« Musique médiévale/La réforme carolingienne du plain-chant liturgique et les répertoires locaux du IX au XIIe siècle » : différence entre les versions

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Version du 17 décembre 2010 à 23:10

On associe généralement le moyen age débute avec les invasions barbares, cependant, cela n'est pas aussi simple, et il en va de même avec la musique.

Contexte Géo-Politique

La notation musicale n'apparait à proprement parler qu'au IXe siècle, et il y a donc avant une grande période du moyen age sans textes musicaux, ni inscription permettant de connaitre les tempéraments, les méthodes, les instruments et les rites utilisés à cette époque. Ainsi, si l'on souhaite étudier la musique médiévale, il est nécessaire de partir de la réforme carolingienne et des empereurs liés, débutant par le règne de Charlemagne. Le territoire de Charlemagne, à sa mort, recouvre l'Allemagne, les premiers pays de l'est, le nord de l'Italie et une petite partie de l'Espagne ; sans compter les pays tributaires. L'ensemble de son influence recouvre une grande partie de l'Europe.

Lorsque Charlemagne décida d'unifier l'administration, l'éducation dans l'ensemble du territoire, en imposant la langue latine et en unifiant également les offices religieux, il s'aperçu que la difficulté était grande. Car si l'on considère qu'il n'y a pas de transcriptions écrites, comment peut on donc vérifier que l'on chante bien de la même manière entre la Saxe et Rome ?

Une mise en place difficile

A Aix-la-Chapelle, en Allemagne, ville siège de la cour impériale, la première difficulté fut alors d'inventer un système de notation manuscrite, afin de permettre l'apprentissage de la musique au quatre coin de l'empire. On créa un système, d'inspiration grecque, qui ne peut servir que d'aide mémoire aux chanteurs. La musique, fut inspirée de celle de Rome. Puis il dépêcha un grand nombres de chanteurs dans les différentes provinces de l'empire pour aller enseigner la musique officielle.

Mais il se rendit également compte d'une diffulté supplémentaire : celle de devoir écraser les répertoires déjà existant pour les remplacer par le répertoire romain.

On trouve parmi les répertoires déjà présent :

  • Le répertoire Ambrosien : celui de Milan. Grâce à l'autorité de l'évêque Ambroise, qui a composé ce répertoire, il fut difficile pour les Milanais de l'abandonner. Elle consiste aujourd'hui en la forme de musique européenne la plus ancienne encore conservée.
  • Le répertoire Vieux Romain : ce répertoire est aujourd'hui mort.
  • Le répertoire Bénéventain : en Italie, lié à la ville de Benevant. Répertoire entièrement éradiqué jusqu'au XIIe siècle.
  • Le répertoire Hispanique : de même, mais lié à l'Espagne et le Portugal. Il s'agit plutôt d'un groupe de répertoires. Certains livres ont été noté dès le XIe siècle mais nous n'arrivons plus à lire avec certitude.
  • Et le répertoire Gallican : répertoire difficile à cerner, chanté sur le territoire médiévale de la France, et Charlemagne,dans l'idée d'imposer un répertoire, a utilisé les chantres français qui ne pouvaient pas oublier totalement leur registre. La tradition gallicane s'est fondue au final un peu partout en Europe avec la venue des chanteurs français.

De plus, une tradition de transmission orale est bien plus difficile que celle d'une transmission écrite.

Le Chant Grégorien

Le nom "Grégorien" est erroné. On a attribué ce répertoire au pape Grégoire le Grand (590-604) à tard, et cela est resté dans la culture populaire. En réalité, il fut nécessaire pour les carolingiens de dire que cette musique a été composée par Grégoire sous la dictée de l'esprit Saint, qui avait pris la forme d'une colombe. Cela permit à l'église d'unifier son pouvoir, tout en laissant Charlemagne d'unifier son royaume.

Dans le cadre des offices de l'église, on utilise les psaumes (la psalmodie). Inclus dans l'ancien testament, 150 psaumes, qui sont des textes chrétiens, poétiques, sont utilisés dans l'empire carolingien dans leur traduction latine.

Il y a 3 manières de psalmodier :

  • La psalmodie directe : la psalmodie dure du début jusqu'à la fin par un chanteur ou un groupe de chanteurs sans aucun dialogue, ni coupure, entre les chanteurs.
  • La psalmodie antiphonale (avec un antienne) : l'antienne est une petite section, utilisée en refrain, chantée au tout début et à la fin, et est intercalée entre chaque verset. Le refrain est chanté par tout le chœur. Les versets eux sont chantés par le groupe désigné (en général la moitié).

Ce qui nous donne la forme suivante : [A (antienne) V¹(verset) A V² A V³... A]

  • Psalmodie responsoriale (avec des versets et des répons) : on choisit un morceau du texte considéré en temps que refrain, appelé répons. On le chante au début dans son intégralité (A+B), puis entre chaque verset (C), on chante la seconde partie du refrain (B).

Ce qui donne AB C1 B C2 B... Ici les versets sont chantés par un soliste, les refrains sont repris le chœur.

Aujourd'hui, le répertoire du plaint-chant est consigné dans deux ouvrages édités par l'abbaye de Solemes, appelé Graduel. Il est consigné en les neumes (écriture d'origine, portée) et en notation notation diastématique, plus récente.