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Exemple 1 : La méthode Jean Pain modifier

Jean Pain est un gardien forestier qui deviendra célèbre localement dans les années 1970[1] puis à l’international. Les gouvernements Belge et Québécois enverront notamment des scientifiques s’inspirer de ses recherches. En tant que forestier, son métier consistait à créer des zones « coupe-feu » dans la forêt pour éviter la propagation d’incendies, néanmoins, après avoir débroussaillé ces zones, il devait trouver un moyen de se débarrasser de la matière végétale extraite. En effet, seule une partie de cette matière était valorisable en bois de chauffage. Il met alors au point une méthode de compostage : la méthode Jean Pain. Elle lui permet alors de récupérer un compost de très bonne qualité qu’il utilisera dans son potager. Il remarque également que le procédé utilisé dégage de la chaleur qu’il utilisera pour chauffer l’eau de sa maison en faisant circuler des serpentins à l’intérieur du tas de broyas (tas de compost). C’est après une rencontre avec l’américain John Fry, pionnier du biogaz, qu’il commencera des recherches sur la méthanisation pour augmenter le rendement de son installation. Il mettra alors au point un nouveau procédé basé sur celui mis au point précédemment : il récupère le compost créé pour le mettre dans des bombonnes de verre qu’il placera au centre du tas de broyas au sein duquel il règne une température d’environ 40°C idéale pour le processus de méthanisation. Il branche alors un tuyau relié à des réservoirs et récupère le biogaz issu de la méthanisation du compost qu’il utilisera pour sa cuisine et même, plus tard, pour faire rouler sa voiture. Lien de la source avec pleins d’images : http://www.pierre1911.fr/2013/11/methode-jean-pain.html Vidéo d’archive de l’INA : https://www.youtube.com/watch?v=o3fLxwqkH-Y C’est la fédération nationale de la protection civile qui donnera sa chance à Jean Pain de mettre en application son procédé à plus grande échelle pour débroussailler mille hectares vers Toulon. Le « plan Jean Pain » prévoit, en outre, l'installation de 250 cuves de méthane, « alimentées » par la forêt varoise. La mort prématurée de Jean Pain en 1981 met fin au plan. Enfin, ses recherches seront reprises de nombreuses fois et inspireront grand nombre de personnes car elles ont permis de démontrer l’efficacité de son processus et sa facilité de fabrication.

Exemple 2 : L'échec de la société Valorga à Amiens modifier

L’Entreprise Valorga est assez présente sur le marché de la méthanisation à la fin des années 1980, en collaboration avec l’AFME, elle démarre un gros projet à Amiens porté par le parti communiste élu localement. Au début, des subventions sont obtenues et des accords sont passés avec le gaz de France pour la commercialisation du méthane. Inaugurée en 1988, l’usine doit traiter tous les déchets d’Amiens et de la région, cela représente de gros investissements. Néanmoins, 9 mois après son inauguration, l’usine est considérée comme un échec : de nombreuses pannes voient le jour, les digesteurs se bouchent. A la base très automatisée, l’usine devait employer uniquement 10 personnes, elle finit par en employer 6 fois plus pour la surveillance du matériel et la prise en charge des pannes. Au niveau de la production de biogaz : « On s'aperçoit que le prix de traitement de la tonne est loin du prix annoncé (53 F) et plus proche de 230 F, soit le coût de l'incinération. La production de compost est inférieure à la quantité prévue. Quant au biogaz, il n'atteint pas les 94 % de méthane pur requis par Gaz de France pour qu'il soit accepté dans son réseau. On le brûle donc à la torchère, en pure perte. » Le Monde, jeudi 6 juillet 1989. Cette expérience gèle tous les projets de Valorga à Nimes, Dunkerque, Lorient, etc… L’entreprise est placée en redressement judiciaire. Les acteurs politiques ayant soutenu le projet sont embarrassés. Ce n’est pas un cas isolé puisque quelques années plus tard à Nimes, Lorient, Guéret, le même problème qu’à Amiens survient dû au processus défaillant de Valorga. La ville de Nimes doit payer 25 millions de francs car elle était caution de deux emprunts pour les usines de traitement des déchets. Au final, c’est le contribuable qui a dû payer pour certaines expérimentations à taille réelle qui ont échoué.

  1. Le Monde lundi 23 avril 1979