La tragédie et la comédie au XVIIe siècle : le classicisme/Les points communs entre les Fouberies de Scapin, le Cid, le Misanthrope, et Britannicus

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Les points communs entre les Fouberies de Scapin, le Cid, le Misanthrope, et Britannicus
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Chapitre no 5
Leçon : La tragédie et la comédie au XVIIe siècle : le classicisme
Chap. préc. :Racine, Britannicus
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Les extraits modifier

Les Fourberies de Scapin (1) modifier


 
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Le Cid (2) modifier

 
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Rodrigue et Chimène s'aiment et leurs familles ont décidé de les unir mais une querelle survient entre les deux pères : le vieux Don Diègue, père de Rodrigue, est choisi par le roi pour être le gouverneur de son fils. Le père de Chimène, Don Gomes, plus jeune, est très jaloux car il espérait obtenir cet honneur. Irrité, il se dispute avec Don Diègue et finit par le gifler. Affaibli par l'âge, Don Diègue ne parvient pas à se défendre et fait appel à son fils pour venger son honneur bafoué : Rodrigue tue alors le père de Chimène en duel. La jeune femme, folle de douleur, vient demander justice au roi et, dans l'attente d'une décision, se fonie à sa suivante Elvire.

« Chimène

   Enfin je me vois libre, et je puis sans contrainte
   De mes vives douleurs te faire voir l’atteinte[1] ;
   Je puis donner passage[2] à mes tristes soupirs ;
   Je puis t’ouvrir mon âme et tous mes déplaisirs.

   Mon père est mort, Elvire ; et la première épée
   Dont s’est armé Rodrigue a sa trame coupée[3].
   Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau !
   La moitié de ma vie a mis l’autre au tombeau,
   Et m’oblige à venger, après ce coup funeste,
   Celle que je n’ai plus sur celle qui me reste.

Elvire

   Reposez-vous[4], Madame.

Chimène

   Ah ! que mal à propos
   Dans un malheur si grand tu parles de repos !
   Par où[5] sera jamais ma douleur apaisée,
   Si je ne puis haïr la main qui l’a causée ?
   Et que dois-je espérer qu’[6]un tourment éternel,
   Si je poursuis un crime, aimant le criminel.

Elvire

   Il vous prive d’un père, et vous l’aimez encore !

Chimène

   C’est peu de dire aimer, Elvire : je l’adore ;
   Ma passion s’oppose à mon ressentiment ;
   Dedans mon ennemi je trouve mon amant ;

   Et je sens qu’en dépit de toute ma colère
   Rodrigue dans mon cœur combat encor mon père :
   Il l’attaque, il le presse, il cède, il se défend,
   Tantôt fort, tantôt faible, et tantôt triomphant ;
   Mais en ce dur combat de colère et de flamme,
   Il déchire mon cœur sans partager mon âme ;
   Et quoi que mon amour ait sur moi de pouvoir,
   Je ne consulte point[7] pour suivre mon devoir :
   Je cours sans balancer où mon honneur m’oblige.
   Rodrigue m’est bien cher, son intérêt[8] m’afflige ;
   Mon cœur prend son parti ; mais, malgré son effort[9],
   Je sais ce que je suis, et que mon père est mort.

Elvire

   Pensez-vous le poursuivre[10] ?

Chimène

   Ah ! cruelle pensée !
   Et cruelle poursuite où je me vois forcée !
   Je demande sa tête, et crains de l’obtenir :
   Ma mort suivra la sienne, et je le veux punir !

Elvire

   Quittez, quittez, Madame, un dessein si tragique ;
   Ne vous imposez point de loi si tyrannique.

Chimène

   Quoi ! mon père étant mort, et presque entre mes bras,
   Son sang criera vengeance, et je ne l’orrai[11] pas !
   Mon cœur, honteusement surpris par d’autres charmes,
   Croira ne lui devoir que d’impuissantes larmes !
   Et je pourrai souffrir qu’un amour suborneur[12]
   Sous un lâche silence étouffe mon honneur !

Elvire

   Madame, croyez-moi, vous serez excusable
   D’avoir moins de chaleur[13] contre un objet aimable[14],
   Contre un amant si cher : vous avez assez fait,
   Vous avez vu le roi ; n’en pressez point l’effet[15],
   Ne vous obstinez point en cette humeur étrange[16].

Chimène

   Il y va de ma gloire, il faut que je me venge ;
   Et de quoi que nous flatte un désir amoureux[17],
   Toute excuse est honteuse aux esprits généreux[18].

Elvire

   Mais vous aimez Rodrigue, il ne vous peut déplaire.

Chimène

   Je l’avoue.

Elvire

   Après tout[19], que pensez-vous donc faire ?

Chimène

   Pour conserver ma gloire et finir mon ennui[20],

   Le poursuivre, le perdre[21], et mourir après lui. »
Corneille, Le Cid (1637), Acte III, scène 3

  1. La blessure
  2. Exprimer
  3. A tranché sa vie.
  4. Calmez-vous
  5. Par quel moyen
  6. Sinon
  7. Je n'hésite pas
  8. L'amour que j'ai pour lui.
  9. La force de mon amour.
  10. Le oursuivre en justice
  11. Futur du verbe « ouir » : entendrai
  12. Corrupteur, qui détourne du devoir.
  13. Colère
  14. Digne d'être aimé
  15. Le résultat
  16. Déraisonnable
  17. Quelles que soient les séductions de l'amour
  18. Etymologiquement, l’homme généreux est celui qui a de la naissance : il désigne donc un noble. Au XVIIe siècle, la générosité est considérée comme un des vertus premières chevaleresques au même rang que la vaillance, le courage et la grandeur d'âme.
  19. En définitive
  20. Chagrin extrême; tourment
  21. Provoquer sa mort.

Le Misanthrope (3) modifier

 
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Wikisource possède une page à propos de « Le Misanthrope/Édition Louandre, 1910 ».

« Philinte

   Qu’est-ce donc ? Qu’avez-vous ?

Alceste, assis.

   Laissez-moi, je vous prie.

Philinte

   Mais encor, dites-moi, quelle bizarrerie…

Alceste

   Laissez-moi là, vous dis-je, et courez vous cacher.

Philinte

   Mais on entend les gens au moins sans se fâcher.

Alceste

   Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre.

Philinte

   Dans vos brusques chagrins[1] je ne puis vous comprendre ;
   Et, quoique amis enfin, je suis tous des premiers…

Alceste, se levant brusquement.

   Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers.
   J’ai fait jusques ici profession de l’être ;
   Mais, après ce qu’en vous je viens de voir paraître,
   Je vous déclare net que je ne le suis plus,
   Et ne veux nulle place en des cœurs corrompus.

Philinte

   Je suis donc bien coupable, Alceste, à votre compte[2] ?

Alceste

   Allez, vous devriez mourir de pure honte ;
   Une telle action ne saurait s’excuser,
   Et tout homme d’honneur s’en doit scandaliser.
   Je vous vois accabler un homme de caresses[3],
   Et témoigner pour lui les dernières[4] tendresses ;
   De protestations, d’offres, et de serments,
   Vous chargez la fureur[5] de vos embrassements[6] :
   Et quand je vous demande après quel est cet homme,
   À peine pouvez-vous dire comme il se nomme ;
   Votre chaleur pour lui tombe en vous séparant,
   Et vous me le traitez, à moi, d’indifférent !
   Morbleu ! c’est une chose indigne, lâche, infâme,
   De s’abaisser ainsi jusqu’à trahir son âme ;
   Et si, par un malheur, j’en avais fait autant,
   Je m’irais, de regret, pendre tout à l’instant.

Philinte

   Je ne vois pas, pour moi, que le cas soit pendable[7] ;
   Et je vous supplierai d’avoir pour agréable,
   Que je me fasse un peu grâce sur votre arrêt[8],
   Et ne me pende pas pour cela, s’il vous plaît.

Alceste

   Que la plaisanterie est de mauvaise grâce ! »
Molière, Le Misanthrope (1666), Acte I, scène 1

  1. Aigreur, colère
  2. Selon vous
  3. Vives démonstrations d'aimitié
  4. Les plus grandes
  5. La passion, l'excès
  6. On ne se serrait pas la main, on ouvrait les bras.
  7. Qu'il mérite d'être blâmé
  8. Arrêt de justice

Britannicus (4) modifier


 
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Question sur corpus modifier

Préparation modifier

Les points communs modifier

Même époque, même mouvement littéraire : le classicisme modifier
  • XVIIe siècle
  • ¾ du 2e moitié sont écrits en 1660-1685 (cœur du Classicisme)
  • T2 vient de 1637, la 1ère œuvre classique
Même genre : le théâtre modifier
  • Les 3 auteurs sont des dramaturges
  • Division de l’œuvre en actes et en scènes
  • Présence de didascalies en italique et/ou entre parenthèses
  • Noms de personnes en majuscules avec chaque réplique
Même thème : des situations de conflit modifier
  • Conflit et souffrance d’un ou plusieurs personnes
  • T1 : Scapin/Géronte sont serveur/maître ; renversement, le serveur frappe le maître
    • motivation est la vengeance
  • T2 : Conflit intérieur dans le cœur de Chimène
    • dilemme entre l’honneur et l’amour
  • T3 : les 2 personnages sont amis, scène de rupture d’amitié
    • motivation
    • Philinte est hypocrite
    • Alceste reproche Philinte son hypocrisie à société
    • Alceste souffre, il se sent blessé/trahi
  • T4 : conflit verbal entre l’empereur et son demi-frère
    • rivalité amoureuse
    • Britannicus ne respecte pas l’autorité de Néron
    • Néron souffre

Les différences modifier

Genre théâtral modifier
  • T1 : comédie
  • T2 : tragédie (fin heureuse : tragi-comédie, une tragédie qui termine bien)
  • T3 : comédie
  • T4 : tragédie
Style d’écriture modifier
  • 3 textes en vers (tragédies sont toujours en vers et en langage soutenu)
  • 1 texte en prose
  • T1 : Dialogue entre Scapin/Géronte et Scapin/Scapin imaginaire
    • Didascalies très nombreux
    • Scapin monopolise la parole
  • T2 : dialogue entre Chimène/Elvire
    • Chimène (maîtresse) domine la parole
  • T3 : dialogue entre 2 amis
    • Hiérarchie équilibre
    • 2 didascalies – assis/se levant – rares
    • Alceste domine la parole
  • T4 : rapport inégale
    • empereur adresse à son demi-frère
    • hiérarchie inégal
    • zéro didascalies
    • parole équilibré : Britannicus considère Néron comme son égal
Les types de personnages et les raisons du conflits modifier
  • T1 : maître/valet – la vengeance
  • T2 : jeune fille (noble)/confidant – dilemme dans elle-même entre l’amour et l’honneur (la vengeance)
  • T3 : deux amis (même rang social) – la haine contre société, la question sur l’amitié, l’un trouve que l’autre hypocrite
  • T4 : deux demi-frères (empereur/sujet) – Néron est amoureux de Junie alors que Britannicus et Junie sont amants, conflit entre pouvoir et amour
Les registres (effets recherchés par les textes) modifier
  • T1 : comique
  • T2 : tragique et délibératif
  • T3 : comique et polémique
  • T4 : tragique et polémique

Les registres littéraires :

  • comique : rire
  • pathétique : la souffrance
  • tragique : la mort, la moralité
  • polémique : débat
  • didactique : instruire et apprendre
  • délibératif : choix et dilemmes

Paragraphe d'introduction modifier

Le corpus qui nous est présenté est constitué de quatre documents : un extrait des Fourberies de Scapin ; un passage du Cid de Corneille ; l’incipit de Misanthrope de Molière et un morceau du Britannicus de Racine. Sur ce corpus, nous nous poserons la question suivante : quels sont les points communs et les différentes entre des quatre textes de ce corpus. Pour répondre à cette question, nous aborderons d’abord sur les points communs puis nous étudions les différences.

Les formes modifier

Grands types de conflit modifier

Avec les autres (amour et politique) modifier
  • T1 : Scapin / Géronte ; conflit entre le valet et son maître pour des raisons matérielles et personnelles.
  • T2 : Chimène / Rodrigue ; conflit entre les amoureux pour des raisons familiales et morales.
  • T3 : Alceste / Philinte ; conflit entre deux amis pour des raisons sociales et morales.
  • T4 : Néron / Britannicus ; conflit entre l’empereur et son demi-frère pour des raisons politiques et sentimentales.
Avec soi-même (dilemme) modifier
  • T2 : Chimène en proie à un dilemme, écartelée et la force d’un conflit sont nombreux.

Expression verbale modifier

Les procédés d’écriture mettant en valeur la présence et la force d’un conflit sont nombreux.

Au niveau des répliques modifier
  • usage de la stichomythie (T2 / T3)
  • coupures de parole (T2 / T3)
  • enchaînements sur le mot (T3 / T4)
Au niveau syntaxique (des phrases) modifier
  • phrases expressives : interrogatives et exclamatives
  • phrases courtes ou phrases longues mais ponctuées, rythmées par des anaphores, des métaphores filées…
Au niveau lexique (des mots) modifier
  • vocabulaire péjoratif, excessif, insultes, jurons
  • champs lexicaux en rapport avec le thème du conflit : combat, souffrance, honte, violence…

Expression scènique modifier

Avec ou sans didascalies, le conflit peut avoir une dimension visuelle lorsqu’il est d’ordre physique.

Avec les autres modifier
  • administration de coups (T1)
  • arrestation (T4)
  • mouvements brusques (T3)
  • mime de confrontation (T1)
Avec soi-même modifier
  • T2 : pas de didascalies mais beaucoup de répliques fonctionnant comme didascalies internes : pleurs, gestes d’affliction, ou au contraire d’énergie…

Les fonctions du conflit modifier

Le conflit, moteur d’action modifier

C’est ce qu’on appelle la fonction dramatique.

Le conflit lance l’action modifier

Au théâtre, l’action repose toujours sur un conflit qui se noue au début.

  • T2 : c’est le conflit entre les pères de Chimène et Rodrigue (hors scène) qui constitue le nœud de l’action
  • T3 : scène d’exposition qui montre bien que le conflit permet à l’action de se nouer ; la confrontation entre Alceste et Philinte lance l’action et permet à certains thèmes de la pièce de se mettre en place.
  • T4 : l’arrestation de Junie (hors scène), de même que la rivalité entre Néron et Britannicus depuis que ce dernier a été évincé du pouvoir, ont lancé l’action.
Le conflit fait avancer l’action modifier

Le conflit se développe au fil de la pièce, permettant à l’action d’avancer.

  • T2 : Chimène prend une décision au terme de son débat intérieur : tuer Rodrigue et se suicider
  • T4 : Néron décide de faire arrêter Britannicus

Le conflit, force d’émotion modifier

C’est ce qu’on appelle la fonction expressive.

Le conflit dans les comédies (fin heureuse) modifier

Dans ce cas, il suscite le sourire ou le rire.

  • T1 : le conflit entre Scapin et Géronte permet le déploiement de toutes les formes de comique (mots, gestes, situation, caractère) et inscrit la scène dans une double tradition, farcesque et carnavalesque
  • T3 : le conflit entre Alceste et Philinte offre surtout un comique de mots et de caractère
Le conflit dans les tragédies modifier

Dans ce cas, il suscite terreur, pitié, admiration.

  • T2 : terreur face à la décision finale de Chimène, pitié face à sa souffrance, admiration pour son courage.
  • T4 : terreur face à Néron, pitié pour Junie, Britannicus et Néron, admiration pour Britannicus

Le conflit, révélateur de caractère modifier

C’est ce qu’on appelle la fonction descriptive.

  • T1 : Scapin se révèle fourbe, cruel, menteur, orgueilleux ; Géronte, lâche, poltron, naïf.
  • T2 : Chimène se révèle vertueuse, courageuse, généreuse.
  • T3 : Alceste se révèle colérique, égocentrique, misanthrope, sincère ; Philinte sociable, affable, hypocrite, fidèle en amitié.
  • T4 : Britannicus se révèle courageux, audacieux ; Néron, tyrannique, ambitieux, orgueilleux.

Le conflit, source d’instruction et de réflexion modifier

C’est ce qu’on appelle la fonction didactique/instructive.

Le plan social modifier

Le conflit peut être révélateur du fonctionnement d’un société et permettre de réfléchir aux rapports hiérarchiques.

  • T1 : inversion du rapport traditionnel entre maître et valet qui sous-entend que les valets sont maltraités par leurs maîtres et attendent de prendre leur revanche. Molière fait indirectement la satire des maîtres pour mener le spectateur à une prise de conscience, voire à une correction de son comportement.
  • T3 : comportement de Philinte révélateur de la société de cour à l’époque de Molière, où prime le modèle de l’« honnête homme », ce qui soulève des question comme : jusqu’où peut-on aller dans la sociabilité sans se corrompre soi-même ?
Le plan moral modifier

Le conflit peut mettre en jeu des valeurs morales et mener à une réflexion dans ce domaine.

  • T2 : réflexion sur le sens de l’honneur, le devoir familial, le respect dû à ses ancêtres, place du suicide.
  • T3 : réflexion sur la sincérité et ses dangers, l’hypocrisie et sa nécessité.
Le plan politique (tragédie) modifier

Le conflit peut être d’ordre politique et mener à une réflexion dans ce domaine.

  • T4 : réflexion, à partir de l’exercice tyrannique du pouvoir par Néron, sur la dérive despotique d’un pouvoir, l’illégitimité de l’accès au pouvoir de certains gouvernants. Indirectement, Racine pointe du doigt pour ses contemporains les dérives du pouvoir monarchique sous Louis XIV.

Conclusion modifier

Le conflit est plus qu’un thème au théâtre, on peut dire qu’il participe à l’essence même du genre théâtral :

  • il a sa place quelle que soit la prise de parole : il se combine naturellement avec la dialogue mais peut également avoir sa place dans un monologue (cas du conflit intérieur)
  • il peut s’exprimer aussi bien verbalement que physiquement donc est riche en potentialités scéniques
  • il est le moteur de toute action théâtrale
  • il dépasse les genres, concernant aussi bien tragédies que comédies, et permet aux spectateurs d’éprouver des émotions fortes et variées
  • grâce à lui, les spectateurs accèdent à une meilleure connaissance des personnages et réfléchissent à des question d’ordre social, moral ou politique

Dans le cadre du classicisme :

  • certaines règles (unités de temps, de lieu, règle des bienséances notamment) peuvent limiter l’expression scénique du conflit, surtout dans la tragédie, mais peuvent aussi en renforcer l’intensité, en poussant les dramaturges à rechercher la puissance au niveau des idées et de l’écriture
  • le conflit permet l’accomplissement de deux idéaux majeurs : plaire (car il est source d’émotions) et instruire (car il est source de réflexion)