Proche et Moyen-Orient/Annexe/Pollution due aux guerres
Toutes les munitions de guerre contiennent des composants ou agents toxiques et/ou polluants. La toxicité des munitions tirées ou non tirées est un des problèmes de séquelles des guerres qui préoccupe de plus en plus les experts en pollution environnementale.
Des munitions dites « vertes » ou « non polluantes » ont été conçues à partir de la fin du XXe siècle, mais elles ne sont que très marginalement vendues et utilisées (moins de 0,1 % du total en service), et elles contiennent souvent encore une proportion de composants toxiques.
Le plomb
modifierEn raison de ses caractéristiques (poids, malléabilité et disponibilité), le plomb est le composant le plus ancien et le plus utilisé pour fabriquer les projectiles et grenaille pour armes à feu et canons. Des milliards de billes de plomb durci d'arsenic et/ou d'antimoine ont été fabriquées pour les obus à shrapnel, largement utilisés pendant la Première Guerre mondiale.
On remarque que le plomb se désintègre peu à peu dans le sol en sécrétant de l'oxyde de plomb (qui est un agent très polluant). Le caractère bioassimilable du plomb oxydé en surface, dans le sol ou dans l'eau à partir de ces projectiles ne semble pas encore avoir été étudié. Cependant, on sait tous que le plomb est une substance très toxique pour tous les animaux et l'humain, notamment pour l'embryon et le fœtus. c’est pourquoi il est interdit de l’utiliser dans la tuyauterie pour acheminer l'eau, en peinture ou dans l'essence.
Autres composants
modifierLe plomb est le premier polluant, mais d'autres toxiques sont présents dans les munitions ou émis par elles ; des radiations contenus et produits par les armes nucléaires en passant par les gaz de combats contenus par les munitions dites « chimiques », de nombreux autres composants posent des problèmes potentiels ou avérés de santé publique et d'environnement.
Ces problèmes se posent au moment de leur fabrication, au moment du tir (ex : vaporisation de mercure issu de l'amorce ou de plomb et cuivre arraché par le frottement). Le risque persiste à moyen et long terme concernant les toxiques libérés par la dégradation de munitions anciennes stockées, perdues ou immergées en mer.
Cas particuliers
modifierLes munitions ont aussi été volontairement immergées dans certains lacs, étangs, douves, etc. (en France à Chaffois, dans le gouffre de Jardel, ou dans le lac d’Avrillé, en Suisse également) après les deux dernières guerres mondiales ou plus récemment l'ont été en quantité parfois importante et sans la moindre étude d'impact. Il est probable que le cycle des toxiques en eau douce et en milieu très confiné diffère fortement de ce qu’il est en mer. De même en mer, un dépôt de sub-surface (comme en Belgique) ne se comporte probablement pas comme un dépôt à grande profondeur, ou développe des impacts différents.
- L'ypérite
L'ypérite est le toxique le plus utilisé en 14-18. Gazeux à l'air libre, il est liquide et se transforme en une substance collante et épaisse en dessous de 6 °C, notamment dans les fonds marins où il peut prendre l’apparence d'une galette de pétrole. Ce composé reste très stable et réactif tant qu’il ne s'est pas évaporé. De l'ypérite entreposée dans des installations terrestres durant plus de 80 ans est restée parfaitement active et pourrait semble-t-il le rester après plus de 50 ans sous l'eau. Dans l'eau de mer il peut être confondu avec du pétrole et exposer des pêcheurs, polluer un stock de poissons pêchés ou brûler des baigneurs ou des riverains.