Méthode mentaliste/Empathie

Début de la boite de navigation du chapitre
Empathie
Icône de la faculté
Chapitre no 6
Leçon : Méthode mentaliste
Chap. préc. :Fonctions mentales
Chap. suiv. :Sciences humaines
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Méthode mentaliste : Empathie
Méthode mentaliste/Empathie
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Empathie modifier

 
Centriole-en
         A ce propos je vais vous parler d’une autre technique que je pratique : c’est l’empathie avec les êtres vivants, que ce soit un requin, un bonobo, une huppe ou une bactérie. Et quitte à faire de l’empathie avec une bactérie, pourquoi se gêner ? Autant le faire avec la première bactérie, la mère de tous les vivants. C’est beaucoup plus intéressant car cela nous offre de naître dans un monde dont nous ignorons tout, et dans cette réalité virtuelle la première chose qui apparaît, c’est la singularité de la conscience, puis le sentiment du soi qui naît du désir, la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, la confiance de la foi. C’est une situation où les fondamentaux émergent naturellement. Et en plus c’est amusant, c’est un jeu de rôle comme le « Donjons et Dragons ». Imaginez ce qu’il est possible de faire avec un centriole, ce truc-là n’opère pas en binaire mais en base vingt-sept. Ça paraît simple mais nous nous trouvons dans le même cas que le problème de l’échiquier et des grains de riz. Imaginez ce que nous pouvons faire avec un seul module, des boules blanches et des boules noires, il y a des milliers de combinaisons possibles. Avec seulement trois boules nous pouvons symboliser tous les nombres jusqu’à neuf cent quatre-vingt-dix-neuf. De plus les tubules ne sont pas rectilignes mais spiralés, ce qui veut dire que dans un seul cylindre, il peut y avoir le long du cylindre non pas un, mais une centaine de modules, chacun avec une position spatiale légèrement différente. Et qu’est-ce que pourrait nous dire le deuxième module ? Il pourrait nous dire que : « bien sûr, mais le premier module n’est pas responsable des couleurs, le responsable des couleurs c’est moi, et moi je n’ai pas deux couleurs, j’ai vingt-sept couleurs ». Et dès qu’il a fabriqué quelque chose, il peut l’envoyer et le stocker plus bas. Avec ce truc-là nous pouvons comprendre comment marche l’analytique, comprendre qu’il peut associer du sens, distribuer du sens et construire des architectures.
         L’empathie c’est une technique de romancier, c’est de l’imaginaire, du 2. L’imaginaire c’est l’inverse de la structuration, au lieu de prendre un ensemble extérieur et de le ranger dans un certain ordre, c’est prendre ce qui est déjà ordonné et le mettre dans un certain désordre, mais un désordre qui conserve un sens. L’empathie c’est un imaginaire dirigé par une intention : celle de comprendre et de partager le sens de l’autre qu’il soit réel ou virtuel. Et comme nous ne possédons pas le pouvoir de transmettre notre pensée, ni de capter celle de l’autre, c’est un moyen qui sert à l’enfant pour apprendre le langage et que nous continuons à utiliser plus ou moins consciemment à l’âge adulte, avec plus ou moins de succès dans la communication. L’empathie n’est possible que parce que nous possédons quelque chose de commun avec l’autre, et cette chose, c’est nos fonctions mentales et la nature même du sens.
         Donc je fais la même chose qu’un romancier quand il construit les personnages de son roman, c’est pareil. D’ailleurs certains romanciers n’hésitent pas à faire de l’empathie avec les animaux. Il y a quelques années un auteur, Bernard Werber, a exploré le monde des fourmis avec cette technique d’empathie et son roman a connu un certain succès. Moi je ne fais pas cela pour raconter une histoire, je fais cela uniquement pour visualiser et comprendre les mécanismes qui régissent les fonctions mentales. L’intérêt des animaux, c’est qu’avec l’homme nous nous noyons très vite dans une masse d’informations immense et complexes, alors que l’animal possède un univers beaucoup plus restreint, plus simple, il nous permet d’aller plus facilement à l’essentiel. Donc pour étudier la fonction pathologique, les émotions, je commence par les bonobos. Pour étudier la structure générale de la mémoire, je commence par un animal très primitif avec un tableau 8X8, avant de passer à l’homme avec des tableaux 9X9. L’empathie, comme je l’ai dit, c’est purement de l’imaginaire, donc nous ne pouvons être sûrs de rien, mais c’est un peu comme en géométrie quand nous raisonnons avec des figures fausses, avec un peu de chance nous raisonnons juste. L’analytique possède une telle puissance que sollicité par l’empathie, il lui arrive souvent de remplir des cases vides.
         L’idéal serait de faire des rêves empathiques. Certains artistes font du rêve lucide, ils peignent, composent de la musique en rêve dirigé. Moi je me contente de faire des rêves spontanés, je prends beaucoup de plaisir à rêver, aussi je préfère qu’il me surprenne plutôt que de le diriger. Dans notre phase éveillée l’analytique est en servitude, il subit les contraintes de survie assurée par la fonction volontaire alors dominante, il ne peut pas faire n’importe quoi, sinon cela se traduit par du délire et des hallucinations. Pendant le sommeil par contre, en rêve, il ne subit pas ces contraintes, il est dominant et peut exprimer sa pleine puissance. Le rêve est une source de créativité pour de nombreuses personnes et pas seulement des artistes, et ceci depuis très longtemps. Quand un mystique se met la pression, il faut s’attendre qu’un jour ou l’autre l’analytique lui envoie des rêves en hyper définition qui vont le combler. Donc je ne suis pas étonné de trouver dans la Bible ou le Zohar des récits de rêves à peine arrangés. L’analytique répond aux demandes comme il peut mais il ne juge pas ce qu’il fait. Il peut aussi bien envoyer des rêves mystiques à un mystique et des rêves conceptuels à un scientifique, tout cela reste dans ses moyens.