« Relativité restreinte » : différence entre les versions

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Maxwell a inventé l'Ether qui devait être le support matériel pour la propagation des ondes électro-magnétiques (lumière), et il a imaginé une expérience pour mesurer la vitesse absolue (par rapport au référentiel constitué par l'Ether) du système solaire grâce aux éclipses d’Io. Malheureusement, la précision était insuffisante. Michelson et Morley ont monté ensuite une expérience qui permettait de mesurer le vent d'Ether avec une précision de quelques km/s ; puis ils ont perfectionné le système pour atteindre une précision de 400 m/s. L'interféromètre était pointé vers la constellation de la Vierge. La mesure se faisait par comparaison des franges d'interférence obtenues en tournant l'appareil de 90°, de sorte qu'il a pu comparer l'influence de la vitesse de l'éther dans les directions parallèle et perpendiculaire au vent d'Ether. On n'obtient pas de comparaison directe, ni avec l'immobilité puisque le mouvement de l'Ether ne peut être arrêté, ni en aller simple puisque le principe de l'interféromètre est de faire interférer le rayon lumineux réfléchi par les miroirs avec lui-même.
 
Le résultat de l'expérience a été négatif : la lumière se comporte comme s'il n'y avait pas de vent d'Ether. Le calcul du déplacement des franges dans l'hypothèse de l'addition galiléenne des vitesses est donc faux. Pour le corriger, on a complété la relativité galiléenne par les hypothèses de la dilatation du temps et de la contraction des longueurs. On peut aussi utiliser la transformation de Lorentz, conséquence des équations de Maxwell, qu'Einstein a redémontrée à partir de considérations simples sans rapport avec l'électrodynamique en imaginant, après d'Alembert, que le temps était une quatrième dimension, donnant, par exemple, un espace-temps euclidien à quatre dimensions, x,y,z, w=ict.
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Pour obtenir la transformation de Lorentz, on utilise des référentiels galiléens, ce qui se traduit par une transformation linéaire. Ensuite on applique l'indépendance de la vitesse de la lumière et du référentiel. Enfin le principe de relativité.
 
=== Référentiels galiléens ===
En cinématique classique, le déplacement total x dans le référentiel R est la somme du déplacement relatif x’ dans le référentiel R’ et du déplacement d'entraînement vt du référentiel R’ par rapport à R à la vitesse v : x = x’+vt ou x’=x-vt. Cette relation est linéaire lorsque la vitesse v est constante, c'est-à-dire lorsque les référentiels R et R' sont galiléens. Le temps est le même dans chacun des référentiels R et R’, ce qui n’est plus le cas en relativité restreinte où t ≠ t’. La relation linéaire la plus générale possible, c’est-à-dire avec quatre coefficients constants, α, β, γ et v est :
:<math>x'=\gamma\left(x-vt\right)</math>
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La transformation de Lorentz devient celle de Galilée pour β = γ = 1 et α = 0.
 
=== Vitesse de la lumière indépendante de celle de la source ===
 
La lumière n'est pas soumise à la vitesse d'entraînement, comme l'a montré l'expérience de Michelson. Pour que la vitesse c de la lumière soit constante quel que soit le référentiel, on doit avoir x = ct si x’ = ct’. En remplaçant x et x’ dans les deux équations précédentes, on a
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:<math>1+\alpha c=\frac{\gamma}{\beta}(1-\frac{v}{c}) </math>
 
=== Principe de relativité ===
D’après le principe de relativité, il n’y a pas de référentiel galiléen privilégié, en particulier pour la lumière. On doit donc trouver la même relation, que l’on passe de R à R’ ou l’inverse, de R’ à R. Toutefois, si on ne change pas le sens des axes de coordonnées, la vitesse v doit changer de signe. En effet, si R est immobile et que la vitesse de R’ par rapport à R est v, positive, R’ s’éloigne de R. Si, maintenant, on considère que R’ est immobile, R s’éloignant toujours de R’, le déplacement devra être en sens opposé : la vitesse de R est alors négative.
 
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:<math>\beta =\gamma=\frac{1}{\sqrt{1+\alpha v}}</math>
 
=== Expression de la transformation de Lorentz ===
En utilisant la relation <math>\beta=\gamma</math> du paragraphe précédent dans
:<math>1+\alpha c=\frac{\gamma}{\beta}(1-\frac{v}{c}) </math>
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On retrouve la métrique de départ, aux apostrophes près. La métrique de Minkowski est conservée dans un changement de référentiel par la transformation de Lorentz.
 
== Paradoxe des jumeaux de Langevin ==
Le paradoxe des jumeaux de Langevin ou des horloges consiste à comparer l'heure donnée par deux horloges de haute précision comme les horloges atomiques, l'une restant sur Terre et l'autre faisant un voyage autour de la Terre ou dans le cosmos. On compare les indications des deux horloges à l'aller et au retour.
 
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:<math>s_2=\int_{0}^P \sqrt{dx^2-c^2dt^2}</math>
 
Pour éviter les nombres imaginaires s<sub>1</sub>s₁ et s<sub>2</sub>, on préfère souvent utiliser le temps propre τ qui est le temps affiché par les horloges des jumeaux dans leurs référentiels propres où le déplacement x est nul:
:<math>\tau_1=\int_{0}^P dt=t_P</math>
et
:<math>\tau_2=\int_{0}^P \sqrt{dt^2-\frac{dx^2}{c^2}}<t_P</math>
 
On a τ<sub>2</sub><τ<sub>1</sub>τ₁. Le chemin τ<sub>2</sub> parcouru dans l'espace-temps par le second jumeau est donc plus court que celui du jumeau casanier qui ne s'est déplacé que dans le temps. Au contraire de l'espace euclidien, faire un détour raccourcit le chemin à cause du signe - dû au carré de i. Ce chemin n'est pas une géodésique car le moteur d'une fusée permet de se déplacer selon une trajectoire quelconque. D'ailleurs, en relativité restreinte, les géodésiques sont des droites. À la fin du voyage, les horloges se trouvent au même point d'espace-temps qu'au départ, l'horloge reprend son rythme initial. On aurait pu imaginer que les jumeaux comparent leurs règles: elles raccourciraient pendant le voyage mais reprendraient leur longueur initiale au retour. Ceci n'est pas possible pour le temps car il s'écoule inéluctablement dans le même sens. Il n'est toutefois pas exclu que la cadence de l'horloge puisse s'accélérer pendant la décélération à l'arrivée et rattraper ainsi son retard. Il n'y a pas d'avance puisque la vitesse ralentit toujours le rythme des horloges distantes, sous réserve du rôle de l'accélération. La vitesse du jumeau voyageur apparaît en posant v =dx/dt et on peut écrire&nbsp;:
:<math>\tau_2=\int_{0}^P \sqrt{1-\frac{v^2}{c^2}}\,dt<t_P</math>
 
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v' étant la vitesse dans le référentiel propre, elle doit y être nulle, alors que l'accélération ne l'est pas. C'est comme dans un ascenseur ou dans une voiture où on ressent l'accélération alors qu'on y est immobile.
 
== Dynamique relativiste ==
=== Loi de Newton relativiste ===
Multiplions les deux membres de l'équation de la transformation des accélérations par la masse au repos m<sub>0</sub>, constante:
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:<math>dT=Fdx=Fvdt=\frac{d\left(m_{r}v\right)}{dt}v dt=m_{0}vd\left(\gamma v\right)</math>
Utilisons une identité analogue à celle de Lorentz, vue plus haut:
:<math>vd\left(\gamma v\right)=v\gamma dv+v^2 d\gamma=\frac{v}{ \sqrt[]{1 -\frac{v^2}{c^2}} } \left(\ 1+ \frac{v^2}{ 1 -\frac{v^2}{c^2}} \right)dv=c^2d\gamma</math>
La variation d’énergie cinétique devient dT=m<sub>0</sub>dγ. En intégrant cette équation, on obtient
:<math>T=\left. m_{0}\gamma c^2\right. +constante</math>