Rendre accessibles les contenus audio-visuels-Notions de base
Durée de la vidéo : 7 minutes 53 secondes
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Transcription textuelle de la vidéo
modifierDans le cadre de votre travail, vous devez alimenter le site en contenus multimédias : vous enrichissez par exemple un article par un reportage vidéo ou l’enregistrement sonore d’une interview. Mais comment les personnes sourdes peuvent-elles suivre l’interview ? Et comment les personnes aveugles vont-elles pouvoir consulter ce reportage ?
Les documents multimédias, de fait de leur nature sonore et/ou visuelle, posent deux types de problèmes aux utilisateurs :
Les personnes ayant des limitations auditives éprouvent des difficultés à percevoir l’information qui est transmise seulement par la piste audio.
Quels sont les utilisateurs en limitation auditive ?
modifierLes personnes sourdes et malentendantes, les internautes dont le périphérique de sortie son est inopérant, mais aussi celles et ceux qui sont dans un environnement trop bruyant (dans un lieu public, un open-space, un train, etc.) ou trop calme pour leur permettre d’écouter dans de bonnes conditions.
Les personnes ayant des limitations visuelles éprouvent des difficultés à percevoir l’information qui est transmise seulement par la piste visuelle.
Quels sont les utilisateurs en limitation visuelle ?
modifierLes personnes aveugles et malvoyantes, les internautes dont les conditions techniques ne permettent pas la consultation d’une vidéo (plugin manquant, basse connexion), mais aussi celles et ceux qui veulent par exemple écouter une vidéo sans interrompre leur activité, ce qui porte leur regard ailleurs.
Comment rendre accessible l’information véhiculée par ces médias à ces utilisateurs ?
modifier- Il faut proposer un équivalent textuel,
- pour chaque limitation convoquée par le document multimédia.
- Mais avant cela, il faut annoncer la présence de ce type de document, en le titrant.
Titrer les médias audio-visuels
modifierLes utilisateurs aveugles et malvoyants doivent pouvoir identifier les contenus sonores et/ou vidéo proposés.Il faut donc commencer par les introduire par un titre placé avant le lecteur audio ou vidéo.
Mentionner le type de média, dans ce titre, est une bonne pratique.
Bien qu’il ne soit pas indispensable, un résumé est également bienvenu. Présentez en quelques mots le support multimédia pour que le lecteur sache à quoi s'attendre. Par exemple, lorsqu'une personne aveugle est informée que la vidéo est la visite virtuelle d'un musée sans commentaire audio, elle sait qu'elle peut l’ignorer.
Proposer une alternative
modifierIl existe plusieurs alternatives aux médias audiovisuels, selon la limitation évoquée :
Sous-titres
modifierLes utilisateurs sourds et malentendants doivent avoir accès aux informations sonores significatives proposées dans les vidéos. Les vidéos doivent être accompagnées de sous-titres pour que ces utilisateurs aient accès à ces informations. Les sous-titres sont des textes, qui s’affichent en même temps que la projection vidéo, de façon synchronisée avec celle-ci.
Audio-description
modifierLes utilisateurs aveugles et malvoyants doivent avoir accès aux informations visuelles significatives proposées dans les vidéos. En proposant une audio-description à une vidéo, ces utilisateurs ont accès à ces informations.
L’audio-description est une bande son supplémentaire qui décrit l’information visuelle significative, en complément de la bande sonore. Par exemple, dans un film, l’audio-description complète les dialogues des acteurs, en décrivant oralement leurs actions à l’écran.
Transcription textuelle
modifierLes utilisateurs malentendants, sourds, aveugles et malvoyants doivent avoir accès aux informations visuelles et sonores significatives proposées dans les vidéos et dans les bandes sons, qu’il s’agisse d’une émission radiophonique, d’une interview, d’une chanson, etc.
En proposant une transcription textuelle à une bande son ou vidéo, ces utilisateurs ont accès à ces informations.
Les utilisateurs sourds et malentendants peuvent ainsi lire cette transcription, tandis que les utilisateurs aveugles et malvoyants peuvent en demander restitution par leur lecteur d'écran.
Cette transcription textuelle est un texte, qui est affiché dans la page, ou proposé au téléchargement, ou dans une autre page liée à proximité du contenu sonore correspondant.
Il s'agit d'un document texte distinct dans lequel vous décrivez ce qui se passe dans la vidéo et indiquez les informations qui apparaissent à l'écran. Ce document reprend également les dialogues et toute information audio importante au format texte.
Pertinence de l’alternative
modifierL’alternative doit être pertinente : il ne s’agit pas de décrire exhaustivement le document dans son caractère sonore et/ou visuel, mais de rendre accessible l’information qu’il véhicule.
Qu’est-ce que l’information significative véhiculée par une bande son ou vidéo ?
En termes de contenu informatif, on retiendra que la transcription textuelle contient le texte des sous-titres et de l’audio-description.
La pertinence de l’alternative dépend aussi du contexte.
Prenons l’exemple d’une bande son permettant d’écouter la chanson "La Tondue de Brassens" :
- Si elle est utilisée dans un article sur la Libération, relatant un épisode où ce sont les propos tenus dans la chanson qui font sens, illustrant un épisode de notre histoire, on retranscrira les paroles de la chanson ;
- Si elle est utilisée dans un site culturel qui aborde l’apprentissage d’un morceau de guitare, on retranscrira aussi les notes et les accords.
Langue des signes
modifierCertains utilisateurs sourds et malentendants peuvent éprouver des difficultés à exploiter correctement les sous-titres et auront plutôt besoin d'une interprétation du son en langue des signes.
La langue des signes est une langue gestuelle (produite par les mouvements des mains, du visage et du corps dans son ensemble) que les personnes atteintes de surdité ont développée pour communiquer. Elle assure toutes les fonctions remplies par les langues orales.
Il existe plusieurs alphabets de langues des signes : LSI, langue des signes internationale, LSF, langue des signes française, etc. Vous choisirez celle(s) qui correspond(ent) à votre public cible.
L’interprétation en langue des signes se met en œuvre en s'incrustant dans la vidéo, sous la forme d’une vidéo montrant un interprète en train de signer.
Par exemple, chaque mercredi, les questions au gouvernement à l'Assemblée transmises en direct à la télévision, interprétées en langue des signes dans un médaillon incrusté dans l’image.
NB : l’interprétation en langue des signes n’est pas obligatoire, et ne suffit pas à rendre une vidéo accessible aux déficients auditifs, car toutes les personnes sourdes et malentendantes ne signent pas.
Quelle alternative mettre en place ?
modifierToutes les alternatives précédemment décrites ne sont pas nécessairement à mettre en place. Cela dépend du niveau d'accessibilité visé dans votre projet.
La transcription textuelle suffit à lever les blocages et répond au besoin premier d’accessibilité, quel que soit le type de média audio-visuel.
Niveau | audio | vidéo |
---|---|---|
A | transcription textuelle OU sous-titres *
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sous-titres + transcription textuelle OU sous-titres + audio-description
|
AA | transcription textuelle + sous-titres * |
sous-titres + audio-description1 |
AAA | transcription textuelle + langue des signes + sous-titres * |
sous-titres + audio-description2 + transcription textuelle + langue des signes |
S’il faut impérativement une alternative textuelle, celle-ci peut prendre la forme de sous-titres ou d’une transcription textuelle.
* Dès lors qu’elles sont synchronisées avec un autre média, par exemple avec des diapositives projetées, les bandes son doivent également être sous-titrées.
1 au niveau AA, l'audio-description n'est demandée que si la bande son de la vidéo comporte des temps permettant de l'intégrer. 2 au niveau AAA, l'audio-description est demandée (l'insertion de temps supplémentaires dans la bande son de la vidéo peut être nécessaire afin de l'intégrer). On parle alors d’audio-description