La poésie du XIXe au XXe siècle : du romantisme au surréalisme/Initiation à la dissertation

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Sujet : La poésie n’est-elle qu’un jeu sur le langage ?

  • une interrogation totale qui induit une réponse du type oui/non (> base d’un plan en deux parties)
  • Le sujet s’interroge : la poésie peut-elle être assimilée à un « jeu sur le langage » ?
  • Avant de répondre, il faut se demander : Qu’est-ce qu’un « jeu » ? un « jeu sur le langage » ?
  • Le « jeu » renvoie à une forme de divertissement, d’amusement. Cela semble le contraire d’une activité instructive, sérieuse, et parfois ennuyeuse.
  • Le « jeu » n’est toutefois pas synonyme de liberté, d’absence de contraintes. Au contraire, la plupart des jeux ne se conçoivent pas sans « contraintes », sans « règles ».
  • Compte-tenu de ces éclaircissements, que peut désigner un « jeu sur le langage » ? Nous avons rencontré l’idée de « règles » dans notre étude de la poésie :
    • la versification et plus particulièrement certaines formes poétiques, comme le sonnet, obéissent à certaines contraintes et relèvent d’une tradition avec laquelle les poètes peuvent aussi jouer
      • Rimbaud, « Rêvé pour l’hiver » >deux quatrains-deux tercets, alexandrins, les rimes sont suffisantes et riches, mais rimes croisées plutôt qu'embrassées dans les Q, 4 rimes au lieu de deux, alexandrins et demi-alexandrins
      • Musset, « Tristesse », Rimbaud « Ma Bohême »
    • Les poètes s’amusent sur le sens des mots, en jouant sur leurs différents sens (champ sémantique), sur le sens propre ou figuré. Ils vont même jusqu’à utiliser ces mots dans des contextes inhabituels à a travers les figures de style
      • Rimbaud, « Ma Bohême » : « les élastiques de mes souliers blessés » ;
      • Baudelaire, « Chacun sa Chimère » « Comme un de ces casques horribles »,
      • Verlaine « deçà, delà, pareil à la feuille morte ».
    • Les poètes jouent sur les sonorités (à travers les rimes, les assonances, les allitérations, les répétitions) et les rythmes du langage (les mètres, enjambement, rejet, contre-rejet…)
      • les rimes plates et embrassées dans « Tristesse » de Musset ;
      • rimes riches : Verlaine, automne/monotone ;
      • rimes féminines et masculines alternées : Musset, Tristesse (1ère strophe),
      • les refrains dans « Sous le pont Mirabeau » d'Apollinaire ;
      • Baudelaire : « Sans… sans » Allitération et assonance + jeu sur le rythme du premier paragraphe.
      • Rimbaud, « Rêvé pour l’hiver » : alternance de vers longs (alexandrins) et cours (hexasyllabes)
    • Ils prennent parfois des libertés et donc jouent avec les codes de la langue : la grammaire (les majuscules, la ponctuation, les structures des phrases, la manière de prononcer les mots) et la disposition dans la page
      • Verlaine et les retraits, la diérèse
      • Apollinaire, absence de ponctuation, diérèse
      • Rimbaud « Rêvé pour l'hiver », retrait
      • Apollinaire, Les Calligrammes > Tour Eiffel
      • Hugo, Les Djinns
      • Mallarmé, Un coup de dé…
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La poésie du XIXe au XXe siècle : du romantisme au surréalisme/Initiation à la dissertation
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Tout cela semble juste mais la poésie peut-elle être réduite à ces jeux sur le langage ? Si la poésie est un jeu sur le langage, ce jeu est-il seulement un jeu pour rien, sans autre but ? Notre corpus et d’autres textes poétiques semblent prouver le contraire.

  • La poésie peut être didactique (donnant des leçons ou poussant à réfléchir) > fable
    • La Fontaine, « Le Loup et le Chien » > Mieux vaut vivre pauvre et libre que riche et esclave.
    • Baudelaire, Chacun sa Chimère
  • Utilisant le registre lyrique, la poésie peut servir à exprimer des sentiments > par exemple l’expression de la tristesse dans notre corpus.
    • Musset, « Tristesse »
    • Verlaine, Chanson d’automne
    • Hugo, « Demain, dès l’aube… »
  • Plus réaliste, elle peut décrire le monde, les hommes ou le poète lui-même qui, à travers elle, peut raconter sa vie ou tracer son propre portrait.
    • Rimbaud, « Ma Bohême », Musset, Apollinaire
  • Argumentative, la poésie peut aussi servir à faire l’éloge ou blâmer, dénoncer ; elle peut devenir parole engagée
    • Rimbaud, « Le dormeur du val ».
  • La poésie peut aussi servir à rêver ou à raconter des rêves
    • Rimbaud, « Rêvé pour l’hiver »


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