Recherche:Populisme & Biopolitique
Populisme & Biopolitique est une recherche politique d’Alexandre Gilbert, sur l’évolution du biopouvoir à l’heure des réseaux sociaux.
Problématique
modifierPour Michel Foucault, la biopolitique est le pouvoir d'intervenir dans la vie biologique des individus (dans le sens même de zoé, ou « vie nue »). Giorgio Agamben analyse le camp comme « l'espace biopolitique le plus absolu », dans la mesure où l'homme y essaie de réduire l'homme à une pure « vie nue ».
« Est sacrée à l’origine, c’est-à-dire exposée au meurtre et insacrifiable, la vie dans le ban souverain. Et la production de la vie nue devient, en ce sens, la prestation originaire de la souveraineté. Le caractère sacré de la vie que l’on tente aujourd’hui de faire valoir, comme droit humain fondamental contre le pouvoir souverain, exprime au contraire, à l’origine, l’assujettissement de la vie à un pouvoir de mort, son exposition irrémédiable dans la relation d’abandon. (Giorgio Agamben)[1] »
Nous analyserons comment l’esthétique nazie du cinéma de Leni Riefenstahl, la vision post-analytique de Nina Krajnic et la pensée de Léo Bersani s’articulent autour de la pulsion épistémophilique.
Leni Riefenstahl, Homo sacer & Vie nue
modifier« Dès 1933 avec Victoire de la Foi, Leni Riefenstahl a mené assez loin les paramètres du film de propagande politique en ne le cantonnant pas aux discours politiques, c’est-à-dire en sortant des codes des bandes d’actualités. Je suis tenté de te dire qu’aujourd’hui, tout le monde reprend ces codes de Leni Riefenstahl. Et la propagande ne concerne pas que les extrêmes. Jusqu’à présent, on n’en reprenait que la technique : essentiel du discours, alternance de plans, etc. Les « copier-coller » esthétiques n’avaient été utilisés jusque-là que par d’autres dictatures (U.R.S.S., Chine ou plus récemment la Corée du Nord) ou dans la parodie (faux film de propagande dans Starship Trooper de Paul Verhoeven)… Cela dit, je comparerais plus Breitbart News (pour y avoir du coup jeté un œil) à de la propagande vraiment crasse type Der Stürmer (le journal antisémite dirigé par Julius Streicher) ou au journal officiel du NSDAP, le Völkischer Beobachter. (Lilian Auzas)[2] »
Nina Krajnik & le ban souverain
modifierLa psychanalyste et philosophe slovène, Nina Krajnik, est la fondatrice de l’Association slovène de psychanalyse l'ancienne et de l’Institut Achéron de Ljubbljana.
« L’apologie de Leni Riefenstahl et de Leibach est-elle une négation, une perversion, une fétichisation des arts, un manque imaganinaire d'objet réel ou un sinthome ?All these definitions are a great launch of the questions on totalitarianism and arts. My first question regarding this topic would be: Is “an artist” who supports the holocaust really an artist? Because the art in the most “artistic sense” means moving astray from the signifiers of our own time, our own place, also from our language and our world. Art in the most proper sense is the same as an invention. Riefenstahl’s cinematography, on a contrary, was made as a propaganda. Today we might say that it was made as a commercial, which has to be aesthetically developed, in order to be effective. Laibach, on the other hand, appeared as the opposition to the establishment, as a parody of Nazism and communism. It emerged as the critic of the dominant ideology at the time of democratic movement in Slovenia, just before the collapse of Yugoslavia. It was often misunderstood. It created an enigma, because it went against its time and place. But this position radically changes when we move Laibach from the Yugoslavian socialism of the 80’s into the global capitalism of the year 2017. Today Laibach is precisely what you are saying. It sells whatever the consumer wants to see in it – totalitarian phantasies, fetishisation, subversivness, radicallity, negation, etc. Once you have capitalism on your side, you can sell anything. Capitalism can sell communism in a heartbeat. Žižek is also a good example of that. Nothing worse than the conservative avant-gardes or the beautification of the wrong causes[3]!. »
Léo Bersani, epistémohilie & pulsions rétives
modifier« « You can grab them by the pussy » disait le futur président américain en campagne, évoquant les avantages de la célébrité et la fascination qu’elle entretenait sur les femmes. Oubliez l’agresseur sexuel misogyne. Le président américain est un nouvel homme. Il ne jurerait donc plus que par la psychanalyse voir par la French Theory. Pour preuve. Julia Hahn, 25 ans, ancienne assistante de Stephen Bannon, fondateur du site Breitbart est à présent l’actuelle assistante de Donald Trump et depuis déjà un an. Rien d’étonnant pour le New Yorker, qui nous rappelle qu’à Washington DC, les stagiaires connaissaient mieux les subtilités du pouvoir que les gouvernants eux même. Ceux qui suivent West Wing, 24H, Homeland et Designated Survivor s’en doutaient un peu. Julia Hahn a passé sa thèse de philosophie à l’université de Chicago, sur les intersections entre la psychanalyse et la philosophie foucaldienne selon Léo Bersani, dans son livre : « Le Rectum est-t-il une tombe (Is the Rectum a grave ?) : Pour résumer, Bersani rejette est le seul représentant des Gender studies à refuser la vision normative d’une sexualité marginale propre aux homosexuels chez Michel Foucault mais rejette aussi la vision de Freud selon laquelle la pulsion de mort résiste aux transformations sociales pourtant ils se rejoignent selon lui. Pour Freud, la sexualité n’existe pas et pour Foucault, elle n’est pas une « poussée rétive ». Lacan les réconcilie en affirmant que « l’amour est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. » Julia Hahn est catégorique. La pensée de Léo Bersani est « Hugely » transformational. Si vous étiez inquiets des passages en force ponctuels du président orange aux petites menottes, il est entre de bonnes mains. (Info à prendre avec des gants)[4]. »