Néolithique/Mutations sociales

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L'apparition du stockage des aliments et la constitution de réserves ont eu pour effet indirect un début de hiérarchisation de la société, avec la mise en place progressive d'une classe de guerriers pour protéger les champs et les réserves de la convoitise des groupes voisins. La gestion des travaux de la terre faits en commun, celle des réserves de grain, la direction de la défense du territoire contre les voisins dans un monde devenu trop plein, tout ceci conduit à l'apparition d'administrations et d'États.

Mutations sociales
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Chapitre no 3
Leçon : Néolithique
Chap. préc. :Mutations techniques
Chap. suiv. :Villes
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Nomadisme et Sédentarisation modifier

Le nomadisme est un mode de vie production économique et un mode de peuplement. La quête de nourriture motive les déplacements des hommes : une économie de cueillette et de chasse peut en être à l'origine, mais les plus grandes sociétés nomades pratiquent l'élevage pastoral, où la recherche de pâturages et le déplacement des animaux fondent la mobilité des hommes. La sédentarisation, au contraire, est l'adoption par une population humaine d'un mode de vie qui se manifeste par l'établissement fixe d'un groupe sur un territoire.

Un des principaux facteurs contribuant à la sédentarisation est la constitution de réserves alimentaires, surtout de céréales sauvages qui peuvent être consommées plus facilement. Des silos servant au stockage des grains, ainsi que du matériel de broyage montrent que celles-ci occupaient une part croissante dans l'économie des populations.

Mégalithes modifier

 
Le site de Callanish (Écosse)
 
Alignement à Wassu (Cercles mégalithiques de Sénégambie)

Un mégalithe est un monument constitué d’une ou plusieurs pierres de grandes dimensions répartis en cercles, érigées (ou levées) par les hommes, généralement au cours de la préhistoire, sans l’aide de mortier ou de ciment pour fixer la structure. Le nom vient des termes grecs megas (μέγας), grand et lithos (λίθος), pierre. Le mégalithisme est une forme d'architecture pratiquée un peu partout dans le monde à différentes époques et en particulier en Europe, au Néolithique.

Construits pour la plupart entre le Ve et le IVe millénaire av. J.-C., dolmens et menhirs sont les monuments emblématiques du mégalithisme européen. Ils sont l'œuvre des agriculteurs et éleveurs ayant vécu dans cette région durant cette phase du Néolithique. Ils sont parmi les tout premiers monuments du continent. S'ils semblent défier l'éternité, il faut savoir que l'état dans lequel ils sont parvenus jusqu'à nous est souvent très éloigné de leur apparence d'origine. Les grandes dalles assemblées des dolmens représentent les squelettes de tombeaux souvent très élaborés, théâtres de pratiques funéraires complexes. Un grand nombre de pierres levées, menhirs et stèles aujourd’hui isolés, ne sont que les restes de dispositifs beaucoup plus vastes à la signification encore incertaine.

L'habitat et le mode de vie des bâtisseurs de mégalithes suscite de nombreuses interrogations, auxquelles les scientifiques essaient de répondre. La compréhension de ces cultures disparues nécessite l'étude des objets (poteries, outillage lithique ou osseux) et des monuments qui sont parvenus jusqu'à nous, après avoir été parfois réutilisés par d'autres civilisations, pillés, détruits, au fil des siècles. Le mégalithisme, branche de l'archéologie préhistorique, reste donc une science incertaine, une « science de l'imprécis », pour reprendre l’expression du préhistorien Serge Cassen, reposant sur des hypothèses. Les sépultures, leurs architectures et leurs mobiliers tiennent une place essentielle dans ces recherches. On ne sait pas grand chose sur les méthodes de construction de ces édifices imposants, érigés au moyen d'énormes blocs de pierre. Ces constructions, témoins de la première architecture monumentale dans l'histoire de l'humanité, furent érigées, la plupart du temps pour servir de sépultures, par des sociétés organisées.

Hiérarchisation de la société modifier

Pendant la plupart du Néolithique, les gens ont vécu en petits groupes de 150-2000 membres qui étaient composées sur de nombreux liens de parenté. Il y a peu de preuves scientifiques indiquant une stratification sociale développée ; elles apparaissent pourtant plus complexes que les cultures du Paléolithique qui les ont précédées, et que les cultures de chasseurs-cueilleurs en général.

Des fouilles en Europe Centrale ont mis au jour des cultures néolithiques à céramique linéaire qui ont construit de larges ensembles de fossés circulaires, entre 4800 et 4600 BCE. Ces structures ont nécessité énormément de temps et de travail pour être achevées, ce qui suggère une certaine capacité d'organisation du travail humain - le travail volontaire ou non-hiérarchisé étant toujours une possibilité.

Prêtres et Guerriers modifier