La nature/Dissertation/Sommes-nous des êtres de nature ?
Le sujet suivant pourrait être donné en dissertation :
Sommes-nous des êtres de nature ?
Vous pouvez chercher dans un dictionnaire la définition de « nature humaine », et celle de « culture », distinguer l'essence de l'accident (pour le verbe être) et vous aider des chapitres précédents.
Proposition de plan
modifierLe plan suivant, dialectique, se fonde sur la distinction entre nature et culture, ainsi que sur celle entre l'essence et l'état/l'accident. L'introduction définira le « nous » comme l'être humain, et l'être humain de manière biologique et culturelle. D'ailleurs, on pourra rappeler que l’on oppose parfois « sciences naturelles » et « sciences humaines », ce qui revient à opposer être humain et nature. Le verbe être, ici employé comme verbe-copule, traduit une identité (il sera défini de manière plus fine tout au long de la dissertation). L'être peut rappeler l'étant aristotélicien. Quant à la nature, elle sera définie à partir du cours. La problématique pourra questionner l'être humain en tant qu'espèce naturelle, membre de la nature.
I- L'être humain est membre, partie, d'un tout naturel.
Une approche biologique, matérialiste et évolutionniste présente l'être humain comme animal. De fait, si la nature est un système (définir système), ou un ensemble, nous en sommes une partie. Pourtant, il n'est pas évident de classer l'être humain parmi l'animal dans le langage courant, et « animal » peut englober ou non l'être humain selon l'acception. C'est peut-être (on entre dans la philosophie pratique) par orgueil que l'être humain cherche à se placer au-dessus de la nature, ce qui n'a pourtant pas lieu d'être (nous pourrions citer le texte de Montaigne vu dans cette leçon).
II - Cette partie n'en demeure pas moins singulière : à tel point qu'elle pourrait s'extraire de la nature.
La question très classique du propre de l'être humain montre que ce dernier s'est extrait de la nature. Peut-être est-ce pour pallier sa faiblesse naturelle : dépourvu de griffes, d'ailes et de fourrure, il a dû compenser par des moyens artificiels. C'est donc que peut-être, naturellement, il n'est paradoxalement pas naturel. L'être humain est un être de culture, il n'est plus réellement un prédateur mais un éleveur, il s'est créé de nouveaux désirs non naturels…
III - Cette singularité, ou exception, n'est peut-être qu'un état (et non une essence).
L'exception humaine (que l'éthologie peut remettre en cause, certains grands singes fabriquent des outils) fait de lui un être de nature et de culture, ce qui peut s'articuler par l'interdiction de l'inceste dans le texte de Lévi-Strauss (voir cette leçon). Mais quel être ? Un être de nature par essence, et de culture par accident, la culture est un état. Ces considérations, là encore, peuvent avoir des conséquences pratiques (ici, morales) : dans un état ne correspondant pas à l'essence, faut-il suivre la nature ? Ou, au contraire, est-il vain de vouloir suivre une entité dont on s'est extrait (par exemple, se penser comme un prédateur dans un contexte d'élevage) ? Enfin, « être de nature » signifie que l'on appartient à la nature comme que l'on en est originaire. Même en quittant un état de nature, l'on reste un être de nature, car issu de la nature.
La conclusion reprend les parties et répond à la problématique. Si la question de l'ouverture est sujette à débat chez les professeurs de philosophie, cette partie est souvent déconseillée : une bonne idée que l'on a vers la fin du raisonnement trouve souvent davantage sa place en fin de troisième partie.