Grec ancien/Grammaire/Langue grecque/Alphabet
Lettres principales
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L'alphabet grec n'est pas le même que l'alphabet latin. En voici le tableau de correspondance.
Majuscules | Minuscules | Noms des lettres (français) | Noms des lettres (grec ancien) | Prononciation dans l'alphabet latin | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
A | α | Alpha | Ἄλφα | a | |
B | β/ϐ | Bêta | Βῆτα | b | « β » en début ou en fin de mot et « ϐ » en milieu de mot |
Γ | γ | Gamma | Γάμμα | g | galant |
Δ | δ | Delta | Δέλτα | d | |
Ε | ε (ϵ/϶) | Epsilon | Ἒ ψιλόν | é | réserver |
Ζ | ζ | Dzêta | Ζῆτα | z | |
Η | η | Êta | Ἦτα | ê | fenêtre |
Θ | θ (ϑ) | Thêta | Θῆτα | th | théâtre |
Ι | ι | Iota | Ἰῶτα | i | |
Κ | κ (ϰ) | Kappa | Κάππα | k/c | képi, casser |
Λ | λ | Lambda | Λάμϐδα | l | |
M | μ | Mu | Μῦ | m | |
Ν | ν | Nu | Νῦ | n | |
Ξ | ξ | Xi | Ξῖ | x | axe |
Ο | ο | Omicron | Ὂ μικρόν | « o » bref fermé | côté |
Π | π (ϖ) | Pi | Πῖ | p | |
Ρ | ρ (ϱ) | Rho | Ῥῶ | r | |
Σ | σ/ς (Ϲ, ϲ/Ͻ, ͻ) | Sigma | Σῖγμα | s | « σ » dans un mot et « ς » en fin de mot |
Τ | τ | Tau | Ταῦ | t | |
Υ | υ | Upsilon | ῏Υ ψιλόν | y/u (après « α » « ε » « η » « ι » « ο » « υ ») | |
Φ | φ (ϕ) | Phi | Φῖ | ph | pharmacie |
Χ | χ | Khi | Χῖ | « ch » dur | chœur |
Ψ | ψ | Psi | Ψῖ | ps | psychologue |
Ω | ω | Oméga | Ὦ μέγα | « o » long ouvert | sotte |
Lettres obsolètes
modifierEn −403, certaines des lettres suivantes furent abandonnées.
Majuscules | Minuscules | Noms des lettres (français) | Noms des lettres (grec ancien) | Prononciation dans l'alphabet latin |
---|---|---|---|---|
Ϝ (Ͷ) | ϝ (ͷ) | Wau/Digamma | Ϝαῦ/Δίγαμμα | w |
Ϛ | ϛ | Stigma | Ϛῖγμα | st |
Ͱ/┤ | ͱ/𐌝 | Hêta | Ἧτα | h aspiré |
M | ϻ | San | Ϻαν | s emphatique |
Ϸ | ϸ | Cho | Ϸο | ch français |
Ϙ | ϙ (Ϟ/ϟ) | Koppa | Κόππα | q |
Ͳ (Ϡ) | ͳ (ϡ) | Sampi | Ͳάμπι/Ϡάμπι | s long |
Devant les consonnes γ, κ, ξ et χ, le γ se prononce n.
Devant les consonnes β, γ, δ et μ, le σ se prononce z.
Le groupe « σσ » peut indifféremment se remplacer par « ττ ».
Notez que cette prononciation est appelée « prononciation érasmienne », parce qu'elle a été établie par Érasme à la Renaissance. Des travaux de linguistes essayent de retrouver la prononciation exacte du grec ancien. Néanmoins, quoique scolaire, la prononciation érasmienne reste la plus utilisée.
Digrammes
modifierLes digrammes suivants notent des monophtongues (un seul son) :
Diphtongue | Prononciation | Exemple |
---|---|---|
ει | /eː/ | τὸ ῥεῖθρον (le cours d’eau) |
ου | /oː/ (a évolué en /uː/ vers 400 av. J.-C.) | ὁ οὐρανός (le ciel) |
Diphtongues
modifierLe grec ancien comporte des diphtongues :
Diphtongue | Prononciation | Exemple |
---|---|---|
αυ | /au̯/ | αὐτός (soi-même) |
αι | /ai̯/ | ἐργάζομαι (je travaille) |
ευ | /eu̯/ | εὕρηκα (j’ai trouvé) |
οι | /oi̯/ | ποιῶ (j'agis) |
Iota souscrit
modifierCertains iotas se prononcent brièvement et s’écrivent sous les voyelles longues :
- En minuscules : ᾳ, ῃ et ῳ
- En majuscules : ᾼ, ῌ et ῼ.
On rencontre ces graphies dans certaines formes verbales et dans le datif singulier de certaines déclinaisons.
Accentuation
modifierContrairement au latin, le grec comporte des accents et d'autres signes appelés esprits.
Esprits
modifierLe grec utilise deux signes en forme de demi-cercle à courbure droite (esprit doux) ou gauche (esprit rude). Ces signes se rencontrent sur toutes les voyelles, diphtongues et la lettre rhô (ρ) en début de mot.
Sur le ρ et le υ, en début de mot, l'esprit est toujours rude.
L'esprit rude indique que la voyelle est aspirée. Il est transcrit par un h en français.
En majuscule, l'esprit se place à gauche de la lettre. Pour les diphtongues en début de mot, l'esprit se place toujours sur la seconde voyelle.
Accents
modifierLe grec utilise le plus souvent des accents aigus. Exception faite des enclitiques, il ne peut y avoir qu'un seul (ou pas du tout) accent par mot. Tout accent aigu porté par la dernière syllabe devient grave si le mot suivant dans la même phrase est accentué ou proclitique.
Le grec utilise aussi l'accent circonflexe, lequel ressemble au tilde espagnol (~). Il n'est porté que par les voyelles longues (ᾶ, ῆ, ῖ, ῦ et ῶ), les diphtongues (ex. : αῦ, οῖ) et les voyelles longues à iota souscrit (ᾷ, ῇ et ῷ).
Comme pour les esprits, c'est la seconde voyelle d'une diphtongue qui porte l'accent.
Les accents aigu et grave se portent à gauche des majuscules et à droite des esprits.
Dans de rares mots, le grec utilise des trémas (¨). Ils servent à décomposer une diphtongue. Ils se placent sous les accents.
L'accent aigu
modifierOn le rencontre sur les trois dernières syllabes d’un mot. Celui-ci est :
- oxyton quand l'accent porte sur la dernière syllabe ;
- paroxyton quand il porte sur la pénultième syllabe ;
- proparoxyton quand il porte sur l'antépénultième syllabe.
Un mot ne peut être proparoxyton que si la dernière syllabe est composée d’une voyelle courte ou se termine par une diphtongue courte non suivie par une consonne (désinence ou terminaison courtes : αι, οι)
ἑργάζομαι : la diphtongue « αι » considérée comme courte si elle termine le mot. Suivi d’un consonne, elle sera longue.
ἵππος : « ο » est une voyelle courte. Dans son nominatif pluriel (ἵπποι), « οι » est une diphtongue courte car c'est une désinence et elle n’est pas suivie pas une consonne. En revanche, dans son datif pluriel (ἵπποις), « οι » est une diphtongue longue car elle est suivie d'une consonne.
L'accent grave
modifierOn ne le rencontre qu'à la dernière syllabe d'un oxyton, remplaçant l'accent aigu s'il est suivi d’un autre mot qui ne soit pas enclitique. L'accent reste aigu en fin de phrase ou suivi d'une ponctuation.
L'accent circonflexe
modifierIl ne se rencontre que sur les deux dernières syllabes du mot. Celui-ci est :
- périspomène quand il est à la dernière syllabe ;
- propérispomène quand il se trouve à la pénultième syllabe.
Seules les diphtongues et les voyelles longues peuvent recevoir cet accent.
Un mot finissant par une voyelle courte ou par les diphtongues αι et οι, ces dernières employées à titre de terminaison ou de désinence, est obligatoirement propérispomène si la pénultième syllabe est composée par une voyelle ou une diphtongue longues.
Règle des enclitiques
modifierDevant un enclitique, un mot accentué de l'aigu sur la finale conserve cet accent aigu et ne le change pas en grave.
Précédé d'un paroxyton, un enclitique de deux syllabes reçoit un accent sur la seconde syllabe.
Un enclitique suivi d’un autre enclitique prend un aigu sur la finale.
Certains mots ordinairement sans accents (ὁ, ἡ, οἱ, αἱ, ἐν, εἰς, οὐ), prennent un accent aigu s'ils sont suivis d'un enclitique. Ce sont les proclitiques.
Ponctuation
modifierCertains signes de ponctuation sont les mêmes qu'en français : le point (.), la virgule (,). D'autres signes sont propres au grec : le point-virgule (;) remplace le point d'interrogation, et le point en haut (·) remplace les deux points et le point-virgule. Les guillemets (« ») et le point d'exclamation (!) n'ont pas d'équivalents en grec ancien.