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Pour former ce filet de liquide, la suspension est pompée et envoyée dans un injecteur. L'entraînement de la suspension va se faire grâce à un ''liquide de gaine'', qui va s'écouler autour de l'injecteur de façon laminaire. La pression du liquide de gaine va entraîner le liquide de la suspension et les cellules qu'il contient, et les gouttes vont ainsi passer une par une dans le système optique.
 
La Cytométrie en Flux (CMF) est une technique permettant l'analyse individuelle et multiparamétrée de cellules ou d'éléments subcellulaires, à une vitesse allant jusqu'à 30000 objets par secondes. Les résultats obtenus se présentent sous la forme d'histogrammes mono- ou biparamétrés, donnant la répartition des cellules en fonction du ou des paramètres étudiés. De plus, au-delà de cette fonction d'analyse, la CMF permet de trier et de séparer physiquement les sous-populations mises en évidence par l'analyse.
== L'œil ==
L'"œil" du cytomètre est constitué de deux systèmes : un système de production de lumière, le plus souvent des lasers, et un système de lecture, constitué d'une série de miroirs dichroïques et de filtres optiques.
 
La réalisation des analyses aussi bien que du tri, nécessite une préparation particulière de l'échantillon biologique, aussi bien que l'association de divers principes physiques et technologiques.
=== Les lasers ===
Les cytomètres modernes possèdent en général plusieurs lasers. Chacun permettra d'émettre une lumière monochromatique, capable d'exciter une série de fluorochromes. Le laser le plus courant émet un faisceau à 488nm.
 
- Préparation de l'échantillon.
=== Miroirs dichroïques ===
L'analyse devant se faire pour chaque objet individuellement, il est nécessaire que l'échantillon se présente sous la forme d'une suspension. Le sang et la moelle osseuse sont sans conteste les tissus les mieux adaptés à l'analyse en flux. Néanmoins, d'autres tissus biologiques peuvent être analysés, la seule condition étant une dissociation cellulaire préalable (mécanique et/ou enzymatique). Une fois mises en suspension, les cellules ou les particules subcellulaires peuvent être analysées soit sans, soit après fixation (éthanol, paraformaldéhyde, ...). Il convient de savoir que certains fixateurs sont à proscrire en raison de leur auto-fluorescence (ex: glutaraldéhyde)
{{définition|contenu=Un miroir dichroïque est une surface reflétant la lumière en fonction de la longueur d'onde. }}
Par ailleurs, la mesure de composants particuliers de la cellule nécessite leur marquage préalable, soit à l'aide de fluorochromes spécifiques, soit par immunomarquage fluorescent.
 
- Défilement accéléré des cellules.
C'est-à-dire qu'il agit comme un miroir sur une partie de la lumière, et est transparent pour l'autre partie. Il est caractérisé par la longueur d'onde limite (exprimée en nanomètres le plus souvent), qui détermine la limite entre réflexion et transparence. Ce nombre est accompagné de LP ou BP, selon que le filtre laisse passer les longueurs d'ondes supérieures ou inférieures. Ainsi, un miroir 685LP sera un miroir pour toutes les longueurs d'ondes plus courtes que 685, et transparent pour toutes les longueurs d'ondes plus grandes.
Pour procéder à une analyse individuelle et rapide des cellules, celles-ci sont injectées au centre d'une gaine liquide (généralement du PBS) réalisée par l'intermédiaire d'une buse de 50 à 100μm de diamètre, en utilisant le principe de la focalisation hydrodynamique. Le jet résultant, dont la vitesse varie entre 10 et 30m/s suivant les appareils, va permettre aux cellules de défiler l'une derrière l'autre (1000 à 30000 par seconde), avec suffisamment d'espace entre elles pour être analysées séparément.
 
- Excitation lumineuse.
=== Filtre optique ===
A la sortie de la buse, les cellules passent dans un rayon lumineux focalisé sur le centre du jet, la source lumineuse étant généralement fournie par un laser. Néanmoins certains appareils utilisent des sources lumineuses différentes, telles que lampe à vapeur de mercure ou à xénon. De l'interaction entre le faisceau et les particules, résultent des signaux lumineux, de plusieurs nature:
{{définition|contenu=Un filtre optique est un matériau étant opaque pour une catégorie de longueur d'onde, transparent pour les autres}}
 
❐ la diffusion petits angles (FALS, FSC), collectée dans l'axe du faisceau excitateur, correspond d’un point de vue physique à de la diffraction, et donne une indication sur la taille.
Un filtre optique peut laisser passer la lumière selon trois modalités : à partir d'une longueur d'onde vers les longueurs d'ondes plus petites, plus grandes, ou par bande (entre telle et telle longueurs d'onde). Les filtres utilisés en cytométrie sont généralement par bande. Ils sont caractérisés par un nombre, qui correspond à la longueur d'onde, exprimée en nanomètres, au centre de la bande de transparence, et un deuxième nombre, qui correspond à la largeur de la bande. Ainsi, un filtre 695/40 laissera-t-il passer la lumière de 655nm à 735nm.
❐ la diffusion grands angles (WALS, SSC), collectée à 90° par rapport au faisceau lumineux, est un mélange de diffusion, de réflexion et de réfraction, et donne des indications sur la structure interne (granulométrie, rapport nucléo-cytoplasmique,…)
 
=== Les PMT ===
❐ la fluorescence, celle-ci pouvant être une auto-fluorescence, ou résulter, comme c’est le cas le plus souvent, d'un marquage par un fluorochrome spécifique d’un constituant cellulaire particulier, ou d’un immunomarquage fluorescent. N.B.: la longueur d’onde d’émission d’un fluorochrome est toujours supérieure à celle de l'excitation, et peut être séparée de celle-ci lors de la collection par les photomultiplicateurs grâce à l’emploi de filtres optiques adéquates.
Les photomultiplicateurs (PMT) sont des capteurs optiques de même nature que les CCD. Ils sont capables de déceler de très petites quantités de lumière et de le retranscrire en signal électrique, numérique ou analogique selon le cytomètre. Ils sont incapables de faire une différence dans les couleurs ou les longueurs d'onde ; toute lumière qui leur parvient a la même valeur. Ils vont donc traduire l'intensité de la ''lumière qui leur parvient''. Le rôle des miroirs et des filtres étant de sélectionner cette lumière en fonction de la longueur d'onde.
 
Collection des signaux lumineux et transformation en signaux électriques.
La plupart des cytomètres et des logiciels d'utilisation fournissent des informations PMT par PMT, en les numérotant. Il faut bien faire attention quand on change de cytomètre, car le PMT numéro x ne "regarde" par forcément la même plage de longueurs d'ondes !
Les signaux lumineux sont collectés par des photo-détecteurs (photodiode pour la diffusion petits angles, photomultiplicateurs pour la diffusion grands angles et la fluorescence) qui vont les transformer de façon proportionnelle en signaux électriques.
 
- Traitement des signaux électriques.
=== Le trajet optique et les différents types de paramètres ===
La lumière est émise par le laser. Une partie est transmise par la gouttelette : elle passe à travers. Cette lumière est lue directement par un PMT. La différence entre l'intensité de la lumière émise et celle reçue permet de savoir que ''quelque chose'' est passé dans la goutte, car ce ''quelque chose'' a empêché le passage de la lumière. En pratique, plus ce quelque chose est grand, plus le signal diminue : ce signal est une fonction de la taille des cellules. Sur la plupart des appareils, il est nommé Forward Scatter ou FSC.
 
A mesure qu'ils sont générés, les signaux électriques sont envoyés sur une console électronique équipée d'un analyseur multicanaux, qui, après les avoir mis en forme, va affecter à l'amplitude de chaque signal un numéro de canal (digitalisation). Ainsi, par empilement successif dans les différent canaux, on obtient un histogramme de la répartition de la population analysée, en fonction du ou des paramètres étudiés.
Cette lumière brute du laser est également diffusée par la gouttelette et son contenu. Un PMT, situé en toute fin du trajet optique, et doté d'un filtre n'autorisant le passage que de la lumière émise par le laser, mesure cette lumière diffusée. La lumière est d'autant plus diffusée que la goutte contient de surfaces, car ce sont les surfaces qui diffusent la lumière. La valeur donnée par ce pmt détermine la granulosité des cellules, et porte le nom de Side Scatter ou SSC.
 
- Modes de représentation.
La lumière du laser excite également toutes les molécules fluorescentes présentes dans les gouttelettes. Cette lumière ré-émise consiste en un mélange des émissions de toutes ces molécules. Le trajet optique est perpendiculaire au faisceau incident, pour limiter l'éblouissement des PMT. La disposition des miroirs et des filtres permet d'envoyer sur chaque PMT une bande de longueurs d'ondes différente. Ce sont ces PMT de fluorescences qui sont généralement numérotés Fl1, Fl2, etc...
Le résultat d’une analyse peut se présenter sous la forme d’histogrammes monoparamétrés (un paramètre en abscisse, l’ordonnée correspondant au nombre d’événement par canal), ou sous la forme d’histogrammes biparamétrés (un paramètre en abscisse, un paramètre en ordonnée, le nombre d’événements, correspondant à un axe Z, pouvant être représenté par la densité de nuages de points ou par des courbes de niveau.
 
- Traitement des résultats.
Selon les modèles de cytomètre, il y a un nombre variable de PMT pour chaque laser, et un nombre variable de lasers. Quand il y a deux lasers, leurs faisceaux ne sont pas superposés, afin de pouvoir séparer les lumières émises par les fluorochromes excités par leurs lumières respectives. La seule limite au nombre de PMT, outre leur prix, est leur encombrement, et celui du système optique associé.
 
Au delà de leur précision qualitative, les informations contenues dans ces histogrammes, permettent au biologiste d’aborder les problèmes de répartition, de croissance, de régulation, de métabolisme des populations cellulaires à l’aide de statistiques très satisfaisantes (10.000 à 50.000 événements par fichier).
Lorsque pour un paramètre ou un combinaison de paramètres l’analyse révèle plusieurs sous-populations, il est possible de limiter l’acquisition pour d’autres paramètres, à une seule d’entre elles. On parle d’analyse conditionnée. Cette approche est particulièrement intéressante dans l’élimination des objets parasites tels que les doublets ou le bruit de fond.
Par ailleurs, les histogrammes fournis par une analyse en flux se révèlent parfois complexes, et l’extraction des informations qu’ils contiennent nécessite alors l’utilisation de programmes informatiques spécifiques. Les programmes de ce type fournissent des statistiques plus ou moins élaborées, coefficients de variation, pourcentage en fonction des régions, corrélation entre paramètres, directement à partir des données « brutes ». Certains logiciel plus spécifiques, travaillent à partir de modèles tels que ceux qui ont été développés dans le cadre des études du cycle cellulaire.
 
== Analyse du signal ==