Recherche:Les fonds patrimoniaux des bibliothèques publiques/Matières
Il n’est pas question de traiter dans le détail de l'histoire des différents support de l'écrit, de l'image, du son,..., mais d'indiquer et d'expliquer les dégradations qui leur sont propres.
Papier
modifierLe papier est le matériau qui présente les plus grandes disparités, aussi est-il nécessaire de distinguer les bons papiers, fabriqués avant le XVIIIe siècle, des très mauvais papiers du milieu du XIXe siècle.
Le bon papier, fabriqué à base de chiffon, est un matériau souple, opaque et résistant à la tension. Il doit ses qualités au longues fibres de cellulose qui le composent. Ces fibres se dégradent avec le temps sous l'effet de réactions d'oxydation et d'hydrolyse. Celles-ci rendent le papier jaune et friable, elles se produisent naturellement mais sont favorisées par l'environnement (lumière, chaleur, humidité, acidité). Le papier ancien a généralement reçu une forte charge basique, les chiffons qui le composent étant traités dans un bain de chaux. Ce papier est donc protégé contre l'acidité.
Les plus mauvais papiers à base de bois sont composés pour partie de fibres de cellulose très courtes, pour partie de polymères appelés "hémicellulose" qui altèrent les qualités du papier. Ils ont été encollés avec du cellophane, acide, et blanchis au chlore, acide également ; enfin, ils présentent des charges de lignine, molécule présente dans le bois qui n'apporte aucune qualité au papier mais noircit à la lumière. Ces papiers sont donc extrêmement fragiles.
Pour mémoire, les papiers contemporains sont meilleurs - lignine, cellophane, chlore ont été supprimés. Il est même possible de produire des papiers à base de pâte de bois atteignant la qualité des papiers anciens : ce sont les papiers permanents (norme ISO 11108-1996). Dans certains pays, tels les USA, une partie du tirage des livres - destiné aux bibliothèques - se fait sur de tels papiers.
Parchemin et cuir
modifierFilms et gélatine
modifierSupports audio-visuels
modifierEncre et pigments
modifierTableau comparatif
modifierUn document patrimonial est généralement composé de différentes matières présentant des qualités différentes. Les fragilités du document dans son ensemble sont déduites d’après les règles - de bon sens - suivantes :
- Cumul des défauts
- Maillon faible : la sensibilité à la lumière - ou à l'acidité - d'un document est celle de la matière la plus sensible le composant
- Le conflit des matières : ce principe se vérifie principalement pour l'hygroscopicité : il y a conflit de matières dans un manuscrit en parchemin relié en cuir. Une forte humidité fera gonfler le parchemin et le cuir, qui ne gonflera pas, étant très peu hygroscopique, finira par craquer. Mais les autres facteurs de dégradation peuvent être concernés : conflit entre une matière acide et une matière sensible à l'acidité, entre une matière abrasive et une matière sensible à l'abrasion...