Présentation de la botanique/Brève histoire de la botanique
Depuis longtemps, les humains s’intéressent aux "bienfaits" et "méfaits" et usages possibles des plantes, alimentaires et médicinaux notamment. Mais jusqu'au XVIIe siècle, la classification des plantes était principalement faite selon leur utilité, les règles n'étaient pas universelles et les descriptions étaient souvent farfelues ou incomplètes. Le prix des livres impliquait aussi une rareté des ouvrages et donc une circulation réduite des informations. Les champignons et certains animaux marins étaient considérés comme des plantes.
Dans le monde gréco-romain, trois auteurs se démarquent :
- Théophraste (de -372 à - 288), philosophe grec, « père de la Botanique », il répertorie jusqu'à 500 plantes, mais ses travaux restent ignorés jusqu'au XVe siècle.
- Pline l'Ancien (de 23 à 79), dans son Histoire Naturelle.
- Dioscoride (environ de 40 à 90), médecin grec, ses travaux sur les remèdes de nature végétale, animale ou minérale, seront utilisés jusqu'au XVIe siècle.
En Chine, le Shennong bencao jing (ou WG Shen nung pen ts´ao king, pinyin: Shénnóng běncǎo jīng, chin. 神农本草经), le Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste, est le plus ancien ouvrage chinois traitant des drogues végétales, animales et minérales. Il semble avoir été écrit aux alentours des débuts de notre ère, alors que sa paternité a été attribuée à un empereur mythique Shennong, dont les Chinois aiment à dire qu'il vivait aux environs de 2800 av. J.-C
On copie, recopie et commente les ouvrages. Les descriptions de plantes fraîches sont rares, tellement que l’on essaye d'adapter les descriptions de plantes méditerranéennes aux plantes des régions nordiques. On va même jusqu'à utiliser une même illustration pour différentes plantes !
Les grandes explorations et l'invention de l'imprimerie permettent à la Botanique de faire de grands progrès, avec notamment l'essai de classifications scientifiques. Mais ces essais donnent des systèmes dits artificiels, car ils ne se basent que sur très peu de caractères et uniquement morphologiques.
Mais les descriptions gagnent en précisions, tout comme les représentations. On assiste à la création d'herbiers et de jardins botaniques. La diffusion des ouvrages permet de faire connaître des herboristes tels que Fuchs, Cesalpin, les Bauhins...
Durant la Renaissance, chaque château digne de ce nom est accompagné d'un jardin d'agrément, d'un potager et d'un verger. Les jardins d'agrément devenaient de plus en plus spectaculaires et les paysagistes de plus en plus nombreux et talentueux. Chacun avait son idée et faisait sa réputation. Le plus connu des jardins d'agrément est celui du château de Versailles, conçu par le paysagiste Le Nôtre.
Nomenclature et systématique moderne
modifierAvant le XVIIe siècle, les plantes avaient plusieurs noms pour une seule espèce, notamment les différents noms vernaculaires (ou vulgaires), et des noms composés de 2 ou 3 (parfois 10) termes latins. Le premier essai concluant de nomenclature officielle a été effectué par Carl von Linné, un médecin et botaniste suédois. Cette nomenclature est dite binomiale (binaire, binominale) où toute espèce est nommée par son genre (commençant par une majuscule) et son espèce (en minuscule). Le binôme étant écrit en gras, souligné ou italique, de façon à ressortir du texte, et suivi du nom du premier descripteur (ou de son abréviation). Cette nomenclature est utilisée dans toutes les langues, y compris celles ne s'écrivant pas avec des caractères romains. Elle s'applique non-seulement aux végétaux mais aussi aux animaux.
Cette nomenclature paraît dans Species Plantarum, en 1753. Toutes les descriptions antérieures ne sont plus valables.
Avant que Lamarck n'énonce sa théorie du transformisme, la vision des espèces était fixiste, c'est-à-dire que toutes les espèces étaient considérées comme immuables. Lamarck, même si sa théorie a été démontrée fausse, a le mérite d’avoir fait changer les points de vue. Darwin, dans De l'origine des espèces développe la théorie de la sélection naturelle. Depuis, la théorie de l'évolution a été développée et consolidée (lois de l'hérédité de Mendel, mutations des chromosomes de Morgan, ADN support de l'hérédité...). La notion d'ancêtre commun permet l'apparition de la phylogénétique.
Carl von Linné avait développé un système de classification sexuel des végétaux. Mais parce-qu'elle ne se reposait que sur les étamines, elle était artificielle, ne prenant pas assez en compte les parentés entre espèces. Il y a eu depuis, notamment par la famille De Jussieu, d'autres classifications en utilisant des caractères précis et hiérarchisés. Après Lamarck et Darwin, on observe des arbres suivant la phylogénétique.
Le développement des technologies permet l'observation de caractères de plus en plus nombreux, au niveau macroscopique, microscopique, cytologique, caryologique, métabolique, moléculaire... Le traitement de toutes ces informations permet de construire des arbres de plus en plus développés comme l'arbre de Rolf Dhalgren, ou le « Cactus » ([1]) de Cronquist.
La phénétique ou taxonomie numérique, permet de traiter un grand nombre de caractères, en les codant puis en traitant les informations par ordinateur, donnant des phénogrammes, où tous les caractères ont la même valeur. Mais, par le phénomène de convergence, certaines espèces très éloignées partagent un même caractère. On se met donc à penser en termes de clades, où l’on considère qu'une nouveauté apparue chez un individu est transmise à tous ses descendants. Quand deux espèces partagent un caractère commun, on parle d'apomorphie ou d'homologie. On considère que ces deux espèces l'ont hérité d'un ancêtre commun hypothétique. Un clade (ou groupe monophylétique) est constitué de l'ancêtre commun et de tous ses descendants.
Cela n'empêche pas certains problèmes de classement que causent les réversions (un caractère considéré comme primitif réapparait à la place d'un caractère considéré comme évolué), les homoplasies (deux espèces très peu apparentées présentent un même caractère)... Cela a induit l'usage du principe de parcimonie, selon lequel on considère le cladogramme le plus valable comme celui présentant le moins de transformations de caractère.
Cela a permis de définir plus précisément ce qu'est un végétal.
Voir aussi
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