Guerres au XXe siècle/Exercices/Sujets d'analyses
Une liste de cours conformes à d'anciens programmes français est disponible ici : Catégorie:Anciens programmes.
L’analyse de documents est, avec la réalisation d'un croquis ou d'un schéma, l'exercice prévu pour la seconde partie de l'épreuve écrite d'histoire et de géographie du bac à partir de la session 2012 (l'épreuve anticipée en première S) et de la session 2013 (en terminale ES et L).
Définition de l'épreuve
modifierCette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). En histoire lorsqu’un document est proposé, il s'agit de :
- dégager le sens général du document en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte ;
- de montrer l’intérêt et les limites éventuelles du document pour la compréhension de cette question historique.
Lorsque deux documents sont proposés, on attend du candidat qu’il dégage le sens général de chacun des documents en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte puis qu’il les mette en relation en montrant l’intérêt de cette confrontation »[1].
Lors de cet exercice, l'élève doit faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). Peuvent ainsi être proposé à l'analyse : un texte, une affiche, une photographie, un croquis ou un schéma.
Même si aucun document officiel le précise, on peut attendre d'une analyse qu'elle compte d’abord une introduction présentant le(s) document(s), ensuite un développement structuré en deux ou trois parties correspondants aux idées principales du/des document(s), enfin une conclusion apportant un regard critique sur les apports du(des) document(s). Il s'agit de faire une analyse (une explication), le danger est donc soit de faire de la paraphrase (reprendre le texte en le reformulant, le plus souvent en moins bien), soit de faire une récitation du cours (qui serait hors-sujet : il faut analyser le document). Il faut analyser le document, tout le document et rien que le document.
Rappel de la méthode à partir d'un exemple : analyse du discours de Truman en 1949.
Notation par le correcteur
modifierAu bac, si la notation de la copie est, selon les textes officiels, globale[1], il est conseillé d'affecter à l'exercice d'analyse de document cinq points sur les vingt de l'épreuve. La consigne « doit amener l'élève à :
- identifier le document ;
- éclairer/préciser/expliciter son contenu ;
- permettre la confrontation entre documents, le cas échéant ;
- faire preuve de distance critique à son égard.
Théoriquement, si le commentaire comporte tous ces aspects, la copie reçoit cinq points sur cinq »[2].
Le correcteur a toute latitude pour retirer des points à cause des erreurs d'orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Une expression de qualité (une calligraphie soignée, un vocabulaire pertinent et un style élégant) est toujours valorisée.
Première Guerre mondiale
modifierLettre de poilu (1915)
modifierMon cher Henri,
J’ai reçu ta lettre du 3 février dans les tranchées et je me hâte de te répondre pendant que nous sommes dans le calme. [...]
Depuis des mois et des mois, on est là, face à face et surtout sans pouvoir bouger. Nous partons le soir, à la nuit tombante, par n’importe quel temps, pour gagner les tranchées de première ligne. Pour y parvenir, il faut suivre des boyaux d’approche qui garantissent contre les balles qui, en tout temps, à toute heure, sillonnent les plaines. C’est une boue infecte, épouvantable, inouïe. On s’enfonce jusqu’aux genoux, et il faut parfois l’aide d’un camarade pour s’en tirer. Après une heure d’efforts, de glissades, de chutes, de « bains de pieds », nous arrivons dans les fameuses tranchées. On se courbe, on se cache, car les balles pleuvent et les Allemands illuminent de tous côtés la plaine avec leurs fusées éclairantes pour tâcher de découvrir la « relève » afin de la canonner. Et, couverts de boue, les pieds pleins d’eau, l’on s’installe. On est à 150, 100 mètres, 10 mètres de l’ennemi. Allemands et Français cherchent à se rapprocher le plus possible et pour cela creusent des sapes qui parfois se rencontrent. Nous passons ainsi la nuit, sous la pluie, la neige, la gelée. [...] On grelotte, on claque des dents, on « bat la semelle », on fume cigarette sur cigarette, on boit de l’alcool et encore de l’alcool pour se réchauffer et … s’abrutir. [...] On entend un petit bruit sourd, bien connu. Alors, chacun se lève ! « Une bombe » ! Les yeux se lèvent avec frayeur vers le ciel où va apparaître l’engin terrible ! Un cri ! « La voilà ! Gare ! Gare la bombe ! » [...] Et l’on voit d’horribles choses… Des hommes lancés à 40 m de là ! ou plutôt… des débris d’hommes… ; des hommes enterrés vivants, d’autres devenus fous, d’autres sourds et hébétés par la commotion. [...]
Que je suis heureux de t'écrire , de pouvoir converser avec toi, te raconter un peu la vérité dans toute sa dureté. Ah ! Les belles phrases, les belles poésies, les beaux discours des journaux ! [...] Et l'ont dit, sans doute, tu entends dire, j'en suis sûr, parfois ceci « Qu'est-ce qui f...ichent ? Qu'attendent-ils pour les mettre dehors ? Ils ne font rien ! Ça ne marche pas ! » Je voudrais les voir un peu à notre place, les beaux parleurs de café et du coin de feu !
Source : Lettres de poilus, éditions OML, p. 139 et 160, 2008.
Propositions de correction : http://www.intellego.fr/ ; [http://univers-pc.eu/ « http://univers-pc.eu/ » (Archive • Wikiwix • Que faire ?). Consulté le 2017-07-23]
Lettres de Joseph Deschanet : http://amphitrite33.canalblog.com/
Lettre de poilu (1916)
modifierLe 9 septembre 1916
Bien chère maman,
Je t'écris en pleine offensive. Depuis 3 jours le régiment se bat, et se fait décimer. Le 3e et le 6e colonial nous subissons de lourdes pertes : les Allemands en subissent le double de nous. Mais cela ne ressuscite pas les morts. J’ai lu les journaux du pays, elles ont bien raison de rire un peu les filles de Calédonie, car elles ne riront peut être plus beaucoup.
Nombreuses sont celles qui pleureront. Les Calédoniens se sont fait massacrer. Peu nombreux sont ceux qui sont debout à l’heure actuelle !
La majeure partie a été comptée comme disparus, c'est-à-dire prisonniers ou morts ! Nombreux sont les pauvres petits déchiquetés par les obus et qui gisent dans un coin de terre où jamais ceux qui les aiment ne viendront prier. Pauvre Mère va ! C'est terrible la guerre ! J’ai fait le sacrifice de ma vie ! Peu m'importe la mort à moi qui ait tant souffert.
Hier soir je me suis confessé maintenant je suis prêt mais ce que je voudrais et de tout cœur c’est que les générations futures ignorent les horreurs de la guerre. Je voudrais qu'on élève les petits avec l'amour du prochain ; qu’ils sachent bien que leurs aînés tout en se sacrifiant du fond du cœur, maudissent la guerre.
Mon copain Henri Martin a été blessé à mes côtés, tout d’abord cela m'a fait quelque chose de voir le sang ruisseler sur celui qui était un peu mon frère. Puis j’ai été heureux lorsque j’ai vu sa blessure ! ce n'est rien, l’éclat d'obus est venu s'arrêter sur la clavicule. Cela lui vaut 2 mois d'hôpital, de bonheur ! Près de vous autres. Je suis bien seul maintenant j’ai bien Lesaine mais ce n’est pas Martin.
Embrasse bien mes sœurs et les pauvres petits que j’ai peu connus, qu’ils prient de temps en temps pour leur tonton, Dieu les épargne et les rende heureux. Ne t'en fait pas si je viens à tomber, ce sera en Français. Je n'aurai fait que suivre la loi commune à tant de Calédoniens. Je n'aurai pas été un lâche. […]
Ton petit qui t'aime.
Louis
[5].
Document 2 : les forces mobilisées et les victimes.
Expérience combattante
modifierLithographie « Le retour [d'une patrouille] de la cote 125 ». 28 octobre 1914. Alphonse Grebel (la « cote » est un repère utilisé sur les cartes topographiques pour désigner l'altitude).
Source : musée de la Grande Guerre, pays de Meaux.
GRAND QUARTIER GENERAL DES ARMEES DU NORD ET NORD-EST
N° 28042 SECRET
Au G.Q.G. le 29 mai 1917
à Monsieur le Ministre de la Guerre
Depuis quelques jours, les actes d'indiscipline collectifs et les manifestations se multiplient de façon inquiétante. Ils sont certainement organisés et laissent pressentir des mouvements plus sérieux.
Ces actes sont les suivants :
4 mai. La 2e D.I.C.1 doit participer aux nouvelles attaques sur le Moulin de Laffaux. Des papillons2 invitent la troupe à ne pas marcher. D'autres portant « A bas la Guerre » – « Mort aux responsables », sont affichés dans les cantonnements ; dans certains bataillons (au 43e Colonial) les hommes déclarent hautement qu’ils ne veulent plus se battre, alors que les camarades à l'usine gagnent 15 frs à 20 frs par jour.
19 mai. Au 9e C.A.3 un bataillon du 66e qui doit relever dans la nuit un bataillon de première ligne, se disperse dans les bois et il faut toute la nuit pour les rassembler : la relève ne peut avoir lieu.
Mai. Au 32e C.A. (69e D.I.) le dépôt divisionnaire du 162e régiment d'infanterie, désigné pour renforcer le régiment, parcourt les rues du cantonnement aux cris et au chant de l'Internationale ; ils fouillent la maison du Commandant du dépôt, absent en ce moment, puis, un peu plus tard, envoie à cet officier « trois délégués » chargés de porter les réclamations. Le lendemain, ce même dépôt refuse de se rendre à l'exercice.
Source : BDIC.
1 D.I.C. : division d'infanterie coloniale.
2 Papillons : ici, des tracts.
3 C.A. : corps d'armée.
Expérience combattante et propagande
modifier[LE FRONT EN CHAMPAGNE 1915-1916]
Le 15 octobre au soir, nous montions aux tranchées de Champagne, entre Suippes et Tahure1. [...] C'était le premier hiver que j'allais passer aux tranchées. La pluie ne cessait de tomber. Nous occupions les tranchées de première ligne. Les Allemands se trouvaient à environ cent mètres de nous. [...] À la nuit tombante, nous nous partageâmes à dix deux gourbis2 assez profonds (deux mètres environ) creusés à l'avant du parapet3. Nous fûmes obligés de retirer l'eau qui recouvrait le fond de nos abris, sur une hauteur d'environ cinquante centimètres : l'eau suintait de chaque côté des parois crayeuses. Nous nous servions, pour cette opération, d'un seau de toile et faisions la chaîne. Nous projetions ensuite l'eau derrière les parapets. Après une demi-heure de ce travail, nous nous enveloppâmes dans nos couverutres tout humides et, la tête appuyée contre les parois (heureusement que le casque nous protégeait un peu de l'humidité), nous essayâmes de fermer l'œil ; mais le froid nous en empêchait. L'eau, d'ailleurs, qui s'infiltrait, nous obligea bientôt à recommencer l'opération précédente. Quelques obus, éclatant de temps à autre, nous rappelaient à la réalité. Cette première nuit fut assez calme. [...]
La gelée et la neige avaient fait leur apparition le deuxième jour de notre arrivée aux tranchées. Notre section était de garde. Malgré le froid intense, des rats énormes circulaient comme chez eux à travers les tranchées. Nous nous amusions à leur faire la chasser à coups de baïonnette, pour nous réchauffer. Les aliments que l’on nous distribuait étaient appétissants et bons, mais vite refroidis : les cuisines n'étaient pas très proches, et les hommes de corvée accomplissaient chaque jour un véritable tour de force pour nous ravitailler. [...]
[VERDUN 1916]
Jusqu'à minuit, le secteur fut à peu près calme puis le bombardement reprit ; un bombardement inouï, d'une force non encore égalée jusque-là. Nous étions obligés de profiter du plus petit abri ou repli de terrain pour essayer de sauver nos vies, tout en tenant le terrain que l’on nous avait confié. Pas une once de terre n'échappait aux explosions. Cette fois, nous avions des pertes assez importantes. On sentait que les Allemands voulaient nous faire payer leur échec. Ils préparaient une revanche.
À cinq heures du matin, le bombardement était toujours aussi intense. Un obus de gros calibre, puis deux, puis trois, puis par centaines. La première section, de trente-cinq hommes, placée à côté de nous, étai complètement écrasée. [...]
L'enfer de feu, d'explosions ; l'air que nous respirions n'était que fumée imprégnée d'une odeur de poudre qui nous portait au cœur ; nous souffrions tous de violents maux de tête.
De plus, au-dessus de nous, un vrombissement ininterrompu : figurez-vous entendre de tout près, sur une dizaine de voies de chemin de fer, des trains lourds roulant à une vitesse effrénée : c’était le passage des obus lourds français allant semer la mort, en face.
Extraits de Henri Laporte4, Journal d'un poilu, éditions Mille et une nuit, 1998.
1 Envrion 40 km à l'est de Reims.
2 Ici abri de tranchée recouvert de rondins.
3 Talus ou mur.
4 Henri Laporte (1895-1982), issu d'une famille modeste du Nord écrivit des notes sous forme de carnets durant toute la guerre. Il retranscrit fidèlement ces carnets des années plus tard, d’abord destinés au cercle familial, il furent ensuite publiés.
Description : cinq soldats français (un zouave, deux de la ligne et deux fusiliers-marins) jouent aux cartes, les fusils baïonnette au canon formant un faisceau à côté.
Titre en bas : « Entre deux victoires ».
Propagande de la Grande Guerre
modifier}
Propagande artistique
modifierNous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lit !
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ,
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller !
Nous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris,
Jusqu’à notre petit lit !
Bien sûr ! Papa est à la guerre,
Pauvre maman est morte !
Avant d’avoir vu tout ça.
Qu’est-ce que l’on va faire ?
Noël, petit Noël, n’allez pas chez eux, n’allez plus jamais chez eux, punissez-les !
Vengez les enfants de France !
Les petits Belges, les petits Serbes, et les petits Polonais aussi !
Si nous en oublions, pardonnez-nous.
Noël ! Noël ! surtout, pas de joujoux,
Tâchez de nous redonner le pain quotidien.
Nous n’avons plus de maisons !
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris.
Jusqu’à notre petit lit !
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi,
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ,
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller !
Noël ! Écoutez-nous, nous n’avons plus de petits sabots !
Mais donnez la victoire aux enfants de France.
La guerre ne peut s'accorder avec la raison et l'équité. Il lui faut l'enthousiasme pour sa propre cause et la haine de l'adversaire. Or, il est dans la nature humaine que des sentiments violents ne sauraient durer indéfiniment, ni dans un individu, ni dans un peuple, et l'organisation militaire le sait. C'est pourquoi elle a besoin d'un aiguillonnement artificiel, d'un continuel doping de l'excitation, et ce travail de stimulation, c’est aux intellectuels qu’il incombait, aux poètes, aux écrivains, aux journalistes - que ce fût avec bonne ou mauvaise conscience, loyalement ou par routine professionnelle, peu importait. [...] Presque tous, en Allemagne, en France, en Italie, en Russie, en Belgique, servaient la « propagande de guerre » et par là-même la folie, la haine collective, au lieu de la combattre. [...]
D'honnêtes commerçants estampillaient leurs enveloppes de la devise : Gott strafe England, des femmes de la bonne société juraient (et écrivaient dans les lettres aux journaux) qu’elles ne parleraient plus jamais un mot de français. Shakespeare était banni des scènes allemandes, Mozart et Wagner des scènes de concert de France et d'Angleterre, les professeurs allemands expliquaient que Dante était un Germain, les Français que Beethoven était un Belge, on réquisitionnait sans scrupules les trésors culturels des pays étrangers, comme le blé ou les minerais.
Seconde Guerre mondiale
modifierGoebbels et la guerre totale (1943)
modifierNous faisons face à un défi militaire sérieux à l'est. Actuellement, la crise est grave de façon similaire, mais non identique en plusieurs points à celle de l'hiver passé. […] La tempête venant de la steppe qui fait rage actuellement sur notre vénérable continent cet hiver jette de l'ombre sur toute expérience humaine et historique antérieure. […] Lorsque le Führer a ordonné à l'armée une attaque à l'Est le 22 juin 1941, nous savions tous que ce serait la bataille décisive de cette grande lutte. […] Il est compréhensible que suite à la dissimulation et les actions fallacieuses du gouvernement bolchévique nous n'eussions pas évalué correctement le potentiel de guerre de l'Union soviétique. Maintenant, nous en voyions l'ampleur réelle. C'est pourquoi la bataille à laquelle font face nos soldats à l'est dépasse l'entendement en termes de dureté, de dangers et de difficultés. […]
La guerre totale est la demande de l’heure. […] Le temps est venu d'enlever nos gants de peau de chevreau et d’utiliser nos poings. Nous ne pouvons plus n'utiliser que partiellement ou de façon insouciante notre potentiel de guerre chez nous ou dans la grande partie de l'Europe que nous contrôlons. Nous devons donc utiliser toutes nos ressources, aussi rapidement et complètement que pratiquement possibles. […] La question n’est pas de savoir si les méthodes sont bonnes ou mauvaises, mais plutôt si elles sont couronnées de succès. Le gouvernement national-socialiste est prêt à utiliser tous les moyens. Nous n'avons rien à faire des objections. Nous refusons d'affaiblir le potentiel de guerre allemand avec des mesures pour maintenir un haut niveau de vie qui existe en temps de paix pour certaines classes, mettant ainsi en danger notre effort de guerre. […] Il est maintenant temps de mettre à l'œuvre les fainéants. Ils doivent être sortis de leur petit confort. Nous ne pouvons attendre qu’ils se réveillent. Il serait trop tard. […] Par exemple, nous avons ordonné la fermeture des bars et des boites de nuit. Je ne peux imaginer que des personnes qui font leur effort de guerre ont suffisamment d'énergie pour ensuite fréquenter ce genre de place le soir. […] Nous préférons porter des vêtements usés pour quelques années, que faire porter des haillons à notre peuple pour des siècles. À quoi servent les boutiques à la mode aujourd’hui ? Ils utilisent notre lumière, notre chauffage et nos travailleurs. Ils rouvriront lorsque la guerre sera finie. À quoi servent les salons de beauté qui encouragent le culte de la beauté et qui prends une quantité énorme de notre temps et de notre énergie ? Ils sont superbes en temps de paix, mais une perte de temps en temps de guerre. Nos femmes et nos filles seront capables d'accueillir nos soldats victorieux sans leurs beaux atours de temps de paix. Les bureaux gouvernementaux travailleront plus vite et moins de bureaucratie. […] Chacun doit travailler jusqu'à ce que le travail soit terminé. C'est ce que la guerre requiert. Si le Führer peut le faire, ses salariés aussi. […]. Ceux qui ne peuvent le comprendre par eux-même doivent se le faire enseigner, par la force s'il le faut. Les méthodes les plus dures peuvent être nécessaires. Chacun doit aller au-delà des exigences légales. « Volontaire ! » est le mot d'ordre.
Je suis fermement convaincu que le peuple allemand a été profondément troublé par le coup de grâce à Stalingrad. Il a vu le visage de la guerre dure et sans pitié. Il connait maintenant la terrible vérité, et il est résolu à suivre le Führer, peu importe les obstacles. [La foule se lève : « Le Führer dirige, nous suivons ! », « Heil notre Führer ! »] Je vous demande : croyez-vous avec le Führer et nous en une victoire totale et finale du peuple allemand ? […] Deuxièmement, les Anglais disent que le peuple allemand est fatigué de se battre. Je vous demande : êtes-vous prêts à suivre le Führer en tant que phalange de la Patrie, veillant sur l'armée combattante et de faire la guerre avec une détermination sauvage à travers les dédales de notre foi jusqu'à ce que la victoire soit la nôtre ? Troisièmement, les Anglais maintiennent que le peuple allemand n'a plus le désir d'accepter les demandes sans cesse grandissantes pour le travail de guerre. Je vous demande : êtes-vous et le peuple allemand disposé à travailler, si le Führer l'ordonne, 10, 12 et si nécessaire, 14 heures par jour pour tout donner pour la victoire ? Quatrièmement : les Anglais maintiennent que le peuple allemand résiste aux mesures du gouvernement sur la guerre totale. Il ne veut pas la guerre totale, mais la capitulation ! [Des cris : « Jamais ! Jamais ! Jamais ! »] Je vous demande : voulez-vous la guerre totale ? Si nécessaire, voulez-vous une guerre plus totale et plus radicale que ce que nous pouvons imaginer aujourd’hui ? […] Maintenant peuple, lève-toi et tempête, déchaine-toi !
Joseph Goebbels, Rede von Reichsminister für Volksaufklärung und Propaganda im Sportpalast (Discours du ministre du Reich à l'Éducation du peuple et à la propagande au Palais des sports), Berlin, 18 février 1943[8].
Himmler et l'extermination (1943)
modifierUn principe doit servir de règle absolue aux SS : nous devons être honnêtes, corrects, loyaux et bons camarades envers les gens de notre sang, à l’exclusion de tous les autres. Ce qui arrive aux Russes ou aux Tchèques ne m’intéresse absolument pas. Le sang de bonne qualité, de même nature que le nôtre, que les autres nations peuvent nous offrir, nous le prendrons, et, si besoin est, nous leur enlèverons leurs enfants et les élèverons chez nous. Il m’est totalement indifférent de savoir si les autres peuples vivent prospères, ou crèvent de faim. Cela ne m’intéresse que dans la mesure où ces peuples nous sont nécessaires comme esclaves de notre culture. Que dix mille femmes russes crèvent en creusant un fossé antichars, cela m’est totalement indifférent, pourvu que le fossé soit creusé pour l’Allemagne. […]
Je voudrais aussi vous parler très franchement d'un sujet extrêmement important. Entre nous, nous allons l'aborder franchement, mais en public, nous ne devrons jamais en parler, pas plus que du 30 juin 19341, date à laquelle nous n'avons pas hésité à faire notre devoir comme on nous l'avait ordonné, et à mettre nos camarades qui s'étaient montrés indignes, contre un mur et à les exécuter. C'était pour nous une question de tact de n'en avoir pas discuté, de n'en avoir pas parlé. Chacun en a été effrayé, et pourtant, chacun sait qu’il le fera à la prochaine occasion, si on lui en donne l’ordre et si cela est nécessaire.
Je voudrais parler de l'évacuation des Juifs, de l'extermination du peuple juif. Voilà une chose dont il est facile de parler. « Le peuple juif sera exterminé » dit chaque membre du Parti, « c'est clair dans notre programme : élimination des Juifs, extermination : nous le ferons ». Et puis, ils arrivent, 80 millions de braves Allemands, et chacun a son « bon » Juif. « Évidemment les autres sont des porcs, mais celui-là est un Juif de première qualité ». Pas un de ceux qui parlent ainsi n'a vu ce qui se passe. Pas un n'était sur place. La plupart d'entre vous savent ce que c’est que de voir un monceau de 100 cadavres ou de 500 ou de 1000. Être passé par là, et, excepté les cas de faiblesse humaine, en même temps, être resté correct, voilà qui nous a endurcis. C'est une page de notre histoire qui n'a jamais été écrite et ne le sera jamais, car nous savons combien il serait difficile pour nous aujourd’hui - sous les bombes, les privations et pertes de guerre - d’avoir encore des Juifs dans chaque ville agissant comme saboteurs, agitateurs et fauteurs de troubles. Si les Juifs étaient encore logés dans le corps de la Nation allemande, nous aurions à l’heure qu’il est, atteint le niveau de 1916-1917.
Les richesses qu’ils possédaient, nous les leur avons enlevées. J’ai donné un ordre formel, qui a été exécuté par le SS Obergruppenführer Pohl2 pour que ces richesses soient bien sûr intégralement transmises au Reich. Nous n'avons rien pris pour nous-mêmes. Ceux qui ont fauté seront punis conformément aux ordres que j’ai donné au départ, précisant que quiconque s'approprie le moindre mark de cet argent, est un homme mort. Un certain nombre de SS - ils ne sont pas très nombreux - ont commis ce crime, et ils mourront. Il n'y aura pas de pitié. Nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple, de détruire ce peuple qui voulait nous détruire. Mais nous n'avons pas le droit de nous enrichir, fût-ce d'une fourrure, d'une montre, d'un mark ou d'une cigarette ou de quoi que ce soit d'autre. Nous ne voulons pas à la fin, parce que nous avons exterminé un bacille, être infecté par ce bacille et en mourir. […] De toute façon, nous pouvons dire que nous avons réalisé cette mission des plus difficiles, animés par l'amour pour notre peuple. Et ni notre être, ni notre âme, ni notre caractère n'en ont été atteints. […]
Heinrich Himmler, Rede des Reichsführer-SS bei der SS-Gruppenführertagung (Discours du Reichsführer de la SS3 devant les officiers-généraux de la SS), Posen (Poznan), 4 octobre 1943[10].
1 Le 30 juin 1934 désigne la « Nuit des Longs Couteaux », l'exécution des chefs de la SA par des SS.
2 Un SS Obergruppenführer est un grade dans la SS, correspond à celui de général de corps d'armée. Oswald Pohl était le dirigeant de la WVHA (l'Office central pour l'économie et l'administration de la SS).
3 Reichsführer de la SS est un grade correspondant au commandant en chef de la SS, l'équivalent d'un maréchal. Le seul à porter ce grade fut Heinrich Himmler.
Introduction
modifierRappel de la méthode de présentation du doc :
- nature à prouver (extrait d'un discours d'Himler) → source ;
- auteur à présenter (courte présentation) : Heinrich Himmler (1900-1945) Il est Reichsführer-SS, chef absolu de la SS. Il est ensuite à partir de 1943, devenu ministre de l'Intérieur du Reich.
- date à situer dans un contexte : 4 octobre 1943. Posen (Poznan) Pologne actuelle.
- idée principale → annonce du plan.
Ce document est un extrait du discours d'Heinrich Himmler, le Reichführer de la SS, c'est-à-dire commandant en chef, prononcé devant les officiers généraux de la SS. Cette dernière est un groupe paramilitaire du régime nazi ayant pour fonction de protéger les dirigeants nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Nous n'étudierons dans ce discours qu'un petit extrait, l'original durant 190 minutes. Cette déclaration fut proclamée en Pologne sous occupation allemande le 4 octobre 1943, à Posen. Ce lieu n’est pas dénué de tout sens, il est même symbolique car c’est durant cette période que commençait la mise en place des premiers camps tels que Chelmno et Treblinka.
Lors de ce discours, Himmler parle de l'extermination et de l'asservissement, il explique aussi l'attitude que doivent suivre les SS.
Corps de texte
modifierDeux ou trois parties, chacune structurée en sous-parties, analysant le document (expliquant les sous-entendus et répondant aux questions commençant par « pourquoi... »).
Politique d'extermination
modifier- le génocide envers les juifs :
durant l'année 1943, les Nazis entreprennent la construction de camps d'extermination afin d'y exécuter des juifs le plus efficacement et discrètement possible. Par "un monceau de 100 cadavres ou de 500 ou de 1000" il entend les cadavres juifs, et explique que pour les SS, un juifs de plus ou de moins ne compte pas, mais l'objectif final doit être atteint.
- Quelles justifications pour leur acte ?
Ici, Himmler nous explique que cette extermination est justifiée, accusant les juifs d’être des saboteurs, agitateurs et fauteurs de troubles, responsable de la défaite allemande lors de la guerre de 1914-1918.
Politique d'asservissement
modifier"Les gens de notre sang, à l’exclusion de tous les autres", Himmler considère qu’il y a une hiérarchie raciale entre les allemands ("Les gens de notre sang"), "à l’exclusion de tous les autres": les autres peuples européens étant considérés comme inférieur.
Ce discours d'Himmler nous apporte un témoignage sur la politique d'asservissement, le fait de réduire un être humain à l'esclavage, menée contre les populations slaves et juives. Le commandant des généraux SS met en avant l’idée d'une pyramide des races sur laquelle prônerait le peuple Allemand. Cette hiérarchie des peuples repose d’après lui sur la qualité du sang, le peuple Arien étant le plus évolué, il est considéré comme possédant le plus pur. Les Allemands ont donc pour ordre de prendre les enfants des ennemis répondant au profil type de l'Arien, afin de former une génération d'allemands supérieure."Le sang de bonne qualité,[---] que les autres nations peuvent nous offrir, nous le prendrons" Selon Himmler, les populations juives et slaves se doivent d'être
Les SS selon Himmler
modifierLa Waffen-SS qui, au sens littéraire signifie "armée de l'escadron de protection", est une organisation para-militaire dont le but est d'assurer la protection du parti politique d’extrême droite. Selon Himmler, un SS doit être honnête, correct, loyal et bon camarade envers les gens "de leur sang". ils se prennent pour des personnes avec de bonnes intentions alors qu’ils font tout le contraire. Lors de l'évacuation des juifs, les SS récupéraient les richesses de ces derniers afin de les transmettre au Reich. Dans son discours, Himmler
Il se justifie en disant que, "Le sang de bonne qualité, de même nature que le nôtre, que les autres nations peuvent nous offrir, nous le prendrons, et, si besoin est, nous leur enlèverons leurs enfants et les élèverons chez nous". Il considère comme appartenant à une race supérieur, ce qui est un propos raciste.
La Nuit des Longs Couteaux est une expression qui fait référence aux assassinats des chefs de la SA, qui est également une organisation para-militaire bien qu'inférieur hiérarchiquement au SS, par les SS en Allemagne durant la nuit du 29 au 30 juin 1934. "date à laquelle nous n'avons pas hésité à faire notre devoir comme on nous l'avait ordonné, et à mettre nos camarades qui s'étaient montrés indignes, contre un mur et à les exécuter. C'était pour nous une question de tact de n'en avoir pas discuté, de n'en avoir pas parlé. Chacun en a été effrayé, et pourtant, chacun sait qu’il le fera à la prochaine occasion, si on lui en donne l’ordre et si cela est nécessaire."
Conclusion
modifierApports du document (pourquoi étudier ce document ?) et regard critique.
Nous pouvons donc conclure que cet extrait du discours d'Himmler devant ses généraux SS en 1943 est une preuve que l'Allemagne Nazi a exercé une politique d'extermination envers les Juifs et les Slaves. De plus, est interprétable un sous-entendu comme quoi le 30 juin 1934 ait eu lieu la "nuit des longs-couteaux", opération durant laquelle les SS ont assassinés tous les SA. En effet, avec tous les arguments cités, on constate que la politique allemande Nazi était bien une politique qui avait pour but d'asservir et d'exterminer certains peuples, en particulier le peuple Juif. Encore de nos jours certaines personnes considères ces faits, ces crimes, ce génocide comme inexistants.
Les camps nazis
modifierLa gare n’est pas une gare. C'est la fin d'un rail. Ils regardent et sont éprouvés par la désolation autour d'eux.
Le matin la brume leur cache les marais.
Le soir les réflecteurs éclairent les barbelés blancs dans une netteté de photographie astrale. Ils croient que c’est là qu'on les mène et ils sont effrayés.
La nuit ils attendent le jour avec les enfants qui pèsent aux bras des mères. Ils attendent et lis se demandent.
Le jour ils n'attendent pas. Les rangs se mettent en marche de suite. Les femmes avec les enfants d’abord, ce sont les plus las. Les hommes ensuite. Ils sont aussi las mais ils sont soulagés qu'on fasse passer en premier leurs femmes et leurs enfants.
Car on fait passer en premier les femmes et les enfants.
L'hiver ils sont saisis par le froid. [...]
L'été le soleil les aveugle au sortir des fourgons obscurs qu'on a verrouillés au départ.
Au départ de France, d'Ukraine, d'Albanie, de Belgique, de Slovaquie, d'Italie, de Hongrie, du Péloponnèse, de Hollande, de Macédoine, d'Autriche, d'Herzégovine, des bords de la mer Noire et des bords de la Baltique, des bords de la Méditerranée et des bords de la Vistule.
Ils voudraient savoir où ils sont. Il ne savent pas que c’est ici le centre de l'Europe. Ils cherchent la plaque de la gare. C'est une gare qui n'a pas de nom.
C'est une gare qui pour eux n'aura jamais de nom.
Charlotte Delbo, Auschwitz et après, Paris, éditions de Minuit, 1970, tome 1, « Aucun de nous ne reviendra », p. 11-12. Charlotte Delbo, résistante française, a été arrêtée puis déportée à Auschwitz dans le convoi du 24 janvier 1943. Elle a reçu à son arrivée le matricule 31 661, tatoué sur son bras gauche.
La bombe atomique
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Les hommes qui ont pris la décision d'employer les deux premières bombes atomiques ont agi de bonne foi, ils croyaient sauver des vies humaines (un débarquement de vive force dans les îles japonaises aurait pu coûter, disaient les experts américains, des centaines de milliers de morts). Il est difficile de ne pas reconnaître après coup qu’ils se sont trompés. En renonçant à la formule de la capitulation sans condition ou simplement en répondant avec plus de rapidité aux avances, multipliées depuis plusieurs mois, par l'empereur1, on aurait pu mettre fin à la guerre, sans bombe atomique et sans l'intervention soviétique2 qui hypothéquait la victoire. [...] [La bombe atomique] consacre l'emploi de tous les moyens contre la population entière du pays ennemi, civile et militaire.
Extrait de Raymond Aron, Les guerres en chaîne, Paris, Gallimard, 1951.
Raymond Aron (1905 – 1983) : intellectuel français de renommée internationale, professeur de sociologie à la Sorbonne puis au Collège de France, mais aussi journaliste et essayiste, connu par ses recherches sur les régimes totalitaires et son engagement contre la guerre.
1 Il s'agit de Hirohito, empereur du Japon depuis 1926.
2 L'URSS déclare la guerre au Japon le 7 août 1945.
De la guerre froide à de nouvelles conflictualités
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modifierNotes et références
modifier- ↑ 1,0 et 1,1 « Note de service n° 2010-267 du 23 décembre 2010 », publiée au BO n° 5 du 3 février 2011.
- ↑ [pdf] Association des professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public, « Entrevue de l'APHG avec l'Inspection général d'histoire-géographie », sur http://www.geographie-histoire.info/, .
- ↑ [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2012 des centres d'examen d'Inde », sur http://pedagogie.ac-toulouse.fr/lyc-francais-pondichery/ (lycée français de Pondichéry).
- ↑ [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2012 des centres d'examen de Polynésie », sur http://www.des.pf/ (Direction des enseignements secondaires).
- ↑ Source : Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique calédonienne, livret pédagogique du Musée de la ville de Nouméa, 2011.
- ↑ 6,0 et 6,1 [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2012 des centres d'examen de Nouvelle-Calédonie », sur http://www.ac-noumea.nc/.
- ↑ [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2012 des centres d'examen d'Afrique, d'Europe et du Proche-Orient », sur https://groups.google.com/group/aggiornamento-histgeo/.
- ↑ (de) « Dokument:Sportpalastrede (texte intégral du discours en allemand) », sur http://www.dhm.de/ (Deutsches Historisches Museum) ; (en) (de) « Joseph Goebbels Sportpalastrede (enregistrement audio) », sur http://archive.org/ (Internet archive).
- ↑ [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2012 des centres d'examen de France métropolitaine », sur http://www.ac-aix-marseille.fr/.
- ↑ (de) « Heinrich Himmler: Posener Rede vom 04.10.1943 (texte intégral) », sur http://www.lsg.musin.de/ (Louise-Schroeder-Gymnasium de Munich). La transcription du discours de 190 minutes d'Himmler, dont l'enregistrement est conservé aux Archives des États-Unis, a été publiée lors du procès de Nuremberg (vol. 29, p. 110-173).
- ↑ [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général anticipé en série S, pour la session 2013 des centres d'examen de Polynésie », sur http://www.des.pf/ (Direction des enseignements secondaires).