expression du « Silence aux pauvres ».
La Constitution
modifierLa Constitution est adoptée le 4 novembre 1848.
Le suffrage universel masculin pour les hommes de plus de 21 ans désigne :
- Le Président de la République[1] (pouvoir exécutif) : 4 ans, non renouvelable
- L'Assemblée législative (pouvoir législatif) pour 3 ans, avec 750 députés.
Les élections
modifierL'élection présidentielle du 10 décembre 1848
modifierLe 10 décembre, l'élection présidentielle se tient, opposant six candidats:
- Cavaignac[2] (candidat officiel du gouvernement). 1 400 000 voix * Ledru-Rollin. 370 000 voix * Raspail. 37 000 voix * Changarnier. 6 000 voix * Lamartine. 17 000 voix * Louis-Napoléon Bonaparte. 5,4 millions de voix (74 %)
Le peuple toujours largement analphabète vote comme ses bons notables en choisissant Louis-Napoléon Bonaparte, présenté comme neveu de Napoléon Ier. Parfaitement inconnu avant l'élection, son nom de famille résonna chez beaucoup comme la suite de la légende napoléonienne encore intacte. Face à des candidats du gouvernement ou des républicains non monarchistes, le peuple plébiscite Bonaparte. Adolphe Thiers le pensait idiot et influençable, il fit donc voter la bourgeoisie pour lui. Or, Louis-Napoléon Bonaparte (LNB) est intelligent et original.
L'élection législative du 14 mai 1849
modifierC'est une victoire du parti de l'Ordre, qui obtient environ 500 sièges sur 750.
La dérive de la République
modifierLe 13 juin 1849, une manifestation est organisée pour soutenir les républicains romains. Or, LNB sauve le pape, chassé par Garibaldi. C'est le premier antagonisme entre le peuple et son Président. Il y a des massacres. Les libertés de presse et de réunion sont abolies.
Le 15 mars 1850, la loi Falloux (ministre de l'Instruction publique) protège l'enseignement catholique. Les établissements catholiques sont dispensés du contrôle des universités. Les instituteurs socialistes sont révoqués. Les départements ne peuvent financer plus de 10% des investissements. Cette loi est toujours en vigueur.
Le 31 mai 1850, une loi électorale oblige, pour pouvoir voter, à avoir résidé 3 ans dans la commune. 2 500 000 hommes ne peuvent plus voter (à l'époque, les ouvriers étaient itinérants).
Le 16 juillet 1850, le cautionnement des journaux est mis en place.
Une République conservatrice est donc en place. Celle-ci se mènera à sa propre fin, avec à sa tête le même homme, Louis-Napoléon Bonaparte.
Notes
modifier- ↑ C'est la première élection d'un chef au suffrage universel
- ↑ Rappelons-nous que Cavaignac est l'homme des Journées de juin. Le peuple n'aurait pu voter pour lui.