Recherche:Pastech/242-1 Éclairage urbain électrique
Cette page rentre dans le cadre du projet PAradigmes, Sociétés et TECHnologies (PASTECH) du Projet Pluridisciplinaire d'initiation à l'ingénierie 4 (P2i-4) : L'énergie sous toutes ses formes de l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon). Ce projet a pour vocation de faire découvrir les différentes étapes et les différents enjeux qui amènent un objet technique à devenir central dans la société et à s'instituer en tant que paradigme. Cela passe bien entendu par une étude de l'histoire des techniques, mais également des enjeux économiques, sociaux, géopolitiques, … qui font des sujets PASTECH des sujets variés et approfondis dans la production et la transformation d'énergie.
Introduction
modifierAujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville. En moyenne, on estime que la nuit constitue la moitié de notre temps. Se pencher sur l’importance de l’éclairage urbain et les enjeux qui en découlent paraît alors essentiel. Il faut aussi le mettre en lien avec nos usages de la ville nocturne[1].
Par définition, l’éclairage urbain représente toute forme d’éclairage extérieur fixe d’un espace public. Son installation est fondée sur des normes et des exigences environnementales et économiques. L’éclairage urbain public possède de multiples objectifs comme sécuriser, permettre une vie nocturne, valoriser le patrimoine. Son rôle s’étend de plus en plus vers un urbanisme lumière (scénographie, aspects perceptifs et signalétiques). Comment s'est-il développé ? Nous nous sommes penchés sur la croissance de l’éclairage urbain électrique et ses raisons, jusqu’aux tendances actuelles[2].
Croissance de l'éclairage urbain électrique pour la sécurité
modifierDes techniques en constante évolution
modifierEn 1878, lors de l'exposition universelle de Paris, apparaît pour la première fois un éclairage urbain électrique sous la forme de lampes à arcs électrique sur plusieurs places et avenues. Il présente cependant de nombreux défauts tels que l’oscillation du point lumineux ou encore le changement permanent de couleur. À la différence de l'éclairage au gaz, qui était bien ancré depuis près d'un siècle, ce nouveau système peinera à se répandre uniformément.
Un an après apparaît la lampe à incandescence, plus stable, mais cette technologie nouvelle est trop consommatrice pour un rendement lumineux trop faible. Il faudra donc attendre son évolution pour voir entre 1910 et 1940 un travail d'électrification des villes à grandes échelle. Ainsi, en 1928, 16% des réverbères de Paris fonctionnent à l'électricité puis 70 % 11 ans plus tard. Néanmoins, même si l'éclairage au gaz disparaît en 1946 dans la majeure partie de la France, il subsistera encore dans quelques grandes villes, jusqu'en 1960, pour des raisons économiques.
À partir de 1930, ces lampes à incandescence sont progressivement remplacées par des lampes à décharge. En premier lieu, nous pouvons citer la lampe à vapeur de mercure haute pression, également appelée tube fluorescent, émettant une lumière blanche à teint ultraviolet qui est une des premières lampes à décharge à se démocratiser. Celle-ci est suivie assez rapidement par les lampes à vapeurs de sodium basse pression, sous forme d'ampoules longues émettant une lumière jaune-orangé. Néanmoins, il faudra attendre la fin des années 1930 pour disposer de produits réellement performants. De plus, par leur forme allongée, ces lampes ne seront pas compatibles avec les anciens lampadaires car elles apparaissent avant dans le schéma fonctionnel du lampadaire (voir ci-dessous), ce qui retarde leur installation. C'est seulement à la fin de la Seconde Guerre Mondiale que ces lampes se généraliseront totalement dans le parc de l'éclairage urbain.
Avec le développement routier et les nouvelles impositions législatives dans les années 1950, l'éclairage public se concentre davantage sur la voirie. La loi impose un certain nombre de luminaires par route ainsi qu'un niveau d'intensité lumineuse minimum à assurer pour sécuriser le réseau et éviter les accidents. Ce changement radical dans l'utilisation de l'éclairage public lié à l'automobile permet d'augmenter drastiquement le nombre de luminaires électriques et de voir ces nouvelles techniques véritablement s'imposer sur le parc français.
Parallèlement, on voit se développer les lampes à vapeur de mercure sous forme de ballons fluorescents, ainsi que de nouvelles lampes à vapeur de sodium plus évoluées. Ces deux types de lampes se verront être équipées en masse entre 1950 et 1970. Les ballons fluorescents, offrant une meilleure visibilité, seront principalement utilisés en France, en Espagne, en Italie et aux États-Unis tandis que les lampes à sodium basse pression, possédant un meilleur rendement, le seront au Royaume Uni, aux Pays-Bas et en Irlande.
À partir de 1967, des lampes à vapeur de sodium haute pression (SHP) voient le jour, avec une lumière produite bien plus agréable. Elles prendront le relais et se généraliseront rapidement dans les années 1970 car elles seront moins coûteuses que leurs prédécesseurs. En effet, avec la crise pétrolière de 1973, tous les espaces urbains, routes comme parcs, seront alors équipés d'éclairage au sodium pendant 10 ans. On ne cherche alors pas l'esthétique mais seulement l'utile[3][4].
Dans les années 1990, se généralisent les lampes à iodure métallique, plus blanches et plus esthétiques, elles sont relativement similaires aux lampes à mercure avec un meilleur rendement.
Aujourd’hui, le parc français de 11 millions de points lumineux est vieillissant : près de 40 % des luminaires ont plus de 25 ans dont 1 million de ballons fluorescents. Du fait des normes européennes 80 % du parcs aurait dû être remplacés entre 2012 et 2018. On compte actuellement 50 % de lampes à sodium haute pression, 35 % de lampes à iodure ou à vapeur de mercure et 15 % de LED. Ce vieillissement s'explique par un taux de rénovation faible : 3 % par an jusqu'en 2017 et désormais 5 %. Cependant, bien que le renouvellement se fasse lentement, pour ce qui est des nouvelles installations, 95 % d'entre elles sont réalisées à l'aide de LED et la réflexion se fait désormais sur la façon d'éclairer[5][6].
Sentiment de sécurité lié à l'éclairage
modifierLa volonté de se protéger de la peur ancestrale de l’obscurité est le principal intérêt du développement des systèmes d’éclairage depuis l’âge des cavernes jusqu’à l’âge urbain. C'est l’origine du lien entre l'éclairage public et la sécurité en ville. Aujourd’hui, l’idée que l’éclairage urbain a un effet sur la criminalité et le sentiment d’insécurité est ancrée dans l’opinion publique et fréquemment évoquée dans le domaine politique[1].
La généralisation de l’éclairage public a facilité une nouvelle activité nocturne mais aussi le repérage des proies potentielles. L’éclairage public donne une sensation trompeuse de sécurité contre les agressions. En revanche, il participe à la sécurité physique car il permet de voir les obstacles (comme, historiquement, les quais portuaires). L’amélioration de l’éclairage donne une meilleure visibilité ce qui permet aux malfaiteurs d’être vu mais aussi de mieux voir les potentielles victimes et leur vulnérabilité. Elle favorise aussi le deal de drogues et permet de fuir plus discrètement (présence de zone plus sombre).
Il faut différencier la sécurité publique du sentiment d’insécurité. Ce dernier dépend de l’image que la population se fait de son environnement de vie. Comme les données statistiques diffèrent en fonction de la localisation, il n’existe pas de lien vérifié entre l’éclairage et l’insécurité. Toutefois, l’éclairage a un impact sur le sentiment d’insécurité comme, par exemple, lors de l’exploitation judiciaire des vidéosurveillances. La sécurité publique va donc à l’encontre d'un projet de réduction de l’éclairage.
“En matière de sécurité, la lumière peut participer à une diminution du sentiment d’insécurité, mais il peut y avoir contradiction entre le sentiment et les faits d’insécurité car la lumière toute seule n’entraîne pas une réduction de la criminalité. La lumière peut être source de gêne, d’inconfort quand elle est utilisée comme un instrument de contrôle de l’espace comme dans le cas de l’éclairage complémentaire des façades des bâtiments dans les quartiers pour surveiller les trottoirs ou dans les points stratégiques dans les favelas. La lumière peut devenir un outil de répression et rendre prohibitif l’usage de certains espaces éclairés.”[7]
L’éclairage nocturne n’a cessé d’augmenter grâce aux innovations technologiques mais aussi en réponse aux attentes des habitants ayant pensé qu’un éclairage plus intense participait à la réduction de l’insécurité nocturne. Par ailleurs, plusieurs d’études, qui ont été peu publiées, ont essayé de comprendre si le fait d’éclairer plus violemment des banlieues allait diminuer la criminalité. Or, la perception visuelle se focalise sur les points lumineux. Si celui-ci est éblouissant, les zones d’ombres seront donc accentuées et le sentiment d’insécurité renforcé. Par exemple, les grands axes routiers sont suréclairés mais les immeubles sont souvent dans la pénombre. De même, les allées des parkings jusqu’aux halls ne sont pas éclairées et sont sources d’inquiétude des habitants. D'après une étude américaine sur les fréquences de crimes violents en fonction de l’heure de la journée, on observe que le poids des facteurs sociaux (heures scolaires, loisir de nuit, prépondérance du travail en journée) semble être plus important que les niveaux d’éclairage[1].
Une étude, menée à Fosses (95) sur les impacts sur la sécurité en réduisant les éclairages la nuit, montre que l'on observe nullement une hausse des cambriolages mais qu'il est nécessaire de lutter contre le sentiment d’insécurité (même si les usagers dorment !) en travaillant de manière globale sur les autres causes[8]. La conclusion est claire, la criminalité se déplace. Le fait d’éclairer un espace public ne diminue donc en rien les violences. Si on se fixe à Paris, par exemple, les vols et agressions se font surtout de jour. Il ne faut cependant pas négliger le sentiment d’insécurité car les villes se doivent d’assurer le sentiment de confort de leurs citadins. C’est d’ailleurs le rôle d’un maire qui a pour mission de veiller à la sûreté, à la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce qui comprend notamment « l’éclairage » (Article L 2212-2 - Code général des collectivités territoriales). Un éclairage attractif ludique plutôt qu’un projecteur agressif va évidemment changer la perception de l’environnement et donc du danger. Suite au rassemblement d'études internationales sur les circonstances et caractéristiques l’impact de l’éclairage sur la criminalité, une conclusion est tirée : l’éclairage a un effet bénéfique sur la criminalité. Cet effet découlerait de l’accroissement de la fierté et de la confiance des résidents des zones rééclairées[1].
L’extinction nocturne est une pratique surtout rurale qui permet de réduire les impacts énergétiques (et la pollution lumineuse) mais qui est encore plus ou moins bien acceptée par la population (sentiment d’insécurité). Par exemple, à Givors, la municipalité a décidé, après un référendum, d’éteindre toute la commune la nuit à l’exception des logements[9].
"1 français sur 5 juges sa rue mal éclairée"[10]
Sur la voirie routière et la circulation, il existe de nombreuses normes à l’échelle nationale comme à l’échelle internationale. La politique publique sur l’éclairage est basée sur la participation des professionnels du secteur se référant à ces normes techniques. Ces normes englobent également d’autres domaines : sécurité routière, écoconception, économies d’énergie, protection à l’exposition excessive des travailleurs, éclairage pour des retransmissions télévisées sportives…
Pour les voies de circulation, la norme EN 13201 impose un éclairage le plus complet et le plus homogène possible. Elle ne s’applique que sur les nouveaux travaux ce qui ne remet pas en cause la densité d’éclairage actuel sur les routes. De plus, le niveau de trafic des voies évolue régulièrement alors que l’éclairage lui ne change pas (haute intensité constante). Un réexamen régulier de la pertinence de la classe d’éclairage routière pourrait s’avérer utile pour minorer la pollution lumineuse.
D’après une expérience menée à Hambourg dans les années 1980 par le Centre d’Information de l’Eclairage (C.I.E.), la fréquence des accidents entre 18h et 6h est la même qu’entre 6h et 18h alors que le trafic est moindre. De plus, 30% des accidents ont lieu la nuit. Ces accidents nocturnes sont 3 fois plus mortels que ceux diurnes. D’après cette étude, la réduction de l’éclairage sur la chaussée aurait permis de gagner 2 millions en frais de fonctionnement mais le coût de surplus d’accidents est égal à 8 fois ce montant[11]. En outre, lorsqu’en 2007, des voleurs de cuivre ont dérobé une grande partie des câbles électriques de l’A15 (Val-d’Oise), la Direction interdépartementale des routes d’Ile-de-France n’a pas remplacé ces câbles pour des raisons budgétaires. Après avoir étudier le nombre d’accidents, ils ont remarqué que ce nombre avait baissé (30%). Ainsi, depuis 2010, une partie des autoroutes A86, A10 et A13 est plongée dans le noir.
L’éclairage n’est donc pas forcément lié à la sécurité routière. Au contraire, il donne un sentiment de sécurité aux automobilistes qui rouleraient plus vite. Ainsi, en comparant les différentes expérimentations, on obtient des effets différents voire contradictoires selon les villes, les types de délits et les méthodes d’enquêtes. Il a pu être conclu que l’éclairage peut avoir un effet positif (prévenir), neutre ou négatif (favoriser la réalisation) selon le type de délit. L’éclairage a un effet direct sur la nuit par la création d'un environnement lumineux et un effet indirect sur la population, tout comme son architecture[1].
Croissance de l'éclairage urbain électrique pour le développement économique
modifierÉvolution des technologies utilisées motivée par l'aspect économique
modifierA certains moments de son histoire, l'éclairage urbain montre une certaine inertie notamment lors de l'introduction des premières lampes électriques ou encore récemment avec le parc français vieillissant. Cette inertie est généralement expliquée par des raisons économiques, en effet, l'éclairage est très coûteux énergétiquement mais aussi en termes d’installations.
L’électricité s'implémente lentement dû à certaines difficultés d'installation d'un réseau. Dans les premières années, les technologies de lampes ne sont pas assez avancées, ont un rendement peu élevé et le coût en énergie se retrouve plus important que pour le gaz pour une moins bonne qualité d'éclairage. L'entreprise d'un renouvellement du type d'éclairage est alors un pari risqué que peu de villes sont prêtes à faire. Puis à partir de 1910, à la suite de l'évolution de la technologie et la plus forte présence de l'électricité, de plus en plus de villes commencent à effectuer la transition du gaz vers l'électricité.
Cependant on remarque que les plus grandes villes sont parmi les dernières à le faire, en effet, nombreuses d'entre elles possèdent encore des contrats avec des compagnies de gaz ce qui les empêche de changer leur mode d'éclairage ; il faudra donc attendre la fin ou la renégociation de ces contrats. C'est notamment le cas de Marseille ayant signé en 1856 un contrat liant la ville avec la Société anonyme de l'éclairage au gaz et des hauts fourneaux et fonderies de Marseille, et ne renonce donc au gaz qu'en 1928[12]. Mais aussi de nombreuses grandes villes en France ou à l'étranger comme Rio de Janeiro ou encore Londres.
On peut en effet se pencher sur des cas particuliers, il est intéressant de ne pas seulement mettre en contraste pays développés et pays en développement mais de se pencher sur la manière dont l’éclairage s’est répandu dans deux pays développés.
Si on s’intéresse à Londres et Paris, on a deux cas de figures très différents. D’un côté, à Londres, la production d’électricité est assurée par des entreprises privées dont la ville est un gros client. La gestion de l’éclairage est donc disparate, ce sont les quartiers qui décident de leur propre éclairage ce qui implique un manque d’homogénéité. De l’autre, à Paris, la gestion de l’éclairage électrique est centralisée. En effet, la municipalité gère les implantations de l’éclairage public et des lieux de production. L’apparition de l’éclairage urbain est donc uniforme mais forcément moins rapide qu’à Londres[13].
En outre, en Angleterre, une autre raison vient s’ajouter à cela, notamment à cause son industrie basée essentiellement sur le charbon au début du XXème siècle, le pays possède de grandes quantités de gaz ce qui en fait une source d'énergie bien plus rentable que l'électricité économiquement parlant, ce qui explique ainsi le retard de celui-ci en termes d'éclairage urbain.
Au cours des décennies suivantes, les changements de technologie se font plus rapidement, dès qu'un nouveau type de lampe atteint un stade de développement suffisant pour montrer un meilleur rendement et un coût de fabrication et d’installation satisfaisant. Avec toutefois de légères différences sur le choix de la technologie prédominante selon les pays et les villes en fonction de leur politique et de ce qui leur semble le plus rentable.
Le choc pétrolier de 1973 met en arrêt les changements, dû à la hausse des prix de l'énergie bloquera les investissements dans l'éclairage des industriels et des municipalités, tous les points lumineux sont équipés du même type de lampes à vapeur de sodium haute pression pendant une décennie pour limiter les au maximum les coûts.
Depuis 1990, suite à l'introduction des lampes à iodures, l'évolution de l’éclairage est de nouveau très inertielle, peu de changements sont observés dans le parc existant malgré l'apparition des LED. En effet, les lampadaires actuels prévus pour des lampes à décharge ne sont pas compatibles avec des LED, ce qui implique de devoir changer ces lampadaires pour les équiper de cette technologie or 35 % utilisent des lampes à décharge (SHP, iodures) de moins de 15 ans fonctionnant parfaitement dont il est difficile de justifier le changement. De plus, de nouvelles lampes à décharges associés à de nouveaux ballasts électroniques offrent des performances proches des LED donc changer les lampadaires existants pour des LED bien que plus efficaces énergétiquement parlant serait faussement économique[14].
Effectivement, il faudrait selon la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies ) entre 10 à 12 milliards d'euros pour moderniser le parc français ce qui représente un budget colossal malgré les économies énergétiques qu'offriraient les LED[15].
Rendre la ville vivante de nuit, moteur pour l'économie
modifierNous pouvons remarquer que les quartiers vivants sont ceux qui sont le plus éclairés. L’éclairage urbain permet de développer des activités nocturnes qui, si elles en sont privées, se retrouvent limitées. Ainsi, le travail nocturne et les sorties la nuit sont rendus possibles. Des commerces peuvent ouvrir la nuit, voir simplement plus tard le soir, ce qui est non négligeable en hiver. Les habitants sont plus à même de se déplacer dans une ville éclairée du fait du sentiment de sécurité induit.
L’éclairement a longtemps véhiculé une image de modernité, de confort. C’est une vision de la ville éclairée comme hygiénique. Cela peut permettre d’améliorer l’attractivité de la ville, ce qui peut notamment avoir des retombées économiques en développant le commerce. Par exemple, grâce au plan lumière de la ville, les fabricants ainsi que les hôtels qui désertaient Lyon après la crise de 1973 reviennent : l’économie est relancée. Selon Sophie Reculin, docteure en histoire moderne,
« Il n’y a pas d’urbanité sans éclairage public. L’éclairage permet donc aussi l’ouverture de la ville. Le développement du capitalisme a un impact sur le processus de diffusion de l’éclairage public. Car il est désormais possible de travailler ou de se divertir pendant la nuit. Dans les villes portuaires, les négociants financent volontiers l’achat de lanternes publiques. »[16]
Si l’éclairage contribue à l’économie, ce sont aussi ces activités du profit qui influencent le développement de l’éclairage publique. Il faut peut-être même qu’il y ait déjà une activité commerçante avant qu’un véritable éclairage se développe.
Lorsque l’on parle des raisons économiques de l’éclairage urbain, il ne faut pas oublier son utilité pour la publicité. Il est nécessaire de distinguer l’éclairage public et privé (Las Vegas ou la rue de Nankin). L’éclairage privé est même plus associé à l’image d’une ville que l’éclairage public, on se souvient plutôt du grand panneau publicitaire de jouets que du lampadaire. Les enseignes peuvent former l'identité d'un quartier. Ainsi, comme nous le verrons par la suite, il y a une sorte de contraste de dire aux commerçants qu’ils ne peuvent pas faire l’illumination qu'ils souhaitent alors que même le but d’un bel éclairage public est de leur ramener des potentiels clients.
Cette finalité de publicité de l’éclairage est aussi à l’origine d’innovations. En 1910, les tubes à néon sont les premières lampes à décharges qui se sont réellement répandues. Les néons se présentent sous la forme de longs tubes et éclairaient de couleur rouge-orangée. Leur lumière étant de faible intensité, ils font principalement usage dans le cadre d'éclairage décoratif, pour des enseignes lumineuses et applications publicitaires. C'est toujours le cas aujourd'hui. Même sans parler de publicité, l'aspect économique de l'éclairage est aussi très lié à la société de consommation, à la possibilité d'avoir accès à des biens et des services, et ainsi de pouvoir les consommer, le plus souvent possible.
Actuellement, l’extinction de l’éclairage est majoritairement rurale, puisque c’est à cet endroit que la vie économique nocturne est la plus faible, voire inexistante. Il peut aussi exister des différences entre les quartiers urbains résidentiels et ceux plus commerçants ou festifs.
La question à se poser pour un éclairage est alors que cherche-t-on ? Une ville illuminée 24h/7 sera un atout pour l’économie mais ceci à d’autres inconvénients que nous verrons par la suite. A l’opposé, une ville noire peut sonner comme un couvre-feu et empêcher des activités nocturnes.
Ainsi, la répartition de l’éclairage peut donner un indice du caractère économique du quartier mais, plus que cela, elle serait même, au niveau mondial, un indicateur de développement économique.
L’éclairage urbain, reflet du développement économique mondial
modifierL’image publiée par la NASA représentant la nuit terrestre montre combien la lumière se propage à la vitesse du développement économique. La fraction Nord-Sud apparaît très clairement, avec des zones très scintillantes telles que l’Europe, les États-Unis et l’Asie de l’Est (Corée du Sud, Japon…).
L’éclairage urbain peut effectivement être vu comme indicateur du développement économique d’une région. Dans le Nord, les agglomérations, villages et même autoroutes sont éclairés, ce qui nous permet même de visualiser les liens entre villes et communes. A l’inverse, dans le Sud les villes peinent à éclairer leur espace public. L’éclairage public est traducteur de l’attention qu’on porte à ses citoyens et du niveau économique de la zone étudiée.
En termes de chiffres, on compte entre 8 et 12 habitants dans une ville Européenne pour un point lumineux tandis qu’à Bamako par exemple on compte un point lumineux pour 145 habitants, à Villejean, dans Rennes 1 pour 100 habitants, à San Paolo 1 pour 18 habitants[17].
L’usage de l’électricité est très fortement lié au développement économique. On peut par ailleurs expliquer ce lien par le fait que la nuit est devenue un temps à exploiter économiquement. Avant la mise en place d’éclairage urbain, la nuit était pour régénérer les forces du travail. À partir du moment où on a pu éclairer, on a pu mettre en place le travail de nuit et donc développer considérablement l’activité d’un pays, ce qui peut creuser des inégalités entre les pays plus ou moins éclairés. En éclairant la nuit, les villes ont su mettre en place une nouvelle forme d’activité et donc changer considérablement la consommation des citadins. Les bars, les restaurants, les théâtres et la publicités (les magasins et les marques) constituent l’essence de l’attractivité d’une ville et sont dépendants de son éclairage tout en y participant[18].
On peut alors se pencher sur un cas particulier : le Brésil. Le Brésil est un pays avec d’énormes disparités entre les régions qui le constitue. Les infrastructures installées à Rio de Janeiro sont très inégalitaires entre ses quartiers, elles traduisent de manière criantes les disparités de traitement entre les beaux quartiers et les favelas. D’un côté les beaux quartiers avec une qualité supérieure d’éclairage, mais en raison de la peur du voisinage indésirable et du sentiment d’insécurité cet espace est sur-éclairé. Et de l’autre côté les favelas faiblement éclairées. L’éclairage faible des favelas contribue à nourrir l’imaginaire d’un endroit sombre où se cachent les malfaiteurs et les personnes qui ne s’ajustent pas à l’urbanité de la ville. En effet, ne pas éclairer équitablement la ville renforce les stigmates sur les favelas : zones dangereuses, qu'il faut éviter. L’histoire des favelas révèle la lutte constante de ses résidents pour avoir le droit aux services urbains et à l’éclairage des rues. On a ici une représentation de la différence de traitement et d’attention accordé à ses citoyens illustrer par l’éclairage publique[19].
L’idée d’attention accordée aux citoyens est particulièrement intéressante car est à la fois une conséquence et une cause de la distribution de l’éclairage au sein d’un même pays et même à l’échelle mondiale.
On éclaire avant tout pour surveiller, pour faciliter la circulation et pour embellir la ville. Un éclairage « bien pensé » implique pour les villes la prise en compte du confort et du bien-être de ses citoyens car reflète le développement économique et sociale d’une région.
Croissance de l'éclairage urbain électrique par raisons esthétiques
modifierSelon Gilbert Durand, le crépuscule correspond à « l’heure du folklore de la peur ». Bien qu’il soit plus admis que les enfants aient peur du noir et que celle-ci soit présente dans moult contes et légendes, les adultes aussi sont victimes de cette peur de l’obscurité (vision altérée par rapport à la vision diurne)[20]. Cependant, contrairement à la croyance populaire et aux témoignages des textes réglementant l’éclairage des rues et l’organisation du guet, l’éclairage urbain aurait pour origine l’évolution des villes comme l’art urbain, les objectifs d’embellissement et d’ordonnancement.
Intégrer des artistes, les concepteurs lumières
modifierDepuis l'arrivée de l'éclairage urbain électrique dans le parc d'éclairage public, les technologies d'illumination de la ville ont été gérées massivement par des entreprises privées. En effet, les communes n'ayant, pour la plupart, pas les moyens d'employer des experts dédiés à leur parc, leur préfèrent des syndicats d'éclairage, comme le cluster lumière à Lyon. Ces syndicats d'éclairage ont pour avantage de rassembler un grand nombre de fonctions relatives à l'éclairage public. On peut ainsi retrouver des fournisseurs d'électricité, d'équipements, des installateurs lumière et bien d'autres corps de métiers liés à l'éclairage. Ces syndicats se retrouvent progressivement implantés sur tout le réseau, ce qui entraîne une uniformisation de l’éclairage de type routier dans un premier temps. L’important réside alors dans l’intensité lumineuse émise plus que dans le jeu de lumière produit par les luminaires. Les préoccupations d’embellissement ne sont alors pas prises en compte au sein des syndicats et les régulations lumineuses s’effectuent surtout à partir des normes régissant l’électricité malgré l'existence de l’Association Française de l’Eclairage (AFE) qui regroupe des scientifiques de divers horizons autour de l'éclairage. Très écoutée pour son expertise au niveau normatif et réglementaire, celle-ci cherche à mutualiser les connaissances et à développer la culture de l’éclairage en s'appuyant sur des centres régionaux et la revue Lux.
Cependant, le début des années 1980 vient bouleverser cette façon de penser l’éclairage urbain. En effet, les lois de décentralisation votées en 1982 déchargent l’État de son intervention dans les localités. Les villes entrent alors en concurrence. Pour favoriser leur tourisme et leur développement économique, de plus en plus de villes tentent des innovations en matière d’éclairage urbain pour ainsi participer à l’embellissement de la rue. C’est dans ce contexte que se développe un métier spécialisé dans la vision nocturne de la ville : le concepteur lumière.
Le concepteur lumière
modifierÀ l’origine d’anciens éclairagistes issus du milieu du spectacle, cette catégorie de techniciens lumière émerge dans le monde urbain au milieu des années 1980. Leurs compétences sont bien différentes des urbanistes déjà en place : elles leur viennent essentiellement d’expériences et de leur passé dans le monde de la scène qui leur permet d’avoir une sensibilité plus importante que les techniciens lumières alors déjà en place. On peut observer un vaste contraste entre les ingénieurs spécialisés dans l’illumination électrique et les concepteurs lumières. En effet, les premiers se concentrent davantage sur la création d’un placement de luminaires permettant un niveau d’intensité lumineuse uniforme sur la chaussée et les voies pédestres en respectant les standards (comme les normes européennes). Tandis que les seconds se focalisent davantage sur la diffusion de cette lumière sur les surfaces. Ils prennent en compte des données urbanistiques telles que l’architecture, le Plan Local d’Urbanisme (PLU), la conception du luminaire, celle du territoire et le regard des citoyens sur cet éclairage pour mettre en valeur certains lieux, jouer avec les ombres sur les bâtiments, créer des gradients lumineux, etc[21][22].. Ils transposent leurs connaissances de la scène à la ville : maintenant, on scénographie la ville et l’espace public. La création de l’Association des Concepteurs Lumières et des Éclairagistes (ACE) en 1995 permet de valoriser le métier et de le développer à plus grande échelle pour pallier l’absence de culture de la lumière dans l’esprit collectif.
Une vision particulière de la ville offerte par l'éclairage urbain
modifierL'éclairage urbain donne une vision particulière de la ville. Avant comme après le passage des concepteurs lumières, la vision de la ville de jour est bien différente de la ville de nuit. On discerne moins les détails, on peut apercevoir les reflets des luminaires dans les cours d’eau et on assiste à la disparition de certains éléments de notre vision globale de la ville. Tous ces éléments pourraient nous amener à presque confondre n’importe quelle ville avec une autre si son éclairage est identique.
À cela vient s’ajouter une « géoculture » (culture à différents endroits de la planète) inexistante de l’éclairage qui amène à une uniformisation et une standardisation de l’éclairage sur l’intégralité du globe. Les tentatives cosmétiques des luminaires restent assez anecdotiques et la conception lumière reste bloquée dans une vision d’exposition des lieux importants. Cette « théâtralisation de la ville nocturne » entraîne un défaut d’innovations dans le secteur de l’éclairage qui ne fait plus que mettre en valeur des lieux sans apporter de réflexion plus approfondie sur les effets lumineux aux yeux du spectateur nocturne.
Ainsi, Roger Narboni, fondateur de l’ACE, propose de revenir aux traditions et coutumes liées à la lumière et dresser un inventaire local des usages de l’espace public la nuit, lié à la géographie de la ville. Cela permettrait de donner une identité nocturne aux villes qui était jusqu’alors quasi-inexistante dans leur course au tourisme. Pour lui, les villes gagneraient à ne pas mettre en valeur uniformément les bâtiments qui font le charme de la ville le jour et de discuter avec les différents acteurs de la ville pour décider de l’éclairage le plus cohérent possible[23]. Par exemple, dans la plupart des cas, les monuments historiques n’étaient pas prévus pour être éclairés. Or un donjon du XIIème siècle ne s’éclaire pas du tout de la même façon qu’un château de la Renaissance. De même, il n’est pas rare d’avoir 10 à 20 sortes de mobiliers de lumière dans un même quartier à cause d’une absence de réflexion globale[24]. Il ne faut donc plus simplement viser l’éclairage d’un lieu quel que soit l’esthétique, mais plutôt de penser un type d’éclairage particulier. Cela facilite d’une part la maintenance et les coûts associés mais permet d’avoir une vision nocturne beaucoup plus esthétique d’autre part. Ainsi, l’éclairage public actuel ne serait plus autant hors des réflexions citoyennes et pourrait s’effectuer davantage sur l’espace public que sur les bâtiments, à l’inverse de la situation actuelle. Dans son ouvrage, il salue notamment la tentative de la mairie Nantes en 1991 de créer « des ambiances lumineuses pour les piétons » mais déplore que la piste n’ait pas été plus approfondie.
Le développement de cet éclairage urbain favorise en effet un tourisme de nuit à la fois régulier mais aussi événementiel. La mise en place de festivals, de fêtes et d’événements en lien avec la lumière comme la Fête des Lumières de Lyon ou Chartres en Lumière en France mais aussi à l’international (Montréal, Francfort, Turin, Genève, Hangzhou …) sont d'aussi bons exemples que les Grandes Eaux de Versailles (saisonnières) ou plus simplement les éclairages de monuments qui sont plus réguliers. Ces différentes villes se sont même associées pour se réunir sous une bannière de villes-lumières appelée LUCI en 2002. Ce label regroupe toutes les villes à l'international se développant sur les plans économiques, sociaux et culturels grâce à l'éclairage urbain. Cela permet ainsi d'affirmer la ville comme étant un lieu esthétique de nuit comme de jour.
Le cas de Lyon
modifierLa ville de Lyon est connue en France et à l'international pour son éclairage nocturne et sa Fête des Lumières mais cela n'a pas toujours été le cas.
Dans les années 1970, après les chocs pétroliers, les agglomérations françaises doivent réaliser des économies importantes. Les villes s'équipent alors de lampes à vapeur de sodium pour réduire leur consommation électrique. Ces lampes sont à l'époque réputées pour leur fiabilité et leur grand rendement énergétique. Elles ont néanmoins un défaut important : elles produisent une lumière blanche chaude à teintes orangées non esthétique. Contrairement aux autres communes françaises, la ville de Lyon avait pris la décision de garder ce type d'éclairage jusqu'à la fin des années 1980. En parallèle, le ministère de l’Intérieur soucieux de plusieurs scandales lyonnais avait jusqu'alors interdit l’éclairage nocturne de la ville. A l'époque, Lyon avait donc une très mauvaise réputation en France et à l'étranger et était considérée comme triste, sombre et mal éclairée. Elle était même surnommée "Lyon la brumeuse"[25].
Ce retard par rapport aux autres grandes villes françaises présente néanmoins un grand avantage : les fonds à investir sont plus importants. La ville possède également un fort potentiel pour mettre en place un éclairage urbain récent et plus en accords avec les velléités d’embellissement de la ville de l’époque.
Dans cette optique, le nouveau maire élu en 1989 Michel Noir, issu du secteur tertiaire, appelle à la rénovation de l’éclairage lyonnais et met en place un nouveau marketing de Lyon grâce aux plans vert (biodiversité), bleu (aménagement des berges des fleuves) et lumière pour donner une image nocturne plus attrayante à la ville. Il institue pour la première fois une Fête des Lumières, prémices du Festival des Lumières connu aujourd’hui et s’associe à EDF pour réduire drastiquement les coûts de cet événement.
Le premier plan lumière instauré en 1989 est une démarche politique, technique et artistique. L'objectif est de mettre en valeur le patrimoine de l'agglomération, sa topographie et ses grandes voies d'accès du centre-ville. Pour ce faire, 250 édifices urbains sont éclairés. Les façades des avenues principales sont illuminées pour essayer de transmettre un sentiment de sécurité aux habitants et touristes. La ville a fait appel aux concepteurs lumières de la région pour placer au mieux des luminaires sur des ponts, passerelles et monuments. Le but de ce plan est de rentre la ville la plus attractive possible quitte à négliger les coûts économiques (de mise en place et d'entretien) de ces systèmes et leur impact écologique. Le principe de théâtralisation et embellissement de la ville a mis de côté la question de l’éclairage du quotidien. Cette nouvelle culture de la lumière urbaine est un facteur lié à l'impact de l’image de la ville et à sa capacité développer de l'attractivité économique. En termes d’identification, l'éclairage est considéré comme un moyen de rendre plus évidente la lecture de la ville ; grâce aux différents niveaux d'éclairement ou de tonalité de la lumière, au design des systèmes d’éclairage qui s’intègre dans le mobilier urbain, il s’agit de renforcer les continuités et les discontinuités de la forme de la ville. La lumière vient ainsi souligner les axes structurants, différencier les divers quartiers, mettre en exergue les points singuliers, la visibilité de certains bâtiments remarquables et la perception du patrimoine architectural et paysager de la ville. Ce plan a permis la mise en valeur progressive de 370 édifices urbains et ainsi d'améliorer la réputation de Lyon en France et à l'étranger[26]. Il a cependant suivi une révision au début des années 2000 pour introduire un facteur environnemental.
Le second plan lumière, instauré sous Gérard Collomb en 2005, prône la sobriété énergétique. La ville prend des engagements pour protéger la biodiversité en réduisant ses consommations d'énergie[27]. Pour ce faire, elle réalise des études. Elle prend en compte un grand nombre de critères pour choisir quel type de lumière est la mieux adaptée à quel usage, le niveau d'éclairement quantifié en lux, l'uniformité d'éclairement qui est l'éclairement de même niveau sur l’ensemble d’un espace de même usage, l'éblouissement lors d'un regard prolongé sur source lumineuse particulièrement intense ou l’alternance rapide entre un milieu obscur et un endroit fortement éclairé, le rendu des couleurs et enfin la température des couleurs. Les luminaires doivent être de bonne qualité, on regarde donc leur étanchéité, leur solidité, leur protection électrique mais aussi leurs matériaux et leur méthode d'assemblage. Ensuite, le système d'éclairage doit être performant, pour chaque luminaire on étudie donc la précision du flux lumineux, l'efficacité lumineuse et enfin l'ULOR qui est le flux lumineux sortant du luminaire vers le ciel[28]. Ces études ont montré que l'utilisation des LED en ville est la meilleure solution. La ville a ainsi pu baisser sa consommation d'énergie de 33% depuis 2015 mais elle n'a cessé d'installer de nouveaux luminaires pour éclairer la ville, en effet, elle s'est équipée de 1000 points lumineux supplémentaires en moyenne par an depuis 2005. Depuis 1989, l'embellissement de la ville n'a jamais cessé d'être un point important lors de la prise des décisions dont le thème était l'éclairage public.
Il est cependant évident que derrière une raison esthétique se cache une raison économique, Lyon a fait le pari de mieux éclairer sa ville pour attirer les habitants des communes aux alentours, les touristes et les entreprises. Et c'est un pari réussi car depuis 1989 le centre de l'agglomération (Villeurbanne compris) voit sa population augmenter, tandis que les communes de banlieue proche perdent des habitants. Lors des deux derniers recensements, la population de la ville de Lyon est passée de 415 500 habitants en 1990 à 445 400 en 1999, et atteint 479 800 lors des enquêtes de 2009[29]. En ce qui concerne le tourisme, Lyon n'est plus seulement considérée comme une des grandes villes de la gastronomie mais aussi comme une ville lumière qui attire chaque année plus de 6 millions personnes (34% de tourisme d'agrément et 66% de tourisme d'affaire), la ville est la deuxième destination touristique en France[30]. Enfin, pour ce qui est des entreprises, on comptabilise 150 700 établissements publics et privés dont 5 660 PME et 190 ETI qui embauchent près de 806 465 emplois personnes, Lyon est la 2ème métropole française la plus attractive après Paris pour les investisseurs internationaux[31].
Récente décroissance de l'éclairage urbain électrique liée aux enjeux environnementaux
modifierLes raisons de cette décroissance
modifierVoir le ciel
modifierDès 1973, des astronomes amateurs américains pointent du doigt le problème de la pollution lumineuse. La ville de Tucson est la première ville à prendre des mesures pour lutter contre la pollution lumineuse. En 2016, une étude a montré qu'un tiers de la population terrestre ne pouvait plus voir la voie lactée[32]. 80% de la surface habitée du globe, 99% de l'Europe et 90% du territoire français a un ciel pollué à cause de la déperdition lumineuse : un halo lumineux couvre 150 km autour de la tour Eiffel. Ainsi, les astronomes ne peuvent plus utiliser de postes d'observations trop proches d'une grande ville. La pollution prive l'humanité de ce patrimoine culturel ancestral qu'est le ciel. Toutes ces préoccupations ont amené l'Association nationale pour la protection du Ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN) à créer en 2009 le label "Territoire de Villes et Villages étoilés"[33]. La ville de Strasbourg, huitième ville de France, s'est vu remettre ce label dans l'édition 2019-2020, ce qui montre que cette inquiétude vis à vis du ciel a des impacts notable sur la croissance de l'éclairage urbain.
Préserver la faune et la flore
modifierL'éclairage a un impact important sur la faune. La pollution lumineuse désoriente les oiseaux migrateurs nocturnes. La lumière de nos villes attire certains animaux, en repoussent d'autres, change le rapport proie/prédateur, perturbe la communication au sein des espèces et entre espèces. En avantageant ainsi certains animaux par rapport à d'autres, l'éclairage urbain modifie grandement les écosystèmes, et impacte la biodiversité. Chaque espèce possède son propre système de vision, on ne peut donc pas se baser sur la vision humaine pour connaitre les effets de la lumière sur les autres êtres vivants.
La lumière a évidemment un impact sur la flore environnante. Il modifie la répartition de celle-ci sur le territoire et son développement. En effet, le métabolisme des plantes est directement lié à la durée de l'obscurité. La lumière, dans les domaines proches de l'ultraviolet et l'infrarouge, affecte la croissance des feuilles, la germination, le développement des fruits ou encore la floraison[34]. De plus, les impacts sur les espèces pollinisatrices, comme leur raréfaction en milieu urbain, se répercutent également sur les plantes.
Des études comme AUBE (Aménagement, Urbanisme, Biodiversité, Éclairage), apportent des données sur ce problème, qui, avec le dérèglement climatique, commence à être pris en compte dans l'aménagement de l'éclairage urbain et le sera de plus en plus dans les années à venir. L'Arrêté ministériel du 27 décembre 2018 sur les nuisances lumineuses interdit par exemple d'éclairer les cours d'eau ou autres plans d'eau, afin de moins perturber les espèces aquatiques. Sur l'Île de la Réunion, des nuits sans lumières sont organisées pendant les périodes migratoires.
Dans les années 2000, des chronobiologistes ont aussi trouvé que la lumière peut provoquer des dysfonctionnements dans le corps humain. La mélatonine est une hormone qui est d'avantage sécrétée quand la lumière est faible. Or elle joue un rôle dans l'endormissement, dans la fabrication des spermatozoïdes et dans le cycle menstruel de la femme. Elle aurait aussi des vertus anti-cancéreuses : on a constaté un taux de cancer du sein plus important chez les femmes travaillant de nuit[35]. Ainsi, la lumière a des impacts sur notre santé. Il convient donc d'en faire un usage raisonné et de poursuivre les recherches sur ce sujet.
Économies d’énergie
modifierÀ partir des années 1980, des éclairagistes indépendants commencent à influencer les constructeurs pour qu'ils produisent des appareils plus compacts, plus performant et économes en énergies. Ainsi, de 1990 à 2000, alors que le nombre de point lumineux a augmenté de 50%, la puissance électrique utilisée pour l'éclairage public a augmenté seulement de 15%, passant de 4 TWh à 5,3 TWh[36] ce qui représente la consommation annuelle en électricité d'environ 1,2 million de foyers français. Ces 5,3 TWh correspondent à 350 000 tonnes de CO2 produites[37].
Remplacer les installations obsolètes a aidé à baisser la puissance électrique nécessaire. En effet, les lampes de type ballon fluorescent ont une efficacité lumineuse jusqu'à 80% inférieure à celle des modèles plus récents.
Réduire la pollution lumineuse est en fait d’abord vu comme une source d’économie financière plutôt qu'une nécessité d’un éclairage sobre, à bon escient. En effet, l'éclairage public constitue près de 41%[38] de la facture d'électricité des communes et 47% de l'électricité lui est attribué. Même si la consommation moyenne d'une commune a diminué de 5% depuis 2005[39], la facture d'électricité, elle, est restée stable à cause d'une forte augmentation du prix de l’électricité. Les collectivités territoriales instaurent donc des lampes de haute performance, récentes, utilisant moins d’énergie et avec un meilleur rendement.
Réduction de l’éclairage
modifierDans les années 1990, l’éclairage urbain se développe avec des couleurs pour une lecture esthétique et la mise en valeur du patrimoine. Dans les pays latins, la lumière n’est pas considérée comme une énergie, contrairement à la sobriété des autres voisins européens (Danemark, Suisse, Allemagne). Lors du nouveau millénaire, le regard change. La voix des écologistes et des astronomes se fait entendre associée à l’idée que des centrales nucléaires fonctionnent pour une utilité limitée (certainement peu de monde regarde le clocher du village au milieu de la nuit). Ainsi, l’éclairage urbain a commencé à diminuer. Nous allons regarder cette évolution et les différentes solutions mises en œuvre.
Cette prise de conscience se traduit notamment par l’établissement de la norme NF EN 13201 en 2005 qui permet d’optimiser les dépenses énergétiques et de :
- ne produire, à chaque moment de la nuit, que la seule quantité de lumière nécessaire et suffisante pour assurer la visibilité et le sécurité du aux usagers
- réduire, au maximum, les chutes de flux lumineux que l’on doit compenser entre 2 opérations de maintenance préventive[40].
Cependant, les normes françaises traitant de l'éclairage relèvent toutes des normes d'application volontaires, excepté les normes d'installation et de sécurité. L'application des normes permet, en cas de litige, de justifier des bonnes pratiques. Les arrêtés sont plus contraignants : une proposition de loi contre la pollution lumineuse a été faite en 2005, suivi d’une autre en 2008, et d’un arrêté en 2013[41]. Actuellement la réduction de l’éclairage est rendue obligatoire par l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses. Il impose notamment l’extinction à 1 h du matin 1 ou 2h après la fin d’activité des commerces, des éclairages de façades, du patrimoine, des parcs, des jardins, des parkings et des chantiers en extérieur[42].
Mise à part l’extinction, d’autres méthodes sont mises en œuvre comme le remplacement d’anciens candélabres. Une agence publique, l’ADEME, incite les collectivités à « renouveler leur parc »[43]. De plus, « l’arrêté [du 27 décembre 2018 préalablement cité] fixe également des normes techniques à respecter en agglomération et hors agglomération. Ces valeurs sont obligatoires et s’expriment en densité surfacique maximale de flux lumineux installé (flux lumineux total des sources rapporté à la surface destinée à être éclairée, en lumens par mètre carré). »[44] En matière de réglementation, la France a, jusqu’à présent, choisi des obligations de résultats (réduction et limitation des nuisances lumineuses) et non de moyens. Ce n'est pas le cas de la réglementation européenne (Directive EUP 2005/32 CE - Règlement 245/2009 CE) qui interdit la mise en marché de lampes énergivores avec notamment des exigences de performance en 2015 pour les lampes décharge luminescente haute pression (HID), bannissant les ballons fluos[45]. Des aides existent pour ces remplacements. Ainsi, 5 Certificats d'économie d'énergie (CEE) concernent l’éclairage dont 4 l’installation de LED (du fait de leur faible consommation) en remplaçant par exemple les tubes fluorescents[46]. Ainsi, cette diminution souhaitée de la consommation énergétique de l’éclairage peut aussi favoriser certains types de candélabres.
Il est aussi très intéressant de ne pas envoyer de lumière au-dessus du fait de son inutilité et de la gêne engendrée pour les espèces et l’observation du ciel. Pour cela l’installation de mâts qui n’éclaire que vers le bas est privilégiée. Par exemple les buzz ont un indice d’éclairage vers le haut inférieur à 3%. Au contraire, les candélabres en forme de boules éclairent autant au-dessus. Ils ne sont plus aux normes de pollution et sont donc à remplacer en priorité. À Paris, un plan de suppression des lampes à incandescence – très consommatrices d’énergie – a été établi entre 2003 et 2008 au profit de lampes à iodure métallique, qui ont une meilleure efficacité lumineuse et une durée de vie plus longue. Toutefois, certains lieux, comme les places de l’Hôtel de Ville et de l’Opéra, sont encore éclairés par des lampes à incandescence à la demande des architectes des bâtiments de France, parce qu’elles offrent un excellent rendu des couleurs.[1]
Nous pouvons aussi prendre l’exemple de Rennes Métropole dont l’objectif est de réduire de 40% sa consommation d’énergie à l’horizon 2030 avec entre autres le remplacement de près de 11 000 lampadaires. Ceci représente un tiers des points lumineux. « Mais cela ne suffira pas, prévient Philippe Thébault, vice-président délégué aux espaces publics et à la voirie, car, dans le même temps, l’habitat s’étend et nécessite de nouvelles installations. Finalement, il faut agir sur d’autres leviers pour réduire la consommation. »[47] De plus, même si l’on note une légère accélération du taux de rénovation des installations d'éclairage extérieur (de 3 à 5 % depuis 2017), à ce rythme, il faudrait 30 ans pour renouveler le parc[48]. Quelles sont les autres solutions que le remplacement ?
Pour diminuer l'impact de l’éclairage, il est possible pour certains mâts de réduire leur intensité grâce à une horloge programmable. Ainsi, sur des parties du campus scientifique de la Doua à Villeurbanne, la luminosité est abaissée à 22h puis est réglée à son minimum à minuit. Ces mâts d’intensité modulables peuvent permettre d’optimiser la luminosité, cependant cette optimisation est souvent compliquée et le prix plus élevé. Il est ainsi important de réfléchir avant l’installation au besoin plutôt que de diminuer la puissance dans un second temps.
Une autre solution hightech, puisqu'elle demande l'usage de technologies connectées, est l’éclairage public par détection. Les candélabres sont éteints jusqu’à qu’ils détectent une présence. Ainsi, le sentiment de sécurité lié reste présent tout au long de la nuit en réduisant la consommation. Il faut accepter de voir une rue noire de chez soi, mais cela peut même être un avantage si un lampadaire éclaire son habitation et que les volets ferment mal.
En 2022, Lyon, ville réfléchissant beaucoup à sa lumière nocturne, est en train d’étendre l’expérimentation de l’éclairage intelligent, lancée en 2014 dans le quartier de Fourvière. "L’objectif est de piloter l’éclairage public pour réaliser des économies d’énergie, explique le maire de Lyon, Grégory Doucet, soit en graduant l’intensité lumineuse en deuxième partie de soirée au moment où le trafic automobile se réduit, soit en mettant en place une détection de présence des véhicules aux entrées et sorties des différentes rues." Il y aura remplacement ou rénovation de l’ensemble des 2 500 lanternes concernées par des luminaires à LED équipés de l’un des deux systèmes de pilotage. Le coût des travaux est estimé à 3,5 millions d’euros[49].
Une autre piste, plus simple, est de réduire les temps d’éclairage en allant plus loin et sur d'autres usages que ceux régis par l’arrêté de 2018. Des heures de la nuit deviennent alors sombres, cela a bien plus d’effets positifs pour la biodiversité et l’observation du ciel. Par exemple, Quimperlé a décidé de réduire drastiquement l’éclairage public. Depuis fin avril 2022, seul 20 % du parc de candélabres reste allumé en permanence[50]. Il serait aussi possible d’arrêter complètement l’éclairage public en été, entre juin et août, à un moment où les journées sont les plus longues. C’est le cas de 18 communes[47] comme Ury, commune de 850 habitants, qui a fait ce choix du 15 mai au 15 août. Ces décisions sont certainement plus délicates dans les grandes villes qui peuvent avoir des activités au-delà des horaires du jour d’été.
Malgré toutes les causes en faveur de cette tendance de diminution de l’éclairage, certains reviennent sur leur décision. C’est le cas de Givors qui avait éteint l'éclairage public en 2015. Cinq ans plus tard, la nouvelle majorité "divers gauche et écologistes" pourtant, décidait de mettre fin au dispositif. La municipalité explique rénover l’éclairage public (remplacement de la moitié des 4 000 lampes à sodium énergivores par des LED) et "créer un plan d’éclairage adapté à chaque quartier et à chaque croisement routier de la ville". À terme, la Ville assure pouvoir réaliser plus de 50 % d’économies sur la facture. La gendarmerie nationale avait fait part de son souhait de revoir l’éclairage public. Pour Mohamed Boudjellaba, le maire de Givors, "la sécurité est bien au cœur des actions de la municipalité pour permettre à tous de retrouver plus de sérénité dans leur cadre de vie"[51].
Ainsi les positions peuvent différer en matière d’éclairage, les choix ne sont pas simples.
Décisions des riverains
modifierAvec des incitations de plus en plus fortes auprès des collectivités locales, l’extinction de l’éclairage urbain public devient un enjeu majeur dans les villes. D’après Jean-Michel Deleuil, les citoyens sont d’autant plus prêts à diminuer l'éclairage qu’ils sont mieux informés qu’avant sur les problématiques environnementales, l’enjeu de sécurité s’en retrouve contrebalancé. Ils sont plutôt en avance sur les politiques et attendent de l’audace de la part de leurs élus en la matière. Nous allons observer un exemple.
Le cas de Poitiers
modifierLes dispositions de couvre-feu mises en place par le gouvernement ont amené des réflexions dans la ville de Poitiers. Conscient des enjeux concernant la pollution lumineuse et la disparition de la biodiversité, la mairie a ouvert des réunions publiques pour éteindre les luminaires de certains quartiers pendant une partie de la nuit. Ces extinctions ont été décidées en accord avec les enquêtes porte-à-porte réalisées auprès des riverains et d'enquêtes auprès de différents acteurs touchés par des modifications de l'éclairage urbain. Poitiers a ainsi ouvert des discussions à la fois avec des associations des droits des femmes, la police nationale et des entreprises de transport en commun mais aussi avec les habitants[52]. De ce fait, le créneau de minuit à 5h du matin a pu être arrêté par la commune[53]. D'après des sondages réalisés par la ville sur les quartiers concernés par l'extinction des luminaires nocturnes, 62% sont par ailleurs favorables à une extinction étendue à l'ensemble de la ville.
Ainsi, les citoyens ont un réel poids dans les décisions d'extinction de l'éclairage nocturne. En effet, les politiques écologiques et économiques se basent de plus en plus sur les opinions citoyennes, ce qui rend d'autant plus importante la sensibilisation de la population à une culture de l'éclairage urbain.
Conclusion
modifierL'éclairage urbain est apparu dans un but de sureté qui est cependant questionnable. L'apparition de sa partie électrique n'a pas été synonyme de nouveau usage, ce qui n'a pas propulsé son développement par rapport aux autres modes. Il a fallu attendre pour voir son usage se répandre. Puis, la réduction des prix des énergies et notamment de l'électricité dans les années quatre-vingt, a permis le développement des luminaires dans une toute nouvelle direction, plus seulement utilitaire mais bel et bien esthétique. Les grandes villes se sont alors illuminées de mille feux pour attirer les habitants, les touristes et les entreprises. On peut noter aussi que les lieux éclairés sont plus vivants et commerçants car avec plus de vie nocturne, de plus, ils se situent généralement dans des régions du monde riches. Au début du 21ème siècle, les aspects environnementaux commencent à être pris en compte dans les discussions au sujet de l'éclairage public, l'objectif est maintenant de gaspiller le moins d'énergie possible tout en gardant une ville illuminée. Ce choix est compliqué, il s’agit de trouver un équilibre entre vie humaine nocturne (a-t-elle toujours besoin d’éclairage puissant ?) et l’environnement. Le rapport de l'homme à la nuit modifie directement notre besoin d'éclairage.
Bibliographie et sitographie
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- ↑ Guillaume Lamy, « Enquête. Un plan Lumière en demi-teinte à Lyon », sur Lyon Capitale, (consulté le 28 avril 2022)
- ↑ (fr) « Réduction de l’éclairage public à Quimperlé : micro tendu aux habitants », Ouest France, 21/01/2022 [texte intégral]
- ↑ Guillaume Lamy, « Quand Givors revenait sur l’extinction de l’éclairage public », sur Lyon Capitale, (consulté le 28 avril 2022)
- ↑ « Extinction de l'éclairage public », sur Ville de Poitiers (consulté le 8 mai 2022)
- ↑ « Poitiers va étendre l'extinction nocturne de l'éclairage public », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le 2 mai 2022)