Métallurgie générale/Exercices/Évaluation en métallurgie


Nous reproduisons le contenu de la page : Exercice 9 de la leçon : Introduction à la science des matériaux dans l'encadré ci-dessous :

Évaluation en métallurgie
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Exercices no2
Leçon : Métallurgie générale

Exercices de niveau 15.

Exo préc. :Composition et structure d'un cordon de soudure
Exo suiv. :Sommaire
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Métallurgie générale/Exercices/Évaluation en métallurgie
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Il s'agit du contrôle sanctionnant le cours. Il est prévu pour être fait en 3 h ; la calculatrice et tous les documents sont autorisés.

L’aluminiure de fer

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Présentation de l’alliage

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Structure du FeAl B2

L’aluminiure de fer alpha, α-FeAl, a une structure dite « B2 » (voir figure ci-contre). On peut la décrire comme une structure cubique, les atomes de fer occupant les sommets et un atome d’aluminium occupant le centre du cube. On donne :

  • aluminium :
    • rayon atomique : rAl = 125 pm,
    • masse molaire atomique : MAl = 26,981 g mol−1 ;
  • fer :
    • rayon atomique : rFe = 140 pm,
    • masse molaire atomique : MFe = 55,845 g mol−1.

Cet alliage ordonné, dit « intermétallique », n’est pas (encore) utilisé industriellement car il présente des faiblesses mécaniques : fragilité à température ambiante et fluage à haute température. Il est toutefois prometteur, le CEREM (laboratoire du CEA, Grenoble) a développé une nuance de cet alliage, le « FeAl40 Grade 3 »[1] :

« Par rapport aux autres alliages structuraux, les points forts des alliages FeAl40 Grade 3 sont :

  • une faible densité et une résistance spécifique élevée comparée aux aciers et superalliages ;
  • une rigidité spécifique élevée comparée aux alliages légers, aux aciers et alliages de nickel ;
  • une ductilité élevée comparée aux autres intermétalliques (NiAl, TiAl) ;
  • une résistance mécanique élevée jusqu’à 700 °C par rapport aux alliages d’aluminium et aux composites à matrice polymère ;
  • une résistance à la corrosion sèche élevée comparé à la plupart des aciers et superalliages inoxydables.
Propriétés physiques et mécaniques de l’alliage FeAl40 Grade 3 brut d’extrusion comparées à celle d’autres alliages industriels.
FeAl40 Grade 3 Alliage d’aluminium 2024 (T6) Alliage de titane TA6V Acier inox 316L Alliage de nickel 625 Superalliage IN100
Densité 5,9 2,77 4,43 8 8,44 7,75
Temp. de fusion (°C) 1 310 502 1 600 1 375 1 290 n.c.
Coef. de dilatation th. (10−6/°C) 25 22 9 15 12,8 13
Conductivité th. (W/mK) 12 151 7 16 10 17
20 °C
Re (MPa) 894 393 860 170-310 517 850
Rm (MPa) 1 147 476 930 480-620 930 1 010
A% 6,4 10 13 30-40 43 9
E (GPa) 200 72 114 190-215 208 215
Rigidité spécifique

(MPa·cm3/g)1/2

184 161 156 154-164 157 167
Résistance spécifique Re/ρ (MPa·cm3/g) 188 142 191 21-39 61 110
500 °C
Re (MPa) 663 500-550 108 405 885
Rm (MPa) 704 600-770 745 1 090
A% 32 22 50
E (GPa) 110 91 155 158
Rigidité spécifique (MPa·cm3/g)1/2 139 143 140 158
Résistance spécifique Re/ρ (MPa·cm3/g) 112 111-122 114

« Quoique l’ensemble des propriétés d’usage des alliages FeAl40 Grade 3 ne soit pas encore connu, il est possible de considérer ces matériaux comme des substituts possibles aux alliages légers, aux aciers ou aux superalliages pour des applications industrielles exploitant leurs propriétés particulières :

  • la densité réduite de 25 % par rapport aux aciers et alliages de nickel, à propriétés et moyens de mise en œuvre comparables par ailleurs, permet d’envisager la réduction de poids de pièces structurales aéronautiques et spatiales : boulonneries, trains d’atterrissage, pièces de systèmes de freinage, …
  • la résistance spécifique élevée permet également d’envisager des applications en substitution d’alliages à haute résistance (aciers et superalliages) utilisés pour la fabrication de pièces critiques en mouvement de moteurs thermiques et de turbomachines, tels que les soupapes, les axes et arbres, les aubes de turbines ; la réduction de masse de tels composants réduit généralement les problèmes d’inertie, de frottement et de vibration et entraîne de ce fait la réduction de masse d’autres composants tels que les paliers, les ressorts, les systèmes d’attache et de refroidissement, par effet « boule de neige » ;
  • la rigidité spécifique constitue une propriété particulièrement intéressante de ces matériaux ; elle est en effet 10 à 20 % plus élevée que celle des alliages structuraux utilisés actuellement (alliages légers, aciers et superalliages) pour la fabrication de pièces devant travailler dans des régimes vibratoires proches de limites de résonance, voire au delà, telles que certains arbres de puissance de turbines ou certaines buses ou canalisations d’injection de fluides ;
  • les propriétés de résistance à la corrosion peuvent être utilisées dans la fabrication de résistors de fours ou de tubes d’échangeurs de chaleur. »

Questions

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Représentation plane d’un alliage ordonné
  1. À partir de la représentation figure ci-contre, représenter une dislocation coin dans un alliage ordonné. À la lumière de ce dessin, expliquez la limite élastique élevée y compris à haute température.
  2. À partir de la composition chimique, expliquez la résistance à la corrosion.
  3. Indiquez combien d’atomes de chaque espèce comporte la maille ; calculez le paramètre de maille a et la masse volumique ρ théoriques.
  4. Dessinez le réseau et le motif côte à côte. Auquel des 14 réseaux de Bravais la structure B2 appartient-elle ?
  5. Soit une barre de section S à déterminer, faite d’un matériau de limite élastique Re et de masse volumique ρ données ; cette barre doit résister à la traction d’une force F imposée par le cahier des charges (on travaille sans coefficient de sécurité, soit s = 1) ;
    • calculer S en fonction de F et de Re ;
    • calculer la masse linéaire λ (en kg/m) de la barre en fonction de F, Re et ρ ;
    • quel est l’intérêt d’indiquer dans le tableau la résistance spécifique ?

Choix de la nuance d’un acier et mise au point de son traitement thermique

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Ce problème est librement inspiré de l'épreuve U41 « Études et calculs d'avant-projet » du BTS Conception de produits industriels, session de 2006 (domaine public).

Présentation du problème

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Piste d'essais choc

Pour les essais de choc d’automobiles (crash tests), le véhicule est tracté par un chariot mobile. Le choc doit se dérouler sans traction ; le véhicule est donc tracté par une sangle reliée à un crochet, et ce crochet s’escamote juste avant le choc. La traction se fait avec une force de 2 000 daN, et la vitesse maximale de choc est de 68 km h−1. La contrainte équivalente de von Mises maximale dans le crochet calculée[2] lors de la phase de traction est de 385 MPa.

Dispositif d'escamotage du crochet 2
Dispositif en position de traction (gauche) et libération du crochet par basculement de la came/levier consécutif au contact avec la butée (droite)

Durant la traction, le crochet repéré 2 est maintenu en place par une came/levier repérée 3. Un mètre avant la zone de choc,

  • la came/levier vient en contact avec une poutre de butée (rep. 5) ;
  • elle bascule, libérant la rotation du crochet ;
  • elle percute le crochet et provoque son basculement.

Ainsi, le crochet se met en position escamotée et libère la sangle. Le chariot (rep. 1) continue donc sa course sans entraîner la voiture.

Questions

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On s’intéresse au crochet de largage.

  1. Classer les critères techniques suivants du plus important au moins important :
    • pièce sollicitée dans la masse statiquement ;
    • pièce sollicitée dans la masse dynamiquement ;
    • pièce sollicitée en surface par pression de contact ;
    • pièce sollicitée en surface par frottement ;
    • pièce sollicitée en surface par corrosion ;
    • pièce devant s’intégrer dans un ensemble où son poids et son volume doivent être pris en compte.
    Argumentez votre classement.
  2. Pour chacun des critères précédant, indiquez quels sont les paramètres du matériaux qui permettront de guider le choix ; ces paramètres sont ceux décrits dans les cours Propriétés générales des matériaux, Propriétés mécaniques des matériaux I - Généralités et traction simple, Propriétés mécaniques des matériaux II - Autres essais mécaniques.
  3. Vous choisiriez l’acier dans laquelle des catégories suivantes ?
    • acier de construction (acier d’usage général) ;
    • aciers spéciaux pour traitement thermique (trempe et revenu) ;
    • aciers pour cémentation ;
    • aciers inoxydables ;
    justifiez votre choix.
  4. L’acier retenu est le 25CrMo4 ; que signifie cette désignation ? Qu’apportent les éléments d’alliage ?
    Caractéristiques mécaniques sur barres après revenu de l'acier 25CrMo4
  5. Le diagramme ci-contre donne les caractéristiques du matériau en fonction de la température de revenu après trempe (état martensitique complet)[3]. On désire avoir un coefficient de sécurité s = 2,5. À quelle température proposez-vous de faire le revenu pour avoir la meilleure résistance au choc dans ces conditions ?

Correction

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  1. F. Moret et coll., « Propriétés et applications des alliages intermétalliques B2-FeAl, Colloque 2 », suppl. au J. de Phys. III, vol. 6, mars 1996
  2. méthode des éléments finis
  3. C. Barlier, L. Girardin, Productique — matériaux et usinage, Casteilla, coll. « Mémotech », 1999, p. 80