Recherche:Néo-Quenya/Orthographe et phonologie/Phonologie 1 : les 16 consonnes de base
Bien. Attaquons sans plus tarder la phonologie de base du néo-quenya fauskangerien.
Je crois que le néo-quenya fauskangerien possède 24 consonnes fondamentales, plus 12 ajouts qui ne sont pas tous des consonnes. Je détaillerai ici les 16 premières, en me basant sur le tableau des tengwar.
Note sur le tableau : les colonnes (I - IV) sont les séries, ou témar en quenya ; les lignes (1 - 9) sont les grades, ou tyeller.
Je vais donc parcourir les 16 premières consonnes du néo-quenya fauskangerien, grades par grades, soit quatre lignes du tableau.
Grade 1 : occlusives sourdes
modifierUne consonne occlusive est une consonne produite par un brusque relâchement de la pression de l'air, comme t ou d, où l'air est comprimé contre les incisives avant d’être relâché. Une consonne sourde, comme t, s'oppose à une consonne voisée, comme d. Contrairement aux consonnes sourdes, les consonnes voisées font vibrer les cordes vocales. Appliquez-vous à prononcer t et d, et vous comprendrez.
Série I : Tinco, le métal
modifierChaque tengwa est identifié par un nom, qui est un mot en néo-quenya fauskangerien. Voici Tinco, métal, qui correspond à la lettre T.
Série II : Parma, le livre
modifierParma correspond à la lettre P.
Série III : Calma, la lampe
modifierCalma correspond à la lettre C.
En Quenya, la transcription latine C se prononce K. On dit donc Kalma ! |
Série IV : Quessë, la plume
modifierQuessë correspond à la lettre QU.
Comme pour le mot Quenya, ici, QU est la transcription latine de CW. |
Toutefois, comme on l'a vu avec Calma, C se prononce K. On a donc KWESSË.
En Quenya, le tréma ¨ signifie de la lettre se prononce. |
On ne dit donc pas KWESS mais KWESSÉ.
Je décide que tous les e en fin de mot ont un tréma, ainsi que ceux devant un a : ëa.
Grade 2 : occlusives voisées nasalisées
modifierBien, ce n’est pas si dur, non ? Voici a présent les consonnes voisées, le pendant du grade précédent (chaque consonne du grade 2 se rapporte à la consonne du grade 1 de même série). Elles sont ici nasalisées, c'est-à-dire prononcées "avec le nez", donc d devient nd. En fait, d, b, g et gw (les pendants voisés de t, p, c et qu) n'existent pas en Quenya. Ils sont toujours nasalisés, et deviennent donc nd, mb, ng et ngw.
Ces consonnes nasalisées sont considérées comme un seul son ! |
On a donc ND et pas N + D !
Série I : Ando, la porte
modifierAndo correspond à la lettre ND.
AN prononcé comme dans français n'existe pas en quenya. On a A-ND-O, et non pas AN-DO. |
D'où l'utilité de lire directement les tengwar, qui marquent "A + ND + O".
Série II : Umbar, le destin
modifierUmbar correspond à la lettre MB.
Série III : Anga, le fer
modifierAnga correspond à la lettre NG.
Série IV : Ungwë, la toile (d'araignée)
modifierUngwë correspond à la lettre NGW.
Grade 3 : fricatives sourdes
modifierLes fricatives sont des consonnes qui sont prononcées avec une sortie d'air réduite, comme f. Cet air frotte alors contre diverses parties de l'appareil expiratoire. Elles peuvent évidemment être sourdes (f) ou voisées (z). Toutefois, les lettres représentées par le grade 4 sortent de ce schéma : par exemple, le si 3-I représente le son f, 4-I représente quant à lui nt. Nous verrons cela plus bas.
Série I : Thúlë, l'esprit
modifierThúlë correspond à la lettre TH, ou S. On voit d'ailleurs souvent le TH remplacé par un S, puisque je le rappelle, TH correspond à un seul son.
En néo-quenya fauskangerien, un accent sur une lettre signifie qu'elle est allongée. Ici, prononcez S-u-u-l-ë. |
Série II : Formen, le Nord
modifierFormen correspond à la lettre F.
Note : pour ceux qui voudrait sur-généraliser la règle : rm est constitué de 2 sons, R + M ! Tout comme E + N. D'ailleurs, men se prononce comme l'anglais men.
Série III : Harma, le trésor, et Aha, la rage
modifierHarma, ou Aha, correspondent à la lettre H. Le son correspondant est le phonétique [x], appelé consonne fricative vélaire sourde. C'est le [ch] de l'allemand Bach ou de l'écossais Loch, ou la jota espagnole. Il existe plusieurs H en début de mot, et seule l'écriture en tengwar permet de différencier leur prononciation. Au milieu d'un mot, on ne trouve que Aha.
Série IV : Hwesta, la brise
modifierHwesta correspond à la lettre HW. Le son correspondant est difficile à produire. Commencez par articuler un W normal (comme pour dire ouais → wais). Ensuite faites-le en soufflant (commencez avec les lèvres en o, puis ouvrez la bouche pour sortir le son w => hhhwais). Et bien maintenant, faites le même chose en collant l'arrière de votre langue contre le fond de votre palais. Pas simple, non ?
Grade IV : fricatives nasalisées
modifierDernier grade, un peu particulier. On retrouve le côté nasalisé des lettres nd, mb, etc ..., mais les fricatives ne se voient plus vraiment.
Série I : Anto, la bouche
modifierAnto correspond à la lettre NT.
Série II : Ampa, le crochet
modifierAmpa correspond à la lettre MP.
Série III : anca, la mâchoire
modifierAnca correspond à la lettre NC.
Série IV : unquë, le creux
modifierUnquë correspond à la lettre NQU.
Souvenez-vous : NQU est une transcription de NKW, et représente un seul son ! |
On récapitule
modifierEt voilà ! Les 16 consonnes de base sont donc :
- T / P / C / QU (t / p / k / kw) ;
- ND / MB / NG / NGW (ŋd / ŋb / ŋg / ŋgw) ;
- TH / F / H / HW (s / f / [x] / hw) ;
- NT / MP / NC / NQU (ŋt / ŋp / ŋk / ŋkw).
Et vous avez également appris ici que :
- un tengwa, même s'il fait trois lettre en transcription latine, ne représente QU'UN SEUL SON ! ;
- un tréma sur le e (en fin de mot ou devant un a) est obligatoire, et il se prononce alors é ;
- les nasales françaises AN, EN, IN, ON et UN n'existent pas en Quenya ! De même qu'un D solitaire ou qu'un B solitaire (on a ND ou MB) ;
- un accent sur une voyelle (á, é, í, ó, ú) la rend longue. Pour vous entraîner, prononcez-les deux fois, puis réduisez la deuxième voyelle d'environ 1/3.
À bientôt pour la suite !