Paradoxe sémantique/Sens des autres
Sens des autres
modifierLe sens des autres, je l’ignore, mais je l’imagine. Le sens des autres c’est donc ce que j’imagine être des autres.
Une information, ce n’est pas encore du sens. Par exemple : “Le petit chat est mort” est une information, une proposition qui ne devient du sens que quand elle s’intègre dans le contexte de notre mental par : “Je pense, je sais, j’analyse, je ressens, je juge, je regrette, etc., dans ma veille ou dans mon rêve, etc., que le petit chat est mort”. Aristote comme Wittgenstein et la plupart des logiciens font abstraction de ce contexte mental. Wittgenstein va jusqu’à nier expressément ce contexte, tant il aspire à la représentation par la logique d’un monde extra personnel, une représentation qui se suffirait à elle-même et n’aurait pas besoin de lui pour l’exprimer : « la logique n’est pas une théorie mais une image réfléchie du monde » (Wittgenstein Tractacus 6.13), il se considère comme un fait (W.T.1.1). C’est une erreur fondamentale, car sans la conscience de nos êtres, il n’y a rien qui puisse révéler l’existence de ce monde.
Nous devons nous protéger des dissonances normatives et cognitives des autres, donc loger ce que nous apercevons, même inexact, de leurs sens, dans un espace virtuel particulier étanche de notre champ sémantique. Si nous pouvons réguler notre propre sens pour devenir harmoniques, nous ne pouvons pas réguler le sens du monde.