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Après cette purge, le nouveau Premier Secrétaire de la République socialiste soviétique de Lettonie Arvīds Pelše (et son successeur Augusts Voss) mène une politique impitoyable de russification et de lutte contre l'identité lettone en allant jusqu'à interdire d'entonner des chansons populaires.
 
Durant les années 1980, le régime soviétique se libéralise quelque peu et met en place une politique d'ouverture, de liberté d'expression et de transparence : la [[w:Glasnost|glasnost]]. Les mouvements indépendantistes se saisissent rapidement de cette opportunité et on assiste à une renaissance pacifique du nationalisme letton. Cela se traduit par une discrète restauration de monuments religieux et historiques, par une plus grande de mouvements littéraires mais aussi par la formation d'organisations politiques contestatrices sous le couvert de la défense de la nature. Ces organisations obtiennent en 1986 l'arrêt d'une centrale électrique sur la Daugava, ce qui démontre que Moscou adopte une position plus ouverte. Des groupes se forment dès la fin des années 80 et parlent ouvertement de souveraineté nationale : ''Latvijas Tautas Fronte'' (Front Populaire de lettonieLettonie), ''Latvijas Nacionālās Neatkarības Kustība'' (LNNK - Mouvement pour l'Indépendance Nationale de la Lettonie) et ''Pilsoņu Kongress'' (Congrès des Citoyens). Ces groupes, surtout le LNNK, basent leur revendication sur l'illégalité de l'annexion de 1940 vis-à-vis du droit international (la plupart des États n'ayant même pas reconnu cette annexion).
 
Deux évènements fondamentaux ont lieu en 1989. Un recensement montre que les Lettons ne représentent que 52% de la population : cela souligne l'urgence de l'indépendance car ils sont donc sur le point de devenir minoritaires dans leur propre pays. Ensuite, le 23 août 1989 est le du 50{{ème}} anniversaire du pacte germano-soviétique qui a mené à l'occupation des pays baltes. À cette date, 2 millions de Lettons, de Lituaniens et d'Estoniens forment une chaîne humaine de plus de 600 kilomètres et s'étendant de Tallinn à Vilnius en passant par Rīga en symbole de l'unité des pays baltes pour acquérir l'indépendance.
 
== La restauration de l'indépendance ==
 
Le retour de l'indépendance de la Lettonie se concrétise durant la période 1986-1991. En 1986, la [[w:Catastrophe de Tchernobyl|catastrophe de Tchernobyl]] permet aux groupes écologistes de gagner en considération en URSS. Les mouvements indépendantistes se servent la contestation écologique pour promouvoir leurs idées car elle permet de détruire un à un les interdits imposés par le régime communiste. En 1987, le groupe [[w:Helsinki-86|Helsinki-86]] organise une importante manifestation aux pieds du [[w:Monument de la Liberté|Monument de la Liberté]]. Les changements politiques commenceront véritablement en 1988 au niveau national :
* les déportations sont officiellement reconnues et les déportés sont réhabilités ;
* le Protocole secret du Pacte Ribbentrop-Molotov est rendu public, cela discrédite la propagande officielle autour de l'annexion de 1940 ;
* le [[w:Soviet suprême|Soviet suprême]] de Lettonie (équivalent soviétique du parlement) légalise l'utilisation du drapeau letton (29 septembre 1988);
* la langue lettone reçoit le statut de langue officielle (6 octobre 1988)
* le Congrès du Front Populaire de Lettonie invite le Soviet suprême à adopter une déclaration de souveraineté (19 novembre 1988).
 
Les évènements de 1989 soulignent l'urgence de l'indépendance. Un recensement officiel montre d'abord que les Lettons s'apprêtent à devenir minoritaires dans leur propre pays car ils ne représentent que 52% de la population de Lettonie. Le 28 juillet 1989, le Soviet suprême de Lettonie adopte une déclaration sur la souveraineté de l'État de Lettonie. Ensuite, une commission officielle reconnaît l'existence des protocoles secrets du pacte germano-soviétique qui a mené à l'annexion illégale des pays baltes. Le 23 août, jour du 50{{ème}} anniversaire du pacte germano-soviétique, 2 millions de Lettons, de Lituaniens et d'Estoniens forment la « Voie balte » : une chaîne humaine de 650 kilomètres s'étendant de Tallinn à Vilnius en passant par Rīga pour symboliser l'unité des pays baltes dans la lutte pour l'indépendance. Le 9 novembre 1989, c'est l'effondrement du [[w:Mur de Berlin|Mur de Berlin]] qui annonce la fin de l'URSS. Le Soviet suprême de Lettonie affirme successivement son indépendance vis-à-vis de Moscou tandis que le Congrès des Députés du Peuple d'URSS reconnaît le 24 décembre 1989 l'existence des protocoles secrets du Pacte Ribbentrop-Molotov, les condamne et les déclare nuls et non avenus.
 
Le 4 mai 1990, le [[w:Soviet suprême|Soviet suprême]] de la République socialiste soviétique de Lettonie adopte la Déclaration restaurant l'indépendance de la Lettonie avec une période de transition d'une durée indéterminée. Elle est cependant déclarée illégale par [[w:Mikhaïl Gorbatchev|Mikhaïl Gorbatchev]] le 14 mai.
 
En 1991, diverses unités de l'armée soviétique organisent des attaques contre des stations de télévisions en Lituanie et en Lettonie dans l'espoir de susciter une réaction armée légitimant l'intervention de l'armée dans ces pays. Un référendum est organisé en Lettonie le 3 mars 1991 : 73,7% pour l'indépendance et 87,6% de participation. Du 19 au 21 août 1991, des membres de la ligne dure du parti communiste russe organise un [[w:Putsch de Moscou|coup d'état]] mais échouent dans leur tentative de supprimer les réformes de Gorbatchev.
 
Les 20 et 21 août, les 3 États baltes adopte chacun une Déclaration de restauration de l'indépendance. Reconnus par les États-Unis, les pays européens et le reste du monde, ils réintègrent la communauté internationale.
 
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