Introduction au jazz/Éléments à exploiter

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Plutôt que du jazz, il faudrait parler des jazz, des mondes du jazz ou du monde des jazz[1].

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Pour André Francis, il y a trois grandes sortes de jazz :

  • un jazz populaire, principalement vocal ou destiné à la danse : c'est le rhythm & blues, qui se confond parfois avec le rock et une partie de la pop music ;
  • un jazz très élaboré, lié à des répertoires hétérogènes : thèmes de variétés ou emprunts aux différents classiques ou compositions originales ;
  • un jazz libre ayant ses propres finalités, joué moins pour le public que pour le plaisir de ses interprètes[2].

Le jazz dont nous parlerons dans ce cours correspond plutôt au deuxième cas.

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C'est une musique où se mêlent étroitement presque tous les éléments constitutifs de l'art musical européen : mélodique, harmonique et sonore, mais vécus d'une manière originale, plus expressive et rythmique, selon une tradition créée par les Noirs américains, employée ensuite par les musiciens les plus libres du monde entier[2].

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Le jazz est né de la fusion des rythmes africains et hispano-créoles, des chants religieux des églises protestantes noires, des chants et des cris de travail et des blues, des marches de fanfares, des danses de la fin du XIXe siècle et du ragtime, ainsi que d'une espèce d'inaptitude physique vocale des premiers Noirs américains à parler correctement l'anglais. Ne pouvant pas l'articuler (comme une langue latine), ils l'ont déformé, ce qui les a amenés à syncoper leur langage[2].

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La plus grande richesse du jazz est de rappeler que l'interprétation peut être création, que le rythme est un des éléments constitutifs et non des moins expressifs de la musique[3].

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Le swing

Du verbe anglais to swing : balancer.

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C'est l'élément quasi indispensable pour qu'une exécution appartienne au monde du jazz.

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C'est une manière propre aux musiciens de faire vivre le rythme.

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Jouer avec du swing, swinguer, c'est apporter à l'exécution d'un morceau un certain état rythmique qui détermine la superposition d'une tension et d'une détente.

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"Aucun texte musical n'est du swing. Vous ne pouvez écrire du swing parce que le swing, c'est ce qui émeut l'auditoire et il n'y a pas de swing tant que la note n'a pas retenti. Le swing est un fluide et bien qu'un orchestre ait joué un morceau quatorze fois, il se peut qu'il ne swingue que la quinzième fois." (Duke Ellington)

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Pour jouer un arrangement moderne de grand orchestre, Count Basie estime que ce n'est qu'après un mois de rodage que sa formation l'exécute avec le swing désirable. Quand on sait que, tout compte fait, les créations de l'orchestre de Basie ne sont pas d'une difficulté technique considérable, on jugera ce que réclament la mise au point et la bonne exécution d'oeuvres plus ambitieuses.

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L'improvisation

Improviser, c'est laisser aller son imagination créatrice pour inventer des phrases musicales capables d'exprimer un style et une personnalité.

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On peut improviser sur n'importe quel thème.

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On "paraphrase" quand on respecte dans ses grandes lignes la courbe mélodique du thème.

Quand, pour créer une nouvelle ligne mélodique, l'improvisateur s'appuie uniquement sur les harmonies du thème (qui peuvent être enrichies mais jamais changées (*)), il exécute des "variations libres".

(*) Et puis quoi encore ??? (remarque personnelle)

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Citations modifier

  • Le jazz, c'est une certaine forme de rigueur rythmique alliée à une certaine forme de liberté sonore. (André Hodeir)
  • Le jazz, heu... enfin... heu... c'est ça (elle claque des doigts), c'est le beat, le swing. (Ella Fitzgerald)
  • Le jazz est un style, non une composition. N'importe quelle musique peut être interprétée en jazz, du moment qu'on sait s'y prendre. Ce n'est pas ce que vous jouez qui compte, mais la façon dont vous le jouez. (Jelly Roll Morton)
  • Le jazz, c'est une exécution admirable d'art profané ! (Dictionnaire de la musique de Lavignac, 1922)

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  1. André Francis (1982). Jazz, p. 4.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 André Francis (1982). Jazz, p. 6.
  3. André Francis (1982). Jazz, p. 7.
  4. André Francis (1982). Jazz, p. 328.