Qualité de vie liée à la santé/Qualité de vie et grossesse

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Qualité de vie et grossesse
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Chapitre no 8
Leçon : Qualité de vie liée à la santé
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Introduction à la qualité de vie durant la grossesse

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Graphique du nombre d'articles publiés sur Pubmed, contenant les termes "pregnancy" et "quality of life"

La grossesse est une étape intense et riche dans la vie d’un couple ou d’une femme. C’est un véritable parcours de vie, un cheminement débutant avant même la grossesse, où se côtoient l’amour, la tristesse, la joie, la souffrance, la peur, ... Il s’agit d’un ensemble d’émotions et de sensations liées de façon complexe qui vont impacter et bouleverser le quotidien, en modulant la santé et la qualité de vie des femmes. En effet, la grossesse n’est pas une maladie, mais durant ces quelques mois, elle va impacter la santé de la femme enceinte et ainsi sa qualité de vie liée à la santé. En effet, la qualité de vie des femmes enceintes diminue par rapport à celle de la population générale (Lagadec & al. 2018, Chan & al. 2010), en particulier sur le plan physique (Da Costa & al , 2010 ; Nakamura & al , 2012).


Dans un souci d’amélioration du vécu des femmes autour de la grossesse, l’étude de leur qualité de vie durant cette période est pertinente, tant elle peut impacter le bon déroulement de la grossesse et de la période post-partum. D’après le wiki de 2021, on constate chez les femmes, rapportant une meilleure qualité de vie, un moins grand nombre de complications lors de l’accouchement (Mousavi & al 2013). On remarque également qu’une bonne qualité de vie est associée à des taux des dépressions post-partum plus faibles (Xu & al , 2017), réduisant ainsi les répercussions sur le lien mère-enfant (DiMatteo & al 1996 ; Lai & al, 2015). Ainsi, la qualité de vie des femmes dans un contexte de grossesse représente un enjeu de santé publique nécessitant une attention particulière.


En ce sens, le nombre d’articles,sur Pubmed, comprenant les termes “pregnancy” et “quality of life”, dans leur titre ont augmenté largement depuis les années 2000.



Mesures de la qualité de vie chez les femmes durant une grossesse

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Mesures générales de la qualité de vie

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Mazúchová, L. & al, en 2018, ont mis en évidence que, lors d’une grossesse, les dimensions de la qualité de vie les plus impactées sont : la satisfaction de vie du partenaire, les changements physiques entraînant différentes incapacités à réaliser des tâches, l'activité physique et les craintes concernant l’emploi.


Ces résultats sont très intéressants. Toutefois, il faut les considérer avec prudence dans la mesure où ils ont été recueillis avec une mesure générale de la qualité de vie. En effet, une grande partie des études s’intéressant à la qualité de vie chez les femmes au cours d’une grossesse utilisent des mesures générales de qualité de vie, qui de ce fait, ne s’adaptent pas au contexte et aux spécificités de la grossesse.


Selon le Destaillats & Hafsa en 2021 , l’outil de mesure de la qualité de vie liée à la santé le plus couramment utilisé, au niveau international, est la Medical Outcomes Survey Short-Form 36 - SF-36 - élaboré par Ware & Sherbourne en 1992. Cette échelle existe également dans une version réduite, de 12 items, appelée SF-12 et élaborée par Brazier & Roberts en 2004. Il faudra attendre 2005 pour que Jomeen & Martin valide l’utilisation du SF-36 auprès des femmes enceintes, en début de grossesse, dans la pratique clinique comme dans la pratique de recherche.


Mesures spécifiques de la qualité de vie au cours d’une grossesse

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Afin d’obtenir des mesures plus adaptées au contexte de la grossesse, des chercheurs ont créé des outils de mesures spécifiques pour évaluer certaines dimensions de la qualité de vie chez la femme enceinte. Il n’existe donc pas, à l’heure actuelle, un outil de mesure de la qualité de vie globale de la femme enceinte, mais il existe des outils évaluant certains aspects de celle-ci. En effet, ces mesures ont pour vocation d’estimer, en majorité, les inquiétudes liées à la grossesse et les conséquences de celles-ci sur la future maman et l’enfant à naître.


La partie concernant la grossesse et qualité de vie liée à la santé du wiki de Destaillats & Hafsa (2021) a recensé ces outils de mesures spécifiques :

Concernant l’anxiété, plusieurs outils permettent de l’évaluer auprès des femmes enceintes. Durant la grossesse, selon Meades & Ayers (2011) la Pregnancy Anxiety Scale est le seul outil spécifiquement conçu pour être utilisé avec des femmes enceintes. Quant à l’anxiété liée à l’accouchement, le questionnaire réduit Pregnancy Related Anxiety Questionnaire-Revised - PRAQ-R - en 10 points permet d’appréhender les 3 dimensions que sont : la peur de l’accouchement, l’inquiétude liée à la santé de l’enfant à naître, ainsi que les craintes concernant l’apparence physique de l’enfant à naître.


Pour évaluer la symptomatologie dépressive de la future maman, le Questionnaire de détresse prénatale - QDP - en 12 items, de Yali & Lobel (1999) est le plus fréquemment utilisé au vu de sa brièveté et sa facilité d’administration.


Après l’étude des outils de mesure spécifique disponibles, nous devons garder à l’esprit qu’ils servent, en priorité, à estimer le niveau d’anxiété et de détresse de la femme enceinte à des fins médicales. Effectivement, c’est dans une soucis de suivi médical qu’il sont majoritairement utilisés. C’est pourquoi, selon Destaillats & Hafsa en 2021 ces outils spécifiques ne mesurent pas la qualité de vie telle qu’elle est considérée en psychologie de la santé. Ainsi, cet aspect explique pourquoi, au sein de la littérature, on ne trouve que très peu d’articles s’intéressant aux émotions positives durant la grossesse.


Qualité de vie et Santé physique subjective au cours d’une grossesse

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Santé perçue des femmes enceintes

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La grossesse est une période de grands bouleversements pour les femmes sur le plan physique. Que ces bouleversements soient positifs ou négatifs, ils vont être perçus et vécus de façon totalement subjective par chaque femme enceinte. C’est pourquoi, pour comprendre l’interaction entre la qualité de vie des femmes durant leur grossesse et leur santé physique, il faut s'intéresser à leur état de santé perçu.

Cette santé perçue peut être menacée par différents facteurs capables de moduler, ainsi, la qualité de vie des femmes au cours de leur grossesse.


Facteurs de santé physique impactant la qualité de vie des femmes enceintes

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Tout d’abord, d’après Mazúchová et al., en 2018, les domaines de la santé physique impactant le plus fortement la qualité de vie des femmes durant la grossesse concernent les changements physiques entraînant des incapacités ainsi que les limitations de l’activité physique.

Ensuite, en recherchant de plus près dans ces domaines-là, on constate, effectivement, la présence de désagréments participant à la diminution de la qualité de vie des femmes enceintes. Nous allons présenter certains d’entre eux.

D’après les travaux de Da Costa & al. (2010), les troubles du sommeil entraînent une diminution de la qualité de vie des femmes enceintes dans les domaines du fonctionnement physique, de la limitation de rôle dues à des problèmes de santé physique, des douleurs corporelles, de la vitalité et enfin, du fonctionnement social.


De plus, les nausées et vomissements récurrents au cours de la grossesse ainsi que les troubles digestifs impactent négativement la qualité de vie liée à la santé des femmes (Battu, 2015 ; Lacasse & al., 2008).


Également, les douleurs physiques éprouvées durant la grossesse peuvent engendrer une limitation fonctionnelle dans diverses activités ce qui participe également à la diminution de la qualité de vie des femmes enceintes. Ces douleurs sont diverses : maux de dos, œdèmes, etc. ; et ont des origines variées. Ces douleurs vont entraîner une limitation dans la réalisation de certaines activités, notamment de l’activité physique. Cette réduction d’activité est associée à une baisse de la qualité de vie (Mazúchová et al., 2018). Par exemple, d’après une étude de Kordi et al. (2013), les femmes enceintes souffrant de douleurs pelviennes expriment des scores d’invalidité plus élevés que les femmes enceintes n’ayant pas de douleurs pelviennes, ainsi qu’une qualité de vie moindre. On peut aussi citer l’étude de Ellouze et al. en 2017, dans laquelle ils constatent un lien entre la présence d’une douleur physique réduisant la sexualité et affectant, par conséquent, la qualité de vie des femmes enceintes.


On peut aussi évoquer les variables démographiques telles que le niveau socio-économique et l’état matrimonial des femmes enceintes qui influencent la qualité de vie liée à la santé des femmes durant leur grossesse. Un niveau socio-économique élevé au sein du ménage et le fait de vivre en couple sont associés à des scores plus élevés de qualité de vie sur les dimensions de santé générale et de rôle physique (Ramírez-Vélez, 2011).


Enfin, outre un contexte de soucis de santé, il existe des restrictions alimentaires ainsi que des mesures d’hygiène de vie à mettre en place par toutes les femmes durant leur grossesse : arrêt de la consommation de drogues (tabac, alcool, etc.), arrêts de la consommation de viandes et poissons crus, surveillance de la prise de poids … Ces mesures sont recommandées pour la bonne santé de la femme enceinte, le bon développement de l’enfant à naître mais peuvent être difficile à vivre par les futures mères.


Surveillance de la santé physique et qualité de vie de femmes enceintes

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Durant la grossesse, la santé physique peut être menacée par des complications médicales diverses. Ainsi, femmes enceintes et soignants portent une attention particulière à l’état de santé physique de la mère mais aussi de l’enfant à naître. C’est pourquoi un suivi médical régulier est recommandé durant la grossesse, à raison de sept consultations mensuelles, de trois échographies et de multiples analyses biologiques, afin de limiter la survenue de pathologies (Destaillats & Hafsa, 2021).


Suite à la détection d’un problème de santé chez la femme enceinte ou son enfant, une surveillance médicale accrue peut être mise en place. De ce fait, la femme enceinte peut être amenée à suivre des protocoles médicaux strictes afin de réduire le risque d’un accouchement prématuré.

Les accouchements prématurés sont la première cause des hospitalisations, en France, durant une grossesse et concernent 11% des naissances (Torchin et al, 2015). Ce risque d’accouchement prématuré, comme tout événement stressant, peut être une grande source d’anxiété pour la future maman, ce qui participe à la diminution de sa qualité de vie (Shishehgar et al., 2014).


Concernant les protocoles médicaux strictes, tandis qu’ils pourront être rassurants pour certaines femmes, ils seront anxiogènes pour d’autres. Ils peuvent engendrer des contraintes quotidiennes, anxiogènes, qui vont nuire à la qualité de vie des futures mamans. Par exemple, les femmes enceintes souffrant de diabète gestationnel vont devoir adopter un régime alimentaire stricte tout au long de leur grossesse, entraînant une diminution de leur qualité de vie, notamment lors du troisième trimestre de grossesse (Dalfrà et al., 2012).


Santé mentale subjective au cours d’une grossesse

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Troubles psychiques liés à la grossesse

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Le quotidien d’une femme enceinte peut s’accompagner d’angoisses associées à sa grossesse. Ces angoisses peuvent avoir des répercussions sur le déroulement de la grossesse, et a fortiori sur la qualité de vie de ces femmes. Elles peuvent se manifester pour certaines sous la forme de peurs liées à l’accouchement, envisagé alors, avec appréhension (Guardino & Schetter,2014; Dunkel Schetter, 2016).


Selon Destaillats & Hafsa en 2021, les changements biologiques caractéristiques de la grossesse peuvent influencer la santé psychologique des femmes enceintes. Parmi ces changements, les sécrétions hormonales (œstrogènes, progestérone, prolactine, dopamine, cortisol…) et leurs interactions peuvent entraîner des modifications de l’humeur et des fluctuations émotionnelles, notamment au travers de l’émotivité (crises de larmes, sautes d’humeur, hypersensibilité, colère, l’irritabilité). Chez certaines femmes, ces fluctuations émotionnelles favorisent l’apparition de troubles anxieux et dépressifs. Selon une étude, environ 9,3 % de femmes enceintes développent des symptômes dépressifs pendant leur grossesse, 16,9 % des troubles anxieux, 24,2 % des troubles somatoformes / dissociatifs et 11,7 % des réactions de stress aigu (Wallwiener & al, 2019). Par ailleurs, cette étude émet l’hypothèse que ces troubles psychiques favorisent l'accouchement par césarienne ou de manière prématurée, ce qui a été démontré dans d’autres travaux (Guardino & Schetter,2014; Dunkel Schetter, 2016). Une autre étude met en évidence que les symptômes anxieux chez les femmes enceintes sont associés à une qualité de vie liée à la santé inférieure à celles qui ne présentent pas ces symptômes (Yang, Qu, Jia, Ke & Gao, 2021).


Également, selon Destaillats & Hafsa en 2021 les symptômes dépressifs peuvent se manifester sous la forme de troubles somatiques comme des troubles du sommeil, de la fatigue, une aboulie voire un changement d’appétit. Contrairement aux idées reçues, les symptômes dépressifs diminuent après l’accouchement et cela indépendamment de l’intensité du soutien social disponible, le trouble étant plus fréquemment constaté dans des milieux économiquement défavorisés (Alberque et al., 2008).


Ainsi, la santé mentale des femmes enceintes peut être impactée par l’apparition d’angoisses, de symptômes anxieux et dépressifs. C’est pourquoi, le corps médical joue un rôle important sur le bien-être de ces femmes. Ces entrevues lors des consultations permettent de repérer ces signes de détresse psychique et ainsi proposer un accompagnement dans le but d’améliorer leur qualité de vie. Selon une étude, les efforts à faire concernant la santé mentale des femmes enceintes devraient davantage se centrer sur les éléments antérieurs relatifs à la santé mentale plutôt qu’aux antécédents d’avortement (Steinberg, Becker & Henderson, 2011).


Image du corps

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L’image du corps est généralement altérée lors de la grossesse. Ce concept est défini par Bruchon-Schweitzer comme une “configuration globale que forme l’ensemble des représentations, perceptions, sentiments, attitudes que l’individu a élaborés vis-à-vis de son corps au cours de son existence et ceci à travers diverses expériences” (Bruchon-Schweitzer, 1990, p 174). De plus, l’importance de l’image du corps serait telle, qu’elle serait une variable médiatrice entre le facteur du genre et l’estime de soi chez les femmes enceintes (Kazmierczak & Goodwin, 2011).


Dans le cas présent, l’expérience d’une grossesse modifie l’image du corps notamment par l'apparence physique. En effet, le corps de la femme enceinte change rapidement de poids et de forme. Une étude met en avant le lien entre l’image du corps et l’indice de masse corporelle chez les femmes enceintes et appelle à la vigilance. En effet, plus l’image du corps est faible, plus des comportements de restrictions alimentaires, d’alimentation malsaine voire de perte de poids extrêmes peuvent apparaitre et impacter négativement la santé de la femme voire de son bébé (Shloim, Hetherington, Rudolf & Feltbower, 2015 ; Skouteris & Cash, 2012). Une étude s’est intéressée à ce phénomène et affirme que lors de soins gynécologiques de routine moins d’un tiers des médecins évaluent les changements liés à l’image corporelle ce qui impacte pourtant la santé mentale de leur patiente (Meaghan Leddy,David Haaga,James Gray &Jay Schulkin, 2011).


En réponse à ces préoccupations autour de la prise de poids, des mouvements dits “bodypositifs” émergent sur les réseaux sociaux. Ces réseaux prônent la beauté de tous les corps, au-delà des critères définis par la société (Destaillats & Hafsa, 2021).


Le rapport au corps peut également être lourdement altéré lors de soins gynécologiques. En effet, la question des violences gynécologiques et obstétricales est une problématique malheureusement encore actuelle. Face à cela, les réseaux sociaux libèrent la parole sur le sujet en dénonçant ces pratiques dans un but du respect du corps de la femme dans le cadre des soins (Jardim & Modena, 2018).


Influence du soutien social et de l'environnement durant la grossesse

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Changement de statut, d’identité

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La période de la grossesse change l’identité des femmes enceintes de par l’acquisition du rôle d’être mère (Ioni et al., 2021). Chez certaines femmes, l’identité professionnelle est prépondérante dans leur définition de soi et la grossesse vient la modifier. En effet, l’intégration d’une identité maternelle à l’identité d’une femme peut être une transition difficile. En ce sens, une étude s’est intéressée aux variables facilitant la transition d’une identité professionnelle à celle de la maternité. Elle montre que la présence de modèles réalistes et atteignables favorise cette transition alors que lorsqu’ils sont absents cela peut impacter la santé psychologique (Hennekam, 2016).


D’un point de vue sociétal, devenir parent modifie sa place au sein de la société. Les nouvelles responsabilités que cela implique peuvent engendrer une véritable crise identitaire : le passage d’individus à fournisseurs de soins et éducateurs. Selon Destaillats & Hafsa en 2021, l'acquisition des compétences parentales véhiculées par les médias peut être une source de stress pour les futurs parents. Ces injonctions implicites concernant les futures responsabilités à assumer peuvent influencer négativement la qualité de vie des femmes enceintes.


Soutien social perçu

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Le soutien social perçu correspond à « l’impact subjectif de l’aide apportée par l’entourage d’un individu et la mesure dans laquelle celui-ci estime que ces besoins et ses attentes sont satisfaits » (Procidano et al., 1983). Il est important de ne pas confondre la notion de soutien social perçu avec le réseau social et le soutien social reçu. En effet, le soutien social perçu ne relève pas des caractéristiques objectives des relations sociales de l’individu. Il s’agit plutôt de comment l’individu perçoit celles-ci dans une interaction entre lui-même et son environnement. Il s’agit d’un ressenti, d’une perception. A travers la définition de Procidano, on décèle facilement les deux composantes du soutien social perçu en lesquelles il se décline : la disponibilité et la satisfaction (Bruchon-Schweitzer, 2014) : - La disponibilité correspond aux personnes issues de l’entourage de l’individu, identifiées comme susceptibles d’apporter une aide en cas de besoin. - La satisfaction correspond à l’aspect qualitatif du soutien social perçu et ainsi au fait que le patient s’estime comblé par ce soutien social.


Selon Bruchon-Schweitzer (2014), le soutien social perçu correspond à l’aspect du soutien le plus prédictif vis-à-vis de différents critères d’ajustement, notamment le bien-être et la santé. Enfin, il présente des effets bénéfiques sur la santé mentale et sur la santé physique. Ainsi, le soutien social perçu va pouvoir impacter la qualité de vie des femmes durant leur grossesse. Ce soutien social perçu pourra être trouvé auprès de personnes diverses : famille, amis, soignants… Ainsi, un soutien social accru permet d’améliorer la santé mentale des femmes durant la grossesse (Friedman, Gelaye, Sanchez & Williams, 2020). Des études comme celle de Glazier et al. (2004) menée sur 2 052 mères canadiennes, montrent l’effet médiateur du soutien social qui atténue significativement l’effet du stress sur la détresse et les symptômes anxio-dépressifs des mères pendant la grossesse. En ce sens, des activités telles que la pratique d’activité physique, des soins prénataux de groupe voire des visites à domicile sont préconisées car constituent des éléments de soutien social (Herbell & Zauszniewski, 2019).


Un soutien social perçu jugé satisfaisant a des effets bénéfiques significatifs sur le bien-être ultérieur de la mère et celui de l’enfant (Collins et al., 1993 ; Tarkka & Paunonen, 1996). Ce soutien social perçu aurait également la capacité à réduire l’impact des évènements de vie négatifs survenus au cours de la grossesse (Kishore et al., 2018).


Par ailleurs, le soutien social perçu est également une ressource pour les femmes dans la période post-partum. Selon une étude, la dépression post-partum et l’échec du lien affectif sont fortement influencés par le soutien social perçu durant la grossesse (Ohara et al., 2018).


Environnement

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L’environnement est une dimension objective de la qualité de vie et influence le déroulement de la grossesse. En effet, les inégalités sociales existantes déterminent en partie le bien-être des femmes enceintes. Les femmes issues des milieux sociaux défavorisés peuvent voir leur qualité de vie diminuer à l’annonce de la grossesse (Lagadec & al 2018).


Des facteurs tels qu’un faible statut socio-économique, un logement inadapté à la vie de famille voire la difficulté d’accès aux soins médicaux constituent une source d’anxiété majeure pour ces futures mamans. Selon le Destaillats & Hafsa en 2021, malgré la prise en charge par la sécurité sociale des consultations obligatoires, le coût important de certains soins (échographies, dépassement d’honoraire des gynécologues, prix conséquent des moyens de contraception) ainsi que les prix élevés des équipements et des services relatifs à la petite enfance (frais de garde, poussette, siège auto, berceau, couches), peuvent mettre en difficulté les futures mamans des milieux défavorisés et être source de stress, culpabilité, sentiment d’insécurité ou de stigmatisation.


Les facteurs environnementaux tels que l’exposition chimique par l’eau, l’air, le sol et les aliments sont des facteurs de risque durant la grossesse. En effet, cette période augmente la sensibilité notamment aux produits chimiques présents dans l’environnement ce qui peut impacter la santé de la femme et de son enfant à court et long terme (Boyles et al., 2021).


Conclusion

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En parcourant la large question qu’est la qualité de vie liée à la santé des femmes enceintes, nous avons constaté que les outils mesurant la qualité de vie sont insatisfaisants de par leur aspect générique, ou du fait de leur non prise en compte de la pluridimensionnalité de ce concept.


Divers facteurs de risque ont été identifiés comme affectant la qualité de vie liée à la santé des femmes enceintes. Nous pouvons distinguer les facteurs de risque physiques et les facteurs de risque psychiques. Ainsi, nous avons vu que les désagréments de santé physique tels que les nausées, les douleurs, ou encore ceux liés à la surveillance médicale des futures mères, impactent la qualité de vie de celles-ci. De plus, parmi les facteurs psychologiques, nous retrouvons les symptômes anxieux et dépressifs, une faible image du corps et un environnement pauvre. Cependant, la littérature a mis en avant les ressources individuelles qui peuvent contrebalancer ces effets négatifs. Par exemple, un soutien social perçu jugé satisfaisant permet notamment de modérer les effets négatifs des symptômes anxio-dépressifs.


La grossesse est une période de la vie particulière et il existe autant de vécus que de femmes enceintes. Néanmoins, les défis liés à la grossesse s’inscrivent dans un contexte social particulier caractérisé par des injonctions qui influencent le vécu de la grossesse, ainsi que la santé de la future maman et de son enfant. Pour contribuer à l'amélioration de la qualité de vie des femmes, il est indispensable de s’intéresser aux défis de santé physique et psychologique, ainsi qu’aux défis sociaux-économiques et logistiques engendrés par la grossesse. Offrir aux femmes enceintes un accompagnement adéquat permet d’assurer une entrée plus sereine dans la parentalité, ce qui contribuera à son tour à la qualité de vie des enfants à venir.


Références

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