Recherche:Les fonds patrimoniaux des bibliothèques publiques/Désinfection
L'origine d'une infestation peut être due à une inondation brutale, à une infiltration progressive suite à la porosité d'un mur, ou d'une mauvaise aération du local. La désinfection et la désinsectisation sont des méthodes curatives assez lourdes qui ne sont pas sans effets secondaires sur les documents. Il convient donc d'y recourir avec prudence. Toute opération de ce type doit également s'accompagner d'une étude approfondie des causes de l'infestation et assainir les locaux si besoin est avant de remettre les collection en place.
Traitement des collections
modifierLorsque la contamination est constatée (de visu, ou après mise en culture pour les cas litigieux), la désinfection peut être envisagée. Cependant, si les ouvrages sont mouillés, il faudra d’abord effectuer un séchage complet, car la la désinfection ne se pratique que sur des livres secs. On peut donc attendre qu’ils sèchent, ou si leur nombre est trop important, on peut pratiquer la congélation suivie de lyophilisation (cependant, les photographies sur papier, les films, cassettes et K7 cédéroms, ne supportent pas ce traitement agressif, tout comme les reliures en peau, en parchemins, et certains brochages).
Une fois les livres secs, on peut commencer la décontamination. Il y a alors deux possibilité : soit l'infestation est maitrisable, soit elle est trop importante. Dans le premier cas, il faut mettre en place une surveillance régulière de la qualité de l'environnement, et procéder à un nettoyage manuel des locaux. Dans le deuxième cas, il faut procéder à une désinfection de masse. Il faut donc mettre les livres dans des cartons, et les apporter à une entreprise qui la pratique. Elle est réalisé par aspersion d'un gaz, l'oxyde d'éthylène. Il s'agit d'un gaz aux propriétés insecticides, fongicides, bactéricides et sporicides, avec un très bon pouvoir de pénétration. Ce gaz ne convient pas aux plastiques, ni à certaines résines acryliques. L'oxyde d'éthylène est toujours employé en mélange avec un autre gaz : azote, fréons, gaz carbonique. Ce traitement est un traitement de masse puisqu’il est réalisé dans de grands autoclaves (5 m3 voir 50 à 100 m3). Il ne dure qu'une journée (6 h de contact, suivies de plusieurs "rinçage" à l'air pour évacuer le gaz) suivie de 48 h dans un endroit aéré pour achever la désorption.
L'emploi de ce gaz comporte de graves inconvénients : inflammable et explosif quand il est pur, toxique, cancérigène et mutagène, polluant. Il y a donc des normes strictes de sécurités à suivre. L'usage de ce produit largement utilisé dans les années 1970-80 tend donc à se réduire, et d'autres méthodes sont à l'étude. Le site de la BnF en consigne les résultats.
Désinfection et désinsectisation des locaux
modifierLa désinfection des locaux est réalisée selon des méthodes chimiques. La première concerne le traitement global d'une pièce par dispersion dans l'atmosphère d'un produit contenant du formaldéhyde. Seulement, c’est un produit hautement toxique. Il convient donc de condamner l'accès au local le temps que l'opération soit terminée par une équipe spécialisée. Ensuite, il est conseillé de pratiquer un traitement insecticide par application manuelle, au pinceau ou par pulvérisation d'un liquide ou d'une laque sur les points de passage et les refuges des insectes : plinthes, fentes, anfractuosités et recoins divers. Une fois le local assaini, les collections peuvent être replacées.