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244-1 Valorisation des déchets par incinération
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Chapitre no 11
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Introduction

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Les déchets, bien que souvent mis à l'écart, peuvent être utilisés comme combustibles dans des usines d'incinération des déchets afin de récupérer de la chaleur et de l'énergie. Historiquement, l'Homme a toujours produit des déchets. Leur traitement a très largement évolué au fil du temps en fonction des technologies et des connaissances qui varient selon les époques. Au Moyen Âge et pendant la Renaissance, les déchets étaient simplement jetés dans les rues ce qui entraînait des problèmes d'hygiène conséquents. Au 17e siècle sont apparus les "chiffonniers" qui peuvent être considérés comme les premiers recycleurs car ils collectaient les déchets tels que les chiffons, les os ou les métaux afin de les revendre et les réutiliser. Au 19e siècle, avec l'industrialisation et la croissance économique, la quantité d'objets créés a entraîné une hausse importante du volume de déchets produits dans le monde avec notamment les objets jetables comme la lame de rasoir inventée en 1904. Leur traitement a réellement posé question à cette époque, et c'est à ce moment qu'apparaissent les premiers incinérateurs, au début du 20e siècle[1].

Les incinérateurs de déchets sont aujourd'hui souvent mal considérés et font polémique car ils reflètent notre société de consommation et polluent notre air. Mais en même temps, ils offrent une solution pour réduire le volume de nos déchets et s'en débarrasser ainsi que pour produire de l'électricité et de la chaleur. Cet article a pour but de détailler le fonctionnement d'un incinérateur et la trajectoire de son utilisation en France afin d'apporter des éléments de réponse sur sa place dans notre société aujourd'hui.

Chronologie

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L'incinérateur est un mode de production d'énergie assez récent : le premier incinérateur en Allemagne date en effet de 1895, et il a fallu attendre les années 1970 pour vraiment l'utiliser à des fins de production d'électricité et non seulement comme un moyen de se débarrasser des déchets.

Ci-dessous se trouve une chronologie détaillée des dates importantes concernant l'incinération, qui ont pu avoir un impact plus ou moins marqué sur son développement à travers les années. Ces dates peuvent traiter des déchets de manière générale, des technologies liées à l'incinération ou à une réglementation. On peut noter que la problématique des déchets est un problème de société depuis le Moyen Âge, et que la collecte des poubelles n'a commencé qu'à la fin du 19e siècle. Est ensuite apparu le problème du stockage des déchets car leur nombre n'a fait qu'augmenter depuis le 19e siècle avec l'industrialisation et l'invention de nouveaux objets et de nouvelles manières de consommer. Au cours du 20e siècle sont alors apparues des normes et réglementation concernant la gestion des déchets pour contrer les problèmes de pollution ou obliger la création d'énergie à partir de la combustion de ces déchets.

Fonctionnement de l'incinérateur

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Principe technique

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Les différentes étapes du processus d'incinération des déchets ménagers sont expliquées ci-dessous.
Schéma du fonctionnement d'une usine d'incinération des déchets ménagers.

Étape 1

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Les déchets sont transportés par camions jusqu’à l’usine pour entamer leur transformation.

Étape 2

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Le grappin va saisir les déchets pour les placer dans le four.

Étape 3

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Vient alors le processus d’incinération des déchets. Ce dernier doit permettre de réduire de 90% environ le volume et de 75% la masse de déchets brûlés. Paraissant à la première impression très simple (on peut se dire qu’il suffit juste de brûler des ordures), le processus d’incinération des déchets reste assez complexe et requiert un passage par plusieurs étapes.

Les déchets vont d’abord arriver dans le four par une entrée en forme d’entonnoir qui se rétrécit au fur et à mesure. Ces derniers, par simple gravité, vont tomber dans le four et former un “bouchon” qui va limiter les entrées d’air à l’intérieur du four.

Il existe plusieurs types de four à combustion, mais nous allons nous intéresser au plus répandu qui est le four à grille.

Il est constitué de tuiles inclinées en acier qui forment la partie inférieure du four, plus communément appelée “la sole”. Ces tuiles sont toujours en mouvement et permettent le passage de l’air “primaire” à travers les buses. Leur rôle est d’une grande importance puisqu’elles vont permettre une meilleure combustion en aidant à la montée en température et en séchant les déchets chargés en eau.

Les gaz produits sortent au dessus du foyer où est injecté l’air “secondaire” qui va aider à terminer la combustion en favorisant la turbulence et l’homogénéisation de ces gaz.

Cette zone où les déchets sont brûlés est en moyenne à une température de 900 à 1000°C, d’où la présence à ce niveau de briques réfractaires. Ces dernières aident à résoudre un des plus gros soucis de la combustion des déchets : garder une température stable. Un autre point important de cette combustion est le réglage entre le débit des déchets entrants et celui de l’air. Une des clés pour faire barrage à cette difficulté est de préchauffer l’air (à 200°C environ) avant son injection pour en partie compenser la variabilité du PCI (Pouvoir calorifique inférieur) et de l’humidité, le PCI étant la quantité de chaleur dégagée par la combustion d'une unité de masse de produit (1kg) dans des conditions standardisées. Plus le PCI est élevé, mieux le produit brûle.

Pour pouvoir maintenir la combustion à moins de 1100°C et limiter la formation d'imbrûlés (composés organiques n’ayant été ni dégradés, ni brûlés), on injecte le plus souvent un excès d’air de combustion (environ 50% en plus de la quantité nécessaire), car on sait qu’au delà de 1100°C les cendres et les mâchefers (résidus solides constitués de métaux ferreux et non-ferreux, de minéraux comme le verre ou le calcaire et de composés organiques) deviennent mous et forment des dépôts difficiles à manipuler.

Le temps total d’une combustion complète peut varier entre 30 min et une heure, en fonction toujours de la constitution des déchets brûlés.

Étape 4

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Traitement des résidus d’épuration des fumées

La fumée passe par une chaudière, les cendres les plus lourdes retombent et sont alors récupérées (soit 40kg pour une tonne de déchets initiale). Ensuite, pour retenir les poussières les plus fines on va utiliser un électrofiltre. Le principe est simple : charger les particules métalliques à l’aide d’une barrière électrique qui produit un champ magnétique. Les poussières seront alors chargées électriquement de sorte qu’elles soient attirées par des aimants. La fumée est donc épurée de ces particules mais il reste encore des dioxines et des furanes qui sont des polluants organiques pour l’environnement.

Depuis 2005, toutes les usines d’incinération de déchets sont obligées de traiter ces substances car les études ont prouvé qu’elles étaient toxiques à trop haute dose. Pour cela, du charbon actif en poudre est injecté, il va piéger les dioxines et métaux lourds par adsorption. Le tout est ensuite récupéré grâce à un filtre.

Étape 5 :

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Seulement certaines molécules sont alors encore présentes, notamment les acides. On pulvérise alors de l’eau de chaux sur la fumée qui va réagir avec les acides comme l’acide chlorhydrique et certains métaux lourds comme le mercure. On ajoute ensuite de l’eau neutre pour retenir les oxydes de soufre et enfin les fumées passent dans un catalyseur qui va neutraliser les oxydes d’azote réchauffés avec la combustion. Pour cela, les fumées vont passer dans des nids d’abeilles avec de l’eau ammoniacale qui permet de transformer l’oxyde d’azote en eau et en azote. La fumée peut donc maintenant être rejetée dans l’atmosphère souvent assez haut mais toujours analysée et contrôlée pour un certain nombre de molécules au préalable grâce à des détecteurs[2].

Étape 6

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L’eau utilisée pendant le processus est traitée dans la station d’épuration de l’usine et l’eau dépolluée est ensuite rendue à la nature.

Étape 7

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Les cendres et les poussières post-combustion sont récupérées et pourront être utilisées comme compléments à la production de ciments ou comme fertilisants pour l’agriculture ( utilisation dépendant bien évidemment de la composition de ces dernières ). Sinon, elles sont simplement enterrées.

Étape 8

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Les mâchefers, représentant environ 25% des déchets après la combustion, tombent, incandescents (à environ 400°C), dans l’extracteur qui va refroidir à l’aide d’une garde d’eau ces derniers. Certains d’entre eux pourront ensuite être recyclés pour produire de l'acier, de l'aluminium ou des granulés pour le BTP mais d’autres, qui ne peuvent pas être traités seront enfouis.

On peut noter l'exemple de l'usine d'incinération de Gerland au sud de Lyon pour le recyclage des mâchefers : à la sortie du four, ils sont récupérés et débarrassés des métaux présents grâce à un aimant, qui seront recyclés aussi. Les mâchefers restants, soit 170kg pour 1 tonne de déchets incinérés, sont récupérés en totalité et ils sont d'abord stockés à l'air libre pendant quelques mois pour que les restes de pollution se désagrègent. Après être contrôlés, ils sont utilisés pour les travaux publiques ou le terrassement. Des recherches sont en cours pour réutiliser ce matériau dans la construction[3].

Étape 9

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Cette étape concerne la partie production d'énergie. Pour éviter de se répéter, nous vous proposons de lire directement la partie "valorisation énergétique", qui traite de ce sujet plus en détail !

Coût énergétique du transport des déchets vers les usines d'incinération

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La production de déchets ménagers est estimée à 510 kg par habitant en France soit une tonne de déchets par seconde et environ 30 millions de tonnes par an[4].

Le mode de transport des déchets est principalement routier. Les villes utilisent des camion-bennes qui vont les collecter en faisant du porte à porte et les transporter pour entamer leur traitement et transformation en une source d’énergie exploitable.

Cependant, ce transport n’est pas énergétiquement gratuit et ces poids lourds vont consommer une quantité d’énergie plus ou moins importante en fonction de leur capacité.

En moyenne, les camions Diesel utilisés pour le ramassage des ordures consomment 60 litres/100 km lors de la phase de collecte et 40 litres/100 km lorsqu’ils transportent les déchets.

Il existe également des camions utilisant l’énergie électrique qui est plus propre et plus économique, en effet ces derniers consomment 2 kW/h,  ce qui veut dire que les camions utilisant un moteur électrique représentent par rapport aux camions diesel une économie d’énergie d’environ 30%.

Moteur Diesel Moteur électrique
Consommation d’énergie 40L/100Km en transport et 60L/100Km en collecte 2 kW/h
Puissance développée 90 -> 150 kW 25 -> 30 kW
Rendement 10 à 15% 25%
Entretien Entretien de la boite de vitesse et de l’embrayage qui s’usent rapidement Nécessite un entretien régulier et méticuleux des circuits électriques

Tableau comparatif des caractéristiques des moteurs thermiques et électriques[5]


Il est à noter cependant que les déchets ne sont bien évidemment pas tous incinérés, en fait le taux d’incinération des déchets en France est de 30% soit environ 7 millions de déchets incinérés chaque année ce qui représente 227 kilos de déchets non dangereux incinérés chaque seconde.

Il peut être pertinent de consulter le nombre de déchets incinérés chaque seconde en temps réel à l'aide du lien suivant:

https://www.planetoscope.com/dechets/1533-incineration-de-dechets-en-france.html

Il est à noter que près de 100% des déchets sont collectés et que 99,5% des collectes sont effectuées en porte à porte.

De plus, les déchets de près de 41 % des habitants sont collectés une fois par semaine, 30 % d’entre eux 2 fois par semaine, le taux de collecte arrive à 3 fois par semaine pour 17% des gens, parfois même plus de 3 fois par semaine pour 11% de la population et dans de très rares cas moins d’une fois par semaine mais ce taux ne dépasse pas les 1%.

Par exemple, il y'a 120 camions qui rentrent et qui sortent quotidiennement de l'usine de Gerland à Lyon. Sachant qu'un camion Diesel parcours en moyenne 25 km pour se rendre à l'usine lors de la phase de transport, l'ensemble de ces camions consomment en moyenne 1200L de carburant minimum par trajet par jour.

Malgré le rendement énergétique plus intéressant des camions électriques, ces derniers ne sont encore que peu utilisés par rapport aux camions fonctionnant avec un moteur Diesel en raison de leur faible autonomie et de l'entretien régulier qu'ils nécessitent. Il faudra donc attendre encore un peu avant de voir une majorité de camions de ramassage des ordures fonctionner à l'électricité. Coût moyen du ramassage des déchets par habitant par an

0: TVA : 7€

1: Transport : 9€

2: Collecte : 53€

Exemple :

Le nombre d’habitants en France aujourd’hui étant de 67.12 millions, le coût de ramassage des déchets s’élève à 4.7 Mds € hors charges fonctionnelles. Le coût avec les charges est de 8 Mds € par an.                    

Valorisation énergétique

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Depuis 1994, la loi française interdit toute incinération des déchets sans valorisation d’énergie et c’est pourquoi nous allons parler du rendement général de l’usine qui va incinérer nos déchets pour savoir si d’un point de vue purement énergétique ces usines ont lieu d’être ou pas.

Il est important de noter que les déchets résiduels ramassés qui arrivent sur le site de l’incinérateur sont très variés compte tenu du fait que nous ne produisons pas tous les mêmes déchets, et qu’un particulier produit des déchets différents de ceux d'une entreprise, tant en termes de volume que de toxicité. Il faut donc entreposer ces déchets dans une fosse assez importante et les séparer en vue de leur incinération. Une usine à incinération n’est bien sûr pas une solution pour entreposer et garder nos ordures et l’incinération n’est pas seulement un moyen de se débarrasser de nos déchets grandissants. Les déchets peuvent aussi être une source d’énergie et cela peu importe la provenance des combustibles. Qu’ils soient ménagers, industriels ou agricoles de nombreux déchets sont transformés en électricité ou en chaleur (la France est classée 7eme en Europe pour l’incinération avec environ 30% de déchets incinérés chaque année). Toute opération de recyclage mise à part, à peu près 70% de nos déchets sont combustibles (cartons, papiers…). Outre les habitants et les ordures ménagères qu’ils produisent chaque jour (environ 510 kg par an par habitant), de nombreux autres secteurs fabriquent quotidiennement des déchets majoritairement exploitables et donc valorisables par incinération. Tout d’abord, on retrouve les déchets industriels qui sont en grande quantité (arsenic, hydrocarbure provenant de l’industrie pétrolière…) il y a ensuite les déchets agro-industriels (sous- produits …) et enfin les déchets agricoles (pâtes en tout genre, blé, farine…).

L’incinération des détritus représente un excellent moyen de se débarrasser d’une très grande quantité, en effet près de 90% du volume initialement ramassé se retrouve transformés en fumée. Ceci représente un grand progrès sanitaire en comparaison avec la taille considérable des anciennes décharges. La France a instauré en juillet 2002 une loi interdisant la mise directe en décharge de tout type de déchets susceptible d’être valorisé et les usines à incinération se sont donc montrées comme l’une des solutions pouvant exploiter et transformer les déchets en énergie. Les ordures vont d’abord arriver dans le four par une entrée en forme d’entonnoir et subir une décomposition par la chaleur (ou pyrolyse) ce qui va provoquer un dégazage des déchets (production de gaz inflammables). Ces derniers sortent au-dessus du foyer où est injecté l’air “secondaire” qui va aider à terminer la combustion en favorisant la turbulence et l’homogénéisation de ces gaz. Cette zone où ils sont brûlés, est en moyenne à une température de 900 à 1000°C (pour plus de détails voir dernière étape du schéma fonctionnel de l’usine à incinération des déchets). Pour avoir l’équivalent d’une tonne de fioul, il nous faut incinérer 5 à 7 fois plus de déchets (5 à 7 tonnes d’ordures).

A titre d’exemple "l’énergie produite dans les trois centres d'incinération du Syndicat de traitement des déchets ménagers de l’agglomération parisienne (Syctom) chauffe 300 000 équivalents-logements chaque année."[6]

Les usines à incinération ne sont donc capables de produire que deux types d’énergies : de l’électricité et/ou de la chaleur. Le fonctionnement de l’échangeur va varier et ne sera donc pas le même suivant qu’on veut produire de l’électricité, de la chaleur ou les deux.

  • Production d’électricité seulement :

Afin de produire de l’électricité, l’échangeur doit impérativement être alimenté en vapeur à très haute pression. Cette vapeur est par la suite conduite vers une turbine à vapeur qui entraînera un générateur d’électricité. L’énergie électrique produite grâce à ce processus peut être amenée au réseau électrique de la ville toute l’année. Cependant, le rendement de tels turbines se révèle très faible puisqu'il est de l’ordre de seulement 20 à 30% (300 à 400 Kwh) et n’est pas en adéquation avec la loi datant du 31 décembre 2008 qui stipule que le rendement attendu doit être de 65% de performance. Les usines n’ont donc pas le choix et doivent trouver un moyen améliorant leur rendement pour rentrer dans les normes imposées par l’état.

  • Production de chaleur seulement :

Pour produire de la chaleur, l’échangeur est rempli d’eau chaude seulement (chauffée par la combustion des déchets) et cette eau se révèle étonnamment suffisante puisque le rendement s’avère très bon : près de 90% de la chaleur produite par la combustion des ordures est récupérée après incinération, ce qui représente 1500 Kwh d’énergie thermique par tonne de déchets. Il existe néanmoins un gros problème avec ce type d’énergie, l’énergie thermique n’étant pas une énergie pure (comme l’énergie électrique ou mécanique), elle comporte une part exergétique et une part anergétique qui correspond à la quantité minimale de chaleur non transformable et qui est en étroite relation avec la température du milieu extérieur. En effet, la part anergétique de l’énergie thermique est proportionnelle à la température extérieure (appelée température de référence) ce qui implique qu’en été par exemple le rendement devient très faible puisque la part anergétique devient élevée. De plus le caractère destructif de l’énergie thermique oblige les industriels à l'utiliser près du centre d'incinération. On se retrouve alors avec un rendement variant selon les saisons et une énergie uniquement utilisable près de l’usine. Il faut donc trouver une solution à ce problème, et c’est ce qu’ont fait les ingénieurs en développant un moyen qui permettrait à l’usine de produire simultanément de la chaleur et de l’électricité.


  • Production simultanée de chaleur et d’électricité :

La cogénération est la meilleure solution permettant de valoriser au mieux les déchets. C’est la production de chaleur et d’électricité avec un rendement acceptable atteignant les 80%.

L'usine de Gerland au sud de Lyon combine la production d'électricité et de chaleur : la chaleur permet de produire de la vapeur qui fait tourner des turbines avant d'être injectée dans le réseau urbain. En hiver, seule une turbine est utilisée contre deux en été, et le reste de chaleur n'est pas perdu car le réseau alimente des bâtiments nécessitant du chauffage toute l’année comme des hôpitaux ou des laboratoires de pharmaceutique. L'électricité produite est auto-utilisée pour la moitié, et l'autre moitié est revendue à des distributeurs. Par an ce sont 72 000 MWh d'électricité et 250 000 MWh de chaleur qui sont produites[7].

Si l’Europe exploitait pleinement sa capacité de récupération des déchets, elle serait capable de chauffer 24 millions de ménages et fournir de l’électricité à 17 millions de foyers.

Tous ces chiffres peuvent paraître importants, cependant il faut savoir qu’un site résidentiel en France consomme annuellement près de 4300 Kwh et que ces sites sont au nombre de 31 millions[8], les experts estiment qu’une valorisation de 50% de l’ensemble des déchets que produisent les Français permettrait de subvenir à 1% de la consommation énergétique totale du pays[9], ce qui est loin d’être suffisant. A cela s’ajoute les fumées très toxiques que dégagent les usines ce qui les contraint à être construites loin des zones occupées par les habitants (rendant l’exploitation de l’énergie thermique particulièrement difficile). Il faut également filtrer les gaz de combustion avant de les rejeter à l’atmosphère à cause de leur degré d’acidité élevé pour être en règle avec les lois sur la pollution, ce qui rend la valorisation des déchets particulièrement onéreuse (94€ TTC/tonne).

On peut supposer qu’à l’avenir cette solution pour exploiter l’énergie des déchets ménagers sera abandonnée au profit d’autres solutions moins polluantes et plus efficaces.

Fonctionnement des acteurs

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L'incinérateur mobilise de nombreux acteurs, il peut être difficile de comprendre le rôle de chacun. Tout d'abord une usine d'incinération est la majorité du temps construite à l'initiative des collectivités publics(communes, métropoles,etc) car c'est un service de gestion des déchets ménagers. Pour la construction en tant que telle on fait souvent appel à des constructeurs privés( tel que Vinci). Ensuite les collectivités peuvent créer un syndicat, lui délègue la collecte des déchets ménagers et la gestion de l'incinérateur, c'est le cas de la Syctom à Paris. L'incinération des déchets ménagers n'est pas un système rentable, il n'y a pas de chiffre d'affaire. Donc souvent, si les métropoles n'ont pas les moyens de faire fonctionner l'usine, elles font appel à des exploitants privés (Suez et Veolia sont les plus grands). L'exploitant supporte donc tous les risques, et il est responsable en cas de problème ou de réparation mais bénéficie de subvention de la collectivité publics tout de même. Il y a donc des appels d'offres, pour passer un contrat souvent sur les long termes (dizaines années), la collectivité va déléguer la gestion de l'incinérateur, soit entièrement, soit en gardant un contrôle dessus suivant les marchés. Enfin, le cas de l'incinération dans la ville de Lyon est intéressant, il y a deux incinérateurs celui de Gerland dans le sud et celui de Rieux la Pape dans le nord. Le premier est contrôlé par la métropole du Grand Lyon et il est géré par 65 agents publics, dont des équipes de maintenance ce qui permet de ne pas faire appel à des prestataires extérieurs pour les réparations par exemple. Quand au deuxième la gestion est à Suez, un nouveau contrat a été signé en 2019 et il mobilise 37 agents privés. Il y a donc de nombreux liens entre tous ses acteurs qui influencent et ont influencé l'histoire de l'incinérateur en France.

La trajectoire de l'utilisation de l'incinérateur en France

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On peut voir sur le graphique l'évolution du nombre d'incinérateurs au cours du 20e et 21e siècles. Le nombre d'incinérateurs a d'abord augmenté dans les années 1970 avant de baisser dans les années 1990 suite à des décisions politiques qui seront explicitées plus précisément par la suite. Aujourd'hui ce chiffre est resté stable malgré des controverses de plus en plus marquées.

 
On peut observer que le nombre d'incinérateur a beaucoup augmenté avant de baisser dans les années 1990, pour arriver à 128 aujourd'hui.

de 1970 à 1990: Une multiplication des incinérateurs

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Les débuts d'une politique publique nationale

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Les années 1970 marquent le début de la politique publique nationale de gestion des déchets en France. Auparavant laissé aux collectivités, le traitement des déchets est maintenant encadré par la loi de 1975 sur la valorisation des déchets[10] . Ce changement répond à plusieurs motivations. Tout d'abord, le choc pétrolier de 1973 oblige les états à diversifier et relocaliser leur approvisionnement en énergie et matières premières. Ensuite, le développement durant les 30 Glorieuses a entraîné une grande production de déchets, entassés le plus souvent dans des décharges. Le syndrôme NIMBY a poussé l'élimination de ces déchets qui produisaient de fortes nuisances pour les riverains. De plus, la collecte des déchets n'est pas généralisée dans les campagnes.


Le syndrome NIMBY ("Not In My Backyard") ou "pas dans mon arrière-cour" en français est un mouvement porté par les citoyens et qui s'oppose à l'installation d'infrastructures à proximité de leur habitation[11]. La majeure partie du temps, ces personnes soutiennent que l'on a besoin de ces infrastructures mais elles ne les veulent pas dans leur environnement de vie pour diverses raisons. Ces raisons sont majoritairement des questions de nuisance visuelle et/ou auditive, de risques pour la santé ou encore la crainte pour les résidents de voir grimper leurs impôts ou autre pour financer cette installation[12]. Des infrastructures de nature très variée subissent les impacts de ce syndrôme, notamment les éoliennes, les voies de chemin de fer, les prisons, les stades ou encore les auberges de jeunesse. Dans les années 1970, les NIMBYs étaient en faveur de l'incinération car s'opposaient très largement à la présence de décharge à proximité de leur lieu de vie et il se trouve que l'incinération apparaissait comme le recours à choisir. Puis l'incinération finit très vite par connaître le même sort et subir cette opposition citoyenne virulente. Cette évolution des pensées suit donc de près la dynamique suivie par l'utilisation de l'incinération pour le traitement des déchets.

La loi cadre de 1975 vient donc en réponse à ces problématiques. L'incinérateur de déchets apparaît comme une solution idéale pour éliminer et valoriser les déchets puisqu'il permet de réduire de 90% leur volume et de récupérer l'énergie libérée lors de la combustion. Les incinérateurs vont se multiplier dans toute la France, mais ils sont rarement couplés à un système de récupération d'énergie. Les rejets de polluants sont très importants car les fumées sont soumises à peu de normes et de contrôles. Ils vont contribuer à créer une image négative des incinérateurs auprès des populations.

Prise de conscience

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Durant les débuts de l'incinération, on lui attribuait des propriétés de feu purificateur sachant qu'à de telles températures très peu de virus ou bactéries peuvent survivre. C'est à partir des années 1970 que l'on commence à réfléchir à l'impact des rejets de cette apparente solution miracle. Les premières études d'impacts et analyses de substances rejetées par les incinérateurs sont alors lancées. Les premiers résultats mettent en lumière une corrélation entre exposition à des usines d'incinération et développement de cancers de différentes natures (poumons, foie, sang etc.)[13]. De plus, l'émission de toute sorte de substances comme notamment les dioxines est directement liée à des troubles de la reproduction chez les riverains, des malformations chez les enfants après exposition des parents mais aussi bon nombre de troubles divers (dermatologiques, cardio-vasculaires, respiratoires, hépatiques et endocriniennes et autres).

Voici une liste non exhaustive de substances émises lors de l'incinération de nos déchets[14] :

  • Dioxines : impact sur la fertilité, cancers et affections en tout genre
  • Dioxydes de carbone : principal responsable de l'effet de serre
  • Dioxydes de soufre : impact sur le système respiratoire, irritation des muqueuses, cancer du poumon
  • Acide chlorhydrique : irritation de la peau, des muqueuses et voies respiratoires
  • Oxydes d'azote : impact sur le système respiratoire, troubles cardio-vasculaires
  • Métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, chrome, nickel, arsenic) : toxiques pour le système immunitaire, nerveux, cancers

de 1990 à 2005 : un déclin relatif

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De nouvelles lois pour réglementer l'incinération

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Pour répondre à ces problématiques sanitaires et environnementales, l’État met en place en 1991 de nouvelles normes sur les rejets des polluants émis par les incinérateurs[15]. Ces normes concernent principalement les rejets de poussières, de monoxyde de carbone et de souffre (voir tableau). Bien que la législation soit plus souple à l'égard des petits incinérateurs, la fermeture d'un grand nombre d'entre eux n'a pu être empêchée à cause d'un trop grand coût de rénovation et de mise aux normes.Par conséquent, le nombre de petits incinérateurs a grandement chuté, comme on le voit sur la courbe ci-dessus, par manque de rentabilité pour pouvoir fonctionner en règle. On investit désormais dans de grands incinérateurs en des points stratégiques de France avec des moyens plus importants de traitement plutôt que dans la restauration d’anciennes usines.

 
Tableau normes Arrêté du 25 janvier 1991 en fonction de la capacité nominale de l'installation en mg/Nm3

La loi cadre de 1992 (loi ROYALE[16]) relative à l'élimination des déchets instaure les principes de proximité et de valorisation dans la gestion des déchets. Cette proximité permet de limiter les trajets, donc les rejets de polluants, mais également d'augmenter l'ancrage territorial des incinérateurs, pour favoriser leur acceptation. Elle répond également à l'enjeu de production d'énergie locale. Pour faire accepter l'incinérateur à proximité des habitations, la production de chaleur, d'électricité, de solution de séchage est mise en avant.

 
Graphique montrant l'évolution de la quantité de déchets produits, incinérés et recyclés depuis les années 1940. Les chiffres sont basés sur un regroupement de données de différentes sources, et sur des hypothèses de l'évolution avant les années 1960-70 en raison du manque de données, ils ne sont pas exacts mais donnent une idée d'évolution.

C'est aussi dans les années 1990 que l’État met en place une hiérarchie entre les différents types de valorisation des déchets. En tenant compte de la quantité limitée des matières premières, la valorisation de matière (recyclage) est placée au dessus de la valorisation énergétique. La loi ROYALE rend l'obligation “de valoriser les déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets des matériaux recyclables ou réutilisables”. En effet, si l'on jette un œil au cycle de vie d'une matière première qui peut avoir mis des millions d'années à se former et que l'on sait qu'elle finit brûlée en moins d'une heure dans les fours d'un incinérateur on peut y avoir là une profonde aberration en termes de gestion des ressources.

À partir de 1996, l'incinération n'est subventionnée que si elle valorise énergétiquement les déchets. Depuis cette date, le levier financier est utilisé pour privilégier le recyclage et les autres formes de valorisation.

On parle de déclin relatif car bien que le nombre d'incinérateur ait fortement baissé, la quantité de déchets produits, incinérés et recyclés n'a pas suivi cette dynamique. En effet, le nombre de déchets incinérés n'a cessé d'augmenter jusqu'à aujourd'hui où 30% du nombre total de déchets produits se retrouvent dans des usines d'incinération en France. Cette croissance suit de près l'évolution de la quantité de déchets produits avec 536kg de déchets par an et par habitant aujourd'hui[17], alors qu'un français en produisait environ 200kg en 1960. Sur le graphique ci-contre, on peut observer l'évolution de la quantité de déchets produits ainsi que celle des déchets incinérés et recyclés et se rendre compte que le nombre de déchet est toujours aussi haut que dans les années 1990, avec une progression du recyclage plus élevée que celle de l'incinération.[18]

Une acceptation sociale en échec

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L'objectif de valorisation locale se heurte au refus des populations de vivre à côté des installations.

A cause des nouvelles normes environnementales en vigueur, certains incinérateurs ont été obligés de fermer, voire condamnés en justice. On peut citer comme exemple le cas de l'incinérateur d'ordures de Gilly-sur-Isère. Dénoncé par les riverains atteints de cancers, il ferme en 2001, après 15 ans de fonctionnement et de rejet de dioxines cancérigènes dépassant jusqu’à 750 fois le seuil fixé quelques années plus tard. Pourtant, dans certaines usines d'incinération aucune norme concernant l'émission de dioxines n'a été appliquée avant 2005. Par précaution, on abat des milliers de vaches et on se débarrasse de centaines de milliers de litres de lait produits à côté de l’incinérateur. Cependant, aucune corrélation entre les taux de dioxines relevés et les apparitions de cancers chez les habitants voisins n'a pu être prouvée scientifiquement, laissant les poursuites pour "empoisonnement" sans suite. L'incinérateur a tout de même été contraint de fermer à l'issue d'un long procès pour sa non-conformité : il n'aurait en réalité jamais été aux normes sanitaires[19].

 
Photographie de l'incinérateur de déchets de Gilly-sur-Isère

Le seul point positif ressortant de ce scandale a été la remise en question de beaucoup d'incinérateurs en service par les populations, conduisant à la fermeture d'une quarantaine d'autres usines ne respectant pas les taux d'émission autorisés.

de 2005 à aujourd'hui : l'incinérateur: un moindre mal en attendant de meilleures solutions de traitement des déchets

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L'intégration territoriale

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Après les nombreux scandales dénonçant les rejets de dioxine, le gouvernement limite en 2005 les rejets à 0,1 ηg/Nm3. Cette norme très stricte vient du fait que l'impact des dioxines sur la santé est très difficile à mesurer et varie fortement d'une personne à l'autre. Le coût de cette mise au norme est très important pour les incinérateurs puisqu'elle nécessite de nouvelles installations dans le traitement des fumées. A titre d'exemple, ce coût s'élevait à 14 millions d'euros pour l'incinérateur Lyon Sud sur un investissement total de 50 millions.

Depuis 2006, les normes ont peu changé et le nombre d'incinérateurs est stable avec une grande majorité d'incinérateurs avec production d'énergie : 115 sur 126 en 2014, recevant 98% des déchets incinérés. Ils sont localisés près des grands centres urbains, permettant la réduction des trajets et la connexion à un réseau de chauffage. La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) couvre la moitié des besoins de chaleur grâce aux incinérateurs.

Une pollution réduite, mais présente

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Malgré les nouvelles normes environnementales en vigueur et la fermeture des incinérateurs n'ayant pas pu s'y adapter, il serait faux d'affirmer que les incinérateurs ne polluent plus. Les taux d'émissions ont diminué, mais une pollution suivant trois grands axes demeure:

  • Les fumées issues de l'incinération et les restes

L’incinération des déchets libère des substances toxiques (par exemple, des polluants organiques persistants comme la dioxine) qui se dispersent dans l’air et se retrouvent ensuite dans les sols et dans l’eau, et donc ainsi dans nos aliments (viandes, légumes).

Bien que les incinérateurs soient désormais dotés de dispositifs de haute technologie qui permettent de dépoussiérer les fumées, de les laver et de neutraliser l’acide chlorhydrique (dégagé entre autres par la combustion des plastiques PVC), les émissions toxiques ne peuvent pas être évitées complètement.

Les résidus d’incinération (cendres, résidus des filtres et mâchefers) représentent encore 30 % de la masse des déchets brûlés. Ils peuvent contenir les mêmes substances dangereuses que les fumées. Ils sont parfois mis en décharge et le risque persiste que ces substances se répandent dans l’environnement. [20]

  • La pollution liée au transport des déchets

L'acheminement génère énormément de pollution chimique et bactériologique, notamment pour les eaux de lavage, les bactéries, les composés volatiles, les odeurs et la pollution atmosphérique causée par les camions, souvent des diesel consommant près de 50L/100km ! [21]

  • Les déchets dangereux

En fonction de la nature de leurs constituants et de leurs propriétés, certains déchets représentent un danger spécifique pour l’Humain, les animaux ou pour l’environnement et sont considérés comme dangereux. On peut citer par exemple les déchets contenant des métaux lourds (plomb, cadmium, mercure, arsenic…), les hydrocarbures, les déchets explosifs, comburants ou facilement inflammables, les déchets irritants, etc.

La majeure partie de ces déchets vient de l’industrie, mais l’autre (huile, peintures, vernis, solvants, piles etc) provient des déchets ménagers. Ils n’en représentent qu’1%, mais sont aussi toxiques que la totalité des autres déchets[22] !

Opinion publique

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Après l'engouement des débuts, le questionnement et la crainte font leur apparition chez les citoyens. Le peu de transparence de l’État ainsi que les scandales qui ont ponctué la deuxième moitié du 20e siècle ont très largement participé à donner une image relativement sombre des incinérateurs auprès des populations.

L'opposition est croissante face à cette technologie. Elle est incarnée par des groupes de riverains, des associations ou même encore des groupes agro-alimentaires[23][24]. Malgré cette opposition et la démonstration d'autres techniques de gestion des déchets plus responsables, le gouvernement reste très frileux et se cantonne globalement à ce qu'il connaît.

 
Gomi Pit, un bar incinérateur au Japon - Agence France-Presse

Les études d'impact à grande échelle étant relativement coûteuses, il est difficile de trouver aujourd'hui des données viables, significatives et récentes, disponibles pour le grand public et les collectivités. Pour cette raison et à cause des scandales passés et très marquants liés à l'incinération, l'opinion publique est majoritairement orientée contre cette technique et il existe une réelle crainte chez les citoyens quant aux impacts de ces usines sur leur santé[25]. Certains déplorent par ailleurs que l'emploi de cette technique gourmande en déchets aille à l'encontre de la réduction au niveau de la production de ces déchets, d'autres que contrairement à des usines de tri et recyclage, l'incinération n'apporte pas, ou très peu, de nouveaux emplois, que cette technique est trop coûteuse. Enfin, brûler des matières qui pourraient être réutilisées apparaît comme une pure ineptie à d'autres.

 
Incinérateur de Vienne, décoré par Hundertwasser.

En effet, les artistes ou les collectivités sont parfois prêts à aller loin pour dénoncer et choquer. A Tokyo, au Japon, un bar éphémère a ouvert dans une usine de traitement des déchets afin de provoquer une prise de conscience de la part de la population. Il se nomme Gomi Pit, du japonais « gomi » , « ordures ». A travers une large baie vitrée, les clients attablés ont une vue imprenable sur la fosse dans laquelle sont stockés les tonnes de sac-poubelles et autres ordures attendant d’être incinérés. Une griffe mécanique s’y engouffre régulièrement pour alimenter les fours.

Il s’agit d’une idée des autorités locales, qui avaient déjà pris des mesures drastiques pour réduire les 120 tonnes par jour traitées dans l’usine, comme la mise en place d’une taxe par sac collecté. Le succès de ce bar a permis d'éveiller l'intérêt et la curiosité de la population et donc de sensibiliser plus de gens au problème de la gestion des déchets[26].

Les incinérateurs peuvent aussi être le lieu d'expression des architectes, comme c'est le cas pour l'incinérateur de Vienne. Il a été construit en 1988 par Hundertwasser. Cet artiste n'a accepté de le décorer qu'après s'être fait garantir que sa pollution allait être réduite au maximum car il était un militant écologiste. Les formes et les couleurs montrent qu'un bâtiment industriel peut très bien s'intégrer dans le paysage urbain et permet de faire accepter l'incinérateur dans la ville.

Et notre santé dans tout ça

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Face à ces constats et suite à différents scandales sanitaires liés à l'incinération, des normes et réglementations concernant les rejets en sortie d'usines ont été mises en place par le gouvernement. Cependant, on observe que des décennies après l'adoption de ces réglementations plusieurs dizaines d'usines en France avec des taux explosant toutes les normes en vigueur sont toujours en activité à l'époque. D'autant que les usines d'incinération sont les plus grosses sources de dioxines dans nos villes depuis leur création.

A force de lois, l'ensemble des incinérateurs est aujourd'hui tenu à des plafonds de substances rejetées donc il est certain que la situation a grandement changé depuis les premières études réalisées. Pour avoir une idée, on estimait dans les années 1990 les émissions de dioxines autour des usines à 855g équivalent toxique et en 2014 des taux à 14g équivalent toxique ont été mesurés (CITEPA). Nos déchets n'ont fait que se diversifier depuis leurs débuts et avec eux se sont diversifiées les substances issues de leur incinération. Ainsi, malgré les réglementations en place concernant un certain nombre de rejets, il existe aujourd'hui plusieurs centaines de particules rejetées lors de l'incinération qui ne subissent aucun contrôle[27].

Des usines peu rentables en concurrence avec d'autres techniques de traitement des déchets

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De nos jours, si nous nous intéressons à un cas particulier, celui de la ville de Lyon, qui peut facilement se généraliser à d'autres villes, nous pouvons voir, comme sur le graphique, que la plus grosse part du budget, la moitié pour être exact, est allouée au transport et à la collecte des déchets. C’est ensuite la valorisation énergétique par l’incinération qui reçoit une part importante du budget avec 40M€, toujours pour la métropole de Lyon. Si l’on s’intéresse maintenant au bénéfice engendré par cette incinération, on voit qu’il assez faible car, sur les 40M€ investis, ne sont récupérés que 7,8 M€ (chaleur + électricité)[7]. On réalise alors que l’incinération n’est pas principalement utilisée dans un but de rentabilité mais plutôt pour diminuer le coût du traitement des déchets. L’autre facteur important à prendre en compte est la concurrence directe qui existe aujourd’hui entre les incinérateurs et les centres de méthanisation.

 
Dépenses et budget pour la ville de Lyon en matière de gestion des déchets

Car, un centre de méthanisation a un impact beaucoup plus important sur le marché de l’incinération qu’un centre de tri. En effet, à Lyon par exemple, le fonctionnement de l’incinérateur est établi par rapport au contenu des poubelles des années 1980 avec une part de plastique encore faible dans les foyers alors que la part de déchets organiques était très importante. Donc si un centre de méthanisation était construit, la part des déchets organiques incinérés dans l’incinérateur serait en chute libre et remettrait vraiment en question son utilisation comme l’explique la responsable support opérationnel et énergie de l’incinérateur de Lyon sud.

Et dans le monde ?

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Le Danemark met en avant l'incinération, mais à quel prix ?

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Le Danemark est un des plus gros producteurs de déchets en Europe (759 kilos de déchets ménagers produits par personne et par an) mais il est aussi le pays européen qui incinère le plus ses déchets (52,6 % de cette part produite par an passe par les incinérateurs du pays) Cependant, le pays est en surcapacité d’incinération. En effet, malgré la forte quantité de déchets produits, les incinérateurs danois ne peuvent pas être assez alimentés pour fonctionner correctement.

Et ce n'est pas la construction d'un nouvel incinérateur, Amager Bakke, qui va changer la donne.

Ce projet a vu le jour en 2010, lancé par l’Amagerforbrænding(AMF) : l’agence de traitement des déchets de l'agglomération copenhaguoise. Ces derniers avaient pour but de construire le plus grand et le plus performant incinérateur du pays. Malgré les avertissements de l’Agence danoise de l’énergie, qui alertait sur le fait que la prévision de volume de déchets produits était surestimée, le projet a finalement pu se concrétiser.


Un des buts principaux de la construction de cet incinérateur était de promouvoir à un niveau international les usines danoises. En effet, déjà commandées par des pays européens comme le Royaume-Uni ou la la Pologne, le Danemark s’oriente surtout vers le marché asiatique, où l’importation des déchets y est très importante. Le projet, voulant encore plus marquer les esprits du grand public, dispose aussi d’un toit muni de pistes de ski et d’un mur d’escalade de 80 m.

L'ancienne ministre de l'environnement, Ida Auken a fortement contesté la réalisation de ce projet à l'époque : "Pourquoi construire un incinérateur géant quand on sait que les quantités de déchets diminuent grâce au recyclage et que nous avons suffisamment de capacité d’incinération au Danemark ? Ça n’a absolument aucun sens, ni d’un point de vue économique ni d’un point de vue environnemental !"[28]

Ce projet aura finalement coûté plus de 560 millions d’euros et causé de nombreux remous politiques et économiques dans le pays. A cause de la surestimation du volume de déchets et certains problèmes techniques ayant eu lieu au début de fonctionnement de l’usine, Amager Bakke est au bord de la faillite. Certaines projections officielles réalisées en 2015 sur 30 ans prévoient que l'usine aie perdu 300 millions d'euros tandis que sa valeur ne sera seulement que de 200 millions d'euros. Deux éléments peuvent alors expliquer cette situation critique : le prix de l'électricité qui a beaucoup chuté ces derniers temps mais aussi le fait qu'il soit en manque de déchets. L’usine ne dispose alors que d’une seule solution pour ne pas sombrer : importer des déchets et,plus précisément, 110 000 tonnes par an, ce qui équivaut à environ 44 bateaux.

Cette nécessité a amené le Danemark à multiplier par 6 le nombre de déchets importés depuis le Royaume-Uni. Cependant, cette importation cause un gros problème pour l’environnement : les ordures non triées des britanniques comportent beaucoup plus de matières plastiques et de composants chimiques que celles des danois, triées au préalable. De plus, malgré ses pistes de ski et sa modernité, l'incinérateur ne pourra pas faire oublier qu'il reste un élément polluant. Jens Peter Mortensen, militant écologiste au sein de UMWELTAKTIVIST en témoigne :" Chaque fois que l'on brûle quelque chose, il y a des émissions de CO2 et cela a un impact sur le climat. Ensuite, l'incinération produit des dioxines et du PCB qui sont des substances très toxiques pour l'Homme et son environnement"[28].

Ce qui amène le pays à faire un choix majeur pour son avenir :

- trier les déchets importés, ce qui réduirait leur masse d’une part mais aurait aussi un coût économique

ou

- oublier le tri et dans ce cas là, rejeter des substances nocives dans l’atmosphère, ce qui amènerait le Danemark a renoncer à porter Copenhague comme candidate à l’homologation « ville sans carbone » d’ici 2025…

L'Allemagne mise sur le recyclage

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L’Allemagne est connue pour être la championne du recyclage en Europe. Cependant, elle est également la deuxième plus grande productrice de déchets ménagers.

Pour pallier cette production importante, le pays mise énormément sur le recyclage : l’Allemagne recycle près de 74% de ses déchets et est même retournée depuis 2003 à un système de consigne. Le prix des contenants (bouteilles, canettes, etc) comprend le prix d’une caution, rendue par la suite si on les ramène. La caution va de huit centimes pour une canette à quinze pour une bouteille en plastique recyclable et 25 pour les contenants non recyclables. Le taux de collecte de ces déchets est très élevé grâce à ce système, près de 90% des emballages sont récupérés.

Des déchets plus toxiques peuvent également être consignés, comme les batteries de voitures usagées.

L’Allemagne est également très qualifiée dans le tri des déchets, les logements comprenant 5 à 6 poubelles (ordures ménagères, emballages, papier/carton, végétal, verre) et le tri des objets en verre non consignés s’effectue par couleurs (blanc, vert, brun). Le reste des déchets est alors incinéré.

L’Allemagne a donc réussi à trier un maximum et à utiliser l’incinération comme une seconde solution, tandis que la France a encore tendance à la considérer comme une solution miracle[29][30].[31]


 


Un gros problème de gestion des déchets en Afrique

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La population Africaine est en constante évolution et des experts annoncent même qu’elle va quadrupler d’ici la fin du siècle. Ce qui implique une consommation de plus en plus importante et donc une évolution du nombre de déchets beaucoup plus rapide. Ce ne sont pas que des suppositions, c’est une réalité et l’accumulation des ordures constitue aujourd’hui un véritable problème pour l’Afrique et en particulier l’Afrique subsaharienne. Il est donc pressant de changer de paradigme et de ne plus considérer les déchets comme des objets sans valeur mais comme une importante (au vu de la quantité) ressource valorisable en énergie.

L'Afrique subsaharienne

L’Afrique subsaharienne a produit en 2016, 174 millions de tonnes de déchets (soit 0.46 kg par jour par habitant). Mais au vu de sa croissance très rapide (région dont la croissance est la plus élevée), on estime que d’ici 2050 cette production devrait quasiment tripler. Cette augmentation des rejets est très inquiétante à cause de la mauvaise gestion des ordures ménagères qui n’est pas sans répercussions sur la santé humaine et qui vient s’additionner aux problèmes déjà présents rencontrés par la faune et la flore. Dans un rapport alarmant, la banque mondiale s’est montrée inquiète quant au mauvais entretien des déchets plastiques puisque ces derniers peuvent avoir un impact très néfaste sur l’environnement sur des périodes s’étalant sur des centaines voire même des milliers d’années. Malheureusement en Afrique, la principale méthode employée par les gouvernements est la mise en décharge directe. En effet, 69% des déchets sont déversés à ciel ouvert, 24% sont éliminés d’une manière quelconque et seulement 7% des déchets sont traités. Ci-dessous quelques chiffres intéressants:

 
Taux de ramassage des ordures dans les pays d'Afrique Subsaharienne.

Le taux maximum de ramassage des ordures est de 60%, ce qui est faible. La France par exemple présente un taux de plus de 99% de déchets ramassés. Ce qui témoigne des problèmes fiscaux, institutionnels et/ou politiques rencontrés par plusieurs pays Africains et ce sont les habitants les plus démunis qui en payent le prix fort à cause du déversement des décharges, causants maladies et même la mort de plusieurs citoyens logés aux alentours.

Afrique de nord

Les pays du Maghreb ne sont, eux non plus, pas épargnés par cette crise de gestion des ordures ménagères. Cette crise persiste depuis les révolutions qui se sont déroulées dans ces pays et qui témoignent d’un dysfonctionnement dans le système actuel de ces nations et de l’absence de structures adéquates pouvant gérer ces quantités de plus en plus importantes de déchets ménagers. En Tunisie, on estime à 8 millions de tonnes par an, la quantité de déchets valorisables et en dépit du fait que plusieurs investisseurs locaux et étrangers ont fait part de leur volonté de gérer ces ordures de manière propre, seuls quelques rares projets se sont concrétisés en raison des tensions politiques, du changement de comportements des citoyens et faute de lois appropriées. Ces problèmes rencontrés en Tunisie peuvent s’étendre à plusieurs pays de l’Afrique du nord, où la valorisation des déchets ne pourrait être concrétisée sans trouver une solution pour les difficultés d’ordres réglementaire et institutionnel.

Une lueur d'espoir

L’Éthiopie a inauguré le 19 août 2018 la première usine de valorisation des déchets pour produire de l’électricité à Addis Abeba.

Ce projet lancé en 2014 a coûté 118 millions de Dollars entièrement versés par les autorités locales[32]. Cette préoccupation quant à la valorisation des déchets en les incinérant témoigne de l’inquiétude du gouvernement vis-à-vis de la quantité grandissante de déchets et de la raréfaction des lieux d’entreposage au vu de la forte croissance de la population.

Un éboulement survenu dans la plus grande décharge de la capitale a vu les craintes de l’état se fonder. Cet évènement tragique a coûté la vie à 110 personnes ce qui a certainement amené les dirigeants du pays à accélérer la construction de l’usine et à se tourner vers la valorisation énergétique puisqu’ils se sont fixés comme objectif de quadrupler la production énergétique d’ici 2020.

Cette nouvelle usine d’incinération est la première du genre en Afrique (d’après l’entreprise Britannique Cambridge Bridge qui l’a construite) et qui nous l’espérons, montrera la voie à beaucoup d’autres projets du genre dans toute l’Afrique, afin d’éviter que d’autres catastrophes comme celle survenue à Addis Abeba ne se reproduisent. Ce projet aussi ambitieux que novateur a pour but d’incinérer 1400 tonnes de déchets solides par jour pour une puissance électrique produite estimée à 25 mégawatts.

La gestion et l’entretien des déchets ménagers représentent à ce jour un réel problème et un réel défi pour l’Afrique. La principale méthode de gestion est l’entreposage en décharge à ciel ouvert sans aucun traitement transformant les déchets en bombes toxiques aussi bien pour les habitants se situant aux alentours que pour l’environnement.

De plus la croissance démographique rapide des pays d’Afrique a pour conséquence la diminution des espaces de stockage de ces ordures ce qui peut provoquer des catastrophes dues essentiellement à la saturation des décharges (comme l’Éthiopie). Il devient donc pressant de se tourner vers d’autres moyens de gestion des déchets ménagers.

Cependant les conflits internes rencontrés par la majorité de ces pays représentent un véritable obstacle pour cette transition énergétique. Il faudra donc encore quelques années pour que l’Afrique puisse gérer ses montagnes d’ordures, espérant toutefois que cela arrivera avant que d’autres catastrophes ne se produisent ou que l’air devienne complètement irrespirable en raison de la toxicité élevée résultant de la décomposition des déchets accumulés dans les décharges.

Annexes

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  1. « L'histoire des déchets », sur Site de Tom (consulté le 6 mai 2019)
  2. C'est pas sorcier, « C'est pas sorcier -UNE SECONDE VIE POUR NOS POUBELLES », (consulté le 9 mai 2019)
  3. « Le mâchefer, un matériau prometteur », sur INSA Lyon, (consulté le 8 mai 2019)
  4. « Planetoscope - Statistiques : Production de déchets ménagers en France », sur www.planetoscope.com (consulté le 7 mai 2019)
  5. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/docs/Temis/0023/Temis-0023511/10466_2.pdf
  6. « L'incinération : le pouvoir calorifique des ordures », sur Planète Énergies (consulté le 30 avril 2019)
  7. 7,0 et 7,1 Rapport annuel 2017 sur le prix et la qualité du service public de prévention et de gestion des déchets ménagers et assimilés, Métropole de Lyon, Direction Eau et Déchets, décembre 2018, https://mairie2.lyon.fr/sites/mairie2/files/content/2019-02/Rapport%20annuel%202017%20sur%20le%20prix%20et%20la%20qualité%20du%20service%20public%20de%20prévention%20et%20gestion%20des%20déchets%20ménagers%20et%20assimilés_2.pdf, consulté le 07/05/2019
  8. « Graphique 1.28. Variation de la quantité de déchets municipaux mis en décharge par habitant depuis 2000 », sur dx.doi.org (consulté le 9 mai 2019)
  9. « L'incinération : le pouvoir calorifique des ordures », sur Planète Énergies (consulté le 9 mai 2019)
  10. Rocher, Laurence. «Les contradictions de la gestion intégrée des déchets urbains : l'incinération entre valorisation énergétique et refus social». Flux, n°74 ( 2008/4). https://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/685821/filename/FLUX_074_0022_1_.pdf.
  11. « (21) What is NIMBY? What does NIMBY mean? NIMBY meaning, definition & explanation - YouTube ». Consulté le 8 mai 2019. https://www.youtube.com/watch?v=E_2VERGE55s.
  12. Wolsink, Maarten. « Entanglement of Interests and Motives: Assumptions behind the NIMBY-Theory on Facility Siting ». Urban Studies 31, nᵒ 6 (juin 1994): 851‑66. https://doi.org/10.1080/00420989420080711.
  13. « A-t-on plus de risques d’avoir un cancer quand on vit près de l’incinérateur de L’Ariane qu’ailleurs? » Nice-Matin, 1 décembre 2018. https://www.nicematin.com/sante/a-t-on-plus-de-risques-davoir-un-cancer-quand-on-vit-pres-de-lincinerateur-de-lariane-quailleurs-281889.
  14. « Les effets de l’incinération sur la santé ». Consulté le 7 mars 2019. https://www.synec-doc.be/alt/bempt/diox03.html.
  15. https://aida.ineris.fr/consultation_document/5927
  16. .https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000345400&categorieLien=id
  17. « Les déchets en France : quelques chiffres », sur cniid.org (consulté le 21 avril 2019)
  18. L’incinération : le pouvoir calorifique des ordures [Internet]. Planète Énergies. [cité 18 févr 2019]. Disponible sur: https://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/l-incineration-le-pouvoir-calorifique-des-ordures
  19. http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-scandale-de-l-incinerateur-de-gilly-sur-isere-au-tribunal-29-11-2010-1169952.php
  20. « Incinération des déchets », sur www.vedura.fr (consulté le 9 mai 2019)
  21. « Transport & logistique des déchets : enjeux et évolutions du transport et de ... », sur ADEME (consulté le 9 mai 2019)
  22. « Gestion de déchets dangereux - SUEZ Groupe », sur www.suez.com (consulté le 9 mai 2019)
  23. France, Filed under Que se passe-t-il en. « Conférence de presse de la Coordination Nationale Contre l’Incinération des Déchets Ménagers et Assimilés ». La Ruche de Vanves (blog), 5 avril 2012. https://www.laruchedevanves.org/?p=526.
  24. Buclet, Nicolas. « Gestion de crise environnementale et démocratie participative : le cas de l’incinération des déchets ménagers ». Politiques et Management Public 23, nᵒ 2 (2005): 91‑116. https://doi.org/10.3406/pomap.2005.2279.
  25. GoodPlanet. « Les incinérateurs sont des fabriques de poison ». Magazine GoodPlanet Info (blog), 2 mai 2012. https://www.goodplanet.info/debat/2012/05/02/les-incinerateurs-sont-des-fabriques-de-poison/.
  26. Le Point magazine, « Vue sur ordures: une usine de traitement tient un bar éphémère au Japon », sur Le Point, (consulté le 9 mai 2019)
  27. « InVS | BEH n°17 février 2009 / n°7- 8 - Numéro thématique - Incinération des ordures ménagères en France : effets sur la santé ». Consulté le 7 mars 2019. http://invs.santepubliquefrance.fr//beh/2009/07_08/.
  28. 28,0 et 28,1 THIERRY KIEFFER, « incinérateur aà Copenhague danemark déchet », (consulté le 8 mai 2019)
  29. « Traitement des déchets : Allemagne 1 – France 0 », sur Made in Deutschland (consulté le 9 mai 2019)
  30. « Service public de gestion des déchets : le match France-Allemagne largement dominé par la Mannschaft | Energies & Environnement », sur www.energie.sia-partners.com (consulté le 9 mai 2019)
  31. Bavaroa dit, « Allemagne : n°1 du recyclage mais productrice n°2 de déchets », sur Vivre à Munich, (consulté le 9 mai 2019)
  32. « Éthiopie: une usine de valorisation des déchets pour produire de l'électricité », sur Franceinfo, (consulté le 9 mai 2019)

Auteurs

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Gautron Florian, Dkhil Mohamed, Bossens Laetitia, Bedek Pablo, Honor Thomas, Lictevout Othilie, Siapsiowski Cécile, Beronja Lila

Travail déposé le 10 mai 2019