Révolution américaine/Les évènements de la Révolution américaine

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Les évènements de la Révolution américaine
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Chapitre no 4
Leçon : Révolution américaine
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La Révolution politique

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Le Premier Congrès continental

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Le premier congrès continental se réunit à Philadelphie du 7 septembre 1774 au 28 octobre 1774. Cette assemblée réunissait 55 représentants de 12 colonies sur 13[1]. Les délégués avaient pour but de répliquer aux Intolerable Acts infligés à la ville de Boston en représailles aux troubles qui secouaient la cité.

Il existait des oppositions au sein de cette assemblée : certains délégués comme Patrick Henry considérait que la rupture politique avec l'Angleterre était engagée et qu’il fallait former un gouvernement indépendant[2]. Joseph Galloway délégué de la Pennsylvanie, cherchait quant à lui à réconcilier les colonies et la métropole (Galloway's Plan of Union). Il proposait la formation d'une assemblée législative américaine, dont le consentement serait requis pour l’application des mesures impériales[2]. Galloway fut suivi par John Jay, Edward Rutledge et d'autres délégués conservateurs[3].

Le Congrès continental élabora une ébauche des Articles of Association le 20 octobre 1774. Ces articles appelaient au boycott des produits britanniques dans les colonies à compter du 1er décembre 1774. Si les Intolerable Acts n'étaient pas abrogés, il était prévu que les exportations américaines vers l'Angleterre seraient suspendues à partir du 10 septembre 1775. La portée de ces décisions fut néanmoins limitée par le déclenchement de la guerre d'indépendance américaine en 1775. Enfin, les délégués décidèrent d'organiser un Second Congrès continental pour le 10 mai 1775.

Le second Congrès continental (1775 — 1781)

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Le Second Congrès continental rassembla de nouveau les représentants des colonies et siégea du 10 mai 1775 au 1er mars 1781. Il adopta le Déclaration d'indépendance américaine du 4 juillet 1776 ainsi que les Articles de la Confederation. Pendant la Révolution américaine, le Congrès fit office de gouvernement et prit des décisions concernant la politique étrangère, la guerre et la monnaie[4].

La Déclaration d'Indépendance

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En janvier 1776, Thomas Paine prend parti pour les insurgents américains dans son livre Le Sens commun (The Common Sense, 1776) qui remporte un vif succès (environ 500 000 exemplaires vendus[5]). Son livre est un plaidoyer pour la rupture avec la Grande-Bretagne et aurait inspiré George Washington. En effet, dans ce petit livre, il estime ridicule qu'un pays si petit que la Grande-Bretagne gouverne et impose des lois à l'immense et lointaine Amérique.

Le 12 juin 1776, la Virginie est la première à déclarer son indépendance[6] se dote d'une Déclaration des droits (Virginia Declaration of Rights). Le Second Congrès continental décide de rédiger la Déclaration d'indépendance. Le projet est confié à comité de cinq représentants[7]. Mais c’est finalement Thomas Jefferson qui élabore une première ébauche[8]. Il devient de fait le principal auteur du texte. Il finit son travail le 21 juin 1776 et le soumet au comité qui fait quelques modifications. La déclaration est encore amendée au cours des débats du Congrès : les passages sur la traite et l'esclavage sont supprimés, afin de ne pas mécontenter les régions du Sud[9]. Le document définitif, écrit sur du parchemin, est approuvé et signé le 4 juillet par 56 délégués réunis à l'Independence Hall de Philadelphie[10]. La Déclaration est ensuite envoyée à l’imprimerie pour être largement diffusée.

La Déclaration d'indépendance est un texte révolutionnaire car elle entérine la rupture avec la métropole britannique. Inspirée par la philosophie des Lumières et de la pensée de John Locke, elle a une portée universelle en affirmant que les Hommes sont libres et égaux. Le document énonce le droit des peuples à se rebeller lorsque le contrat qui unit un gouvernement à ses sujets est rompu. La portée de la Déclaration ne se limite pas à l'histoire américaine puisqu'elle influencera la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et les leaders indépendantistes du XXe siècle.

Nouvelles institutions

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La période de la Guerre d’indépendance est celle des expériences politiques : il s’agit pour les fondateurs d’élaborer des institutions républicaines et démocratiques. Le premier bouleversement est la naissance de 13 États indépendants de Londres. L'indépendance crée un vide institutionnel : dès avril 1775, les agents britanniques sont évincés de leurs fonctions. Des gouvernements fantômes (Shadow government) sont constitués dans chaque état, reliés par les comités de correspondance.

Chaque État rédige une constitution et met en place ses institutions et sa politique. La constitution du Massachusetts servira de modèle à la constitution américaine ; les constitutions du Maryland, du Delaware et de Pennsylvanie sont rédigées par des Conventions élues par le peuple. Chaque système prévoit deux assemblées et des élections annuelles, en vertu du principe démocratique. Dans une majorité d'État, le suffrage censitaire est choisi pour les élections[11]. Seuls les propriétaires de 50 acres peuvent voter. Des déclarations des droits sont également adoptées dans 10 États.

La Confédération américaine

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Les articles de la confédération (1781)

Afin d’unir les 13 états dans un cadre commun, les Pères fondateurs rédigent un texte national, les « articles de la Confédération ». Il fut rédigé à la hâte et son élaboration souleva des oppositions entre les tenants d’un état central relativement fort et les partisans d’une autonomie importante des états fédérés. Les premiers furent d’abord appelés « nationalistes » et formeront plus tard le camp des « fédéralistes ». En novembre 1777, les articles de la Confédération étaient prêts à être ratifiés par les États, processus qui ne s’acheva qu’en 1781 : ce retard s’explique par les nombreux débats autour du texte, notamment sur les questions de l’expansion vers l’ouest, la représentation des états et des Noirs dans le suffrage. À partir de 1781 siège un nouveau Congrès, en remplacement du Second Congrès continental. Cependant, les membres de la nouvelle assemblée ne changent guère. Les domaines de compétence du Congrès sont peu étendus : postes, poids et mesures, monnaie, citoyenneté. Pour les « nationalistes », le pouvoir central est trop faible. Les États ne sont pas contraints de payer des taxes à la confédération nationale[12], ce qui pose de graves problèmes pour mener la guerre contre l'Angleterre. Chaque État agit selon ses intérêts dans un contexte de guerre.

Les États sont jaloux de leurs prérogatives, les conflits entre eux sont nombreux, portant notamment sur des questions de commerce et de droits de douane. Beaucoup sont très endettés en raison de l'effort de guerre. Le Congrès n'a aucun pouvoir de cœrcition sur les États, ne parvient pas à obtenir d'eux des ressources, et les États considèrent pour la plupart leur constitution et leurs lois comme supérieures aux articles. Les articles sont inopérants, mais toute modification requiert l'approbation de tous les États, ce qui semble impossible. Des rivalités entre les membres de la Confédération naissent sur les territoires de l’Ouest. L'agitation sociale menace également la jeune République.

Après l'échec d'une convention réunie à Annapolis, dans le Maryland, pour régler les problèmes commerciaux, la Virginie propose la réunion d'une convention pour amender les articles de la Confédération.

La guerre d'indépendance

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Carte des batailles de Lexington et Concord, siège de Boston

Les premiers affrontements armés entre les troupes britanniques et les milices américaines se déroulent le 19 avril 1775 à Lexington et Concord, deux localités situées à l'ouest de Boston. Le général et gouverneur militaire Thomas Gage envoya des soldats capturer les meneurs John Hancock et Samuel Adams. Leur mission était de mettre la main sur les munitions et les armes rassemblées par les colons. Grâce au renfort des minutemen, les Anglais sont mis en déroute et doivent se replier sur Boston. La première bataille de la guerre d'indépendance se solde par plusieurs centaines de morts.

Les insurgents mettent ensuite le siège autour de la ville de Boston (19 avril 1775 – 17 mars 1776). Leur nombre atteint rapidement les 20 000[13] ; ils sont dirigés par le général Artemas Ward. Le 25 mai 1775, les forces anglaises enfermées dans la ville reçoivent des renforts par l’Atlantique et trois nouveaux généraux (William Howe, John Burgoyne et Henry Clinton). Le 14 juin, le Second Congrès continental établit officiellement une armée continentale afin de regrouper les forces des treize colonies. Le lendemain, George Washington est choisi pour en assurer le commandement. Le 16 juillet 1775, 1 200 Américains commandés par le colonel William Prescott, investissent Breed's Hill, une colline qui surplombait Charlestown et l’est de Boston. Le lendemain, le général William Howe, à la tête de 2 500 soldats prend la position : c’est la bataille de Bunker Hill qui se solde par de nombreuses pertes anglaises et par la fuite des Américains. Thomas Gage est remplacé par William Howe.

Le 23 août 1775, George III proclame les treize colonies en état de rébellion. Les Américains organisent le recrutement de volontaires pour l'armée continentale. Ils envoient des lettres aux Canadiens en espérant obtenir leur soutien. Pendant l’hiver 1775 — 1776, les Américains placent des pièces d’artillerie au fort Ticonderoga à Boston. Le 17 mars 1776, le siège est levé à la suite du repli des Anglais à Halifax en Nouvelle-Écosse.

Pendant le siège de Boston, le Congrès décide de deux expéditions en vue de s'emparer du Canada : si Montgomery est victorieux à Montréal, les Américains perdent devant Québec et doivent se retirer en 1776.

En 1776 s'ouvre un nouveau théâtre d'opérations militaires dans les régions du centre. La Bataille de Long Island, également connue comme la Bataille de Brooklyn, s’est déroulée le 27 août 1776 dans le sud de New York. Cette ville était en effet un camp retranché de l'armée continentale fortifié par George Washington et Charles Lee au début de 1776[14]. Le 29 juin 1776, une centaine de navires britanniques viennent se concentrer dans la baie de New York[14]. Un corps expéditionnaire formé de plusieurs centaines de bâtiments, de 10 000 marins et 32 000 soldats débarquent sur Staten Island[14]. Le 22 août, l’amiral Richard Howe, commandant en chef des forces britanniques, ordonne à ces troupes de faire mouvement. Le soir du 29 août, George Washington décide d'évacuer les troupes de Long Island en direction de Manhattan. Le 30 août, les Britanniques dépassent les fortifications des Hauts de Brooklyn et s’aperçoivent que l’ennemi a disparu. Les patriotes américains se retirent de Manhattan jusqu'en novembre. New York redevient une possession britannique et le reste jusqu’en 1783. De nombreux loyalistes y résident pendant la guerre.

 
Emanuel Leutze, Washington traversant le Delaware, (1851)

Au cours de la bataille de Trenton (26 décembre 1776) dans le New Jersey, George Washington fait passer le Delaware à ses troupes qui élimine une garnison de mercenaires allemands à la solde des Britanniques. Les offensives se poursuivent par la bataille de Princeton en janvier 1777 qui consacre une nouvelle victoire américaine. Cornwallis dut abandonner ses postes du New Jersey et ordonna à son armée de battre en retrait dans le Nouveau-Brunswick, au Canada. Les Américains firent de nombreux prisonniers, ce qui encouragea de nombreux hommes à s’engager dans l’armée continentale.

En 1777, les troupes britanniques du général Howe décident de prendre la ville de Philadelphie en Pennsylvanie, qui était alors le siège du congrès continental. Le débarquement de 15 000 soldats anglais eut lieu en août 1777 sur la rive nord de baie de Chesapeake. George Washington plaça ses troupes entre Philadelphie et les armées britanniques : l’affrontement eut lieu à Brandywine, le 11 septembre 1777. Les Anglais sortent victorieux de la bataille. Ils poursuivent leur offensive vers Philadelphie.

Face à l'avancée britannique, le Congrès décida de quitter Philadelphie pour York (Pennsylvanie) puis Baltimore (Maryland). Plusieurs batailles opposèrent les Américains commandés par George Washington aux troupes britanniques en Pennsylvanie. Après avoir investi Philadelphie en septembre 1777, les Britanniques concentrèrent 9 000 hommes à Germantown, que Washington ne réussit pas à vaincre (4 octobre 1777). L'armée américaine se retire à Valley Forge où elle séjourne du 19 décembre 1777 au 19 juin 1778. L'hiver rigoureux fait des milliers de victimes parmi les soldats.

 
John Trumbull, La reddition du général Burgoyne (1822)

Parallèlement aux opérations menées dans le centre du pays, les Anglais envahirent la Nouvelle-Angleterre depuis le Canada à partir de juin 1777. Après une série de heurts les opposant aux miliciens américains, les Anglais doivent se rendre au général de division Horatio Gates le 17 octobre 1777 (à la suite de la deuxième bataille de Saratoga). Cette victoire américaine incite la France à entrer en guerre contre la Grande-Bretagne en 1778, faisant basculer le rapport de force. L'Espagne entre en guerre en 1779. L’engagement français avait consisté jusqu'ici en des aides financières et matérielles. Animés par un désir de revanche sur l'Angleterre depuis la guerre de Sept Ans, Paris envoie des troupes en Amérique pour soutenir les insurgés ; il faut enfin souligner que Benjamin Franklin, petit artisan devenu émissaire américain en Europe, traversa l'Atlantique en hâte sur un bateau de pêche pour convaincre Louis XVI de s'engager dans le conflit (l'Angleterre ayant conquit les territoires français au Canada).

Les Anglais abandonnèrent Philadelphie pour protéger New York, exposée à l'armada française de Charles Henri, comte d'Estaing. Dès le mois suivant, le Congrès revenait à Philadelphie. Washington poursuivit les Anglais dans leur retraite et remporta la bataille de Monmouth dans le New Jersey (28 juin 1778).

Londres élabora une nouvelle stratégie qui consistait à prendre les colonies du sud en comptant sur le ralliement des loyalistes américains. À la fin de l'année 1778, la flotte anglaise s'empara de Savannah en Georgie. Le général de division Benjamin Lincoln allié aux forces françaises du comte d'Estaing attaquèrent Savannah en septembre 1779 sans remporter la victoire. D'Estaing rentra ensuite en France. Le siège de Charleston (Caroline du Sud, mai 1780) par les navires britanniques du général Clinton tourna à l'avantage des Anglais. Alors que Clinton partit pour New York, le général Charles Cornwallis devait achever la conquête de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud. Le 16 août 1780, il vainquit le général Horatio Gates à Camden (Caroline du Sud). Les Américains reprirent l'avantage aux batailles de Kings Mountain (7 octobre 1780) et de Cowpens (17 janvier 1781). La bataille de Guilford Courthouse (mars 1781 Caroline du Nord) fut indécise et Cornwallis finit par se retirer à Wilmington (Caroline du Nord). Ensuite, il se dirigea vers le nord et fortifia une position à Yorktown, sur les bords la baie de Chesapeake.

À l'ouest des montagnes Appalaches, George Rogers Clark prit le fort anglais de Vincennes (Indiana) en 1779. Les Américains étaient harcelés par les raids de la confédération des Iroquois. Washington envoya une expédition menée par John Sullivan sur les marges occidentales de la Pennsylvanie et de l'état de New York.

La bataille de Yorktown fut déterminante (été 1781) : les soldats américains, aidés des miliciens de Virginie et des forces françaises, obligent Cornwallis à se rendre. Par la suite, les batailles se déroulent sur mer et coûtent très cher aux Britanniques.

 
Benjamin West, Traité de Paris, 1783

Avec le renvoi de Lord North et la lassitude, l'Angleterre décide de mettre un terme au conflit. En février 1782, le Parlement de Londres vote la fin de la guerre et un traité préliminaire est signé en mars. Le traité de Paris (3 septembre 1783) est signé entre Américains et Britanniques ; il reconnait l'indépendance des États-Unis d'Amérique, dont la frontière occidentale est le fleuve Mississippi. Le traité de Versailles est signé entre la Grande-Bretagne et les alliés européens : l'Espagne récupère la Floride. La France reprend ses comptoirs en Inde, au Sénégal et quelques îles aux Antilles.

Bilan et répercussion de la guerre d'indépendance

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D'après selon J. P. Greene[15]le bilan de la période s'élève à 25 000 morts, essentiellement à cause de la guerre. Sur un plan économique, la guerre d'indépendance provoqua une chute de la production ; celle-ci ne retrouve son niveau d’avant la guerre qu'en 1790[16]. Aux États-Unis, la situation a également eu pour conséquence une forte inflation. À l'étranger, le déficit budgétaire du royaume de France se creusa : la question de l'impôt devient en 1788 — 1789 le sujet qui déclenchera la Révolution française. En Irlande, le mouvement républicain et patriote dirigé contre la domination anglaise s’inspire des révolutionnaires américains[17]. Dans les Antilles anglaises, circulent des pétitions qui mettent en avant des revendications déjà anciennes. L'esprit républicain se diffuse sans parvenir à remettre fondamentalement en cause la société esclavagiste[18].

La période confédérale (1781 — 1787)

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Les États-Unis des années 1781 — 1787 sont régis par les Articles de la Confédération (voir plus haut). Cependant, les débats idéologiques entre fédéralistes et antifédéralistes finissent par aboutir à la rédaction d'une Constitution, qui renforce le pouvoir central.

La période est également marquée par l'agitation sociale dans le contexte de l'après-guerre : l’inflation et la dévaluation du dollar ruinent de nombreux fermiers qui finissent par se rebeller. La révolte de Shays est menée par une milice de 1 200 hommes[19] sous la conduite de Daniel Shays. L'insurrection est finalement matée par le gouvernement en février 1787. Mais l'agitation sociale provoque parmi les élites un sentiment de peur ou tout au moins de méfiance à l’égard du peuple. La révolte de Shays sert de prétexte aux fédéralistes pour accroître les prérogatives du pouvoir central : pour cela, il faut réviser les Articles de la Confédération.

La Constitution américaine devait remplacer les Articles de la Confédération. Elle fut discutée et rédigée par l'assemblée des 55 représentants élus par les assemblées des États du 25 mai au 17 septembre ; les débats furent passionnés à propos du poids politique assigné à chaque État. dans le processus législatif. Les divergences étaient également marquées sur le pouvoir des États fédérés et sur l’esclavage. Deux groupes de députés s'opposaient : les antifédéralistes menés par Thomas Jefferson, R.H. Lee et George Mason ; les fédéralistes comptaient dans leurs rang Alexander Hamilton et Samuel Adams. Au final, seuls 39 représentants sur 55 signèrent le texte[20]. La Constitution devait ensuite être approuvée par une majorité d'États. Le processus de ratification fut long et difficile : la ratification au niveau national exigeait en effet une majorité des ¾ des États fédérés ; cette majorité est obtenue le 21 juin 1788[21].

  1. Seule la Géorgie n'envoya pas de délégué, lire Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, (ISBN 2350300153), p.68
  2. 2,0 et 2,1 Greene, Evarts Boutell, The Foundations of American Nationality, American Book Company, 1922, p.434
  3. Miller, Marion Mills, Great Debates in American Hist: From the Debates in the British Parliament on the Colonial Stamp, Current Literature Pub. Co, 1913, p.91
  4. Cogliano, Revolutionary America, 1763 — 1815 p. 113 ; Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.68
  5. N. Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ?, 2005, p.25
  6. Guy Richard, Européens et espaces maritimes au XVIIIe siècle, éditions du Temps, Paris, 1997, (ISBN 2842740068)p.139
  7. Committee of Five : John Adams, Roger Sherman, Benjamin Franklin, Robert Livingston et Thomas Jefferson
  8. Claude Fohlen, Thomas Jefferson, 1992, p.31
  9. Claude Fohlen, Thomas Jefferson, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p.31 — 32
  10. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, (ISBN 978-2-35030-015-3), page 69
  11. sauf dans le Vermont où le suffrage masculin blanc est instauré dès le début ; lire Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.72
  12. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p.50
  13. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.78
  14. 14,0 14,1 et 14,2 François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2005, (ISBN 2213618569), p.32
  15. J. P. Greene (dir .), The American Revolution, University Press, New York, 1987, cité dans Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.98 et 125
  16. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.106
  17. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.100
  18. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.102
  19. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.107
  20. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.110
  21. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, p.114

Bibliographie et sources pour ce chapitre

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