Régimes totalitaires/Des régimes non démocratiques

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Le régime fasciste débute en octobre 1922, le régime nazi, le 30 janvier 1933 et le régime soviétique débute en octobre 1917.

Des régimes non démocratiques
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Chapitre no 1
Leçon : Régimes totalitaires
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Les deux premiers régimes sont arrivés au pouvoir par la démocratie, ils ont respecté les appareils de la démocratie mais en les contournant ou en les court-circuitant.

Le contrôle des institutions modifier

Italie modifier

Il faut quatre ans (de 1922 à 1926) à Mussolini pour mettre en place son régime.
En 1922, après la "Marche sur Rome", le Roi le nomme chef du gouvernement. Il gouverne "légalement" en s'alliant avec d'autres partis.
En 1924, il obtient la majorité absolue au Parlement.
Et en 1926, la promulgation des lois fascistissimes fonde le régime totalitaire.
Jusqu'en 1939, Mussolini conserve une assemblée législative ainsi que des élections. En 1939, le Parlement est remplacé.

L'un des grand mécanisme de contournement est la fusion des pouvoirs :

Le 25 novembre 1922 le Parlement confère à Mussolini les pleins pouvoirs (il devient chef du gouvernement), il n'a plus besoin de soumettre ses décrets au Parlement.
Le 24 décembre 1925, par la promulgation d’une loi qui crée pour Mussolini la fonction de chef du gouvernement, Mussolini a maintenant le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

Allemagne modifier

Le 30 janvier 1933, lorsque Hitler arrive au pouvoir en tant que Chancelier, il conserve le Parlement.
Mais le 5 mars 1933 ont lieu les dernières élections.

Le Reichstag n'a pas disparu mais Hitler a les pleins pouvoirs, en effet depuis la loi votée le 23 mars 1933, les pleins pouvoirs lui sont redonnés tous les quatre ans.

Enfin Hitler devient Président en août 1934 (bien que la fonction ne soit pas très importante dans le système allemand).

URSS modifier

En 1927, lorsque Staline arrive au pouvoir, le système soviétique n'est plus démocratique mais des élections ont toujours lieu et il y a des Assemblées, comme le "Soviet suprême", élues par les citoyens soviétiques.

On voit donc que l’on conserve les apparences démocratiques, en effet, il y a toujours les institutions démocratiques : Assemblées, élections, dans certains cas.
Par cela on peut dire que ce sont des régimes totalitaires (ou dictatures) particuliers.
Mais la démocratie n’est pas respectée :

  • Cumul des pouvoirs (il n'y a donc plus de séparation des pouvoirs, significatif d'un régime démocratique),
  • Mécanisme de contrôle des institutions par un parti unique.

Le parti unique modifier

Il est fondamental et attesté dans les trois régimes.

  • En janvier 1918, Lénine eut l’idée de conserver un seul parti, le parti bolchévique (Constitution de 1918). Sous Staline, il n'y eut que le Parti Communiste d'Union Soviétique (PCUS).

L'Italie et l'Allemagne vont copier l'URSS :

  • Mussolini n'instaure le parti unique qu'en 1928.
  • En Allemagne, le NSDAP est le seul parti autorisé depuis le 14 juillet 1933.

Le parti unique permet de conserver des élections mais enlève le contenu (un choix se limitant à une seule "chose" est-il un choix ?).
On voit donc qu’il y a une certaine volonté de conserver une apparence démocratique (pour être présentable aux yeux du monde ? ou plutôt présentable à ses propres citoyens ?).

La non suppression des partis politiques fait encore de ces dictatures des régimes particuliers.

Le parti unique : un intermédiaire modifier

Le parti unique créé une organisation politique intermédiaire entre les autorités politiques centrales et les citoyens. Un intermédiaire ayant des racines dans les deux espaces.
En effet le sommet du parti n’est pas tout le temps à la tête du pays : seul Staline était dictateur et chef du parti.

Ensuite, le parti est dans l'État, il fait partie intégrante de la vie politique puisqu’il est à la tête de l'administration, par le recrutement d'adhérents au parti (les fonctionnaires appartiennent au parti). Mais il est aussi à la base, puisque ces parti unique sont des partis masses, c'est-à-dire qu’ils ont beaucoup d'adhérents. (C'est le cas des partis politiques actuellement en France, tout le monde peut adhérer à un parti).

Chaque membre du parti est un petit agent du pouvoir et peut jouer un rôle dans le réseau familial, amical, ce qui complète le rôle de l'administration.

De plus le militant a aussi un rôle de surveillance, de dénonciation et de propagande.

Le pouvoir ne s'asseoit plus seulement sur un parti formé d'une minorité de cadres mais il s'asseoit sur cette minorité dirigeante ET les adhérents, qui remplissent le même rôle que le parti mais à une échelle moindre.

Le pouvoir a donc un point d'appui supplémentaire.

Et l'organisation politique du parti unique s'étend jusqu'à la jeunesse et aux associations (organisations de jeunesse, comme les Hitlerjugend, et les corporations, qui seront vues dans le chapitre suivant).
Le parti est une doublure de l'État et quelques fois plus important que l'État lui-même (URSS, Allemagne).

L'appui de la population modifier

On ne peut pas avoir de dictature moderne et encore moins de régime totalitaire si l’on a pas l'appui d'une partie de la population. C'est pour cela que l’on nomme ces régimes des dictatures collectives.

En effet le parti unique permet à ces régimes de s'appuyer sur la population, et de ce fait, la population participe à la dictature, voire la façonne, à travers les élections. (Hitler est arrivé au pouvoir par les élections, il n a pas fait de coup d'État, c’est donc bien la population qui façonne la dictature)

Lors d'élection :

  • on choisit
  • mais surtout, on délègue son pouvoir (y compris si l'adversaire gagne).

Mais dans un régime à parti unique, il n'y a plus de choix, il n'y a plus qu'une illusion (car il existe toujours des votes blanc, et/ou des abstentions, qui peuvent ne pas être pris en compte).

Par les choix que l’on fait, la dictature est unique, pareille, seulement 60% de la population peut être "d'accord" dans un cas et 80% dans un autre cas

Avec le parti unique, il n'y a pas de choix réel, mais il y a toujours cette action de déléguer son pouvoir, et cela est essentiel.
En effet, le pouvoir ne se prend pas, il se délègue.
Exemples :

  • Acclamation du Roi par la foule
  • Serment
  • Élection

Les trois régimes pratiquaient l'élection (URSS) ou au moins le serment collectif.

Cette délégation du pouvoir est essentielle, en effet aucun pouvoir moderne ne peut se passer de l'appui de la population.
De plus le parti unique autorise et facilite l'appui de la population (en donnant du pouvoir aux adhérents, par leur rôle de surveillance et de dénonciation).