Linguistique DMS/Signes et sens

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Signes et sens
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Chapitre no 10
Leçon : Linguistique DMS
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Signes et sens modifier

    Dans notre champ sémantique au sein de notre mémoire, les natures de nos signes et nos sens sont radicalement différentes. Nos signes sont des microformes relativement simples, ils constituent des unités linguistiques. Alors que notre sens se présente comme un ensemble de plages multiqualitatives floues où se mêlent continu et discontinu, d'où émergent des reliefs plus précis, avec des ramifications, des entrecroisements et des frontières multiples, le tout structuré par l'analytique dans une architecture en partie empirique de contenants dominés par des concepts de catégories. Ces concepts de catégories auxquels s'accrochent en partie nos signes sont autant d'axes de régulation collective qui permettent notre communication. Mais cette structuration globale complexe est propre à l'aventure de sens de chacun d'entre nous et présente autant de divergences que de convergences. Cependant plus nous nous rapprochons de l'universel, des structures profondes de nos fonctions mentales, de leurs grilles, leurs principes, leurs valeurs fondamentales, plus la convergence l'emporte sur les divergences, c'est ce que font les sciences de l'homme comme celles de la nature.
    La réaction psycholinguistique est une création de sens de notre synergie mentale à l'assemblage de signes qui lui est proposé. Si l'analytique y tient la place la plus importante, toutes nos fonctions mentales y jouent un rôle : la volontaire qui arbitre et décide, qui dirige la concentration, les bouffées d'émotions, de souvenirs, les vibrations péremptoires de la foi, la conscience, l'énergie et la motrice remplissent leur service ordinaire. L'interaction de tout cela crée du sens.
    Notons que la réaction à l'écrit est plus riche que la réaction à la parole, soumise à la contrainte temporelle de la rapidité du discours. C'est donc celle qui doit être choisie en priorité pour cette analyse, bien que l'objet linguistique soit le même.
    Toute lecture procède d'une intention volontaire, soit affective, soit cognitive, soit un peu des deux, et s'accompagne d'un objectif. C'est cette intention, servie par l'analytique qui va déterminer le choix de l'ouvrage et le type de jugement demandé à l'arbitraire, très vite ce dernier, éventuellement secondé par le jugement de plaisir, jugera la qualité de l'ouvrage, l'efficacité de l'analytique et la satisfaction de l'objectif initial. Ces critères constituent un contexte mental permanent dans lequel l'analytique devra remplir sa mission d'interprétation. Si l'objectif est la détente, le divertissement et la satisfaction d'un plaisir esthétique, peu importera véritablement le sens de l'auteur (de l'autre) de la poésie ou du roman que nous nous apprêtons de lire, seules compteront les qualités artistiques de l'ouvrage et dans ce cas, en définitive, notre analytique sera principalement jugé sur la qualité de son propre imaginaire. Avec ces ouvrages je me promène dans mon propre sens en y retirant plus ou moins d'agrément, j'apprécie que l'auteur m'entraîne dans son propre monde, je jugerai peut-être aussi de sa finesse d'esprit, de sa cohérence, sa lucidité et de sa morale.