Littérature de jeunesse en anglais : Walter Crane, Belle et la Bête/Le désespoir de Belle

Chapitre 5 : Le désespoir de Belle
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Beauté avait tout ce qu'elle désirait, mais elle n'était pas heureuse car elle n'arrivait pas à oublier son père, ses frères et ses sœurs. Finalement, un soir, elle supplia le Monstre avec tellement d'insistance de la laisser rentrer chez elle, qu’il accepta à condition de ne pas rester absente plus de deux mois. Il lui donna une bague et lui dit de la poser sur sa table de chevet chaque fois qu'elle voudrait partir ou revenir. Puis il lui montra où elle pouvait trouver une garde-robe pour son séjour et des cadeaux pour sa famille.

Le pauvre monstre était plus triste que jamais. Elle essaya de le consoler en lui disant : « Belle reviendra vite, » mais rien n'y faisait. Elle se retira dans sa chambre et avant de se coucher elle prit soin de placer la bague sur sa table de chevet. Quand elle se réveilla le lendemain matin, quelle ne fut sa joie en se retrouvant chez son père, avec les cadeaux et les vêtements du palais près de son lit !

Au début, elle se demanda où elle se trouvait mais en entendant la voix de son père, elle se précipita hors de la chambre et jeta ses bras autour de son cou. Père et fille avaient beaucoup à se dire. Belle raconta tout ce qui lui était arrivé au palais. Quant à son père, enrichi par les libéralités du monstre, il avait déménagé et habitait maintenant dans une très grande ville, et ses deux sœurs s'étaient fiancées à des jeunes gens de bonne famille.

Après quelques semaines en famille, Belle comprit que ses sœurs, secrètement jalouses de sa bonne fortune, continuaient à la considérer comme une rivale et à la traiter avec froideur. De plus, elle se souvenait de sa promesse au monstre et décida de retourner auprès de lui. Mais son père et ses frères la supplièrent de rester un ou deux jours de plus et elle ne put résister à leurs prières.

Mais une nuit, elle fit un rêve : le pauvre monstre était allongé, mort, dans le jardin du palais. Elle se réveilla, terrorisée, attrapa la bague, la posa sur sa table et le lendemain matin elle était de retour au Palais. Mais impossible de trouver le monstre. Finalement elle se précipita au jardin vers le lieu de son cauchemar et là, bien sûr, par terre, allongé sur le dos, gisait le pauvre monstre, inanimé.

A cette vue, Beauté éclata en sanglots, se reprochant d’être responsable de sa mort. Elle courut à une fontaine proche et lui aspergea la tête d'eau. Le monstre ouvrit les yeux et dès qu’il put parler lui dit désespéré :

-- « Maintenant que j’ai pu vous revoir une fois, je meurs content. »

-- « Non, non ! » s'écria-t-elle « Vous ne devez pas mourir ! Vivez pour devenir mon mari et Belle sera votre fidèle épouse ! »

À peine avait-elle prononcé ces mots qu'une lueur éblouissante se répandit tout autour d'eux ; les fenêtres du palais s'illuminèrent, de la musique jaillit de partout et à son profond émerveillement, un Prince, jeune et beau, se tenait à ses côtés. Il lui dit que ses paroles avaient brisé la malédiction d'un magicien qui l'avait condamné à prendre la forme d'un monstre jusqu'à ce qu'une belle jeune fille l'aime en dépit de sa laideur.

Reconnaissant, le Prince demanda Belle en mariage. Le Marchand fut bien vite informé de la bonne fortune de sa fille et le Prince épousa Belle le lendemain.