Régimes totalitaires/Le totalitarisme

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Ces dictatures ne sont pas de simples dictatures personnelles.
Ce sont des dictatures collectives, participatives. En effet celui qui est manipulé est consentant, il se laisse manipuler.

Le totalitarisme
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Chapitre no 3
Leçon : Régimes totalitaires
Chap. préc. :L'encadrement de la société civile
Chap. suiv. :Sommaire
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Volonté totalitaire

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La volonté totalitaire est de fabriquer de l'unanimité, de l'uniformité.

C'est aussi le principe des pouvoirs fusionnels : si on se sent puissant c’est parce que l’on est dans un groupe.

Tout cela dans le but de plier le réel, la réalité.

Le réel c’est ce qui résiste :

  • Tout ce qui est extérieur et qui résiste ("il y a du soleil", le soleil "résiste" c’est donc du réel).
  • Ce que l’on ne peut pas manipuler chez les autres.
  • Nous-même : notre corps, ce que nous sommes, notre conscience.

L'ambition des pouvoirs totalitaires se mesure jusqu'où le pouvoir va chercher à contrôler ce qui résiste le plus.

Nous avons tous en nous un embryon de pouvoir totalitaire, nous cherchons plus ou moins à faire plier le réel, la réalité.

Le totalitarisme est une forme pure du pouvoir ce qui permet d'étudier ses caractéristiques.

Il faut étudier les formes extrêmes :

  • Plier la biologie, les mathématiques
  • le Temps, l'Histoire
  • Nier l'altérité, fabriquer du "même"

Sciences

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  • Génétique en URSS :

En URSS on a cherché à plier la génétique à l'idéologie car la génétique échappe au pouvoir.
Lyssenko, un généticien soviétique, proposa une théorie qui rejetait les lois de Mendel (à la base de la génétique) et servait l'idéologie communiste, celle-ci fut acceptée par Staline, et les théories de Mendel considérées comme du "terrorisme intellectuel".

  • Mathématiques en Allemagne :

On a décrété que les mathématiques juives (Einstein) étaient non valables, et que seules les mathématiques aryennes l'étaient.

Temps et Histoire

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Le temps ne peut pas se contrôler. On naît, on vit, on meurt. Cela ne peut pas se maîtriser.

  • En URSS, on a cherché à effacer des personnes de l'Histoire.

Exemple : Trotsky, un révolutionnaire soviétique qui s'opposa à Staline, fut effacé des photos, des films, de l'histoire officielle. Il finit par disparaître.
C'est une manière de remonter le temps. En effet, on efface pour nous, mais pas en réalité, Trostky a existé c’est un fait que l’on ne pourra pas changer, mais ce que l’on peut changer c’est son souvenir, on peut l'effacer. C’est une manière d’effacer le temps.

  • En Allemagne, le génocide.

Sens de la Shoah ?
Tuer les juifs, tziganes, slaves, les "sous-hommes" ? Pas seulement, c’est plus que cela.
On a cherché à les éliminer pour le présent, le futur mais aussi du passé, avec les fours crématoires.

Si Hitler avait gagné, au bout d'un moment, on aurait oublié qu’il y avait eu des juifs. Le génocide, au fur et à mesure qu’il avançait, s'effaçait.
Les camps d'extermination ont été partiellement détruits lorsque les Nazis se retiraient.
En effet : pas de cadavres, donc pas de corps, donc pas de meurtres, donc pas de juifs. Tel était le raisonnement du génocide.
C'est une dénégation de l'existence.


Le but est de faire croire aux gens qu’il n'y a jamais eu d'autres pensées que celle du parti.

Négation de l'altérité

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La négation de l'autre c’est amener les gens à faire, dire et penser qu'on n'a jamais pu penser autrement, qu’il n'y a que "nous" (que notre groupe).


La dénégation du réel c’est la psychose, une maladie mentale qui se traduit par une altération du sens de la réalité.

Mais les systèmes totalitaires passent d'une vérité subjective à une vérité objective :

  • "Il y a un bureau devant moi", "Je vois un bureau devant moi"

Cela est une vérité subjective : la phrase n'est vrai que pour "moi"

  • "Il y a un bureau"

Cela est une vérité objective, tout le monde peut voir un bureau.

Un système totalitaire sert à construire de la vérité, une vérité objective, totale.
Il n'y a pas (ou peu) d'opposition, donc la vérité devient encore plus "vraie".
On ne reste plus dans une dénégation du réel, mais on passe au "meurtre" du réel.

Tout cela pour créditer une idéologie, au mépris du réel.


Les régimes totalitaires sont des régimes de mort :

  • Mort "vraie" : génocides, famines
  • Mort de l'individualité
  • Mort du réel, de ce qui résiste, de la réalité.

On voit donc l'ambition démesurée des régimes totalitaires.

Mais il n'y a pas eu un succès total, il y a eu des mises en échec : camps de concentration, torture, prison.


Dissidence et résistance

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Note : Le but de ce paragraphe n’est pas de faire un exposé de tous les mouvements de résistance mais de montrer la mise en échec des régimes totalitaires d'un point de vue idéologique.


De 1927 à 1939, il y eut quelques dissidents. Mais c’était surtout de la résistance et dissidence individuelle.
Peu d'organisations.
Après la mort de Staline (que l’on peut dire paranoïaque), il y a plus d'effervescence.

L'URSS a complètement détruit l'Église orthodoxe, à partir de 1927, il n'y a plus d'activité religieuse.

Allemagne

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Il y a eu des noyaux de résistance.

  • 1933 à 1937 : les partis communiste et socialiste allemands créent des réseaux.
  • l'Église protestante :

Une grosse partie a basculé dans le nazisme, "les SA de Jésus". Mais deux pasteurs théologiens ont créé une Église opposante (clandestine).

  • Église catholique

Une partie est passée dans le nazisme. Hitler soumet idéologiquement les religions.

Quelques accusations du pape Pie XI.
Deux condamnations :
- en 1934 : sur l'idéologie, par une encyclique.
- en septembre 1939 : une condamnation très ferme à propos de l'euthanasie des handicapés. Hitler arrête le programme après cette condamnation du Vatican.

  • Pôle militaire : à partir de 1937 — 1938

Des cadres prennent leurs distances. Création d'un réseau de renseignement.
Tentative d'assassinat d'Hitler (manquée) le 20 juillet 1944.

Elle n'apparaît pas vraiment comme un régime totalitaire, il n'y a pas vraiment de volonté d'un faire un, et Mussolini est obligé de céder :

  • Accords du Latran (11 février 1929) :

Accords conclus entre l'Italie et le Vatican. Mussolini est obligé de céder devant l'Église (catholique) :
- Enseignement religieux à l'école. (Il y a donc deux idéologies enseignées à l'école, celle du parti et le religieux, ce qui affaiblit l'idéologie du parti).

De plus l'Italie avait aussi un problème avec l'encadrement de la société civile. En effet Mussolini n'a pas pu contrôler la Sicile à cause de la Cosa Nostra (la Mafia).

Enfin, le fait qu’il n'y ait pas eu de politique d'extermination (il y eut des politiques de ségrégation) montre que l'Italie fasciste était plutôt une dictature moderne qui tendait vers le totalitarisme mais n'arrivait pas à le mettre en place.