Mémoires, lecture historique/Intro
Selon les programmes de l'enseignement d'histoire-géographie en terminale des séries générales[1],[2] des lycées français, le travail de l'année de terminale commence par le thème « rapport des sociétés à leur passé » qui doit être traité en 4 à 5 heures (évaluations comprises). Une seule question (= chapitre) compose ce thème introductif, « les mémoires : lecture historique », comprenant une étude au choix parmi les deux suivantes :
- soit « l'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France » ;
- soit « l'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie ».
Le sujet de composition suivant est envisageable :
en fonction de l'étude menée dans l'année, vous traiterez l'un des deux sujets suivants : l'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ou l'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie
L’analyse d'un ou deux documents (textes, images, cartes...) peut être demandée à l'examen.
Rapport entre la mémoire et l'histoire
modifierDéfinitions :
- l'historien est une personne qui travaille sur l'histoire, c'est-à-dire l'étude du passé ;
- la mémoire est la faculté de retenir des éléments du passé.
Il y a une mémoire collective, mais aussi des mémoires (au pluriel) concernant chacune un acteur ou une communauté.
Souvent l'histoire, présentée comme objective (c'est-à-dire neutre et impartiale), est opposée aux mémoires qui sont subjectives (partisanes et partiales). L'historien est sensé fournir un regard dépassionné (avec une démarche critique, qualifiée de « scientifique »), tandis que les mémoires sont marquées par leurs points de vue (dimensions morale, identitaire et politique).
Mais il existe de nombreux historiens engagés (avec des opinions partisanes), ainsi que des « histoires officielles » (produites par un État, un parti ou une entreprise), dont les vérités sont révisables. D'où des polémiques quand les versions s'affrontent dans les médias : sont alors utilisées les expressions « lieu de mémoire », « devoir de mémoire », « construction mémorielle », « loi mémorielle », « excès mémoriels », ou « instrumentalisation mémorielle ».
Ces mémoires peuvent servir de sujet d'étude pour l'historien, qui peut y apporter un travail critique, mettant en lumière les oublis et confrontant les discours et les faits. Les mémoires sont donc des objets d'histoire.
Pourquoi un tel sujet ?
modifierLe choix des concepteurs du programme de prendre en exemple soit la Seconde Guerre mondiale, soit la guerre d'Algérie, s'explique car ces deux périodes ont vu des affrontements franco-français. Le temps aidant, avec la disparition des contemporains de ces événements et le passage aux nouvelles générations (la deuxième puis la troisième), se dessine une évolution, intéressante à étudier.
Ce chapitre, qui fait partie du programme d'histoire de la classe de terminale depuis 2002, a la particularité d’être un chapitre d'historiographie (d'histoire de l'histoire). Ce qui est ici étudié n’est pas seulement la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, mais l'attitude des historiens face à cette mémoire.
Notes et références
modifier- ↑ « Programme de l'enseignement d'histoire-géographie du cycle terminal de la série scientifique », annexe de l'arrêté du 7 janvier 2013, publié au JORF du 23 janvier 2013 et au BOÉN no 8 du 21 février 2013.
- ↑ « Programme de la classe terminale des séries ES et L en histoire-géographie », annexe de l'arrêté du 2 octobre 2013, publié au JORF du 24 novembre 2013 et au BOÉN no 42 du 14 novembre 2013, abrogeant l'arrêté du 12 juillet 2011.
- ↑ Inspection générale de l'Éducation nationale , « Thème 1 introductif – Le rapport des sociétés à leur passé », Ressources pour la classe terminale de la série S (rentrée scolaire 2014-2015), mars 2014.