L'oiseau bleu/Mie-Souillon
Lire le texte
modifier
Après avoir marché huit jours et huit nuits Florine arriva au palais du prince Charmant. Elle n’y entra qu’après avoir essuyé cent rebuffades des gardes. Elle reconnut aussitôt le prince et Truitonne, et s’étant présentée sous le nom de Mie-Souillon, elle leur dit qu’elle venait leur vendre des surprises et des bijoux. Le lendemain Florine fit sortir d’un œuf une petite voiture qu’elle donna à Truitonne à condition qu’elle la laisserait coucher dans le cabinet des échos, voisin de la chambre du prince. Un autre jour elle lui donna un pâté, à la même condition. Dès que Truitonne voulut le manger, il en sortit des oiseaux qui se mirent à chanter. |
Répondre à ces dix questions
modifier
|
Réponses
modifierVoici les réponses :
- Avant d'atteindre son but, Florine doit surmonter une épreuve physique (une semaine de marche à pied) et une épreuve morale (le mépris des gardes).
- L'équivalent en langage familier peut être : se faire rembarrer, c’est-à-dire affronter un refus brutal.
- La nouvelle personnalité combattante de Florine est inattendue ; jusqu'à la mort de son père, elle se contentait de pleurer.
- Florine joue la comédie pour être admise dans le château du prince.
- Elle choisit de vendre des surprises et des bijoux, car elle connait bien les défauts de sa belle-sœur.
- Le surnom de Cendrillon.
- Le verbe souiller veut dire salir, tacher. Une souillarde est une petite cuisine de travail pour les domestiques.
- Une petite voiture sort du premier œuf et un pâté magique du second.
- Truitonne a un esprit très enfantin et elle est gourmande.
- En échange de ces cadeaux, Florine ne se fait payer en argent mais demande à s'installer pour la nuit dans le cabinet des échos.
J'espère que vous avez un bon score !
La version agenaise de Peau d'Âne
modifierLire le conte en français
modifierLa version occitane de Peau-d'Àne, transmise par le folkloriste gersois Jean-François Bladé (1827-1900), met en scène un stratagème du même ordre pour reconquérir le cœur du prince, ensorcelé par sa nouvelle femme. En libre téléchargement sur le site 1886 de l'Université de Bordeaux III, pages 267-274, Les belles persécutées, chapitre VII.
— Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. — Qui est-tu? Je t'entends, mais je ne te vois pas. — Je suis le roi de France. — Eh bien ! roi de France, si une de mes filles y consent, tu l'auras en mariage.
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. À peine était-il couché, que sa fille aînée entra dans la chambre. — Qu'avez-vous, père? — Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France. — Je ne veux pas l'épouser.
Le lendemain, l'homme revint travailler dans son champ, près du noyer, et il entendit la voix qui disait : — Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. — Roi de France, ma fille aînée ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la seconde, et si elle y consent, tu l'auras en mariage.
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. À peine était-il couché que sa seconde fille entra dans la chambre. — Qu'avez-vous, père? — Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France. — Je ne veux pas l'épouser.
Le lendemain, l'homme revint travailler dans son champ, près du noyer, et il entendit la voix qui disait : — Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. — Roi de France, ma seconde fille ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la troisième, et si elle y consent, tu l'auras en mariage.
L'homme rentra chez lui et se mit au lit. A. peine était-il couché que sa troisième fille entra dans la chambre. — Qu'avez-vous, père? — Je suis malade ; tu peux me guérir si tu veux. Il faut épouser le roi de France. — J'épouserai le roi de France ; mais je veux qu’il me donne en présent de noces trois robes : l'une couleur du ciel, l'autre couleur de la lune, et l'autre couleur du soleil. Je veux qu’il me donne aussi un couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet, un trol d'or, et douze fuseaux d'or avec la filière. — Tu auras tout cela, dit le roi de France, qui écoutait à la porte. — Je pars pour un grand voyage. Si dans neuf ans je ne suis pas revenu, tu partiras pour me chercher.
Le roi de France partit pour son grand voyage, et huit années franches se passèrent sans qu’il revint. Sa femme attendit encore un mois ; puis elle partit à la recherche de son mari. Au bout de trois jours, elle trouva une peau d'âne sur son chemin et la mit sur son cou. Au bout de trois autres jours, elle arriva au bord d'un ruisseau où des femmes lavaient la lessive.
— Laveuses, avez-vous vu le roi de France?
— Oui, Peau-d'Ane, nous l'avons vu. Il est là, dans cette église, et il épouse une fille belle comme le jour.
— Merci, laveuses. Pour vous payer ce renseignement, je veux vous aider à laver.
Les laveuses lui donnèrent un torchon noir comme la suie ; mais en un moment, Peau-d'Ane le rendit aussi blanc que la plus belle serviette. En quittant les laveuses, Peau-d'Ane s'en alla sur la porte de l'église, et trouva le roi qui sortait.
— Roi de France, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et tu lui disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange ?»
Le roi de France ne répondit pas, et toujours Peau-d'Ane répétait :
— Roi de France, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et tu lui disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange ? »
Alors le curé s'approcha.
— Roi de France, je te commande, par le salut de ton âme, de me dire si tu n'as pas épousé d’autre femme avant de te marier ici?
— Non, curé.
Alors Peau-d'Ane se tût et demeura sur la porte jusqu'à la sortie de la mariée.
— Madame, lui dit-elle, n'avez-vous pas besoin d'une servante?
— Oui, Peau-d'Ane, j'en ai besoin d'une pour garder les dindons.
Peau-d'Ane suivit le roi et la reine dans leur château, et le soir elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de France.
— Non, Peau-d'Ane; je n'y ai pas encore couché moi-même.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne un couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c’est convenu.
Peau-d'Ane donna à la reine le couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : «Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange? »
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir, et il ne répondit pas à Peau-d'Ane.
Le lendemain matin la reine entra dans la chambre.
— Peau-d'Ane, lève-toi : il est temps d'aller garder les dindons. Peau-d'Ane se leva et s'en alla garder les dindons jusqu'au soir.
Alors, elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de Franco.
— Non, Peau-d'Ane ; je n'y ai pas encore couché moi-même, et tu y as couché une fois.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne un trol d'or et douze fuseaux d'or, avec la filière.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c’est convenu.
Peau-d'Âne donna à la reine le trol d'or et les douze fuseaux d'or, avec la filière, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. »
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir, et il ne répondit pas à Peau-d'Ane. Le lendemain matin la reine entra dans la chambre.
— Allons, Peau-d'Ane, lève-toi; il est temps d'aller garder les dindons.
Peau-d'Ane se leva et s'en alla garder les dindons jusqu'au soir. Alors, elle dit à la reine :
— Madame, laissez-moi coucher avec le roi de France.
— Non, Peau-d'Ane; je n'y ai pas encore couché moi-même, et tu y as couché deux fois.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne deux robes : l'une couleur du ciel et l'autre couleur de la lune.
— Eh bien ! Peau-d'Ane, c’est convenu.
Peau-d'Ane donna à la reine la robe couleur du ciel et la robe couleur de la lune, et alla se coucher à côté du roi de France.
— Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu quand mon père travaillait dans son champ, près du noyer, et que tu disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange? »
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir qui était moins fort que les deux autres, et il répondait en pleurant :
— Oui, je m'en souviens. Oui, je m'en souviens.
Le lendemain matin Peau-d'Ane se leva, et quand la reine entra dans la chambre pour lui dire d'aller garder les dindons, elle la trouva vêtue de sa robe couleur du soleil,
— Reine, dit le roi de France, aimerais-tu mieux être la première femme d'un homme ou la seconde?
— J’aimerais mieux être la première.
— Eh bien! tu t'es condamnée toi-même, par ce que tu as fait et par ce que tu as dit. Prends ton couvert d'or, avec l'assiette et le gobelet ; prends le trol d'or et les douze fuseaux d'or, avec la filière ; prends les deux robes, l'une couleur du ciel et l'autre couleur de la lune, et retourne chez tes parents.
La reine descendit aussitôt à l'écurie, fit seller un cheval, et retourna chez ses parents. Peau-d'Ane demeura dans le château, et devint reine à sa place.
Et cric, cric, Mon conte est fini;Avec une cuillerée de fèves qu'on m'a donnée.
Et cric, crac, Mon conte est achevé.
Je passe par mon pré
Regarder et écouter la version agenaise de Peau d'Âne en occitan
modifierRaconte-moi le conte de Peau d'Âne en occitan avec les illustrations de Julie Vincent...