Grammaire phonétique française/La lettre et le son
Chacune des lettres de l'alphabet participe, seule ou associée avec d'autres lettres, à la production d'un son.
Cependant parfois une lettre peut être muette comme h au début d'un mot ( la hanche ) ou e à la fin d'un mot ( la table ).
Au Moyen Âge, l’orthographe représentait exactement la prononciation, par exemple pour il est on entendait le s et le t ; pour verger le r final était articulé.
En revanche, en français moderne, de nombreuses lettres ne sont plus prononcées séparément mais servent à former des digrammes ou des trigrammes ( assemblage de deux ou trois lettres ), qui forment un unique graphème représentant un unique son (phonème) : ( par exemple il est : [il] [ɛ] ou [il] [e] suivant les régions ).
La lettre a peut servir aux sons :
- [a] : a
Exemple: avion
- [ɑ] : â
Exemple: mât
- [ɛ] : ai
Exemple: laine
- [ɛ̃] : ain
Exemple: pain
- [o] : au / eau
Exemples: chaud, bateau
- [ɑ̃] : am / an
Exemples: lampe, mange
- [wa] : ua
Exemple: équateur
- [ə] : ai
Exemple: faisan
- [e] : ai
Exemple: j'aurai
- [ɔ] : au
Exemple: mauvais
La lettre c peut servir aux sons :
- [ʃ] : ch
Exemple: chien
- [k] : c
Exemple: cage
- [s] : ç
Exemple: ça
- [ks] : cc / ct (toujours suivis d'une voyelle)
Exemples: accident, action
- [t͡ʃ] : tch
Exemple: atchoum
- [e] : danser, hélas
- [ə] : leçon
- [ε] : neige
- [ø] : jeu
- [œ] : œuf
- [ɛ̃] : frein
- [o] : bateau
- [ʒ] : plongeon
- [a] : évidemment
- En français, le g se prononce [ʒ] quand il précède un e, un i ou un y : page
- Dans tous les autres cas, il se prononce [g]: gare
- En français, h peut être muet ou aspiré ; son type dépend de son étymologie.
- Le h muet ne représente pas un son. Le h muet n'a aucune valeur phonétique : l'habit, l'horloge
- Le h aspiré ne se trouve qu'au début d'un mot et empêche la liaison et l'élision : le hibou, la hache
- Le h sert également à fabriquer certains digrammes, comme ch (pour ʃ ou k) et ph (pour f):
- [ʃ] : chat, Chili, chose
- [k] : chorale, cholérique, choléra, krach
- [f] : phoque, phlébite, phalange
- [i] : ibis, ici, inertie
- [ɛ̃] : imbuvable, imberbe, incendier, incliné
- [j] : iode, ion, iota
- En français, J est une consonne fricative se prononçant [ʒ], comme dans « joue » ou « jardin ».
- Elle se prononce parfois [d͡ʒ] dans des mots empruntés à l’anglais tels que « jet-ski » ou « jazz ».
- En règle générale, le k se prononce [k] en français
- sauf dans quelques rares mots d'emprunt et dans la transcriptions de certaines langues étrangères :
- le digramme kh, utilisé pour retranscrire l'arabe, ainsi que le russe et certaines autres langues slaves, se prononce [x] ;
- le k est muet devant n dans quelques mots empruntés à l'anglais, comme knock out ou know-how.
- m représente généralement une consonne nasale (le voile du palais s'abaisse lorsque la lettre est prononcée), occlusive et bilabiale.
- [m] : maman
- En français, la lettre M permet aussi de nasaliser les voyelles :
- [ɔ̃ ] : ombre ,
- [ɛ̃ ] : imbuvable, imberbe,
- son [n] : nana
- En français, N permet aussi de nasaliser les voyelles :
- pendant, vin, onde, brun.
- [ɔ] : oasis, odorat
- [o] : odeur, obsédé
- [œ] : œuvre
- [ø] : œstre
- [e] : œsophage, Œdipe
- [ɛ] : œstrogène
- [w] : oison, oisif
- [ɔ̃ ] : ombre , oncle
- [u] : outil, ouvert
- En français, le p se prononce généralement [p] = papa
- Il peut se prononcer [f] quand il est suivi d'un h dans des mots généralement d'origine grecque: pharmacie, phoque
- Le p peut être muet en fin de mot (coup, drap) ou à l'intérieur (compter, sculpter). Il faut cependant faire la liaison : « C'est trop amer. »
- Le q est presque toujours suivi de la lettre u pour former le digramme qu, se lisant [k] : coque
- En français, ce u n’est pas prononcé sauf dans les emprunts directs au latin ainsi que dans le mot piqûre, mot qui a, de plus, la particularité d’avoir une consonne après le u ainsi que d’avoir un u accentué.
- [k] : en fin de mot : coq, cinq bien sans u.
- On peut le rencontrer sans u aussi dans des mots d'emprunt (à l'arabe principalement): qat (ou khat = arbuste d'Arabie), qatati ou bien aussi dans clavier qwerty
- r se prononce en français, selon les régions, [r], [ɾ], [ʀ] ou encore [ʁ], sans que cela ait d'incidence sur sa valeur.
- Un francophone peut prononcer le mot « rat » avec un /r/ roulé, grasseyé ou normal (dit « parisien ») ; la phonologie n'y verra cependant qu'un seul phonème /r/ car il n’est pas possible, en français, d'opposer trois mots qui débuteraient chacun par une de ces sortes de /r/ et seraient suivi de /a/ . En sorte, [ra] (avec /r/ roulé), [ʀa] (avec /r/ grasseyé comme les prononçait Édith Piaf) et [ʁa] (avec un /r/ normal), se réduisent tous trois à la suite de phonèmes /ra/ et ces suites de phonèmes désignent tous le même mot. On dira alors que les sons [r], [ʀ] et [ʁ] sont des variantes libres du phonème /r/, c'est-à-dire diverses possibilités de réalisation qui ne contrastent pas en français (alors que [r] et [ʀ] s'opposent dans la prononciation de l'arabe et constituent deux phonèmes distincts).
- [e] : chanter
- En français, la règle générale est que « s » se prononce [z] quand elle est située entre deux voyelles : rose
- [s] dans tous les autres cas (début de mot, ou située entre une consonne et une voyelle — Y compte comme voyelle) : sortie, pensée
- Elle se prononce rarement quand elle est située à la fin d'un mot, mais intervient dans les liaisons (elle se prononce dans ce cas [z]): pas un euro
- Cas particulier: pour un mot commençant par « s » (donc prononcé [s]), on continue à prononcer [s] quand on ajoute un préfixe, même si le « s » se retrouve alors entre deux voyelles : antisocial, asexualité.
- Il existe d'autres exceptions pour raisons étymologiques : dans « transitif », le « s » se prononce [z]. Dans « asymptote », il se prononce [s].
- La lettre W est la dernière lettre entrée dans l'alphabet français.
- [v] : wagon, wagnérien
- [w] : wallon, wapiti, web, western
- [u] : clown, bowling
- [gz] : exemple,
- [z] : dixième,
- [s] : soixante,
- [ks] : taxi, xénon
- et exceptionnellement [k] dans xérès et xhosa.
- voyelle (/i/) : cycle
- semi-voyelle (/j/) : yeux,
- équivalent de deux i : savoyard (savoi-iard).
- Le y est la seule voyelle de l'alphabet français à ne pas supporter l'un des trois accents (grave, aigu, circonflexe) ; il n'est cependant pas exempt de tout diacritique puisqu’il peut être coiffé d'un tréma: L'Haÿ-les-Roses, La famille de Croÿ (prononcé Crouy).