Qualité de vie liée à la santé/Qualité de vie et insuffisance rénale chronique

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Qualité de vie et insuffisance rénale chronique
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Chapitre no 3
Leçon : Qualité de vie liée à la santé
Chap. préc. :Qualité de vie et facteurs dispositionnels
Chap. suiv. :Qualité de vie et diabète
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Nombre d'articles publiés dans PubMed sur la qualité de vie et l'insuffisance rénale chronique par années de publications des articles.

Définition et prévalence modifier

Dans cette partie, nous nous centrerons sur l’Insuffisance Rénale (IR), effectivement, les recherches sur cette pathologie ont pris de l'ampleur durant ces dernières années comme en témoigne le graphique ci-contre. Ces données sont tirées de la base de données PubMed à l'aide des mots-clés suivants : quality of life, chronic renal failure or chronic kidney failure or acute renal failure, dialysis, transplantation.

Cette pathologie touchait, en 2017, 82 000 Français. Il est retenu que 5 à 10% de la population française est touchée par une maladie rénale pouvant entraîner une insuffisance rénale. Cette dernière peut se différencier en deux types : l’Insuffisance Rénale Aiguë (IRA) et l’Insuffisance Rénale Chronique (IRC).

L’Insuffisance Rénale Aiguë (IRA) est une pathologie non-définitive. Il s’agit d’un dysfonctionnement transitoire et réversible des reins. Les causes d’une IRA sont diverses : hémorragie, infection généralisée, intoxication médicamenteuse ou obstruction des voies urinaires, etc. Dans ce cas, il est proposé au patient une dialyse, lui permettant de survivre lors de la reconstruction de ses organes, c’est-à-dire, lors d’une auto-réparation rénale. Cependant, ce processus est une agression mémorisée par le corps. Par ailleurs, il semblerait qu’environ 30% des malades débutent une dialyse en urgence, ce qui suppose un nombre important de prises en charge inadéquates (Stengel et al., 2007).

L’Insuffisance Rénale Chronique (IRC) correspond quant à elle, à la réduction du parenchyme rénal fonctionnel, autrement dit, à une destruction progressive et irréversible des reins. Les reins entretiennent des fonctions variées telles que filtrer le sang pour éliminer les déchets, maintenir l’eau à un niveau constant, équilibrer les taux de sels minéraux (potassium, phosphore, sodium), produire des hormones, enzymes et vitamines indispensables à la création de globules rouges, à la régulation de la pression artérielle et à la fixation du calcium. Les causes d’une insuffisance rénale chronique sont également multiples et parfois inconnues. Ces dernières sont l’assemblage de facteurs génétiques, environnementaux et dégénératifs. La sévérité et les comorbidités associées à l’insuffisance rénale chronique sont diverses, et conséquentes de la variabilité de fonctions exercées par les reins. Dans cette situation, il peut être proposé aux patients soit une dialyse, soit une greffe de rein.

Dans la moitié des cas, les maladies rénales chroniques entraînant une insuffisance rénale sont la conséquence d’un diabète ou d’une hypertension artérielle. En plus, deux autres pathologies congénitales et héréditaires telles que la maladie polykystique (polykystose) et le syndrome d’Alport peuvent être la cause d’une problématique rénale.

Dépistage et diagnostic modifier

Les symptômes de l’Insuffisance Rénale (IR) apparaissent tardivement. Un diagnostic précoce n’est donc pas possible. Ledoux et ses collaborateurs réalisent en 2001 une étude auprès de 62 nouveaux patients admis en dialyse et suivent leur évolution pendant un an. Ils montrent que le délai moyen entre l'apparition des premiers symptômes de la maladie et la première rencontre avec un professionnel adapté est de dix ans chez ces patients. Ils montrent également que le délai entre le diagnostic et la première consultation ou hospitalisation est d'environ trois ans.

La protéinurie, qui est la présence de protéines dans l'urine, est la manifestation la plus commune et prédictive d’une dysfonction rénale. Elle doit toujours être un signe alarmant amenant à une évaluation de la fonction rénale. Il est important de tenter de dépister une altération de la fonction rénale le plus tôt possible afin de mettre en place une prise en soin adaptée, en l'occurrence une stratégie de néphro-protection (bloqueur du système rénine et baisse de la pression artérielle) afin de tenter de ralentir ou stabiliser l’insuffisance rénale (Lacour & Massy, 2013).

Le diagnostic se fait lors de la constatation d’une augmentation progressive des concentrations plasmatiques de la créatinine, qui est causée par une diminution du débit de filtration glomérulaire. Cette diminution peut être invisible pendant très longtemps, et est donc souvent diagnostiquée à un stade tardif de la maladie. L’absence de réversibilité de l’insuffisance rénale au-delà de 3 mois est le signe de la chronicité. Plus concrètement, le dépistage d’une éventuelle maladie rénale se fait à partir d’un test de bandelettes urinaires sur un échantillon d’urines dans lequel est recherché la présence de protéines, de globules rouges et globules blancs dans les urines.

Une prévention efficace permet de retarder l’évolution d’une maladie rénale chronique. Un dépistage préventif peut-être proposé à des personnes à risques, c’est-à-dire, à des personnes présentant, par exemple, un diabète, une hypertension artérielle, une insuffisance cardiaque, une obésité, une maladie cardiovasculaire athéromateuse, une maladie auto-immune, une maladie urologique, de précédents épisodes personnels d’insuffisance rénale aiguë ; ou bien, lorsqu’une personne est régulièrement exposée à des produits toxiques dans son milieu professionnel (plomb, cadmium, mercure) ; ou encore, lorsqu’elle a un traitement médicamenteux nocif pour les reins, ou enfin, lorsqu’elle a dans sa famille, une personne souffrant d’une pathologie rénale. A ces patients, est prescrit une fois par an, un dépistage de maladie rénale, consistant en un test d’urine pour détecter le dosage de l'albuminurie et de la créatininurie et une prise de sang permettant le calcul du débit de filtration glomérulaire.

Symptomatologie modifier

Les symptômes de l’insuffisance rénale apparaissent assez tardivement. Le stade précoce de l’insuffisance rénale chronique se caractérise fréquemment par des analyses sanguines et urinaires anormales ainsi qu’une hypertension artérielle asymptomatique (Lapierre, 2002). Ce stade peut être également caractérisé par une fatigue excessive à l’effort, un manque d’appétit, un besoin d’uriner plusieurs fois par nuit et des œdèmes. Peuvent apparaître d’autres symptômes au cours du temps, comme des troubles digestifs pouvant conduire à des nausées et vomissements, un amaigrissement, des crampes, des démangeaisons, une grande fatigue ou encore des troubles du sommeil (Fondation Charles Mion, 2001).

L’insuffisance rénale chronique est aujourd’hui classifiée en 5 stades qui correspondent aux différentes étapes caractérisées par la présence de signes de néphropathie (affection du rein) ou de diminution du débit de filtration glomérulaire. Le premier stade correspond à la présence de néphropathie sans altération de la fonction rénale, le second s’accompagne d’une réduction minime du débit de filtration glomérulaire, le troisième d’une réduction modérée, le quatrième d’une réduction sévère et le stade cinq correspond à une insuffisance rénale terminale, qui nécessite donc un traitement par dialyse ou transplantation rénale (Lacour & Massy, 2013).

Complications modifier

De multiples complications éventuelles peuvent participer au processus qui fait évoluer l'insuffisance rénale chronique vers le stade terminal. Nous pouvons par exemple citer le déficit d’excrétion des déchets, les désordres hydro-électrolytiques, les troubles de l’équilibre acide-base, les troubles du métabolisme glucido-lipidique, le déficit immunitaire et les problèmes infectieux, les problèmes phosphocalciques et l’ostéodystrophie rénale, le déficit en érythropoïétine et les troubles hématologiques, les anomalies du système rénine-angiotensine et leurs conséquences sur la progression de l’insuffisance rénale et sur les problèmes cardiovasculaires (Lacour & Massy, 2013).

Prise en charge modifier

La prise en charge dépend du degré de l'Insuffisance Rénale (IR), cela dépend de l’évolutivité, de l’évaluation de la cause et du risque de progression. Lorsque le stade 5 de l’insuffisance rénale chronique est atteint, il est nécessaire d’avoir recours à un traitement par dialyse ou par transplantation.

Insuffisance rénale et dialyse modifier

Nous utilisons le terme “dialyse de suppléance” pour définir l’ensemble des méthodes d’épuration extrarénale qui sont susceptibles d’épurer le sang des patients et de corriger les différents troubles qui résultent de la dysfonction rénale.

Nous distinguons, en général, deux types de dialyse, celles qui se font par voie externe, les hémodialyses, et le traitement par voie interne, les dialyses péritonéales. L’hémodialyse réalise un échange des solutés et de l’eau à travers une membrane semi-perméable, entre le sang du malade et une solution de dialyse qui a une composition voisine de celle d’un liquide extracellulaire normal. Cette technique est la plus utilisée en France (85%), elle permet une durée de survie plus longue (jusqu'à environ 20 ans), mais c’est aussi la plus coûteuse (Lacour & Massy, 2013).

La dialyse péritonéale est une technique où les transferts péritonéaux provoqués par l’irrigation de la cavité péritonéale se font à partir du sang qui circule dans le lit capillaire situé sous le mésothélium péritonéal. Le succès à long terme de cette méthode repose sur un accès durable au péritoine grâce à un cathéter, qui permet lui de faciliter l’injection des solutions de dialyse et minimise le risque de surinfection. Cette technique est moins utilisée que l’hémodialyse (12%) en France. Elle est mieux tolérée mais présente des performances d’épuration moindre, et sa durée d’utilisation est limitée à quelques années (environ 5 ans) (Lacour & Massy, 2013).

Insuffisance rénale et transplantation modifier

Dans le cas d’une transplantation rénale, il n’existe aucune contre-indication, excepté si le patient présente un cancer métastasé. Elle est, néanmoins, conseillée aux moins de soixante ans. Cependant, le nombre d’organes disponibles à la greffe est bien moins important que le nombre de patients qui en ont besoin. La greffe d’un seul rein est suffisante pour assurer l’épuration totale de l’organisme. Le chirurgien ne retire pas le ou les reins malades, hormis s’ils sont la cause d’une hypertension artérielle sévère mal contrôlée. Le médecin place le rein greffé en bas de l’abdomen, relie ses vaisseaux nourriciers aux vaisseaux iliaques (en dessous des vaisseaux rénaux), et implante son uretère dans la vessie ou dans l’uretère d’origine.

Pour accéder à la liste d’attente de transplantation rénale, le receveur doit effectuer une batterie de tests (examens cardiovasculaires approfondis, stomatologique et ORL ; sérologies des principaux virus, de la toxoplasmose et de la syphilis ; détermination des groupes érythrocytaires, tissulaires d’histocompatibilité ; recherche d’anticorps circulants dirigés contre les antigènes du système HLA, etc.) afin de s’assurer la possibilité d’être greffé. En plus, une préparation du receveur est primordiale, elle comprend l’explication des différentes possibilités de transplantation ainsi que la bonne compréhension de l’opération, des risques et des suites post-greffe (traitement anti-rejet, etc.) (Lacour & Massy, 2013).

Qualité de vie modifier

Qualité de vie et insuffisance rénale chronique modifier

L'insuffisance rénale chronique peut entraîner divers changements plus ou moins importants dans la vie quotidienne des patients, ce qui peut affecter leur perception de leur qualité de vie. Globalement, dans la littérature, il est démontré que la qualité de vie des individus atteints de cette pathologie est plus faible que celle de la population générale (Walters et al., 2002 ; Devins et al., 1990 ; Gudex, 1995).

Le type de traitement de l'insuffisance rénale chronique ainsi que l’âge de la personne, ont un impact sur leur qualité de vie, et ce, notamment dans les domaines suivants : l’activité physique, les douleurs corporelles, la santé générale et la vitalité. De manière générale, les individus ayant effectué une transplantation présentent une meilleure qualité de vie que les individus dialysés (Baiardi et al., 2002).

Le fait d’être au stade d’insuffisance rénale terminal ainsi que le traitement, par dialyse ou transplantation, qui en découle, sont reconnus comme pouvant introduire des perturbations dans le style de vie, qui peuvent survenir par le biais d’effets directs et indirects. L’interférence directe peut se traduire notamment par les effets physiologiques de la défaillance rénale irréversible, comme l’augmentation des symptômes urémiques (baisse de la concentration, somnolence…), la réduction de l’endurance, de la force physique, ou encore les nausées. Ces phénomènes peuvent limiter la capacité d’un individu à maintenir une participation active dans les domaines sociaux ou professionnels. Les perturbations directes peuvent également se produire quand les conséquences autour du traitement interfèrent avec le style de vie, comme, par exemple, les horaires en centre de dialyse. Quant à l’interférence indirecte, elle peut se traduire par l’affectation ou la perturbation des relations familiales et amicales. L'apparition et la complication de la maladie ainsi que la nécessité d’un traitement peuvent modifier radicalement la perception de l’entourage concernant l’individu souffrant d’insuffisance rénale chronique. Ils peuvent percevoir cette personne comme un malade impuissant, ce qui peut conduire à un changement des rôles et responsabilités de l’entourage, avec pour résultat un impact sur l'autonomie et l’indépendance de cet individu. Du fait de ces perturbations, la qualité de vie des individus souffrant d’insuffisance rénale chronique au stade terminal est impactée. En effet, nous observons par exemple des préoccupations importantes liées à la maladie, qui sont encore plus présentes chez les patients dialysés plutôt que transplantés. Nous constatons également que certains individus perçoivent une forte intrusion de la maladie dans leur vie, ce qui est significativement corrélé à une diminution de la satisfaction et du bonheur, un pessimisme accru, ou encore une augmentation de la détresse psychologique et de la dépression (Devins et al., 1990).

L’anxiété et la dépression sont relativement courantes chez les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique, du fait de situations de vie (place dans la famille et le travail, temps, vie sexuelle, perte de la fonction rénale, bien-être…) ainsi que de l’incertitude permanente liée à la maladie. Elles ont été associées toutes deux à une diminution de la qualité de vie liée à la santé (Perales-Montilla, 2012; Morales-Jaimes et al., 2008; Paez et al., 2009 ). Il a été démontré que le trouble le plus courant chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique est la dépression (Kalender, Ozdemir & Koroglu, 2006 ; Finkelstein & Finkelstein, 2000).

Chez les individus atteints d’insuffisance rénale chronique, l’âge, l’anémie, les symptômes physiologiques (comme la fatigue, la perte d’énergie), la dysfonction érectile (chez les hommes) et la limitation de la vie sociale sont les principaux facteurs qui affectent la qualité de vie (Kalender et al., 2007 ; Turk et al., 2004).

Certaines différences sont observées entre les hommes et les femmes, comme le fait que les femmes expriment plus de souffrances psychologiques que les hommes (cauchemars, difficultés d’acceptation du changement de l’apparence du corps, anxiété, dépression…), mais également plus de souffrances physiologiques (nausées, problèmes digestifs, troubles du sommeil, maux de têtes…) (Kich et Muthny, 1990).

Des différences sont également observées entre les individus diabétiques et non diabétiques, les individus atteints d’insuffisance rénale chronique et diabétiques présentent une qualité de vie plus faible que ceux qui ne sont pas diabétiques. (Parsons et Harris, 1997)

Nous pouvons observer des divergences entre les individus dialysés et les individus greffés concernant la qualité de vie et la qualité de vie liée à la santé.

Qualité de vie et dialyse modifier

Dans son utilisation dans les maladies chroniques, les indicateurs de qualité de vie liée à la santé se sont avérés avoir une relation étroite avec les taux de morbidité et de mortalité. La dialyse produit divers changements dans le mode de vie du patient qui, s’ils sont laissés sans surveillance, peuvent diminuer la qualité de vie liée à la santé. Chez les patients dialysés, la détérioration de la qualité de vie liée à la santé serait associée à des variables sociodémographiques, cliniques, ainsi qu’à une détérioration cognitive et des altérations émotionnelles (Perales-Montilla et al., 2012 ; Ifudu et al., 1998 ; Lopez Revuelta et al., 2004 ; Evans et al., 1985 ; Foronda et al., 2003). Il a été démontré que la durée du traitement par dialyse réduit considérablement la perception de la qualité de vie (Niechzial et al., 1997). Ce qui ressort dans les études est que les aspects de la qualité de vie les plus affectés sont ceux liés à la santé : la fonction physique, la situation de travail, et l’état de santé général (Lops et al., 2014). Concernant la qualité de vie subjective, les scores révèlent une bonne qualité de vie perçue, avec des scores semblables entre les individus dialysés étant pris en soin au domicile et les individus transplantés. Nous remarquons tout de même une baisse de la qualité de vie objective avec l’avancée en âge, les patients dialysés âgés rapportent des scores plus faibles concernant la santé perçue, les loisirs ou encore la satisfaction de vie par rapport aux individus de leur âge n’étant pas atteints d’insuffisance rénale chronique (Parson et Harris, 1997).

Qualité de vie et hémodialyse modifier

La qualité de vie liée à la santé a été démontrée comme faible chez les patients hémodialysés par rapport à la population générale, avec un degré de préoccupation élevé, ainsi que de l’impuissance, du désespoir et du fatalisme. Les résultats de l’étude de Perales-Montilla et collègues (2012) montrent que les composantes de la qualité de vie liée à la santé les plus touchées chez ces individus sont la santé générale, la dimension sociale et la fonction physique, ce qui reflète l’impact psychologique de cette maladie dans l’activité quotidienne. Le score le plus faible concerne la santé générale, avec une auto-évaluation négative de la santé actuelle et de la possibilité d’améliorations futures chez ces personnes. Cela pourrait s’expliquer par le fait d’être dépendant à son unité de dialyse, également par les potentiels décès autour de soi dans les unités ainsi que les maladies associées (Kalender et al., 2007).

De plus, une étude a montré qu’au sein de cette population, la temporalité du diagnostic a un impact sur la qualité de vie. En effet, le fait d’être diagnostiqué tardivement réduit la perception de la qualité de vie, ceci s’explique par le manque de soins pré-dialyse adaptés, ce qui conduit potentiellement à des complications cliniques, l'absence de guidance nutritionnelle ainsi que le manque de préparation psychologique à la dialyse (Sesso & Yoshihiro, 1997).

Qualité de vie et dialyse péritonéale modifier

L’altération de la qualité de vie au sein de cette population pourrait s’expliquer par des facteurs tels que la nécessité d’être dialysé quotidiennement, le fait d’être principalement responsable de la prise en soin de sa maladie, ainsi que les nombreuses complications médicales associées (péritonite, etc.).

La dimension professionnelle est particulièrement affectée chez ces patients, avec un taux d’emploi plus faible que pour ceux ayant un autre traitement, le plus souvent la cause est “inapte pour des raisons médicales” (Evans et al., 1985). La qualité de vie chez ces patients serait d’une part dépendante de l’adéquation de la dialyse utilisée, donc du fait que la dialyse soit suffisamment adaptée au patient. Si la dialyse n’est pas adaptée, les individus peuvent rapporter des symptômes physiques et psychologiques plus importants, ce qui a un impact sur la qualité de vie. L’adéquation de la dialyse serait par conséquent une condition pour une bonne qualité de vie. Il ressort également que les facteurs psychologiques pourraient être les déterminants principaux de la qualité de vie chez les patients ayant une dialyse péritonéale, en effet la sévérité des symptômes et atteintes psychiques auraient plus d’impact sur la qualité de vie que les autres facteurs (Steel et al., 1996).

Qualité de vie et transplantation modifier

La plupart du temps, les patients transplantés étaient auparavant des patients dialysés, en attente de greffe. Il a été démontré que dans ce cas de figure les individus rapportent des améliorations quant à la qualité de vie, notamment concernant des aspects comme la performance physique, les loisirs ou encore les relations sociales et familiales. Des pertes ont cependant été exprimées concernant le statut dans le monde professionnel. Nous constatons une baisse considérable de la tristesse et de l'état dépressif, du pessimisme ainsi que des craintes concernant la maladie (Koch & Muthny, 1990). Concernant la qualité de vie subjective, les individus transplantés rapportent des scores hauts, similaires voire même quelques fois meilleurs par rapport à la population générale, sur des aspects comme l’estime de soi, le bien-être social, la satisfaction de vie et concernant la santé, ou encore la santé perçue. Nous constatons une augmentation de la qualité de vie perçue suite à la transplantation (Evans et al., 1985 ; Parsons et Harris, 1997).

Comparaison de la qualité de vie en fonction des traitements utilisés modifier

En général, ce sont les patients transplantés qui témoignent de la meilleure qualité de vie. Cependant, ce sont eux qui présentent le score le plus élevé concernant la crainte concernant des complications médicales ainsi que l’appréhension concernant les effets secondaires du traitement. Concernant l’anxiété, le score reste assez similaire dans les trois groupes (Koch et Muthny, 1990). Même si les scores concernant le fonctionnement objectif sont assez pauvres chez les patients dialysés, la qualité de vie subjective reste bonne, même si elle est plus faible que celle des individus transplantés. Elle semble plutôt similaire pour les individus peu importe le type de dialyse, cependant lorsqu’une différence est évoquée, ce sont les individus avec une dialyse péritonéale qui rapportent le score le plus faible de qualité de vie subjective (Parsons et Harris, 1997).

L’enquête QuavieREIN (2011) a étudié la qualité de vie de personnes dialysées ou greffées. Près de 3000 individus (1251 patients dialysés et 1658 patients transplantés) ont complété un auto-questionnaire relevant notamment leurs données socio-démographiques, médicales, professionnelles, puis leurs ressources et les informations qu’ils ont reçues et décrivant leur qualité de vie dans les différentes dimensions, physique et mentale (des questionnaires plus spécifiques aux dialysés ou aux greffés y étaient ajoutés). Des informations concernant le vécu des patients sur l’information, la douleur, leur rapport à la thérapeutique et l’observance ont également été identifiées. Les résultats montrent une dégradation statistiquement significative mais cliniquement non significative de certaines dimensions de la qualité de vie. Plus précisément, l’étude confirme que les scores de qualité de vie sont plus élevés chez les greffés que chez les dialysés sur toutes les dimensions et qu’ils se rapprochent de ceux de la population générale. L’enquête montre également que les personnes dialysées inscrites sur la liste d’attente des greffes, ont une meilleure qualité de vie que leurs semblables non-inscrits.

Mesures modifier

Kidney Disease and Quality of Life™ Short Form (KDQOL-SF™) modifier

Le Kidney Disease and Quality of Life™ Short Form (KDQOL-SF™) est un questionnaire validé en français, interrogeant la qualité de vie de personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale, spécialement pour les personnes en dialyse. Ce questionnaire a été proposé par Hays et ses collaborateurs en 1997 et a fait les preuves d’une adaptation transculturelle en 2007 par Boini et ses collègues. Le RDQL (Kidney Disease Quality of Life) présente de bonnes qualités psychométriques. Il est composé de 24 items, divisés en trois dimensions : symptômes et problèmes de santé ; effets de la maladie rénale ; fardeau de la maladie rénale.

Renal Transplant Quality of Life (RTQ) modifier

Le questionnaire Renal Transplant Quality of Life (RTQ) ou ReTransQol est quant à lui, spécifique des patients greffés. Il a été développé pour la première fois en France par Gentile et ses collaborateurs en 2008 et a été réactualisé par Beauger et son équipe en 2013, permettant une nouvelle version. Il est constitué de 49 items et réparti en 5 dimensions : physique ; mental ; qualité des soins ; peur de la perte du greffon ; traitements.

Améliorer la qualité de vie modifier

Afin de prévenir l’Insuffisance Rénale Chronique, il est possible de prendre en soin les facteurs de risques en adoptant une meilleure hygiène de vie, c’est-à-dire, en augmentant l’activité physique et limitant la sédentarité, adoptant une alimentation équilibrée en modérant la consommation de sel et d’alcool, diminuant la surcharge pondérale, évitant la consommation de tabac, prenant en charge les autres facteurs de risque cardiovasculaire, corrigeant les malformations des voies urinaires, traitants les maladies auto-immunes, supprimant les médicaments toxiques pour les reins, etc.

La malnutrition ou sous nutrition est assez commune chez les patients dialysés, et cette malnutrition est associée à de plus grands risques de mortalité. Des traitements ont été développés pour améliorer la nutrition de ces individus, notamment la nutrition intraveineuse intradialytique. Elle est pratique et bien tolérée, et permet un apport calorique bénéfique aux individus ainsi que l’induction d’un état anabolique. Cette méthode permet une augmentation de la qualité de vie en conséquence d’une meilleure nutrition. Cependant, elle est efficace si elle est appliquée suffisamment longtemps, une approche plus globale associant un apport protéino-énergétique supplémentaire suffisant ainsi que l’utilisation de méthodes visant à réduire le déséquilibre métabolique devrait améliorer la qualité de vie de ces patients (Parson et Harris, 1997 ; Bullani et al., 2006).

Il est nécessaire et vital de tenter de maintenir la qualité de vie des individus le plus élevé possible, peu importe le stade de l’insuffisance. En effet, il a été démontré que chez les patients dialysés, la qualité de vie est un facteur important qui prédit en partie la mortalité et la morbidité (Lopez Revuelta et al., 2004).

Le trouble le plus courant chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique est la dépression (Kalender, Ozdemir & Koroglu, 2006 ; Finkelstein & Finkelstein, 2000). De nombreuses études indiquent que la dépression est un facteur important qui influence la qualité de vie chez ces patients (Kalender et al., 2007). Une étude a montré que la prise d’antidépresseurs pourrait augmenter la qualité de vie chez les individus atteints d’insuffisance rénale chronique. Les résultats de cette étude montrent que le citalopram à une dose quotidienne de 20 milligrammes est efficace dans le traitement des patients atteints d’insuffisance rénale chronique souffrant également de dépression. Le niveau de dépression a diminué et la qualité de vie a augmenté de manière significative chez les patients ayant suivi le traitement sous antidépresseurs durant huit semaines dans cette étude. Cette étude montre que l’insuffisance rénale chronique peut provoquer des comorbidités psychiatriques qui altèrent la qualité de vie et ne doivent pas être négligées.

L'Époétine Alfa, est une copie d'une hormone appelée érythropoïétine humaine et agit exactement de la même manière que l'hormone naturelle pour stimuler la production de globules rouges dans la moelle osseuse. Elle est utilisée pour traiter l’anémie, qui est une conséquence assez fréquente d’une insuffisance rénale. Son utilisation a été démontrée comme améliorant la qualité de vie des individus présentant une insuffisance rénale (Parson et Harris, 1997 ; Singh et al., 2006).

Enfin, l'importance du soutien social pour l’individu est considérable, car la participation de la famille aux soins est une ressource essentielle pour une meilleure acceptation de la maladie et du traitement par le patient (Lopes et al., 2014).

Limites modifier

Une première limite à propos des études de qualité de vie auprès de personnes touchées par l’insuffisance rénale concerne l’échantillon de sélection des participants. En effet, les individus sont choisis, car ils sont touchés par la même pathologie, et cela peut constituer un premier biais empêchant la généralisation des résultats. Autrement dit, la sélection de sujets ne se fait pas selon une randomisation (Devins et al., 1990 ; Koch et Muthny, 1990).

Une seconde limite porte sur l’objectivation des résultats. Effectivement, il arrive souvent que les personnes touchées par l’insuffisance rénale et qui ont été transplantés, ont auparavant bénéficié d’une dialyse. Alors, il existerait non pas un groupe de personnes dialysées et un groupe de personnes transplantées, mais un groupe de personnes dialysées et un groupe de personnes dialysées puis transplantées. Nos deux groupes ont dans ce cas, non pas systématiquement mais bien souvent, connu la dialyse. Cela interfère donc quant à la véracité des résultats concernant les effets de la transplantation rénale.

Enfin, nous établissons une troisième limite pour questionner l’utilisation d’une seule échelle afin de mesurer la qualité de vie des personnes touchées par l’insuffisance rénale. Également, des études utilisent parfois des échelles de qualité de vie non spécifiques à notre pathologie (IRD ou IRT). Une nouvelle fois, l’objectivité des résultats peut être interrogée.

Références modifier

Assurance Maladie. (2022, 21 janvier). Prévenir et dépister la maladie rénale chronique. Améli.fr. Consulté le 8 mars 2022 sur https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-renale-chronique/prevention-depistage

Baiardi, F., Degli Esposti, E., Cocchi, R., Fabbri, A., Sturani, A., Valpiani, G., & Fusarol, M. (2002). Effects of clinical and individual variables on quality of life in chronic renal failure patients. Journal of Nephrology, 15(1), 61-67. https://doi.org/ 10.1590/S1807-59322011000600012

Beauger, D., Gentile, S., Jouve, E., Dussol, B., Jacquelinet, C., & Briançon, S. (2013). Analyse, évaluation et adaptation du ReTransQoL : un questionnaire spécifique sur la qualité de vie des receveurs de greffes rénales. Santé et qualité de vie, 11, 148. https://doi.org/10.1186/1477-7525-11-148

Boini, S., Bloch, J., & Briançon, S. (2009). Surveillance de la qualité de vie des sujets atteints d’insuffisance rénale chronique terminale. Néphrologie et thérapeutique, 5(3), S177.

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Briançon, S., Speyer, E., Gentile, S., Beauger, D., Baudelot, C., Caille, Y., Mercier, S., Lassalle, M., Isnard-Bagnis, C., Jacqueline, J. (2011). Qualité de vie des patients insuffisants rénaux chroniques terminaux, Étude Quavi-REIN – Dialyse & Greffe. Agence de la biomédecine. https://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/rapport_quavirein2011-vdd_21092018.pdf

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