Logique analytique/Des possibles
Représentation de l’ensemble des propositions possibles
modifierLes propositions du cycle (a) (b) (c) sont des assemblages de concepts de trois opérations mentales. Dans ces assemblages l’ensemble des B appartient globalement aux tableaux et grilles de sens de 2. Les R sont les concepts des pouvoirs opératifs de 2, 7j et 7d. Dans la réalité de l’opération mentale il n’y a pas de A, car le pouvoir opératif d’une fonction est son propre sujet, mais dans sa conceptualisation 2 distingue à la fois les nuances de ces pouvoirs et chacun d’entre eux qu’il attribue à une fonction. C’est en dernier ressort sur ce concept de fonction que se projette ou non le sentiment du soi, qui dès lors a tendance à l’étendre à toute la proposition.
octaèdre tronqué 1234567d7j9 Comme la vie mentale ne se résume pas à la cyclicité (a) (b) (c) mais révèle des synergies Y dans lesquelles la présence de chaque fonction est plus ou moins importante, plus ou moins effacée, plus ou moins renforcée par la concentration 6, pour représenter analogiquement l’ensemble des R possibles, j’utilise l’image d’un cristal à neuf faces, un octaèdre tronqué, chaque face représentant l’ensemble des nuances du pouvoir opératif de chaque fonction mentale perçue (donc sauf 8). Les deux sous-fonctions 7d et 7j compte tenu de la séparation de leurs activités ont chacune une face. Comme dans un cristal chaque face génère des reflets différents qui peuvent étinceler ou s’assombrir et leurs nuances se multiplier. Ainsi, 7d peut être vouloir, choisir, décider, diriger, coordonner, etc… 2 proposer, structurer, analyser, associer, dupliquer, assembler dans l’espace, etc… d’autres sont moins riches et plus monotones. Et de même que dans la réalité d’un cristal on ne peut pas séparer sa forme de sa matière sous peine de le détruire, on ne peut pas réellement séparer le pouvoir opératif d’une fonction mentale mais seulement distinguer des concepts. Par cette représentation, (l’analytique (A)) (conceptualise (R)) (l’ensemble des propositions possibles (B)), et cela s’arrête là car le concept d’un concept reste le même concept. Mais cela montre aussi que parce que A, R et B sont des concepts, une proposition ARB, son RB, son B et chacune de leurs parties ou du produit de leur décomposition, peut devenir le B d’une autre proposition. C’est le pouvoir multiplicatif des propositions (en fait le pouvoir de 2), donc B peut contenir des concepts d’action et d’une façon générale tous les sens de la mémoire (m). C’est en particulier toujours le cas de 7d, car pour être opératifs ses objectifs doivent nécessairement contenir un concept d’action. Cette propriété peut être la source de confusions entre un concept d’action interne d’un B et le véritable R de la proposition, sans lequel elle ne peut être. Un B n’est qu’une combinaison d’énoncés. La proposition ne peut exister sans le R qui réalise l’opération mentale dont elle est le concept. C’est pourquoi j’ai autant insisté sur le contexte mental des propositions du monde extérieur. Si (observer) (le jardin) ne pose pas de problème car (observer) est un R, dans (ma huppe se nourrir dans le jardin) ou (Socrate vouloir manger un gâteau) sans contexte opératif mental il n’y a pas de R, même si le B peut exister dans ma mémoire en tant que concept d’un énoncé. Une proposition n’est pas un simple concept mais le concept d’une opération qui se déroule en conscience et qui a le pouvoir d’engendrer une représentation de mes mondes et mon propre devenir, et quand avec des mots je la signale tout en respectant certaines règles, ces mots me parlent de moi-même et de la réalité de mes mondes. Aussi quand je lis dans le Tractacus (4.5) que : « la forme générale de la proposition est : « il en est ainsi » ((les choses) (sont) (de telle façon)) », je désespère de trouver un R là-dedans : (être) est un verbe attributif très pauvre qui peut être exercé par 7j dans (c’est vrai), par 5 dans (c’est ça), par 2 dans (c’est structuré), mais pas par (les choses). Je comprends que Wittgenstein a fait une opération mentale pour pondre cette formule, mais il ne décrit pas cette opération mentale qui créerait une véritable proposition, au contraire il me la cache. Aussi je ne peux pas la juger, pour moi elle n’existe pas. Ce serait différent s’il disait au choix : « (je conçois que), (je juge que), (j’approuve que), (j’aime que), (je veux que), (je décide que), (j’affirme transcendentalement que) : la forme générale… est : « il en est ainsi » ». Dès lors qu’il le ferait, ce groupe d’énoncés deviendrait pour moi l’évidence de sa proposition, je pourrais l’accepter comme la proposition d’un autre, me projeter sur elle et la faire mienne pour pouvoir dire : (je pense) (avec Wittgenstein, qu’il a raison ou qu’il a tort). J’imagine Wittgenstein dans sa tranchée boueuse en 1914/18, quelle situation épouvantable. Tous les logiciens veulent échapper à ce monde sordide pour celui merveilleux de la logique, y compris échapper à eux-mêmes, mais ils oublient qu’ils ne rentrent dans ce monde merveilleux qu’avec eux-mêmes, et que ce monde n’existe pas tout seul. Il n’est pas consistant, il a été construit par les logiciens qui les ont précédés, qui ont décidé des axiomes et des postulats qui le rendent possible et cohérent, ils ont délimité les zones dangereuses qui le menacent de paradoxes, ce monde ne s’achève pas en se refermant sur lui-même.