Prévision décisionnelle/Avantages et limites de la prévision décisionnelle

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Avantages et limites de la prévision décisionnelle
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Chapitre no 2
Leçon : Prévision décisionnelle
Chap. préc. :Introduction
Chap. suiv. :Méthode de la prévision
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Contexte de la prévision décisionnelle modifier


C’est au début des années 2000 que l’on a assisté à l’essor de l’informatique décisionnelle. Depuis, son utilisation s’est généralisée et la plupart des entreprises y ont recours.

Ce développement des Systèmes d’Information Décisionnels a été influencé par un contexte économique de plus en plus concurrentiel et instable (ouverture de nouveaux marchés, concurrence de plus en plus féroce, évolution des besoins, baisse du pouvoir d’achat, nécessité de prendre rapidement des décisions stratégiques pour faire face aux fluctuations de l’environnement…).

De ce contexte, est né un nouvel enjeu stratégique pour les entreprises : la récolte d’informations et leur analyse pour en tirer des enseignements sur leur environnement actuel et sur son évolution. L’information devient alors une source de revenu et de compétitivité.

Les entreprises disposent de données de plus en plus nombreuses et complexes, provenant de plusieurs sources différentes (les différents services, fournisseurs, sous-traitants et concurrents de l’entreprise…). Ces données vont être historisées et analysées afin de suivre l’activité passée et présente, et anticiper les évolutions futures. Dans ce sens, l’informatique décisionnelle, par le Data Warehouse (entrepôt de données), permet aux entreprises de restructurer et d’exploiter de grandes quantités de données, répertoriées selon des dimensions différentes.

 
Processus décisionnel en ID

Le Data Mining (fouille de données) permet ensuite, en fonction des informations historisées, « de produire de l’information, de la connaissance en vue d’une action bien spécifiée » (Michel JAMBU). Les entreprises vont pouvoir, en fonction de données passées et présentes, anticiper les changements futurs de leur environnement.

Cela a été permis grâce à un contexte informatique favorable : la puissance de calcul et la capacité de stockages croissantes, les bases de données de plus en plus importantes et performantes, l’arrivée du Web pour récolter des informations concernant l’environnement économique et concurrentiel…

Avantages de la prévision décisionnelle modifier


Correctement mis-en-œuvre, la prévision décisionnelle offre un avantage concurrentiel non négligeable aux entreprises qui la mettent en œuvre. Elle leur permet d’anticiper et de s’adapter aux variations futures de leur environnement afin d’être en mesure de prendre les meilleures décisions stratégiques possibles pour assurer leur pérennité.

La prévision décisionnelle s’appuie sur les systèmes d’information pour une automatisation et une efficacité accrues. Ces dernières années, plusieurs logiciels ont vu le jour afin d’assister les entreprises dans le choix de leur stratégie (Birt, Business Objects, IBM Cognos, SAS…). Sur des marchés de plus en plus concurrentiels, la prévision décisionnelle offre un véritable cadre de référence pour les entreprises, qui vont avoir un aperçu « en direct » des évolutions futures de leur environnement.

Concrètement, le système décisionnel va combiner plusieurs données relatives à l’activité même de l’entreprise et à son environnement, puis va les organiser et les synthétiser afin de les transformer en informations clés pertinentes pour la prise de décision. La prévision décisionnelle se fonde sur des données passées et présentes pour prévoir le futur. L’analyse prédictive de l’activité accroît ainsi l’efficacité concurrentielle des entreprises qui l’utilisent. Les entreprises qui mettent en œuvre la prévision décisionnelle vont avoir un aperçu en « temps réel » des fluctuations futures de leur environnement et pouvoir adapter leurs stratégies.

Les systèmes d’information jouent un rôle prépondérant dans la prévision décisionnelle, en mettant plusieurs outils à sa disposition :

  • Outils d’analyse : le SI permet de collecter et de mettre à jour une grande quantité de données, provenant de différentes sources. Cette base va ensuite permettre aux utilisateurs d’analyser et de croiser les données intégrées, selon différents critères ou dimensions. Ces données, issues de sources internes et externes, vont permettre aux entreprises d’anticiper les évolutions de leur environnement en identifiant les tendances, les corrélations à venir et de faire des prévisions.
  • Outils de recherche d’informations : le SI recueille et organise une grande quantité d’informations, de provenance interne (les différents services de l’entreprise…) et externe (le Web…). En fonction de critères stratégiques retenus par les entreprises, le SI va être capable de sélectionner les informations pertinentes et de les analyser avec les outils précédents.
  • Outils de veille stratégique : le SI a pour finalité de recueillir des informations sur la concurrence, afin d’assister les entreprises dans la prise de décisions stratégiques. Ces outils, issus du milieu de « l’intelligence économique » permettent à une entreprise d’être plus réactive que ses concurrents, en analysant leur situation actuelle et en anticipant leurs agissements. Ces outils vont collecter une grande quantité de données sur le Web, les filtrer et en extraire les informations pertinentes. Ce sont des robots de recherche qui vont visiter à intervalle régulier plusieurs centaines de sites Web, et y collecter les données pertinentes pour les traiter par la suite.

Exemple : Dans le secteur de l’assurance, les assureurs ont à leur disposition des logiciels dotés de robots espions qui vont analyser les prix pratiqués par la concurrence en fonction d’une multitude de critères (le tarif annuel pour un jeune conducteur, pour un conducteur confirmé ayant peu de sinistres à son actif...). Pour cela, ils vont procéder à des simulations sur les sites Web des concurrents et sur les comparateurs en ligne.

Pour conclure, nous pouvons dire que les prévisions et les simulations deviennent pour les entreprises des moyens d’optimiser leurs choix et de prendre rapidement les meilleures décisions possibles, grâce à une meilleure réactivité (les prévisions sont faites en fonction d’hypothèses et « en direct »). Mais les prévisions ont aussi leurs limites.

Limites de la prévision décisionnelle modifier


Il s’agit d’anticipation du réel, quels qu’en soient la source, le moyen, l’objet, le but. Peu de prévisions se vérifient complètement. On peut considérer que les connotations, les valeurs que l’on donne à des prévisions dépendent de la confiance que l’on accorde au vecteur qui nous les transmet. Confiance qui résultera parfois elle-même d’un degré de probabilité, celui de la réalisation des événements prévus précédemment. Qui a vu juste prévoira juste en quelque sorte : on suivrait comme une intuition que des règles sous-tendraient cet art ou que des modèles se vérifieraient plus que d’autres.

Concrètement, nous pouvons dire que malgré la fiabilité des outils de prévision mis-en-place, il reste difficile pour une entreprise d’évaluer de façon juste ce que lui réserve l’avenir : l’incertitude de l’environnement est une menace qui va continuer de planer sur elle.

Parmi les aléas qui peuvent remettre en cause les prévisions d’une entreprise, nous pouvons citer entre autres :

  • Une modification brusque de la stratégie d’un des concurrents ;
  • Une soudaine envolée des prix d’un des fournisseurs ;
  • Une demande moins forte que prévue pour l’un des produits de l’entreprise ;
  • Un changement de cap politique, qui peut avoir des conséquences bénéfiques ou néfastes sur l’environnement économique d’un pays.

Ces changements peuvent être soudains et non prévus par l’entreprise, et vont la contraindre à remettre en cause son plan stratégique initial. Une bonne prévision va lui être bénéfique dans le sens où elle va pouvoir anticiper sa stratégie future, en s’appuyant sur une base solide. Toutefois, elle se doit de rester réactive et d’étudier plusieurs hypothèses afin de réagir rapidement et efficacement en cas d’imprévus.

Exemple : L’arrivée de Free Mobile a bouleversé le marché de la téléphonie mobile, ses concurrents ne s’attendant pas à des prix aussi agressifs d’un nouvel entrant dans leurs prévisions. Ces derniers ont réagi par la suite en développant des marques low-costs.


Malgré la prédiction, un flou total persiste pour les entreprises :

  • Les postulats qui vont en découler restent à démontrer comme vrais ou faux.
  • Les modèles mis en place sont susceptibles de bouleversement, puisqu'une prédiction n’est pas entièrement reproductible.

Dans les entreprises, il n'est pas rare que les prévisions soient corrigées au cours de l'année pour laquelle elles s'appliquent. C'est notamment le cas pour une société d'assurance dont nous ne citerons pas le nom, qui revoit 3 fois son budget.

L’évolution du langage traduit la difficulté de pointer d’avance le futur avec certitude.

Interrogeons-nous quelques instants sur la finalité, le but de ces visions d’anticipation.


Finalité, but, objectif, désignent la cible à atteindre, selon des degrés de précision s’échelonnant du général au particulier.
L’objectif est variable. Le plus souvent le but à atteindre est choisi dans le cadre d’un projet. Or seul le projet est certain, comme l’écrit sous une autre forme Jules RENARD dans son Journal du 2 février 1902. Lequel des brouillons sera la copie finale ?

Sur un échiquier, avoir plusieurs coups d’avance est une qualité du joueur. À partir de la situation de jeu, le professionnel cherche et recherche en permanence les combinaisons futures possibles. Il leur attribue des probabilités. Il choisit enfin une option en fonction des chances de faire échec et mat.
On peut parler de prévision décisionnelle lorsque le but de l’anticipation ou de la prévision est de prendre une décision parmi les vues envisagées, avec pour finalité une correspondance forte entre projet et avenir.


La prévision décisionnelle possède une autre limite, cette fois ci non liée aux turbulences que peut subir l'environnement d'une entreprise : elle réduit considérablement l'autonomie des centres de responsabilité, ces derniers n'ayant pas une totale main mise sur leur budget. Le pouvoir décisionnel est aux mains des financiers et de la direction générale, qui vont donner les grandes lignes à respecter en termes de dépenses de fonctionnement.