Picard/Culture/Ducasses et Géants
Ducasses
modifierLa ducasse est une fête traditionnelle de village, en Belgique et dans le Nord de la France. Elle trouve son origine dans les dédicaces que les croyants organisaient pour honorer leurs saints patrons.
Le mot « Ducasse » est attesté dès 1391 comme une forme dialectale de l'ancien français ducasse, dicaze (XIIe siècle). Il est emprunté au latin dedicatio qui signifie : consécration d'un temple, d'un théâtre, puis consécration d'une église.
Le mot dédicace désigne donc la consécration d'une église, d'un oratoire et par métonymie la fête annuelle commémorant cette consécration. Ducasse est la forme picarde pour fête patronale, fête publique.
Kermesse apparaît sensiblement à la même époque (1397). Il est emprunté au flamand kerkmisse (messe d'église) et désigne une fête patronale flamande, une fête de village.
Les communautés urbaines et rurales sont rattachées à une paroisse qui est la plus petite unité religieuse territoriale. Chaque paroisse a son église qui, avant d’être mise en usage, doit être solennellement dédicacée par un évêque. La cérémonie rend l'église apte à sa fonction. Elle est commémorée chaque année et pour toujours, par une fête patronale, dédicace, ou ducasse.
La dédicace se commémore annuellement par une fête dont la procession est le centre. Il s'agit de faire le « Grand tour » de la paroisse selon un itinéraire immuable, partant de l'église et y revenant. On y accompagne les reliques ou la statue du saint patron qui visite ainsi ses terres et les protège.
Chacun ayant fait ses dévotions, il est temps d'aller manger en compagnie de ses invités.
Enfin, c’est l’heure des jeux et réjouissances populaires : attractions foraines, concert, jeu de balle, tir à l'arc…, le tout souvent clôturé par un grand bal, où on chante, on danse et on boit.
Les autres ducasses peuvent être soit une fête publique communale (XIXe siècle) soit une organisation locale ou de quartiers.
Les ducasses les plus célèbres sont la Ducasse de Mons le dimanche de la Trinité, la Ducasse d'Ath le quatrième dimanche d'août et la Simpélourd de Soignies le samedi le plus proche du 17 octobre.
Ducasse de Mons (Ducasse éd Mon)
modifierLa ducasse de Mons ou Doudou[1] est une fête locale basée sur des traditions ancestrales qui a lieu tous les ans, le week-end de la Trinité, à Mons (Belgique), ville située dans la province de Hainaut (Région wallonne). On l'appelle souvent le Doudou, d’après le nom d'un air traditionnel que l’on joue durant les festivités[2].
Depuis 2005, la ducasse de Mons est reconnue comme Patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO.
La Ducasse consiste en deux « jeux » : le « Jeu de sainte Waudru » et le « Jeu de saint Georges qui combat un dragon ».
- La sortie du Car d'Or
Cette "Procession historique et multiséculaire du Car d'Or" date de 1349. Le dimanche matin, après la messe, la châsse est placée sur le Car d'Or (char d'apparat datant de 1780) ; Saint Georges et les personnages du Lumeçon vont de l'hôtel de ville à la collégiale, où ils sortent le Car d'Or et le placent le long du chœur.
- voir w:Ducasse de Mons
Ducasse d'Ath (Ducasse d'Ât)
modifier- voir w:Ducasse d'Ath
La ducasse est une tradition populaire de la d'Ath, dans le Hainaut (Belgique). Remontant au Moyen Âge, elle s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête très appréciée qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels, de chars décoratifs et de groupes historiques.
Depuis le XVe siècle, le phénomène des « géants » est bien présent en Europe occidentale dans les processions et cortèges, les carnavals ou les fêtes publiques en général. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu là où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des processions, a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée. La ducasse est l'événement majeur de la vie festive régionale. Elle donne lieu a de nombreuses réjouissances et manifestations culturelles.
La ducasse d'Ath est inscrite depuis 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO, après sa proclamation en 2005, comme élément des Géants et dragons processionnels de Belgique et de France.
Géants (Gayants)
modifierDans le folklore du Nord de la France et de Belgique, le géant est une figure gigantesque qui représente un être fictif ou réel. Hérité de rites médiévaux, la tradition veut qu’il soit porté, et qu’il danse dans les rues les jours de carnavals, braderies, kermesses, ducasses et autres fêtes. Sa physionomie et sa taille sont variables, et son appellation varie selon les régions. En flamand, le géant est connu sous le nom de « Reuze » (du féminin en flamand, mais en français le mot est employé au masculin), et sous le nom de « Gayant » en picard chti.
- Florimond Long Minton est le géant local de la ville de Doullens.
- Simpélourd ( Soignies en Belgique)
La Simpélourd (contraction de « simple » et « lourd ») ou la fête de « Mononk » (Mon Oncle) est une fête qui se déroule le samedi précédent le troisième dimanche d'octobre, entre 18h00 et 22h15 à Soignies en Belgique.
- Liste de Géants de processions et de cortèges
Adélaïde · L'Affreux Luquet · Anatole · Andréa · L'Archer · Armandine · L'Avocat · Babe Tisje · Batisse · Berthoult · Bienaimé · Binette · Binot · Catherine · Colas · Dédé · Dudule · Dupleix · Flipp · Florimond Long Minton · Florimonde · Frère Jacques · Le Nain Gaillou · Gambrinus · Gayant · Grand-Père Guernouillard · Gust de Meester · Joséphine la Peule · Julienne · Madame Bintje · Margot la Fileuse · Mathilde · Maud de Saint-René · Miss Cantine · P'tit Jehan · Pénélope · Pierre Degeyter · Rigobert · Scalfort · Tchout Jaques · Thomas le Mousquetaire · Toria · Totor · Zabelle · Zabeth · L'Zeph
- Chansons et airs des géants du Nord de la France
- « L'air de Gayant » sur les géants de Douai.
- « Batisse et Zabelle » : chanson sur les géants de Boulogne-sur-Mer composée par Louis Moreau.
- « Sur vos pas de géants » : chanson sur Batisse et Zabelle de Boulogne-sur-Mer composée par Marc Gosselin.
- « Ballade de P'tit Jehan le carilloneur » : air du géant de l'ARPAC composé par Charles Deray.
- « Cath'rine et Benoît » : chanson des géants de Desvres composée par R. Demulder et Adolphe Patoux.
- « Reuze lied » : vieille chanson des géants de Cassel (Nord) et de Bailleul (Nord).
- « Marche des géants Berckois » : chanson sur Zabeth et Philippe les géants de Berck (Pas-de-Calais).
- à voir sur wikipédia
Carnavals
modifierCarnaval de Dunkerque
modifierLe carnaval de Dunkerque est l’ensemble des festivités qui ont lieu dans l’agglomération dunkerquoise aux alentours de Mardi gras. On distingue : les bandes : les carnavaleux défilent dans les rues derrière la musique (la « clique »), conduite par un tambour-major. les bals : les carnavaleux se retrouvent la nuit, dans les grandes salles de l'agglomération, pour faire la fête en mêlant chansons carnavalesques, à la musique contemporaine et tout ça au profit d'associations (les corsaires…).
Carnaval de Bailleul
modifierLe Carnaval de Bailleul est un carnaval qui se différencie de celui de Dunkerque. Il se déroule sur cinq jours et démarre le vendredi soir par le cortège carnavalesque nocturne et la sortie du géant Gargantua sur son char.
Carnaval de Cassel
modifierCassel possède deux carnavals, le premier le week-end end du Mardi gras et le second le Lundi de Pâques. Il diffère des carnavals de Dunkerque et de Bailleul, notamment par son folklore propre à la commune. Les carnavals de Cassel s’articulent autour de deux axes ; le réveil en tambour le matin et la sortie des géants l’après-midi et en soirée. Des deux carnavals, celui d’hiver est le plus local, on n'y croise quasiment que des Casselois, alors que le Carnaval d’été est très populaire en Flandre et sur le Dunkerquois. Le Lundi de Pâques de Cassel clôt la période carnavalesque en Flandres qui commence généralement vers la mi-janvier sur le dunkerquois.
Fêtes
modifierLa fête des guénels
modifierLa fête des guénels est une fête typique du Nord-Pas-de-Calais, et notamment de Boulogne-sur-Mer, fêtée généralement autour de la Saint-Nicolas.
Le mot guénel est issu de l'assimilation phonétique durant le haut Moyen Âge des mots « gai » et « noël » . Cette fête consiste en un concours de sculpture de betteraves sucrières ; ensuite les enfants se promènent et demandent des sucreries aux passants en chantonnant une chanson traditionnelle en patois boulonnais.
La tradition boulonnaise des guénels doit son origine à la légende locale du « Petit Pierre » : ce petit garçon, issu d'une famille très pauvre et qui ne voulait pas passer un Noël sans nourriture, avait défié les dangers de la nuit noire, simplement muni d'une lanterne taillée dans une betterave, pour aller mendier au château du seigneur local.
Le guénel est le nom donné à cette lanterne[3].
- Chanson des guénels
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- Refrain : (chanté en premier)
- Ô guénel ... grand’père Barbot,
- Il a un vint’ ... comm’un tonniau,
- Il a maqué (mingé) ... trop d’haricots,
- et pis d’el tart’ et du gatiauw!
- Ô guénel, guénel, ... tou petiou petiou,
- Lavez vos écuelles ... et léquez vos plats,
- Si vô filles sont belles, ... on les mariera,
- Si elles sont pon belles, ... on les laissera là! Et tra la la!
- l' bon Diu pass’ra par là! I t'dira qu’ô qu’té fais là?
- J'cueille des violettes, pour les tites fillettes
- Et j'jue du violon, pour les tits garçons ! Ô guénel
- Refrain suivant :
- Ô guénel par un p’tit trew,
- J’vous vois ben là tous les deuw,
- Maquer d’el tarte et du gâtiauw,
- Sans m’in donner un p’tit morciauw !
- Refrain : (chanté en premier)
Un guénel est une lanterne creusée dans une betterave, tradition du boulonnais. La signification du mot n’est pas clairement établie, le mot « guénel » pouvant signifier selon les sources « Au gui l'an neuf » (proche du nouvel an) ou « Gai Noël » (phonétiquement proche) ou encore « Gainée » (part du pêcheur lors de son retour de la mer). Chaque année dans la région est organisé à la mi-décembre une retraite au flambeaux appelé le défilé des guénels. Dans le cortège de cette retraite aux flambeaux on trouve aussi des chars décorés pour l’occasion ainsi que les deux géants boulonnais : Batisse et Zabelle. Le défilé est suivi d´un porte-à-porte des enfants qui vont chanter le « Ô Guénels » (chanson locale).
Liens sur le ouèbe
modifier- ↑ Depuis son inscription à l'UNESCO, le nom officiel est « Le Doudou, ducasse rituelle de Mons. »
- ↑ La Musique du Lumeçon : [1].
- ↑ Benoît Crémer, Les guénels : La tradition se perpétue sur la côte, sur http://www.echo62.com lire en ligne
Faites ces exercices : Quiz - Traditions picardes. |